Saint Jean Eudes Œuvres complètes Tome 6 http://www.liberius.net N u m é r i s

Saint Jean Eudes Œuvres complètes Tome 6 http://www.liberius.net N u m é r i s é p a r c o t e j r 8 @ v i d e o t r o n . c a V 1 - LE COEUR ADMIRABLE DE LA TRES SACRÉE MERE DE DIEU ou LA DÉVOTION AU TRES SAINT COEUR DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE Contenant douze Livres Livres I-IV. V1-V INTRODUCTION Le Coeur admirable est le plus considérable des ouvrages du P. Eudes, et c'est aussi celui où il explique de la manière la plus complète la dévotion aux Sacrés Coeurs de Jésus et de Marie, telle qu'il la comprenait. A raison de son importance, nous l'étudierons un peu plus longuement que les autres ouvrages du Vénérable. Toutefois, dans cette Introduction, nous suivrons notre plan ordinaire, et nous traiterons successivement: 1. de l'occasion et de la publication; 2. du sujet; 3. de la doctrine;--4. des sources;- -5. de l'importance et de la valeur du Coeur admirable. I. --OCCASION ET PUBLICATION DU « COEUR ADMIRABLE ». Dans la Préface du Coeur admirable, le P. Eudes nous indique lui-même la raison qui le détermina à écrire son livre. « La terre, dit-il, est pleine de saints livres, qui ont été composés à la louange de la Mère admirable, et en si grande quantité qu'un excellent auteur en rapporte plus de cinq mille. .. Mais je ne trouve point de livres qu'on ait faits sur son très aimable Coeur. Et cependant, c'est ce qu'il y a de plus digne, de plus noble et de plus admirable en cette divine V1-V1 Vierge; et même c'est la source et l'origine de toutes ses grandeurs, ainsi que nous le ferons voir clairement ci-après. C'est pourquoi j'ai cru rendre service à Notre-Seigneur et à sa très sainte Mère, et obliger ceux qui font profession de l'honorer et de l'aimer comme leur Souveraine et comme leur véritable Mère, de mettre ce livre au jour, pour exciter dans les coeurs de ceux qui le liront une vénération et dévotion particulière envers son très aimable Coeur. » Le Coeur admirable est donc le fruit de la dévotion singulière que le Vénérable avait pour le saint Coeur de Marie. Cette dévotion remontait à sa plus tendre enfance. Dès ce moment, il avait « consacré » au Coeur de Marie, « son coeur, son corps, son âme », et toutes ses « dépendances et appartenances de son être et de sa vie » pour le temps et pour l'éternité 1. Cependant, avant 1643, le P. Eudes ne parlait que rarement du Coeur de Marie, et, sous cette dénomination, il ne comprenait, croyons-nous, que le Coeur spirituel de la bienheureuse Vierge. On peut en dire autant de sa dévotion au Coeur de Jésus. En un sens, elle remonte aussi loin que sa dévotion au Coeur de Marie. En étudiant le Royaume de Jésus, nous avons vu que, de bonne heure, le Vénérable avait fait de Jésus le centre de ses pensées et de ses affections, et que ce qu'il honorait principalement en Notre-Seigneur, c'était son esprit, sa vie intérieure, et surtout son ardent amour pour son Père et pour nous, en un mot ce qu'il appela plus tard le Coeur spirituel de l'Homme-Dieu. Peu à peu, la dévotion du P. Eudes se fixa d'une manière habituelle sur les Sacrés Coeurs d e Jésus et de Marie, et elle s'étendit à la fois à leur Coeur corporel V1-V11 et à leur Coeur spirituel. II y eut à cela plus d'une cause. Les réflexions du Vénérable et les attraits de la grâce y furent pour beaucoup. Les écrits de sainte Gertrude, et surtout ceux de sainte Mechtilde et de sainte Brigitte y contribuèrent aussi. Les biographes du P. Eudes le déclarent expressément 2 , et l'usage que le Vénérable fait des révélations de ces Saintes en est déjà une preuve convaincante. Il est possible aussi qu'il ait reçu d'une manière surnaturelle la mission d'établir le culte des Sacrés Coeurs. Sur ce point, toutefois, nous ne trouvons, dans ses ouvrages et dans ceux de ses biographes, que des indications assez vagues, qui ne nous permettent de rien affirmer de certain 3. Il est difficile également de dire avec précision à quelle époque le Vénérable commença à rendre aux Sacrés Coeurs un culte spécial. Il est certain V1-V111 pourtant que, dès qu'il songea à instituer l'Ordre de Notre-Dame de Charité, la pensée lui vint de le dédier au Saint Coeur de Marie 4, et nous savons que les commencements de cet institut remontent à 1641. Deux ans plus tard, le P. Eudes institua la Congrégation de Jésus et Marie. Il lui donna pour patrons les Sacrés Coeurs de Jésus et de Marie, dont il commença dès lors à organiser le culte. Dès ce moment, en effet, il fit réciter chaque jour, dans ses deux instituts, une salutation en leur honneur, l 'Ave Cor sanctissimum 5. Il voulut, de plus, que dans sa Congrégation, on terminât tous les exercices d e communauté par le Benedictum sit Cor amantissum. Il ne tarda pas, d'ailleurs, à établir, en l'honneur du 1 Coeur admirable, Élévation du début. 2 Martine-Lecointe, Vie du P. Eudes, tome 2, p.404. 3 Voir les textes dans l'ouvrage du R. P. Le Doré, Les Sacrés Coeurs et le V. J. Eudes, tome 1, p. 45 sq.; et dans le P. Boulay, Vie du V. J. Eudes, tome I, p. 362 sq. Le R. P. Le Doré s'est efforcé de prouver que Dieu se servit de l'intermédiaire de Marie des Vallées pour confier au P. Eudes la mission d'établir la dévotion aux Sacrés Coeurs. D'autres pensent, au contraire, que ce fut Marie des Vallées qui reçut cette dévotion du Vénérable. Deux choses sont certaines, c'est que jamais les anciens biographes du P. Eudes n'ont attribué a Marie des Vallées aucune influence sur l'établissement de la dévotion aux Sacrés Coeurs, et que, jusqu'ici, on n'a cité aucun texte précis du P. Eudes lui-même qui oblige à l'admettre. Il n y a de formels, dans ce sens, que quelques assertions des adversaires du Vénérable, qui visaient à discréditer sa dévotion. Qui voudrait s'y fier? Dans le manuscrit de Québec, Vie admirable de Marie des Vallées, qui paraît être un abrégé de la Vie écrite par le P. Eudes lui- même, et malheureusement perdue, on lit ce qui suit, liv. 7, ch. 3: « La Soeur Marie ayant su que quelques personnes murmuraient contre la fête du très saint Coeur de la B. Vierge, qui se fait le 8 février, elle en parla à Notre-Seigneur, qui lui dit que c'était lui qui l'avait inspirée, et qu'il châtirait ceux qui s'y opposeraient.» Ces paroles laissent bien supposer que l'inspiration n'était pas venue au serviteur de Dieu par l'intermédiaire de la pieuse voyante. 4 Constitutions des Religieuses de N.-D. de Charité, Souhaits. 5 Martine-Lecointe, Vie du P. Eudes, tome II, p. 406. Coeur de Marie, une fête solennelle, fixée d'abord au 20 octobre, puis, à partir de 1647, au 8 février 6. I l avait composé pour cette fête une messe et un office propres. Durant une mission qu'il prêchait à Autun, en 1648, il les fit imprimer, avec l'approbation de l'Ordinaire, en y ajoutant une messe et un office pour la fête de son saint Nom, et deux courtes notices sur les Salutations, Ave Cor sanctissimum, et Ave Maria Filia Dei Patris. La fête du Coeur de Marie fut célébrée solennellement dans la cathédrale d'Autun en 1648. Encouragé par ce succès, le P. Eudes sollicita et obtint pour son livre et ses offices des approbations nouvelles, et il réussit à faire accepter la fête du Coeur de Marie dans plusieurs communautés religieuses et dans quelques diocèses. Le petit livre imprimé à Autun fut vite épuisé. Le Vénérable le réédita à Caen en 1650 et en 1663, en y ajoutant quelques considérations sur la dévotion V1-1X au saint Coeur de Marie, une neuvaine de Litanies et quelques autres prières qu'il avait composées en son honneur. Ce n'était, d'ailleurs, qu'un essai, et, dans l'édition de 1663, l'auteur annonçait un ouvrage plus considérable, où il traiterait à fond de sa chère dévotion. « Si vous aimez véritablement le tout aimable Coeur de la Mère de belle dilection, disait-il dans un avis au lecteur, vous serez bien aise de savoir que ce qui en est écrit ci-après, n'est qu'un échantillon d'une plus grande pièce, et une petite partie d'un livre beaucoup plus ample que celui-ci, que j'ai commencé depuis quelque temps, et que j'ai grand désir d'achever, s'il plaît à Dieu. » L'ouvrage en question est le Coeur admirable. On voit qu'il était déjà commencé en 1663, et que le P. Eudes avait un grand désir de pouvoir l'achever. Cependant, il projetait aussi l'établissement d'une fête en l'honneur du Coeur de Jésus. A cette fin, il composa un office et une messe qu'il fit approuver par les Évêques qui lui avaient confié la direction de leurs Séminaires, et, en 1672, il adressa à ses enfants une uploads/Litterature/ le-coeur-admirable-de-la-tres-sacree-mere-de-dieu.pdf

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