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PUBLICATIONS DU DEPARTEMENT D'INDOLOGIE - 77 ,..... ,...... ,...... ~l <&~:I q ~J ~ t1 I '"" ~ J:il~dl'""lletq(! til LE COMMENTAIRE DE HARIHARA SUR LE MALATlMADHAVA DE BHAVABHUTI premiere edition Frarn;ois Grimal INSTITUT FRANQAIS DE PONDICHERY ECOLE FRANQAISE D'EXTR~ME-ORIENT Ouvrage publie par l'Institut franc;ais de Pondichery et l'Ecole franc;aise d'Extr~me-Orient clans le cadre de leur association en indologie Comite de lecture Colette Caillat, Membre de l'Institut de France Franc;ois Gros, Directeur d'etudes a l'Ecole pratique des Hautes Etudes, Paris Michael Hahn, Professeur a l'Universite de Marburg Alexis Sanderson, Spalding Professor of Eastern Religions and Ethics, All Souls' College, Oxford Raffaele Tarella, Professeur a l'Universite de Rome © Institut franc;ais de Pondichery, 1999 (ISSN 0073-8352) Ouvrage compose en "Computer Modern" et Velthuis' DevanagarI par Mme T. V. Kamalambal, a l'aide des programmes 'IEX, Tu\'IEX et EDMAC (macros pour la realisation d'editions critiques, crees par John Lavagnino et Dominik Wujastyk) Couverture et impression : Sri Aurobindo Ashram Press, Pondicherry AVANT-PROPOS Le texte, dont nous proposons ici la premiere edition, fournit les expli- cations dont "les ignorants de l'epoque" avaient besoin, vers le 12e siecle, clans le Nord de l'Inde, pour comprendre le Miilatfmiidhava de Bhavabhuti, une piece de thMtre vieille, deja, de 500 ans. Ceux pour qui Harihara ecrivit ces notes avaient besoin d'une traduction des repliques qui sont en pr§.krit et d'explications pour les passages difficiles en sanskrit. Harihara leur donna tout cela, en sanskrit. A ses traductions du pr§.krit, il ajouta m~me, le cas echeant, des explications complementaires, et, pour ce qui est des parties de la piece en sanskrit, il les expliqua pratiquement toutes, m~me si c'est, parfois, de fac;on tres breve. Autrement dit, Harihara fournit aux destinataires de ses notes beaucoup de ce dont nous avons besoin aujourd'hui. 11 suffit d'essayer de traduire le texte de la piece sans cette aide pour s'en convaincre. Harihara n'etait pas le premier a expliquer cette piece de Bhavabhuti. 11 rapporte, en effet, par quatre fois, les explications, peut-~tre simple- ment orales, d'un autre (ou d'autres) commentateur. Mais son com- mentaire est le plus ancien qui nous soit parvenu. Un commentaire qui aura du succes puisqu'un siecle au moins plus tard, le savant Jagaddhara, a Mithila, le copiera abondamment. Apres celui de Jagaddhara, d'autres commentaires virent certainement le jour. Pour les anciens, nous restent aujourd'hui, edites, ceux de Tripurari et de Purr.iasarasvatI, et, encore en manuscrit, ceux de Malanka et de Dharananda. 11 existe, enfin, des com- mentaires modernes imprimes (posterieurs a l'editio princeps de la piece, qui date de 1830), toujours en sanskrit, par Jivananda Vidyasagara (1880), Haridasasiddhantavagifa Bhagacarya (1914), Kuiijavihari Tarkasiddhanta Bhattacarya (1920), et, en sanskrit et en hindi, par Sriseeyaraja.Sarma SastrI (1954). Aujourd'hui, c'est, en general, toujours a l'aide de !'explication de Jagaddhara, done, a travers elle, de celle de Harihara, qu'on lit le Miilatfmiidhava, ce gr§.ce aux editions qu'en firent R. G. Bhandarkar en ii Le commentaire de Harihara sur le Malatimadhava 1876, puis M. R. Telang en 1892, enfin M. R. Kale en 1913, editions toutes plusieurs fois reeditees. Pourquoi done avoir edite ce commentaire, si ce n'est pas seulement pour la satisfaction, qui n'est pas mince, d'avoir empeche de disparaitre a tout jamais un texte qui est la plus ancienne explication d'une piece aussi celebre que le Malati:madhava? Pour deux raisons principalement. La premiere est que cette edition fait partie d'un projet qui est de parvenir a montrer, soit sous la forme d'une traduction suffisamment an- notee, soit, plut6t, sous celle d'une etude, les divers aspects d'une analyse indienne d'une telle piece. Or, l'une des manifestations les plus immedia- tes de celle-ci - qui, bien st1r, complexe, est a recueillir aupres d'autres sources aussi - consiste en ces commentaires. Certes, nous savons bien que ce sont eux qui, deja, ont nourri la plupart des notes aux editions et, surtout, aux traductions de la piece destinees aux etudiants indiens - edition de R. G. Bhandarkar, editions-traductions de M. R. Kale, de R. D. Karmarkar (1935), et de C.R. Devadhar et N. G. Suru (1935) - mais, outre que les deux dernieres sont introuvables, leurs auteurs ont ete necessaire- ment selectifs, tant clans le choix de leurs remarques que clans celui des commentaires. Or, ces commentaires sont !'oeuvre de personnalites di- verses oeuvrant a des epoques et clans des regions differentes et pour des publics sans doute varies. 11 faut done les etudier, si possible tous, et, sys- tematiquement, en extraire et en analyser tous les elements qui permettent de saisir cet aspect de la comprehension indienne d'une oeuvre litteraire sanskrite. Cette edition a ete conc;ue pour servir a cette analyse. La deuxieme raison est que ce commentaire est important pour une etude de l'histoire du genre de texte qu'il represente. 11 n'est, en effet, guere eloigne clans le temps des plus anciens commentaires litteraires qui nous sont parvenus et qui semblent ne pas remonter au-dela du 10e siecle. Or, la longue histoire - elle couvre done tout un millenaire - de ces textes reste a faire. Une histoire qui fait partie de celle de la transmission du sanskrit clans l'Inde meme. A ces deux raisons s'en ajoute une troisieme, plus personnelle. Editer un texte pour la premiere fois a partir de ses manuscrits etait un souhait ancien. C'etait aussi faire une experience necessaire pour l'exercice des responsabilites philologiques qui sont les n6tres au sein de nos institutions a Pondichery. Ce travail represente une etape clans un long itineraire. Mes pensees vont done d'abord a nos maitres en philologie, classique et sanskrite, a Madame Colette Caillat, membre de l'Institut de France. Je dedie cet ouvrage, malgre toutes ses imperfections, a la memoire du professeur Ar- mand Minard. Je sais gre a ceux qui, depuis Paris, m'ont fait decouvrir la necessite de l'Inde, de ses pandits - les descendants des auteurs de ces Avant-propos iii commentaires - et de ses manuscrits : aux professeurs Kamaleswar Bhat- tacharya et Pierre-Sylvain Filliozat. Mais l'acces au terrain n'etait pas chose aisee. Et c'est ici que je veux exprimer. toute ma gratitude au profes- seur Franc;ois Gros qui m'a permis, en Incle meme, de faire que l'etude des analyses indiennes des langues et des litteratures devienne un programme de recherche de l'Ecole franc;aise d'Extreme-Orient et de l'Institut franc;ais de Pondichery. C'est a lui encore que je dois la chance inestimable d'avoir S. L. P. Anjaneya Sarma pour savant collegue et ami. Sans son savoir et sans son amitie, cet ouvrage n'aurait jamais vu le jour. J'ai aussi beneficie de l'erudition et de la generosite du professeur Alexis Sanderson. Qu'il en soit sincerement remercie. Je n'oublie pas tous ceux qui ont contribue a la realisation de cet ouvrage : le professeur P. P. Apte qui m'a permis d'obtenir de Mademoiselle Shashikala Gore une copie de la transcription du manuscrit C faite pour son pere, le Dr. N. A. Gore, en 1939 a Calcutta, Sri S. Sambandan de l'lnstitut franc;ais de Pondichery, qui, lui aussi, m'aida a lire ce manuscrit, les institutions enfin, le Bhandarkar Oriental Research Institute qui m'a autorise a reproduire le texte du Malatfmiidhava edite par R. G. Bhandarkar, et, pour leur aide conjuguee, l'Institut franc;ais de Pondichery et l'Ecole franc;aise d'Extreme-Orient. INTRODUCTION .A propos de J'auteur Nous ne savons de l'auteur que le peu que nous livre ce texte, objet de cette edition. Son nom : Harihara, celui de son pere : Amoghadeva, et son gotra : celui de Parasara. Encore ces ren- seignements ne sont-ils donnes que par les colophons de nos deux manuscrits. Dans son introduction, elle- meme fort breve, Harihara ne <lit rien, ni de lui ni de sa famille. Il n'y dit meme pas son nom. Il ne cite non plus, ni la, ni au cours de son explication, aucune autre oeuvre qu'il aurait composee. Nous n'avons, d'autre part, rencontre jusqu'ici aucune mention de lui ou d'un ouvrage de lui, a l'exception, vraisemblable, de cette allusion a une flka que fait Jagaddhara dans le deuxieme vers de l'introduction a son propre commentaire du Malat1madhava: Natva guriin gm;iaguriin avalokya t1kam ... sr1man. Jagaddharakrtl vitanoti t1kam / / (S'etant incline devant ses maitres (ou, son maitre) tout pleins de qualites, a pres avoir vu un commentaire... le fortune et savant Jagaddhara compose [ce] commentaire.) Cette t1ka qu'il a vue doit etre celle de Harihara que nous editons1. 1 .A propos de la date de Jagaddhara. Nous pensons, en effet, que c'est Jagaddhara qui a emprunte a Harihara, et non !'inverse. En cela, nous sommes de l'avis de N. A. Gore et de P. K. Gode. Voir, du premier, !'article intitule "Jagaddhara's indebtedness to Harihara, an ancient commentator of the Malatf- madhava". P. K. Gode, de son c6te (1953a et 1953d), s'est appuye sur cette vue Vl Le commentaire de Harihara sur le Malatimadhava pour definir les dates de Jagaddhara. 11 situe, en effet, ce dernier entre 1275 et 1450, 1275 qui est, selon lui, la date la plus basse de Harihara, et 1450 parce que le plus ancien manuscrit d'une des oeuvres de Jagaddhara, en l'occurrence de sa uploads/Litterature/ le-commentaire-de-harihara-sur-le-malatimadhava-de-bhavabuti.pdf

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