3 Hors série n° 25 L’ECRAN FANTASTIQUE LE Magazine du Cinéma Fantastique et de
3 Hors série n° 25 L’ECRAN FANTASTIQUE LE Magazine du Cinéma Fantastique et de Science-Fiction Publié par Financière de Loisirs Capital social : 45 000 E RCS Paris B 392 238 440 Siège social 5 rue de Nouans 37460 Villeloin Coulangé DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Jean-Martial Lefranc RÉDACTION : Fondateur & Rédacteur en chef : Alain Schlockoff 9 rue du Midi – 922OO Neuilly Tél. : 01 46 37 13 90 schlock@club-internet.fr RÉDACTION DE CE NUMÉRO : Eisabeth Campos, Thomas Gilbert, Gilles Penso, Pascal Pinteau et Pierre-Eric Salard RÉDACTEUR-RÉVISEUR : Yann Lebecque MAQUETTE : David Bjai Couverture : John Capone Maquette de couverture : Gil Bourdeaux Documentaliste iconographe : Daniel Bouteiller. CRÉDIT PHOTOS : Walt Disney Studios, 20th Century Fox, I.L.M., Lucasfilm et D.B. Prod. ABONNEMENTS : L’Ecran Fantastique Service abonnement 12350 Privezac Tél. : 05.65.81.54.86. 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Dans les vingt-quatre mois qui séparent chaque volet de la nouvelle trilogie, les fans forgent leur imaginaire, transcendent leur impatience pour fomenter des théories qui nourrissent la mythologie de la saga. C’est ce public que Disney tient à respecter . Et ce même si, pour cela, il faut révéler des brèches dans la stratégie. Gareth Edwards n’a eu d’autre choix que de terminer Rogue One sous la coupe de Tony Gilroy, censé réorienter la trajectoire du vaisseau. Phil Lord et Christopher Miller ont eux été éjectés de leur appareil, laissant les commandes de Solo à l’expérimenté Ron Howard. En septembre, Colin Trevorrow a dû céder sa licence de pilote à J. J. Abrams, mieux armé pour amener l’Episode IX à bon port. Faut-il s’en inquiéter ? Les réalisateurs ne sont-ils que des pantins face à cette tentaculaire propriété ? Lucasfilm se serait-il mué en Empire face à des cinéastes rebelles ? Non. Star Wars n’aurait pas existé sans l’audace d’un artiste, qui, contre vents et marées, a cru en sa création. La franchise a toujours besoin de cet enthousiasme pour survivre. Mais elle est devenue autre chose. Le Big Bang de 1977 a donné naissance à des astres, des comètes, des satellites que l’on ne peut visiter ou habiter impunément. La découverte du futur passe par la compréhension du passé. Avant de conquérir de nouvelles étoiles, il faut en appréhender l’origine. nn Thomas GILBERT O ù s’arrêtera cette galaxie très lointaine ? Personne n’a la réponse, pas même ceux qui sont au plus près des étoiles. En l’occurrence Kathleen Kennedy, la présidente de Lucasfilm. Quand George Lucas, en 2012, a vendu sa firme à Disney pour quatre milliards de dollars, le relais s’est fait naturellement avec cette collaboratrice de longue date, habituée à côtoyer Steven Spielberg depuis Les Aventuriers de l’Arche perdue. Aujourd’hui, elle apparaît comme la gardienne du temple, à l’instar de Kevin Feige avec l’écurie Marvel. Aucune décision majeure n’est prise sans son aval. Son défi était immense : prouver que la première trilogie puis ses trois prequels ne représentaient qu’un fragment d’un univers bien plus vaste, encore à explorer. La première mission a été accomplie avec brio, Le Réveil de la Force étant devenu le plus grand succès de l’Histoire outre- Atlantique. Rogue One a confirmé le potentiel des spin-off. Les Derniers Jedi n’a aucune raison de ne pas atteindre une nouvelle fois le centre de la cible. Comme le souligne ce hors-série, Star Wars, au-delà des films, possède une puissance commerciale inégalée : comics, jeux vidéo, futurs parcs d’attractions... Le côté obscur de la Force demeure. Le jour où cette exploitation glissera vers la lassitude, il sera trop tard pour faire marche arrière. Lucasfilm a parfaitement mesuré ce danger, en ne se lançant pas inutilement dans une multitude de projets. Proposer un long-métrage par an obéit non seulement à un objectif logistique raisonnable mais HORS-SÉRIE LA SAGA STAR WARS 4 5 1er PARTIE Si le succès de Star Wars ne se dément pas à travers les années, c’est parce que cet univers a su créer des personnages devenus cultes et des histoires ancrés dans un monde cohérent. Que ce soit Luke Skywalker, Han Solo, la princesse Leia, Obi Wan Kenobi ou les Jedi, la franchise a réinventé des archétypes de la chevalerie incarnés par des acteurs attachants, plongés dans des aventures sans cesse renouvelées et élaborées ces dernières années au sein du Star Wars Story Group. La saga au cinEéma, un renouveau perpEétuel C hacun a son image de Luke Skywalker. Ce jeune homme vêtu de blanc, dont le regard porté vers les astres dansant autour de Tatooine annonce son destin. Ce fils torturé amputé d’une main et qui découvre dans la cité des nuages la vérité sur ses origines. Cet adulte en noir maniant un sabre-laser vert dans l’espoir d’orienter son père sur le chemin de la rédemption. Cet ermite à la barbe imposante, dérangé dans sa retraite par une apprentie qui le confronte à son passé. Tout avait pourtant commencé autrement. En 1973, quand George Lucas se plonge réellement dans sa saga intergalactique, Skywalker est le patronyme d’un général âgé, aux allures de samouraï, dont la sagesse n’a d’égale que la rigueur. Son objectif : entraîner une dizaine d’adolescents pour en faire des guerriers capables de défier l’Empire et de libérer une princesse. «Les garçons sont en colère après Luke en raison de sa froideur et de sa constante exigence», explique Lucas au sujet de cette ébauche. «Mais ils finissent par le respecter quand ils constatent les résultats d’un tel entraînement». Luke est équipé d’une arme laser qui porte le nom d’épée et pas encore de sabre (lightsaber en version originale). Le cinéaste ne cache pas alors ses influences, Akira Kurosawa figurant en tête. Quelques mois plus tard, Skywalker est désormais chargé de former un certain Annikin Starkiller, destiné à devenir un Jedi. Dans la deuxième mouture du script, datée de janvier 1975, la donne a changé. Luke a rajeuni de plus de quarante ans et vit au sein d’une ferme tenue par Owen Lars. Le jeune héros est le fils de Starkiller, considéré comme le dernier des Jedi. Il possède déjà un sabre laser, avec lequel il s’entraîne. Pour autant, il ne se considère pas comme un soldat prêt à entrer dans la bataille. Il a davantage l’âme d’un artiste et s’intéresse, tel un archéologue, aux reliques du passé plutôt qu’aux guerres des étoiles. L ’arrivée du droïde R2 (Artoo) va l’obliger à prendre part au conflit. Luke est un personnage moins naïf que celui qu’il deviendra sur pellicule, puisqu’il est très au fait des enjeux politiques du monde qui l’entoure et de ce qu’est la Force (alors un concept dont l’origine est plus «scientifique» et moins mystérieuse que dans la version finale). Luke Starkiller est une femme Si Luke s’associe à Han Solo, ce n’est pas pour sauver la princesse Leia, mais pour retrouver son père, à qui il doit apporter un cristal Kiber (avec un i et pas encore un y, ses cristaux sont liés à la Force et utilisés dans la création des sabres laser, il en est question dans Rogue One) afin qu’il retrouve sa vitalité. S’il participe à la destruction de l’Etoile Noire, c’est C-3PO qui tire le coup fatal. À noter que le mot Starkiller sera repris pour nommer l’arme créée par le Premier Ordre dans Le réveil de la Force. En mars 1975, Lucas fait volte-face. Il tente de faire de Luke Starkiller une femme, concept qu’il conservera pendant plusieurs semaines, le dessinateur Ralph McQuarrie faisant même une illustration des personnages principaux avec Luke en femme, posant un genou à terre aux côtés d’un Han Solo barbu armé d’un sabre laser (qui deviendra plus tard une figurine même si cette version n’est jamais apparue à l’écran), d’un Chewbacca avec une tête de lémurien, de C-3PO et R2- D2. Dans le synopsis de six pages que Lucas adressera à la Fox en mai, Luke sera redevenu un homme. Le réalisateur prétend même qu’il avait envisagé de faire du héros «un nain comme tous ceux qui l’entouraient à la ferme». A-t-il eu peur que HORS-SÉRIE LA SAGA STAR WARS ce parti pris rappelle trop les hobbits de J. R. R. Tolkien ? Toujours est-il que cette idée sera exploitée uploads/Litterature/ l-x27-ecran-fantastique-hors-serie-n025-novembre-2017.pdf
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- Publié le Jul 19, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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