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m ^# V -pr-fi- VÀ'^ m^. % \>^ ACTA SOCIETATIS SCIENTIARUM FENNIC/K TOM. XiîIV. JVs 1. LE CONTE FEMME CHASTE CONVOITÉE PAR SON BEAU-FRÈRE ÉTUDE DE LITTÉRATURE COMPARÉE A. WALLENSKÔLD ol^C /O HELSINGFORS 1907 I M ! H I M I-. I! 1 !; 1)K LA s ( l (' 1 K l' K l)K I. I T T lô li A T T 1{ K I' I N X A MES CHÈRES COLLABORATRICES M^-^E DAGMAR WALLEHSKÔLD ET MLLE VALBORG WALLEKSKÔLD CHAPITRE I Classement général des différentes versions La condamnation imméritée d'nne femme accusée d'adultère et sa réhabilitation après une longue suite d'aventures malheureuses est un sujet légendaire souvent utilisé et qui a trouvé sa plus célèbre expression dans la légende de Geneviève de Brabant.^ Ce qui caractérise le conte dont nous nous occuperons dans cette étude, ce sont deux traits communs à toutes ses versions principales: 1) le premier (et, dans quelques ver- sions, le seul) amant rebuté est le frère du mari, et 2) les persécuteurs de Vliéro'ine (ou, dans quelques versions, le seul persécuteur, le beau-frère), châtiés par des mala- dies, sont guéris par leur victime elle-même, après qu'ils ont confessé leurs méfaits. ' Dans son œuvre magistrale, Danmarks garnie Folkeviser, Svend Grundtvig, partant de la ballade danoise Eavengaard og Memering, traita des divers groupes de légendes basées sur ce thème (v. t I [1853], pp. 177—213). Depuis, ou a pu compléter son exposé systématique; v. notamment, sur la fille sans mains, H. Suchier, Œuvres poétiques de Philippe rie Rémi, Sire de Benumaiioir. t. I (1884), pp. XXIII—LXXXI; sur la femme persécutée qui perd ses deux fils, P. Streve, Die OHavian-Snge (1884); sur la légende de Geneviève de Brahant, B. Golz, Pfalzgrafin Genovefa in dcr deutschen IHchlung (1897); sur l'histoire d'un faux, amant in- troduit dans le lit de la femme persécutée, G. Paris, Le Roman du Comte de Toulouse, p. 12, note 1 (extrait des Annales du Midi, t. XII [1900]); etc. etc. Ajimtons à la liste des contes ayant pour sujet les aventures d'une femme injustement accusée par un ou plusieurs amants repoussés, les contes de provenance orientale suivants: 1) Histoire de la fille vertueuse, dans G. Spitta-Bey, Contes arabes vioderncs (1883), pp. 80—93 (no. VI), à laquelle se rattachent de près un conte grec dans J. Pio, NEofli.rjvi.ita naQaiiv9ici! (1879), pp. 143—50 (O 'o^QTjôs Krj KÔçri), et un conte néo-arauiéen encore inédit, donné par le ms. Berlin, Cod. Sach. 145, no. 57 (v., sur ce ms., M. Lidzbarski, Geschichten und Liedcr aus den neu-aramaischen Hss. dcr Kgl. Bibl. zii Berlin [1896], p. 139; le conte en question est à tort rattaché à notre conte ouvr. cité, p. 171. M. S. Puchs, de Berlin, a bien voulu nous en donner une traduction allemande), ainsi que, avec plus de divergences, un conte russe dans A. N. Afanasieâ, Hapoinna PyccKJfl CKaaKn, t. VII (1863), pp. 12—24 (Bf>jime6noe sepKaJibue [Le petit miroir enchantéj). où il y a mélange avec le thème du conte de Blanche-Neige, et un conte finnois dans K. Krohn et L. Lilius, Suomalaisia Kansansatuja. 2 osa: Kuninkaallisia saliija, 1 vihko (Tieteellinen painos) [Contes popu- laires finnois. 3:e partie: Contes royaux, l:er fasc. (Éd. scientifique)] (1893), pp. 14 — 17 (No. 3: Kauppiiinn tgtdr [La fille du marchand]) et 148—52 (variantes sous la rubrique: Viatlomasti syijtetty neiti [La fille injustement accusée]). 2) Le Roi Bahrâm, ses deux Vizirs Khâssa ei Kltalâssa et la fille du premier, dans le Touli-Xameh de Nakhchabi, nuit 51 (v. la traduction allemande de Pertsch, Zeitschr. der Deutschen morgenl. Gesellschaft, t. XXI [1867], pp. 54S — 50). Apparenté de près à ce conte persan est un conte du Bakhlyar-Nanieh, Le Roi Dâdbin et ses deux Vizirs (v., pour la version persane, Ouseley-Clouston, The Bakhtyar NCtma [1883], pp. 6"2—72, et W. A. Clouston dans Originals and Analogues of sonie of Chaucer's Canterhurg Taies [1888], pp. 390— (i; pour 4 A. WALLENSKfiLn Ce conte, que nous désignerons tlu nom de conte de la femme chaste convoitée par son beau-frère, faute d'un nom jjropre commun ;i plusieurs groupes de versions', a (l(''jà depuis longtemps attiré rattention des savants. J. G. Tu. Grasse fut le premier (pli, dans son grand ouvrage très noui'i'i, mais parfois inexact, Die (jrossen Sagenh-cise des Mittdulfers (1842), essaya de dresser une liste des différentes versions („Floi'entia von Rom")'". Son exposé est très incomplet et ne distingue pas assez nettement notre conte d'autres contes d'origine différente. Trois ans après, P. O. Bâckstrum, à propos du „livre populaire" suédois Hildegardis och Talandus (une variante de notre légende), entreprit avec plus de succès, dans ses Svenska FolkbocTcer, une espèce de groui)ement des différentes versions connues ' ; mais il n'a pas examiné le rapport des groupes entre eux. Il considère la version orientale (persane), qui est la plus riche en épisodes, comme la plus ancienne et attribue par suite à notre conte une origine orientale '. Tout op- posée est l'opinion de Sv. Grundtvig, exprimée dans son grand ouvrage à juste titre célèbre, Danmarlcs garnie Folkeviser {1853)". D rejette absolument l'idée d'une oiigine orientale de la légende, parce qu'il regarde le conte de la femme chaste convoitée par son beau-frère comme intimement lié aux différentes versions du cycle général de „la femme innocente persécutée", dont la ballade danoise Bavengaard og Memering lui semble représenter le type le plus ancien. La version orientale que connaissait Grundt- vig, celle des Mille et un Jours de Pétis de la Croix '', ne serait donc qu"une simple imitation de quelque version occidentale''. Même la remarque faite plus tard (en 1860) par F. Liebrecht'' que notre conte se rencontre aussi dans les Mille et une la version arabe, R. F. Burton, Siipplemcntal Nights to the Bonk of Ihc Thousand IÇights and a Xight [1886—1888], t I, pp. 94-101. et t. n, pp. 296 — 7, et R. Basset, Contes arabes [I88S], pp. 67-78; pour la version oiiïgnun:. A. .Jaubert dans le Journal Asiatique, t. X [1827], pp. 150 - 7, et Davids, A Grammar of the Turkish langitage [1832), pp. 171—8). 3) La fille dans le coffre, dans G. Meyer, Albanesische Màrchen, dans Archiv fiir Litteraturgeschichtc, t. XII (1884), pp. 127-32 (No. 11: Das Màdchen im Kasten). P. IjBvQh, Forschungen iiber die Kurden und die Iranischen Nordchalddcr, I (1857), pp. 33—9 (No. 6: Erzdhhmg von Daerebeg. en kurde, avec traduction alle- 'mande); et E. Prym et A. Socin, Kurdische Sammlungen. Erzàhlungen und Lieder in den Dialekten des Tûr Abdîn und von Bohtati. Er.ite Abteilung. Dialekt des Tûr 'Abdîn (1887). no. VIII, pp. 17—19 (en kurde) et 27—32 (en allemand: Jiisif Baschari). A ce conte se rattache encore partiellement un conte néo-araméen, publié par M. Lidzbarski, Gesrhichten und Lieder aus den neu-araniâischen Hss. der Kgl. Bibl. zu Berlin (1896), pp. 93— 108 (I)as Miidcheii im Kasten). Cp. aussi un autre conte néo-araméen, publié par E. Prym et A. Socin, Der Neu-Aramaische Dialekt des Tûr 'Abdîn (1881), t. I, pp. 145—9 (n:o LU: Çabha = Aurore; en néo- araméen), et t. II, pp. 211—16 (trad. allemande), où il y a mélange avec le conte connu du Père amoureux de sa fille. ' La désignation commune, conic de Crescentia. provenant du nom donné à l'héroïne dans la version de la Kaiserchronik. nous semble trop spéciale et, par là, trop arbitraire. ' Pp. 286-7. = T. I (1845), pp. 264—74; v. aussi t. II (1848), pp. 6—7. * V. ouvr. cité, t. I, p. 264. » T. I, pp. 195-7 et 203; v. aussi t. III (1862), p. 782, et t. IV (1883), p. 730. • V. t. V (éd. 1729), pp. 241-95 (Histoire de Bcpsima). ' V. Grundtvig, ouvr. cité, t I, p. 203. " Jahrb. f. rom. u. engl. Lit., II, 131 Conte (le la femine cluisfe eonroitée pur son hcau-frvre 5 Nuits^ lu- changea en rien l'opinion de (irundtvig-. En comparaison avec l'exposé de Bâckstrom, celui de Grundtvig a le mérite de vouloir suivre le développement liistoi'iijue de la légende''. Trois ans avant l'apparition du premier volume du grand ouvrage de (xrundtvig (en 1850), F. H. von der Hagen avait de son côté, à projjos de sa publication de la version allemande de Cresccntia, discuté, dans ses Gesammtabenteuer\ les vicissitudes de notre légende. Sou examen, qui se fonde principalement siu' l'exposé de Grasse, est cependant assez superficiel \ En 1854, H. F. Massmann, dans le III " volume de son édition de la Kaiserchronik, fournit, à propos de l'épisode Narcissus oder Crescentia de la vieille chronique, de nouveaux détails sur les pérégrinations du conte''. Il ne réussit cependant pas à bien faire ressortir le rapport des différentes versions entre elles'. Les ouvrages que nous venons de mentionner contribuèrent successivement à élar- gir la connaissance des différentes versions de notre conte, mais ils ne réussii'ent pas à classer ces versions d'une manière systématique. Ce ne fut qu'en 1865 que Auolf MussAFiA, dans un mémoire remarquable par sa clarté et sa précision, Ûber eine italic- nische metrische Darstellung der Crescentiasage'^, donna un classement méthodique des différentes versions. Son classement est fondé, non uploads/Litterature/ le-conte-de-la-femme.pdf

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