LE PANTACLE MARTINISTE Ce petit dossier sur le pantacle martiniste satisfera la
LE PANTACLE MARTINISTE Ce petit dossier sur le pantacle martiniste satisfera la curiosité des profanes et favorisera l’instruction des disciples. Du moins, je le souhaite, si Dieu le veut. R. A. PENTACLE ET PANTACLE «Pentacle» (du grec penté, 5) désigne l’étoile à cinq branches, souvent dite pythagorique, symbole de perfection et, typiquement, de l’homme parfait. Synonymes: pentagramme, pentalpha. «Pantacle» (du grec panta, tout) désigne toute figure géométrique tendant à exprimer une structure universelle, soit absolue, soit relative à un domaine particulier. L’occultisme considère, en vertu de la loi d’analogie, qu’à la valeur théorique du pentacle, ou d’un pantacle, correspond une force généralement tenue pour bénéfique. Un pantacle peut ainsi être, en même temps qu’un aide-mémoire et un insigne, un talisman. I. LE CERCLE NATUREL Le pantacle martiniste consiste en une figure géométrique qui vient de Saint-Martin. Il est donc normal d’en chercher la première explication chez le Philosophe inconnu. Différence de l’esprit au corps par Louis-Claude de SAINT-MARTIN Indépendamment des preuves numériques que nous trouvons dans les additions théosophiques de 3 et de 4 pour nous assurer que 4 est un nombre central et 3 un nombre de circonférence, les lois géométriques nous en fournissent de très convaincantes pour nous faire distinguer notre origine d’avec celle de la matière, pour nous montrer notre supériorité sur toute la nature physique, nos relations directes avec notre principe et la durée immortelle de notre être qui a puisé la vie dans l’immortalité même. Toutes ces vérités se trouvent écrites dans le cercle divisé naturellement en six parties. Le cercle naturel s’est formé différemment du cercle artificiel des géomètres. Le centre a appelé le triangle supérieur et le triangle inférieur qui, se réactionnant mutuellement, ont manifesté la vie. C’est alors que l’homme quaternaire a paru. Il serait de toute impossibilité de trouver ce quaternaire dans le cercle sans employer des lignes perdues et superflues, si l’on se bornait à la méthode des géomètres. La nature ne perd rien ; elle coordonne toutes les parties de ses ouvrages, les unes pour les autres. Aussi, dans le cercle régulièrement tracé par elle, on voit que les deux triangles, en s'unissant, déterminent l'émancipation de l'homme dans l'univers et sa place en aspect du centre divin ; on voit que la matière ne reçoit la vie que par des reflets jaillissant de l'opposition que le vrai éprouve de la part du faux, la lumière de la part des ténèbres, et que la vie de cette matière dépend toujours de deux actions ; on voit que le quaternaire de l'homme embrasse les six régions de l'univers et que ces régions étant liées deux par deux, la puissance de l'homme exerce un triple quaternaire dans le séjour de sa gloire. C'est ici que se manifestent les lois de cette superbe connaissance dont les Chinois nous ont laissé des traces, je veux dire la connaissance du kéou-kou. L'homme, en prévariquant à l'imitation des premiers coupables, s'est éloigné de ce centre divin, en aspect duquel il avait été placé. Mais, quoiqu'il s'en soit éloigné, ce centre est resté à sa place, puisque nulle force ne peut ébranler ce trône redoutable : Sedes tua in saeculum saeculi [Ton trône à jamais] (Psaume XLIV, 7). Lors donc que l'homme a abandonné ce poste glorieux, c'est la Divinité même qui se trouve prête à le remplacer et qui opère pour lui dans l'univers cette même puissance dont il s'est laissé dépouillé par son crime. Mais, dès qu'elle vient prendre la place de l'homme, elle se revêt des mêmes couleurs attachées aux régions matérielles où il était établi primitivement (la hauteur du corps de l'homme est égale à huit fois sa tête), puisque l'on ne peut se montrer dans le centre de ce cercle temporel sans se placer au milieu de toutes ces régions. Voilà ce que l'étude du cercle naturel peut apprendre à des yeux intelligents. La figure tracée, quoique imparfaitement est plus que suffisante pour mettre sur la voie. * * * Ce texte est tiré des Nombres, d'après le manuscrit autographe (fonds Z) pp. 21-23, orthographe et ponctuation modernisées. Le chapitre a reçu, dans l'édition de Chauvin (1843), le numéro 17, que les éditions suivantes ont repris, jusqu’à la première édition authentique (1983) où il porte le n° 20. Le dessin que nous reproduisons figure en marge du texte, p. 22, il est aussi de la main de Saint-Martin. Collé sur la page 23, un autre dessin est intitulé : Figure emblématique de l'univers. 1775. Il est accompagné de l'explication suivante : Le fond bleu. Le cordon et la bordure verte. Les lignes des triangles en points noirs. Les centres rouges. La croix blanche, mais faisant en sorte que les points qui sont au-dessous paraissent un peu au travers. Voici le dessin ci-après : Figure emblématique de L'univers. 1775. II L’EMBLÈME DE L’ORDRE MARTINISTE C’est Papus qui a reconnu dans le dessin de Saint-Martin un pantacle et l’a instauré comme symbole spécifique de l’Ordre martiniste. Dès 1891, il en proposa une interprétation (Traité méthodique de science occulte, Paris, G. Carré, 1891, pp. 963-964). Cette interprétation fut reprise, avec quelques modifications, dans le Rituel de l’Ordre martiniste dressé par Téder... sous la direction du Suprême Conseil de l’Ordre (Paris, Dorbon-aîné, 1913, pp. 89-91). Sous cette dernière forme, le texte de Papus, dont le sous-titre a été malencontreusement changé, est précédé d’une interprétation du «sceau de Salomon» (pp. 88-89), tirée elle-même pour une large part du Traité méthodique (cf. pp. 967 ss.). Nous reproduisons ci-dessous la première version, de Papus, puis les deux sous-chapitres du Rituel de 1913. Le Pantacle du Martinisme par PAPUS Dieu, le premier principe de l’Univers, est représenté par un cercle (symbole de l’éternité). L’action de l’Éternité passant de la Puissance en acte est symbolisée par le rapport mystique du centre à la circonférence, par le rayon projeté six fois autour du cercle, d’où l’hexagone des six périodes de la création. Le point central forme la 7e période (repos). C’est dans ces émanations créatrices (éons) que va évoluer la Nature avec ses deux courants d’involution et d’évolution (triangle ascendant et triangle descendant). Remarquons que la Nature n’atteint pas Dieu, elle n’atteint que les forces créatrices émanées de lui. Aussi, du centre de l’Univers à Dieu lui-même, la puissance de l’homme prend naissance, alliant les effets de la Divinité au fatalisme de la Nature dans sa triple nature synthétisée par l’Unité du libre arbitre en un quaternaire (la croix). Cette croix, image de l’homme, unit le centre de l’Univers (âme humaine) à Dieu lui- même. Telle est l’explication du pantacle universel du Martinisme. Le Sceau de Salomon par PAPUS et TÉDER Le Sceau de Salomon, ou Étoile à six pointes, représente l’Univers et ses deux Ternaires, Dieu et la Nature, et est, pour cette raison, appelé le Signe du Macrocosme, ou Grand Monde, par opposition à l’Étoile à cinq pointes, qui est le signe du Microcosme, ou Petit Monde, ou Homme. Il est composé de deux triangles. Celui dont le sommet est au-dessus représente tout ce qui monte ; il symbolise le Feu et la Chaleur ; psychiquement il représente les aspirations de l’Homme vers son Créateur ; matériellement, il représente l’Évolution des Forces physiques, du Centre de la Terre au Centre de notre Système planétaire, le Soleil. En un mot, il exprime le retour naturel des forces, morales et physiques, au Principe dont elles émanent. Le Triangle dont la pointe est en bas représente tout ce qui descend ; c’est le Symbole hermétique de l’Eau et de l’Humidité. Dans le Monde spirituel, il représente l’action de la Divinité sur ses Créatures ; dans le Monde physique, il représente le courant d’involution partant du Soleil, centre de notre Système planétaire, et allant au centre de la Terre. Combinés, ces deux triangles expriment non seulement la Loi de l’Équilibre, mais encore l’Activité éternelle de Dieu et de l’Univers ; ils représentent le Mouvement perpétuel, la Génération et la Régénération incessantes par l’eau ∇ et par le feu Δ , c’est-à-dire par la Putréfaction - terme usité jadis à la place du mot plus scientifique de Fermentation. Le Sceau de Salomon est donc l’image parfaite de la Création, et c’est avec cette signification que Notre Vénérable Maître, Louis- Claude de Saint-Martin, l’a renfermé dans son Pentacle Universel. Pantacle universel par PAPUS et TÉDER Dieu, le Premier Principe de l’Univers, est représenté par un Cercle, symbole de l’Éternité : L’action de l'Éternité ( ןיא ףום) [Aïn Sof] de la Kabbale), passant du pouvoir latent à l’action, est symbolisée par la relation mystique du Centre à la Circonférence ; par le rayon projeté six fois autour du Cercle, ce qui produit l’Hexagone, emblématique des six périodes de la Création. Le Point central forme la Septième période, celle du Repos. C’est entre ces émanations créatrices que la Nature évolue par ses deux grands courants d’Involution et d’Évolution (Triangles ascendant et descendant). Remarquons que la Nature, symbolisée par le Sceau de Salomon, n’atteint pas Dieu, mais seulement les forces créatrices émanées de Lui. Du Centre de l’Univers à uploads/Litterature/ le-pantacle-martiniste.pdf
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- Publié le Apv 12, 2022
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