Le Prince de Nubie Un Scénario pour AdC (3 à 6 investigateurs débutants) par GE

Le Prince de Nubie Un Scénario pour AdC (3 à 6 investigateurs débutants) par GEOFFREY GUNTZ Notes préliminaires: Ce scénario est prévu pour une introduction au monde H.P. Lovecraft. Par conséquent, les actions qui pourraient être échouées par les investigateurs seront le lot de personnages non−joueurs; cependant il est possible d’augmenter la difficulté en supprimant ces aides. Le groupe doit comporter un archéologue ou professeur d’histoire. Aucun matériel autre que les dés, les fiches de personnages et le livre de base édition 5.0 n’est nécessaire. Le scénario se déroule en France, dans la période de jeu 1920. Le quartier Mont−Désert est un quartier fictif de Paris, dans lequel se déroulent tous les évènements du scénario (excepté l’internement de Blanchard père). Il n’est pas besoin de lui donner ici une forme particulière, chaque Gardien pouvant le modeler comme il le souhaite. Il peut ressembler à une rue principale où aboutissent cinq ou six rues secondaires, comme les affluents d’un fleuve. Il faut ensuite y disséminer les quelques lieux importants, l’Institut J.F. Champollion , le Café d’Alger situé juste en face, l’Association des Entomologistes Amateurs , la Gendarmerie et quelques hôtels dont le Chat Noir. Résumé de l’intrigue: Les personnages vont assister à l’ouverture d’un ancien sarcophage dans lequel se trouve un scarabée d’or. Ils auront des ennuis lorsque le bijou disparaîtra, et enquêteront pour déterminer qui a commis le vol. Cependant il n’y a aucun coupable, le scarabée étant une créature vivante et immortelle. Alors qu’ils sont sur le point de mettre la main dessus, ils se heurtent à une mystérieuse organisation de collectionneurs d’insectes. Le contexte historique: Lord Carnavon, Carter et leur équipe viennent de mettre à jour le tombeau de Toutankhamon, c’est une révolution dans le monde de l’archéologie. Cette découverte inquiète les hauts cercles scientifiques français, car le rayonnement de la France amorcé par Champollion dans ce domaine s’en trouve fortement diminué. C’est pourquoi le gouvernement commande et finance expédition sur expédition, afin que la France ait "sa" momie. En août 1923, c’est enfin la consécration. Une équipe découvre complètement par hasard un mastaba renfermant un sarcophage, en Nubie, c’est−à−dire à trente kilomètres au sud des frontières de la Haute−Egypte. Aucune momie n’ayant été découverte dans cette région auparavant, le retour s’annonce couronné de succès. Le 28 août, le professeur Eric Richard et son collaborateur Francis Fougère débarquent à Marseille et prennent un train qui doit les convoyer avec le produit de leurs fouilles à Paris aux alentours de 21h00. Implication des personnages joueurs: Elle se fait par le biais d’Antonin Blanchard. Il s’agit du fils de Stéphane Blanchard, éminent égyptologue et doyen de l’institut J.F. Champollion; c’est là que l’investigateur archéologue a fait ses études, dans la même promotion qu’Antonin qui est son ami. Le 26 août, il lui envoie le télégramme suivant: "Si tu as envie de participer à la plus formidable découverte de cette décennie, je t’invite à me rejoindre au Café d’Alger le 28 août à 14h00. Ton ami, Antonin." Le Café d’Alger se trouve juste en face de l’Institut. C’est le lieu à la mode dans ce coin de la capitale; il a été décoré avec des éléments du pavillon algérien de l’Exposition Universelle de 1900, et certains des figurants ont été embauchés pour faire le service. A cette époque de l’année, de nombreuses tables ont été rajoutées sur le trottoir, protégées par une tonnelle de tissu blanc ample qui flotte en claquant. Antonin attend devant un gobelet de thé à la menthe, seul à une petite table. Il porte un costume crème et un chapeau saharien clair. Antonin a 35 ans, c’est un homme raffiné et un célibataire envié. Le teint mat, les cheveux bruns, des yeux noisette et une barbe de deux jours, il a un port noble et de bonnes manières. Son visage habituellement paisible est cette fois−ci marqué par la préoccupation. Après une brève exposition des travaux de l’expédition Richard−Fougère, il proposera à son ami de venir assister à l’ouverture du sarcophage, dans la salle de conférence de l’Institut, vers 22h30. Sa préoccupation est due à l’état de son père. Il faisait partie de l’expédition en tant que consultant et a apparemment pris un mauvais coup de soleil sur la tête. Il est actuellement en repos à la maison de santé de St−Louis, à quelques kilomètres à l’extérieur de Paris, et passe ses journées à se morfondre dans d’obscurs délires. Il n’est pas difficile d’intégrer les autres investigateurs à la mise à jour des découvertes; un journaliste sera chargé de couvrir les événements, un bibliothécaire pourra travailler dans cette même université... Bien que la session ne soit pas ouverte au public, il suffit de connaître quelqu’un qui a une bonne raison d’être là pour entrer. Les amis sont donc les bienvenus. Une révolution dans l’approche de la civilisation nubienne? Les professeurs Richard et Fougère sont extrêmement fiers de leur découverte, et ils tiennent à amasser des foules. Tandis que la T.S.F. vante leur mérite, ils sillonnent les rues de Paris sur un char, assis sur leurs caisses, et lèvent les bras dans une attitude victorieuse. Le trajet prend fin devant l’Institut, et après quelques déclarations prétentieuses à la presse, ils pénètrent dans l’université par l’entrée principale, suivis par des porteurs qui acheminent péniblement le matériel, une longue caisse de 2x0.6x0.6m et deux plus petites, cubiques. Une table d’opération a été disposée dans la salle de conférence afin d’autopsier la momie. C’est la plus grande caisse qui contient le sarcophage de pâte de papyrus, tandis que les petites renferment les objets trouvés dans la salle funéraire, le tout étant daté de 4000 ans environ. Il s’agit d’un très beau khopesh ouvragé de pierreries, un masque d’or orné de piquants, un bouclier d’or également, des statuettes d’art africain traditionnel taillées dans un bois très dur, et quelques jarres contenant de la poussière de pétales de fleurs, des traces de sang animal séché, les restes des viscères putréfiées du mort, et des offrandes sous forme d’aliments. Reste à analyser la momie. Tout ce qui ne sera pas mis en lumière par les investigateurs pourra l’être par l’un ou l’autre professeur. La momie étant dans un état particulièrement épouvantable, les investigateurs qui ne seraient pas archéologue ou légiste perdront 1/1d4 SAN. Des traces violacées aux poignets et aux chevilles (jet en médecine) indiquent que la momie a été ligotée au moment de sa mise en sarcophage, même si les liens sont depuis longtemps tombés en poussière. La bouche a été grossièrement cousue et la mâchoire est affreusement déboîtée, comme si le mort avait cherché à hurler après la ligature. Il y a une profonde dépression de chaque côté du crâne. Si l’on y souffle pour faire voler la poussière (jet en Idée) il se trouve qu’en réalité la tête est percée de part en part par un trou circulaire extrêmement régulier, qui a dû nécessiter un objet très tranchant et précis. Cette trépanation est surprenante (jet en Histoire) en effet les Egyptiens vidaient la cervelle de leurs morts par la cavité nasale, et la technique nubienne semble différente, s’il s’agit d’un Nubien. Une lame aiguisée peut trancher les fils épais qui soudent la bouche. Au lieu d’y trouver une pièce d’or comme c’est la coutume (jet en Histoire) pour permettre le payement du passage du Styx à l’âme du défunt, on y découvre un cartouche de quelques centimètres de long. Les inscriptions déchiffrées (jet en Hiéroglyphes) disent: "Amon est le maître de la vie." ce qui peut être interprété de deux manières (jet en Idée): soit Amon vit éternellement, soit les morts placent leur âme dans ses mains en toute confiance. La momie présente enfin quelques ornements de valeur, une douzaine de fins bracelets d’or autour des poignets, des chevilles et du cou, deux boucles d’oreille de saphir et un énorme scarabée d’or de 15cm de long dont les pattes recourbées sont plantées profondément dans le torse. Cette pièce est particulièrement remarquable de par sa finesse, les pattes étant entièrement articulées. Une fois l’inventaire terminé, les explorateurs laissent tout en plan et proposent d’aller boire le brandy dans le fumoir de l’université pour échanger leurs impressions. Ils ne cesseront alors de s’attribuer chacun personnellement tout le mérite de la découverte et le "flaire de l’archéologue" qui les a orientés hors des frontières d’Egypte. A deux heures du matin, tout le monde est prié de bien vouloir quitter les lieux, sauf ceux qui ont leur chambre dans les locaux de l’Institut, Blanchard fils, Richard et Fougère. La disparition du précieux scarabée: Les investigateurs seront probablement chez eux ou à l’hôtel le lendemain matin. Ensemble ou individuellement, ils sont réveillés par deux officiers de la gendarmerie qui les prient de les suivre à leur caserne. Là−bas, on les soumet à un interrogatoire: le scarabée d’or a été dérobé la veille, et Fougère n’a pas hésité à produire un témoignage ignominieux dans lequel il déclare que les investigateurs avaient toisé le bijou avec une profonde convoitise... La parole d’un respectable professeur d’université est bien entendue très uploads/Litterature/ le-prince-de-nubie.pdf

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