LE ROMAN POLICIER Le roman policier Objectifs : A partir de l’observation de co

LE ROMAN POLICIER Le roman policier Objectifs : A partir de l’observation de couvertures - Prendre conscience du travail de notre imaginaire à partir de la couverture, de notre anticipation. - Déterminer les composants d’un récit policier à partir des photos ou illustrations - Prendre conscience des constantes du paratexte policier. A partir d’extraits de romans policiers - Analyser l’écrit pour chercher à comprendre - Prendre conscience du fonctionnement de la langue - Relever le cadre spatio-temporel - Justifier dans le texte les constituants de la situation initiale - Retrouver l’événement initial : constat d’un événement déclencheur d’enquête - Analyser : les personnages : auxquels on peut s’identifier leur carte d’identité se construit progressivement leur psychologie transparaît dans les dialogues - Relever les premiers indices pour répondre aux questions qui ? pourquoi ? comment , quand ? - Repérer et construire un vocabulaire de l’enquête, du suspens, du mystère… - Imaginer et exprimer le mobile du crime Réinvestir Etre capable de raconter un événement en prenant la place d’un narrateur déterminé Analyser seul un extrait de roman policier Rédiger un début de roman en tenant compte des caractéristiques observées en classe 2 Romans policiers Couvertures 3 4 Les couvertures de romans policiers nous donnent déjà une série d’indications sur le contenu du récit. Elles sont caractéristiques du genre littéraire en lui-même. Quelles sont les couleurs que l’on retrouve sur chaque couverture de policier ? Observe la couverture ci-dessous. Ce roman fait partie d’une collection pour jeunes lecteurs mais les mêmes caractéristiques se retrouvent dans différentes collections. 1927... naissance de la première des collections policières françaises. Le Masque s'impose rapidement par sa qualité et sa diversité. Sous son label de "collection de romans d'aventures", paraissent tous les plus grands auteurs français ou étrangers : Véry, Steeman, Boileau, Narcejac, Christie, Carr, etc...), et dans tous les genres (aventure, espionnage, énigme pure et même anticipation !). Puis, au fil des décennies, Le Masque devient, avec Agatha Christie et Exbrayat, l'archétype du roman d'énigme, le symbole du genre. Depuis 1927 et pour tous, Le Masque représente cette célèbre couverture jaune griffée du logo noir du masque et de la plume... Aujourd'hui la maison évolue, et sans perdre son identité, Le Masque propose des collections dynamiques et de nouvelles couvertures. 5 2005 A l'heure du net, Le Masque demeure l'éditeur de romans policiers le plus important en France, et cette doyenne vénérable, référence du genre tout entier, a encore de beaux jours devant elle... Observe la première et la quatrième de couverture de « L’affaire Protheroe » La présentation de la première de couverture (signes noirs notés sur fond jaune) existe depuis 1927. Sans doute pour de bonnes raisons n’a-t-elle pas été modifiée. Essaie de les expliciter. La quatrième de couverture te présente l’énigme. Avec des couleurs différentes, souligne les mentions des personnages et leurs mobiles vraisemblables pour le meurtre. 6 L’AFFAIRE PROTHEROE Quand on découvre le colonel Protheroe tué d'une balle dans la tête dans le bureau du presbytère, le pasteur a déjà sans doute une idée sur l'identité de l'assassin ou, en tout cas, sur un mobile vraisemblable. N'assiste-t-il pas au thé hebdomadaire de sa femme, où s'échangent potins et cancans ? Il sait déjà que la victime avait mauvais caractère, qu'elle avait eu une altercation avec le Dr Stone ; que sa fille attendait le moment où sa mort lui donnerait la liberté, que le peintre qui souhaitait faire le portrait de cette dernière en voulait au colonel parce qu'il l'avait jeté dehors... Même le pasteur, narrateur de l'histoire, avait eu raison de s'en plaindre : le colonel ne venait-il pas de vérifier les comptes de la paroisse ?... Traduction nouvelle de Raymonde Coudert Historique Les récits aux morts étranges et les énigmes mystérieuses ne datent pas du XIXe siècle. Les bandits sont présents très tôt dans la littérature grâce aux biographies romancées vendues par les colporteurs à travers la France et la figure du policier intéresse depuis longtemps les lecteurs. Cette fascination s'est conjuguée avec l'influence du roman gothique anglais (sa fascination pour l'inconnu et la terreur) et l'attirance du public pour le fait-divers. Naît alors un nouveau genre littéraire, le roman policier. Il est centré sur une enquête criminelle avec une construction particulière : partir des conséquences (la découverte du crime) pour remonter (l'enquête) aux causes (le mobile et le crime). Le premier auteur français en est Emile Gaboriau : L'Affaire Lerouge (1866) met en scène un policier qu'on retrouve dans Le Crime d'Orcival (1867) et Monsieur Lecoq (1868). Mais les techniques du roman populaire sont encore très présentes : les péripéties l'emportent sur la déduction. Au début du XXe siècle, Maurice Leblanc (ou plutôt Arsène Lupin) suit encore cette tradition alors que Gaston Leroux s'attache dans Le Mystère de la Chambre jaune à un raisonnement rigoureux, qui n'exclue pas la poésie. L'enquête criminelle s'y double par ailleurs d'une quête psychologique. Après 1918, le roman policier français va suivre de plus près son modèle anglo-saxon en se recentrant sur l'analyse. Dans les romans policiers traditionnels ou « romans à énigme », l’intrigue débute par un meurtre. Elle se développe donc ensuite selon une chronologie inversée, puisqu’il s’agit pour l’enquêteur de retrouver ce qui s’est produit avant le crime sur lequel s’ouvre l’ouvrage. L’intérêt de l’enquête policière - interrogatoire de suspects et recherche minutieuse d’indices - porte sur le mobile, les circonstances et l’arme du crime : le détective parvient à la solution en éliminant les uns après les autres les suspects qui ne lui permettent pas de vérifier ses hypothèses. Le roman policier est donc essentiellement bâti sur l’observation et le raisonnement logique ; pour le lecteur, le plaisir procuré par ce type d’ouvrages est celui d’un jeu, d’un exercice de réflexion et de déduction, où il s’identifie au héros tout en se mesurant à lui. Afin de concocter un cas difficile pour le détective et intéressant pour le lecteur, l’auteur multiplie les obstacles matériels et les pièges logiques tout au long de l'enquête : plusieurs suspects, de nouveaux meurtres, des diversions et, souvent, des menaces contre l’enquêteur lui-même construisent un récit extrêmement complexe mais toujours cohérent. Au cours de son enquête, le détective fait part au lecteur de tous 7 ses indices mais non de tous les raisonnements qu’il échafaude ; il ne démasque d’ailleurs le coupable qu’à la fin, où généralement il explique par quel moyen il a dénoué l’affaire. Les caractéristiques d’un roman policier Les personnages Il y a toujours au minimum trois personnages indispensables au roman policier. 1. Une victime 2. Un coupable 3. Un enquêteur Quels peuvent être les rôles des autres personnages ? Relis la quatrième de couverture de la page 4. Relève ces trois personnages dans le résumé de l’histoire. Les indices, le mobile, les moyens de tuer Pourrais-tu en citer quelques-uns ? Les indices : _______________________________________________________ _______________________________________________________ Les mobiles : _______________________________________________________ _______________________________________________________ Les moyens : _______________________________________________________ _______________________________________________________ L’ambiance et le lieu du crime Généralement, le début d’un récit plonge le lecteur dans une histoire déjà commencée, avec ses lieux, son temps, ses personnages. Les premières lignes ou les premières pages renferment ce qu’on appelle la situation initiale. Tout est mis en place pour que le lecteur comprenne la suite de l’histoire et participe ainsi, d’une certaine façon, à ce qui va se passer. Dans le récit d’énigme policière, la situation initiale laisse souvent beaucoup de place à l’atmosphère : le décor, le temps (climatique et chronologique), un ou plusieurs personnages curieux, rebutants ou à l’inverse, sympathiques. 8 D’autre part, l’énigme est évoquée. Souvent, elle figure déjà dans le titre. Après la pénombre du corridor, le soleil de cette fin de journée qui inondait la pièce me fit cligner des yeux. J’avançais d’un pas et stoppais net. Pendant un bref instant, je ne pus en croire mes yeux. Le colonel Protheroe était couché en travers de mon bureau, dans une horrible posture qui n’avait rien de naturel, et sa tête baignait dans une mare de sang noir qui dégouttait lentement sur le sol avec un affreux « Ploc ! Ploc ! Ploc » Je me ressaisis et m’approchai de lui. Il était froid, sa main, que je soulevai, retomba inerte. Il était mort… d’un coup de pistolet tiré en pleine tête. J’allais à la porte, appelai Mary et lui ordonnai de se précipiter chercher le docteur Haydock, qui habite au coin de la rue. Je me bornai à lui dire qu’il y avait eu un accident. Puis je refermai la porte de mon bureau et attendis le médecin. Par bonheur, Mary trouva Haydock chez lui. Notre médecin était un solide gaillard, avec une bonne bouille aux traits rudes. Il haussa un sourcil bourru quand je lui montrais sans un mot le cadavre du doigt, mais, en véritable homme de l’art, il ne manifesta aucune émotion. Il se pencha sur le corps pour un examen rapide et se redressa, fixant les yeux sur moi. - Eh bien ? demandai-je. - Il est bel et bien mort… depuis une demi heure, à mon avis. - uploads/Litterature/ le-roman-policier-2.pdf

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