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G G G. . . L L Le e en n no o ot t tr r re e e H H HI I IS S ST T TO O OI I IR R RE E ES S S É É ÉT T TR R RA A AN N NG G GE E ES S S Q Q QU U UI I I S S SO O ON N NT T T A A AR R RR R RI I IV V VÉ É ÉE E ES S S 1 1 19 9 91 1 17 7 7 é é éd d di i it t té é é p p pa a ar r r l l la a a b b bi i ib b bl l li i io o ot t th h hè è èq q qu u ue e e n n nu u um m mé é ér r ri i iq q qu u ue e e r r ro o om m ma a an n nd d de e e e e eb b bo o oo o ok k ks s s- - -b b bn n nr r r. . .c c co o om m m Table des matières MURÉE VIVE ........................................................................... 4 PROPHÈTE PAR AMOUR ...................................................... 21 LA BÊTE DU GÉVAUDAN ..................................................... 32 LES TROIS PERSANS ............................................................ 50 MONSIEUR BOURET, NOUVEAU RICHE ........................... 57 GIBIER DE BAGNE ................................................................ 78 I Anthelme Collet ...................................................................... 78 II Monsieur le Comte de Sainte-Hélène ................................... 88 L’INVENTEUR DU VOYAGE À PIED .................................. 104 MÈRE ET FILS ? ................................................................... 118 I Stéphanie de Beauharnais ..................................................... 118 II Gaspard Hauser .................................................................. 136 L’AVENTURE DE M. DE TROMELIN ................................. 155 Ce livre numérique ................................................................ 168 À mes chers petits-fils ANDRÉ ET FRANÇOIS GAUCHET pour quand ils sauront lire. G. L. – 3 – MURÉE VIVE Comme le vent sifflait sous les portes mal jointes et que l’un de nous, ayant soulevé le rideau de la fenêtre, avait constaté que la neige tombait, on se rapprocha du feu et l’on poursuivit la causerie. C’était dans un de ces grands châteaux sans style du nord de la France qui sont noirs comme des usines et vastes comme des casernes. On avait chassé tout le jour, et depuis qu’on avait soupé là, devant l’âtre, où brûlait un grand feu, on goûtait, dans la fumée des cigares et des pipes, le repos délicieux qui suit les rudes journées de marche. La maison où nous allions passer la nuit était ancienne de deux siècles, un peu délabrée, comme il convient ; et, du charme des vieilles demeures, la conversation était passée tout naturellement aux souvenirs qu’elles abritent. On avait parlé de chambres hantées, de dames blanches, d’apparitions, de coups frappés dans les murs, de portes s’ouvrant toutes seules, et de lumière astrale. Chacun avait dit « la sienne » et, ainsi qu’il arrive en pareils sujets, toute nou- velle histoire renchérissait d’invraisemblance sur les précé- dentes. Soit que nous eussions l’âme fortement trempée, soit plutôt que, entre chasseurs, on soit sceptique, ces affolants récits n’avaient pas causé grand émoi, et l’on allait être réduit à faire tourner une table quand l’un de nous, secouant sa pipe sur les grands chenets, insinua : – 4 – — J’en sais une, moi, mais terrible. — Contez-la ! — Par malheur elle est longue. — Bravo ! — Elle vous fera peur. — Tant mieux ! — Elle vous empêchera de dormir. — Ne l’espérez pas ! — Et puis, ce n’est pas, à proprement parler, une histoire de revenants… C’est bien pis. — De qui la tenez-vous ? — C’est un de mes plus vieux souvenirs. La bibliothèque du collège où j’ai passé huit ans de ma vie ne contenait, parmi des collections complètes des Lettres édifiantes et des Voyages de M. de la Harpe, qu’un seul livre « amusant » ; je dis un seul. Ce- lui-là, on se le disputait : au cours de mes huit années d’étude, il me revint une douzaine de fois dans les mains, et je le relisais toujours avec une angoisse nouvelle. Je ne l’ai plus jamais ren- contré depuis ce temps-là, et je ne l’ai pas cherché d’ailleurs, craignant d’émousser une impression qui m’est restée très vive. Peut-être l’avez-vous tous lu ; peut-être fait-il frissonner encore la jeune génération actuelle. C’était un vieux bouquin, de l’époque de la Restauration, je pense, et qui avait pour titre : Le Dernier des Rabasteins. L’auteur, dont le nom flamboyait dans nos admirations d’enfants bien au-dessus de Virgile et de Hugo, était un certain Mazas qui, je l’ai su depuis, fut l’un des précep- teurs du duc de Bordeaux. De quoi traitait ce livre admirable, je l’ai oublié ; je ne me souviens que d’un épisode qui s’y trouve réparti en plusieurs – 5 – fragments dans le cours du récit. Le fait est-il authentique ? Je l’ignore également ; mais comme Mazas mêle à son récit le nom de certaines nobles familles encore existantes, je vois là une rai- son de croire qu’elle repose sur un fond de vérité, une tradition locale peut-être. Au surplus, peu importe et voici l’histoire : Vers le milieu du XVIIIème siècle, vers 1745 ou 1750, le jeune vicomte de Rabasteins, qui avait alors une vingtaine d’années, parcourant en touriste le Dauphiné, visita, un jour d’été, avec quelques compagnons de son âge, le vieux château de Montsé- gur, aux environs de Saint-Paul-Trois-Châteaux. C’était un antique manoir alors à demi ruiné et qui, depuis près de trente ans, restait déshabité. Il avait été le repaire du ba- ron des Adrets, le huguenot fameux dont la bravoure, la ruse et la cruauté demeuraient légendaires. Pendant bien des années, au temps de Henri IV, le baron des Adrets avait terrorisé la con- trée ; en guerre perpétuelle avec tous ses voisins, il possédait le don singulier de disparaître quand ses ennemis le talonnaient de trop près, et les paysans assuraient, en se signant, que le diable, son associé, lui procurait pour ces jours-là une retraite impénétrable que, depuis lors, personne n’avait découverte. En revanche, son Montségur passait pour être hanté ; par certains temps d’orage, aux grondements du tonnerre répondaient de longues plaintes qui semblaient sortir des souterrains du châ- teau, et peu de gens osaient s’aventurer dans le dédale de bâti- ments, de cours, de galeries, de salles et d’escaliers que formait l’immense construction. Un gardien, vivant avec sa famille dans un pavillon isolé, montrait aux touristes la propriété et leur en racontait les traditions. Le jour où le vicomte de Rabasteins s’y présenta avec ses compagnons d’excursion, l’atmosphère était lourde et la chaleur écrasante. Le gardien conduisit les jeunes gens à l’entrée du château, leur conta quelques traits de la vie du baron des Adrets ; mais cette vieille légende ne les émut pas beaucoup. On fit le tour des remparts qui, bâtis sur le roc, surplombaient de – 6 – profonds ravins embroussaillés. Parvenu avec les visiteurs à une sorte d’esplanade gazonnée et très déclive, le gardien s’arrêta devant une croix de pierre, se découvrit et désigna solennelle- ment, d’un geste de la main, l’inscription gravée sur le socle : Lucie de Pracontal 25 juin 1715. Puis il commença la terrifiante histoire. Dans les dernières années du règne de Louis XIV, le châ- teau de Montségur était habité par la noble famille de Pracon- tal ; le marquis, un grand seigneur presque toujours à la cour ou en guerre, la marquise, une pieuse et charitable dame que les pauvres adoraient, leur fille Lucie, douce et charmante enfant dont tout le pays vantait la grâce, l’intelligence et la bonté. Au printemps de 1715, Lucie de Pracontal, qui avait alors dix-huit ans, fut demandée en mariage par un jeune gentil- homme dauphinois, le vicomte de Quinsonas : les deux jeunes gens s’aimaient, l’union projetée satisfaisait leurs familles, et les noces furent annoncées pour le 25 juin. Ce jour-là, ce fut grande fête à Montségur. Après la messe, célébrée à la chapelle du châ- teau, on prit place à la table dressée dans une galerie du rez-de- chaussée et que présidait la mariée, rayonnante de bonheur et jolie à miracle sous l’auréole de ses cheveux blonds, dans la robe de soie d’un bleu très clair, au corsage de laquelle la marquise de Pracontal avait, suivant l’usage du temps, sitôt après la bé- nédiction nuptiale, épinglé ses bijoux de famille : d’admirables ferrets de diamants et un double rang de grosses perles, vieilles de cinq siècles. Depuis bien des années, le manoir du baron des Adrets n’avait abrité autant de gaîté et de bonheur. Pourtant, un accident singulier assombrit un peu la fin du dîner : Lucie, en s’efforçant d’ouvrir un noyau d’abricot dont elle voulait partager l’amande avec son mari, brisa le frêle anneau d’or qui, depuis une heure à peine, était à son doigt : – 7 – — Oh ! fit-elle, n’est-ce pas là un présage de malheur ? On s’empressa uploads/Litterature/ lenotre-histoires-etranges-arrivees.pdf

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