Edmond ORTIGUES (1917-2005) Théologien et philosophe, Auteur d’un ensemble impo

Edmond ORTIGUES (1917-2005) Théologien et philosophe, Auteur d’un ensemble important de travaux en philosophie et en sciences humaines (1981) Religions du livre. Religions de la coutume Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Courriel: jean-marie_tremblay@uqac.ca Site web pédagogique : http://www.uqac.ca/jmt-sociologue/ Dans le cadre de: "Les classiques des sciences sociales" Une bibliothèque numérique fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Site web: http://classiques.uqac.ca/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/ Edmond Ortigues, Religions du livre. Religions de la coutume (1981) 2 Cette édition électronique a été réalisée par Jean-Marie Tremblay, bénévole, profes- seur de sociologie au Cégep de Chicoutimi à partir de : Edmond Ortigues Religions du livre. Religions de la coutume. Paris : Les Éditions Le Sycomore, 1981, 191 pp. [Autorisation formelle accordée par Madame Marie-Cécile Gélenier, psycha- nalyste, épouse et ayant-droit des œuvres de son défunt époux, M. Edmond Orti- gues, le 27 juin 2007 de diffuser cette œuvre dans Les Classiques des sciences sociales.] Merci à M. Vincent Descombes [EHESS] et à M. Pierre Lequellec-Wolff, Président de l’Association des Amis d’Edmond Ortigues pour toutes leurs démar- ches entreprises pour que nous obtenions la permission de diffuser ce livre. Merci à Mme Catherine Verger, nièce de Mme Gélenier, pour ses démarches auprès de sa tante, ayant-droit des œuvres d’Edmond Ortigues. Courriels : pierre.lequellec.wolff@wanadoo.fr catherine.verger@neuf.fr Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times New Roman, 14 points. Pour les citations : Times New Roman, 12 points. Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 12 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2004 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition numérique réalisée le 21 juillet 2007 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, province de Québec, Canada. Edmond Ortigues, Religions du livre. Religions de la coutume (1981) 3 Du même auteur, chez d'autres éditeurs Le Temps de la parole, Delachaux & Niestlé, 1954. Le Discours et le symbole, Aubier, Ire édition 1962, 2e édition 1977. Oedipe africain, 1re édition, Plon, 1966 ; 2e édition revue et augmentée, U.G.E., coll. 10/18, 1973 [en collaboration avec Marie- Cécile (Gélinier) Ortigues]. Edmond Ortigues, Religions du livre. Religions de la coutume (1981) 4 Edmond ORTIGUES (1917-2005) Théologien et philosophe, Auteur d’un ensemble important de travaux en philosophie et en sciences humaines Religions du livre. Religions de la coutume Paris : Les Éditions Le Sycomore, 1981, 191 pp. Edmond Ortigues, Religions du livre. Religions de la coutume (1981) 5 Table des matières Présentation du livre (Quatrième de couverture) Introduction I. Le monothéisme II. Le destin et les oracles III. La destinée individuelle chez les Tallensi IV. Le mythe fragmentaire V. Gémelléité inceste et folie chez les Bambara et les Dogon VI. Les origines augustiniennes de la philosophie de l'esprit VII. Philosophie du langage et philosophie du droit VIII. Écritures et traditions au Concile de Trente Edmond Ortigues, Religions du livre. Religions de la coutume (1981) 6 Présentation du livre (Quatrième de couverture) Retour à la table des matières Ce livre réunit deux sortes d’études qui traitent alternativement des religions bibliques (origine du monothéisme, Trinité chrétienne, Ecri- tures et Traditions) et des religions coutumières comme celles que l’on peut encore observer en Afrique. Quel rapport y a-t-il entre le culte des Ancêtres et celui du Dieu unique ? Entre la justice des ora- cles et la justification par la foi ? En quoi l’élément mystique qui ac- compagne de façon discontinue les créations de l’esprit se distingue-t- il de la Coutume et de la foi qui assurent la continuité d’une tradition ? Le sentiment religieux n’a rien qui l’apparente à la nature d’un projet, mais, comme l’art, il construit des formes vivantes à travers lesquelles se révèlent certains aspects durables de la condition humaine. Dans l’histoire des arts de vivre, l’analyse ne peut prétendre à autre chose qu’à éduquer la perception. Des rapprochements qu’il pourra faire en- tre les divers chapitres de ce livre, chacun en tirera ses propres conclusions. Edmond Ortigues, Religions du livre. Religions de la coutume (1981) 7 Religions du livre. Religions de la coutume Introduction Retour à la table des matières Deux sortes d'études composent ce recueil : les unes concernent les religions du livre, principalement le judaïsme et le christianisme ; les autres traitent des religions de la Coutume, comme celles que l'on peut encore observer quelquefois en Afrique, malgré le déclin des civilisa- tions villageoises. Bien que ces études puissent être lues indépen- damment l'une de l'autre, je les ai présentées dans un ordre qui per- mette d'entrevoir la continuité d'une même recherche. L'histoire des religions est l'histoire des détours lointains auxquels les hommes ont dû s'astreindre pour arriver à faire ce qu'ils avaient à faire : s'associer, se reproduire, chasser le gibier, cultiver des champs, construire des villes, etc. De tous temps, les hommes ont considéré leurs rêves comme sacrés, et leurs actions utiles comme profanes. L'une des principales questions que l'on retrouvera tout au long de ce livre pourrait se formuler ainsi : d'où vient que la, pensée religieuse est inséparablement liée à des formes institutionnelles et rituelles de transmission ou de tradition ? Il existe en histoire des religions une difficulté que l'on ne rencontre pas au même degré dans l'histoire des Edmond Ortigues, Religions du livre. Religions de la coutume (1981) 8 sciences et des arts. L'historien de l'art, par exemple, est assuré d'avoir un domaine spécifique d'étude dans la mesure où l'objet esthétique peut être spécifié par la facture de l’oeuvre et la psychologie de la perception c'est-à-dire par des moyens autres que ceux de l'histoire. Le fait qu'une statue ait pu être considérée comme une Madone c'est-à- dire comme une représentation sacrée, non comme un spectacle desti- né à des jouissances profanes, n'empêche pas l'historien de l'art de s'intéresser à la facture de l'oeuvre pour elle-même. Il dispose pour cela de critères logiquement indépendants de l'histoire. Quant à la science, elle tend à formuler des énoncés contextuellement libres dans leurs construction logique ; elle se donne pour tâche d'expliciter les arguments et d'en soumettre les conclusions à l'épreuve de l'expé- rience. C'est à partir de critères qui sont logiquement, sinon psycholo- giquement, indépendants de l'histoire que l'historien des sciences et des arts cherche à délimiter son domaine d'étude. L'historien des reli- gions est beaucoup moins assuré d'avoir un domaine propre. Pour spé- cifier ce domaine il n'est pas certain que nous disposions de critères indépendants de l'histoire. C'est pour cette raison sans doute que l'on a classé les religions d'après la façon dont .elles se communiquent ou, se transmettent, en distinguant les religions ethniques qui se transmettent par voie de coutume ancestrale et les religions de salut qui se trans- mettent par voie de prédication doctrinale à vocation universelle. En fait, il n'existe pas de religion universellement admise mais seulement des religions missionnaires et d'autres qui mettent leur confiance in aris et focis, dans le foyer et son double, l'autel. Les religions mysti- ques elles-mêmes se transmettent par l'autorité d'un Guru. Ne faut-il pas chercher dans le contenu des croyances religieuses ce qui les rend inséparables des formes rituelles de la communication ? Les religions ethniques sont un héritage. La coutume est de soi re- ligieuse car elle enveloppe le culte des origines, origines du ciel et de la terre, des signes et du mal, des usages et des lois, des peuples et des lieux-dits. Le culte des ancêtres devrait être appelé plutôt le culte de l'ancestral, car il s'adresse moins aux géniteurs naturels qu'à leurs Mâ- nes surnaturelles. Les généalogies font elles-mêmes partie des fonda- Edmond Ortigues, Religions du livre. Religions de la coutume (1981) 9 tions pour la même raison qu'il ne suffit pas de naître pour être un homme mais qu'il faut être reconnu par un rite d'imposition du nom. Le domaine ancestral se peuple d'entités cultuelles que nous appelons des génies, des esprits, ou des dieux ; il est peuplé de craintes et d'es- poirs, de phobies et de contre-phobies. Le dieu est-il un parent ou un allié ? C'est un privilège divin de pouvoir être à la fois l'un et l'autre et d'exister avant l'interdiction de l'inceste. Ainsi le Dieu père (Zeus Pa- ter) peut-il être aussi le Dieu des serments (Zeus Orkos). Les dieux se définissent par leurs "Puissances" c'est-à-dire par les fonctions qu'ils remplissent à l'égard de la communauté des hommes. Pourquoi parlez- vous de dieux solaires ? Ce n'est pas l'auréole qui distingue un saint d'un autre, mais un certain pouvoir d'intercession et de miracle. La Toute Puissance elle-même est le pouvoir d'être unique, d'élire qui elle veut et d'endurcir les coeurs de ceux qu'elle condamne. La Toute Puis- sance n'est donc pas socialement indifférenciée. La religion des ancêtres n'a pas de Credo ; elle n'est pas exportable par principe comme l'est une Doctrine. Quand les individus éprouve- ront le besoin d'être sauvés chacun uploads/Litterature/ religions-du-livre.pdf

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