LES DIALOGUES PLATONICIENS CHEZ PLUTARQUE The De Wulf-Mansion Centre of the Cat

LES DIALOGUES PLATONICIENS CHEZ PLUTARQUE The De Wulf-Mansion Centre of the Catholic University of Leuven’s Institute of Philosophy is dedicated to research in ancient, medieval, and Renaissance philosophy. It hosts the international editing project “Aristoteles latinus” and publishes the “Opera omnia” of Henry of Ghent and the “Opera Philosophica et Theologica” of Francis of Marchia. Kardinaal Mercierplein, 2, B 3000 Leuven (Belgium) ANCIENT AND MEDIEVAL PHILOSOPHY DE WULF-MANSION CENTRE Series I XLIII Series editors Russell L. Friedman Jan Opsomer Carlos Steel Gerd Van Riel Advisory Board Brad Inwood, University of Toronto, Canada Jill Kraye, The Warburg Institute, London, United Kingdom John Marenbon, University of Cambridge, United Kingdom Lodi Nauta, University of Groningen, The Netherlands Timothy Noone, The Catholic University of America, USA Robert Pasnau, University of Colorado at Boulder, USA Martin Pickavé, University of Toronto, Canada Pasquale Porro, Università degli Studi di Bari, Italy Geert Roskam, Katholieke Universiteit Leuven, Belgium Les dialogues platoniciens chez Plutarque Stratégies et méthodes exégétiques Edité par Xavier Brouillette Angelo Giavatto Leuven UNIVERSITY PRESS © 2010 by De Wulf-Mansioncentrum – De Wulf-Mansion Centre Leuven University Press / Presses Universitaires de Louvain / Universitaire Pers Leuven Minderbroedersstraat 4, B-3000 Leuven (Belgium) All rights reserved. Except in those cases expressly determined by law, no part of this publication may be multiplied, saved in an automated datafile or made public in any way whatsoever without the express prior written consent of the publishers. ISBN 978 90 5867 854 6 (hardcover) ISBN 978 94 6166 000 8 (PDF) D / 2011 / 1869 / 1 NUR: 732 Préface La place de Plutarque dans l’histoire du platonisme est l’une des questions les plus importantes à laquelle fait face aujourd’hui quiconque s’intéresse à cette tradition. Figure importante, sinon essentielle, de cette période du platonisme impérial – traditionnellement désignée sous l’appellation de médioplatonisme – Plutarque apparaît à la croisée des chemins, entre une tradition académique dépourvue d’institution et le re­ nouveau plotinien du platonisme. Situé à ce car- refour d’influences, le chéronéen développe une pensée autonome dont il est diffi- cile parfois de saisir la véritable portée. Son débat, toujours présent, parfois même viru­ lent, contre le stoïcisme et l’épicurisme, son sacerdoce delphique ou en­ core son enseignement sont autant de fils qui viennent tisser la toile de ses textes. Ces textes eux-mêmes, parfois de style direct, souvent sous forme de dialogues vien- nent densifier ce tissu, rendant ardue la tâche de l’exégète. Toutefois, une constante peut être relevée dans le texte de Plutarque et elle con- siste en son attachement envers Platon. La référence platoni­ cienne dans son texte constitue, en effet, une première évidence dont l’importance est indéniable. Ce « platonisme » de Plutarque a été longue­ ment discuté, depuis l’étude déjà presque centenaire de Roger Miller Jo­ nes.1 Mais si ces études nous aident à mieux com- prendre l’apport plato­ nicien dans le texte de Plutarque, ils ne nous indiquent que trop peu de pistes quant à la façon dont Plutarque pouvait lire Platon. Une des caractéristiques fondamentales de l’époque impériale est, comme nous l’avons mentionné, l’absence d’institution académique. Cet­ te absence con- stitue aujourd’hui une donnée qui doit être prise en compte dans l’étude du plato- nisme impérial.2 En l’absence d’une tradi­ tion orthodoxe qui proposerait un ordre de lecture, ou encore un cursus scolaire, chaque platonicien apparaît entièrement libre de sa lecture.3 Nous savons que Plutarque avait accès à une riche littérature plato­ nicienne et qu’il connaissait de première main plusieurs dialogues de Pla­ ton, mais la lecture et l’exégèse qu’il en propose demeurent une chose obscure. S’il est donc évident que Plutarque lisait Platon, dans quel contexte et sous quels modes le lisait-il ? Par ail- leurs, à une époque où la forme lit­ téraire du commentaire systématique n’était pas encore privilégiée, quelle est la lecture que propose Plutarque du texte de Platon et quelles stratégies exégétiques s’offrent à Plutarque ? 1 1916. Le « platonisme de Plutarque » est le thème explicite des études de Dörrie 1969, Froidefond 1987 et Opsomer 2005. 2 Depuis les études fondamentales de Lynch 1972 et de Glucker 1978. 3 Cf., par exemple, les observations de Dillon 1988, p. 358 et 1982, p. 66 ainsi que Opso­ mer 1998, p. 265. VI Préface Avec ce recueil, nous souhaitons ouvrir, au sein de la communauté scientifique, le débat sur ces questions et offrir une recherche sur la pré­ sence des textes plato- niciens dans le corpus des Moralia et sur leur rôle dans la définition du platonisme de Plutarque. Dans l’« Introduction », nous tentons de fournir un aperçu le plus exhaustif possible des deux aspects fondamentaux d’une telle présence : sa valeur philosophique (§ 1) et sa réalisation textuelle au niveau ‘atomique’, c’est-à-dire sous la forme de citation (§ 2). Le reste de notre ouvrage s’organise en trois sections qui mettent en relief trois façons différentes d’aborder le problème : la première sec- tion concerne une partie spécifique du corpus (les Dialogues pythiques), la deux- ième un sujet philosophique particulier (la nature de l’âme), la troisième une des formes d’exégèse préférées de Plutarque (le ζήτημα). La première section s’ouvre avec la contribution de Xavier Brouil­ lette qui montre comment l’utilisation d’une citation bien choisie (Ré­ publique 6, 509b ~ def. orac. 413C) permettait à Plutarque d’utiliser Platon dans un débat résolu- ment contemporain entourant le sanctuaire de Delphes. Avec la contribution de Franco Ferrari, nous revenons à une forme plus ample de dépendance à l’égard de Platon, celle qui concerne un dialogue dans sa totalité, dans ce cas-ci, le Timée. Comme nous le montre l’auteur, l’étude d’une telle relation devient encore plus intéres­ sante car, dans de E apud Delphos – le texte analysé par Ferrari –, la rela- tion avec Platon est filtrée par la médiation d’une troisième figure, Ammonios, le maître de Plutarque. La deuxième section du recueil concerne (comme nous l’avons pré­ cisé) la présence du texte de Platon dans les Moralia à propos du thème central de l’âme. John Dillon, dans une lecture du De animae procreatione in Timaeo, montre comment l’interprétation du Timée que propose Plu­ tarque vise à donner une lecture fidèle de Platon et comment apparaît ici la volonté de rendre cohérente l’entièreté de son œuvre, idée fonda­ mentale pour l’exégèse ultérieure. Pour sa part, Mauro Bonazzi montre, à partir des fragments du περὶ ψυχῆς, comment, sur une question com­ me celle de l’immortalité de l’âme, Plutarque est entièrement redev- able à Platon, notamment dans son rapport aux mystères : la seule vraie initia­ tion est pour lui l’initiation à la philosophie de Platon. La dernière section de l’ouvrage aborde enfin la forme de l’exégèse platonicienne chez Plutarque, en ayant comme sujet les Questions plato­ niciennes. Jan Opsomer revient dans un premier temps sur la méthode de travail de Plutarque, notam- ment sur la confection d’aide-mémoires (ὑπομνήματα). Son texte analyse ensuite la cinquième quaestio et, à l’aide de la discussion du def. orac. 421E-431A, il permet d’établir un lien entre ζήτημα et dialogue. À propos des Questions platoniciennes, mais cette fois-ci en se concentrant sur la dixième quaestio, Angelo Giavatto montre en­ fin lui aussi la fidélité de Plutarque à Platon et comment tout son texte Préface VII est orienté vers l’apologie du maître, même lorsque d’autres auctoritates de la tra- dition sont évoquées et mises en contraste avec le maître. Une rencontre ayant eu lieu à Paris, au Grand salon de la Maison de l’École Fran­ çaise de l’Extrême Orient, le 29 juin 2007, se trouve à l’origine de cette entre- prise. Nous tenons à remercier les participants à ce colloque, le public qui nous a stimulés avec ses questions (en particulier Luc Brisson, Françoise Frazier et Teun Tieleman), ainsi que tous ceux qui ont montré leur intérêt pour notre projet avant et après cette rencontre. Nous remercions aussi l’École Pratique des Hautes Études, dans la per­ sonne de Philippe Hoffmann, pour avoir assuré les moyens d’organiser le colloque, ainsi que Félicia Yuste, qui nous a toujours offert un soutien généreux et efficace pour l’organisation de la rencontre. Nous remercions les responsables de la col­ lection Ancient and Medieval Philosophy – Series 1, en particulier Gerd Van Riel, pour nous avoir fait l’honneur de publier ce volume dans leur série. Nous remer­ cions enfin Alexandra Michalewski, Annie Villeneuve et les deux relecteurs anony­ mes de Leuven University Press, qui ont fait une lecture méticuleuse du volume et nous ont suggéré plusieurs commentaires, ainsi que Richard Goulet qui nous a généreusement aidé dans les phases finales de la rédaction. Köln-Montréal, 29 novembre 2009 Table of Contents Préface V Xavier Brouillette & Angelo Giavatto Les dialogues platoniciens chez Plutarque. Une introduction 1 1.  La valeur philosophique des citations de Platon dans les Moralia 1 2. Les citations de Platon dans les Moralia. Observations formelles et fonctionnelles 9 Section 1 —  Platon et le contexte religieux : les Dialogues Pythiques 27 Xavier Brouillette Apollon au-delà de tout ce qui est visible : Plutarque et République 6, 509b 29 1. Apollon et le soleil 29 uploads/Litterature/ les-dialogues-platoniciens-chez-plutarque.pdf

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