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.,. Hl l T:.. f:'J>/110 ' Dl; Ul.~ l Il OUVRAGES DE GEORGES BATAILLE L'Anus solaire (Galerie Simon, 19.31). L'Expérience intérieure (Gallimard, 1943 ). Le Coupable (Gallimard, 1944). L'Archangélique Œd. Messages, 1944). Sur Nietzsche (Gallimard, 1945). Dirty Œd. Fontaine, 1945). L'Alleluiah (K. Editeur, 1947). Méthode de méditation (Ed. Fontaine, 1947). La part maudite, précédé de La notion de dépense Œd. de Minuit, 1949/1967). L'Abbé C. (Ed. de Minuit, 1950). Lascaux, ou la Naissance de l'Art (Skira, 1955). Manet (Skira, 1955). Le Bleu du Ciel <Pauvert, 1957). L.a Littérature et le Mal (Gallimard, 1957). L'Erotisme Œd. de Minuit, 1957). Les Larmes d'Eros (Pauvert, 1961). L'Impossible : Histoire de rats, suivi de Dianus et de L'Orestie (Ed. de Minuit, 1947-1962). Le Petit (Pauvert, 1963). Le Procès de Gilles de Rais (Pauvert, 1965). Ma Mère (Pauvert, 1966). Madame Edwarda (Pauvert, 1966). Histoire de l'œil (Pauvert, 1967). Le Mort (Pauvert, 1967). COLLECTION« CRITIQUE» GEORGES BATAILLE LA PART MAUDITE précédé de LA NOTION DE DÉPENSE Introduction de Jean Pie! LES ÉDITIONS DE MINUIT @ 1967 by LES ÉDmONS DE MlNUIT 7, rue Bernard-Palissy, 7.5006 Paris www.leseditionsdeminuit.fr En application de la loi du Il mar.; 1 ~7, il est interdit <k rr:produile iotégnùement ou partidlem""c le présent ouvrage uns •utor:Uation <k l'éditeur ou du Coure fran~ d'exploitation du droic de copie, 20. me des Grands-Augustin•, 7.5006 Paris. ISBN 2-7073-0181-7 L'Exubérance est Beauté, WILLIAM BLAKE. introduction Bataille et le monde Ce n'est pas la moindre contradictiow Je l'œuvre de Georges Bataille que, vouée à la recherche angoissée d'une expression à la limite de l'impossible, elle prenne sou· vent l'aspect d'une négation acharnée, alors qu'il ne cessa aussi Je dire « oui » au monde sans aucune réserve ni mesure. Il était ouvert au monde pour le meilleur et pour le pire, pour le plus intense comme pour le plus humble 1 et son appétit de l'appréhender sans limite comme sans fausse honte : en témoignent son souci constant de communiquer, de rapprocher sa pensée de celle des autres, « de tous les autres » 2, l'attention scrupuleuse qu'il manifestait au moindre Je ses interlocuteurs ; en témoigne aussi l'effort patient et passionné qu'il ne cessa de déployer, surtout pen- dant la maturité de sa vie - souvent au prix d'un travail harossant et fastidieux d'information - pour interpréter, à la lumière des intuitions Je son expérience tumultueuse, les événements non moins tumultueux qui se déroulaient sous nos yeux : et cela sans négliger aucun des aspects de ces événements, y compris ceux que, par sa formation comme par l'influence de la plupart de ses amis, il eut pu avoir quelque tendance à négliger et qui ressortissP.nt à ce qu'on désigne communément sous le nom d'économie. Certes, outre qu'il confesse humblement son « igno- 1 Dans Le co•pdble (2" 6lit., revue et corriaéc, Gallimard 1961, p . .35), il reuwque : c ... s'il y 1 seulement de l'univers inachevé, chaque partie n'a pas moins de sc:ns que l'ensemble. ,. Et il ajoute, contestant l'insigni- fiance des impressions qu'il q,rouvc dans le train entrant dans la gare Saint-Lazare : c J'aunis honte de chcrchcr clans l'masc: une vériœ qui, m'&v.nt au plan de l'univers achevé, retiru'ait le sens de l'cnttie d'un train en gare. • 2 u coupabk, ibid., ~. p. ~ (note). 11 LA PART MAUDITE rance », il fut longtemps dominé par le sentiment que ce « monde ... » n'était pour lui « qu'une tombe », par la sen- sation d'être « perdu dans un couloir de cave » 1 et par la conviction qu'il ne lui restait plus qu'à laisser « sa pensée lentement ... se confondre avec le silence » 2• Mais même dans ces écrits de la période mystique, qui constituent sans doute la partie la plus aiguë de son œuvre, il ne cesse de se reprendre, de crier : pas encore ! , de lancer à la dérobée des regards passionnés vers les autres, vers ce monde, alors en proie aux pires déchirements, qu'il pressentait pouvoir n'être appréhendé dans son ensemble que comme « un désastre » (dont l'homme, « peut-être, est le sommet ») 3, mais qu'il n'a ;am ais renoncé à connaître et à représenter. En fait, toute une partie de l'œuvre de Bataille, de Là no- tion de dépense à La part maudite, est consacrée à cet essai de représentation du monde. Ces textes ne sont peut-être pas les plus éclatants qu'il ait écrits, et ils pourront étonner ceux qui ont l'habitude de voir aborder de tels problèmes sous une forme plus ordonnée et plus logiquement discursive. Mais je puis témoigner de la place éminente qu'il leur réser- vait dans son œuvre, de l'inquiétude qui le hantait, la vieil- lesse venant, de n'avoir pas réussi à donner à cette ébauche la forme plus poussée qu'il souhaitait et qui eût consacré, avec éclat, l'unité dé;à si remarquable de sa pensée au travers des mouvements multiples de sa recherche, de sa volonté têtue, enfin, au cours des dernières années de sa vie, de re- voir La part maudite, comme de donner à tous ces aspects de son œuvre le véritable couronnement qu'eût pu constituer ce qu'il désignait lui-même comme devant être une sorte d'essai sur l'Histoire universelle. Il n'échappait certes pas à Bataille que l'approche d'une interprétation du monde extérieur suppose, avant que n'in- tervienne (comme il le souligne dans la préface de La part 1 Le coupable, p 9. 2 Ibid., préface, p. XIV. 3 Ibid., préface, p. nu. 12 IN'l"RODUCTION maudite) ce ~ renversement hardi » seul susceptible finale- ment de susbtituer des vues dynamiques d'ensemble « en accord avec le monde » à « la stagnation des idées isolées », des études préalables « menées selon les règles d'une raison qui ne démord pas »,l'accumulation d'une documentation qui ne saurait itre recueillie qu'auprès des spécialistes, et aussi sans doute une ambiance collective de curiosité, d'inquiétude et de recherche qui implique la participation assez étroite avec des groupes plus ou moins animés par des préoccupations d'ordre politique ou économique. Ces conditions ont été remplies pendant au moins deux pé- riodes assez longues de la vie de Georges Bataille. Le pre- mière se situe entre 1930 et 1935 : elle fut surtout marquée par la coUaboration de Bataille à la « Critique sociale », et sa fréquentation presque quotidienne des hommes momen- tanément groupés autour de cette revue. La seconde suivit la création de « Critique » et aboutit à la parution de La part maudite. Entre ces dnx périodes, il y eut de longues années de méditation intérieure, à partir de 1939 et de ltJ rédaction des premières lignes du Coupable, livre commencé « à la faveur d'un bouleversement qui venait tout mettre en cause », et qui se présenta alors comme une libération d'en- treprises et de recherches paraissiZ/It dhormais sa~~s issue, où il avait l'impression de « .s'enliser » '. Une telle alternance dans le mouvement de la pen.r~e de Bataille ne doit pas dissimuler le fait que la recherche d'un accord de cette pensée avec le monde, l'ardente aspiration vers « cette extr~me liberté de pens~e qui égale les notion~ ~ la liberté de mouvement du monde •, ont occupé une place croissante dam sa vie au fur et ~ mesure qu'il avançait en Jge, el qu'il n'a m~me iamais cessé de le.r poursuivre. La constance de cette préoccupation est mise en évidence si l'on rappelle quelques dates. Bataille allait tiVOir trente- cinq ans quand il écrivit, pour la revue« La critique sociale », La notion de dépense, et un peu moins de cinquante-deux 1 u COilpMM, p. 32.. 13 LA P.AltT MAUDITE quand parut La part maudite, livre qu'il présente dans sa préface comme le fruit de dix-huit années de travail. On pourrait ainsi situer vers 19)1 le début Je cette réflexion. En /1lit, il doit remonter plus loin encore et coïncider avec la période de la fin des années 20, où, sans doute à l'instigation à' Alfred Metraux, il prit connaissance de la théorie du « po- tlach • exposée par Mauss dans son Essai sur le don, forme archaïque de l'échange, paru dans « L'année sociologique • de 1925. Cette découverte semble être à l'extr!me origine de l'intérit qu'il devait porter par la suite non seulement à l'ethnologie mais aussi, et de plus en plus, aux faits économi- ques, et ~tre intervenue comme une illumination qui allait permettre à Bataille de se représenter le monde comme animé d'une ébullition à l'image de celle qui n'a cessé de dominer SoJ vie personnelle. L'essentiel de cette représentation est déià dans La no- tion de dépense, texte dense et fulgurant, qui constitt4e le piTJot de la réflexion de Bataille sur Je monde, sur J'homme dans le monde. On y trouve, à la lumière des observations faites par Mauss et d'autres ethnologues sur les institutions économiques pri- mitives, où « l'échange est ... traité comme une perte somp- tuaire des obiets cédés, et « se présente ainsi, à la base, comme un processus de dépense sur uploads/Litterature/georges-bataille-la-part-maudite-precede-de-la-notion-de-depense 1 .pdf
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- Publié le Jan 03, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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