UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL LE CORPS FÉMTI\JIN ET LA TYRAl\INIE DE LA BEAUT
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL LE CORPS FÉMTI\JIN ET LA TYRAl\INIE DE LA BEAUTÉ DANS TRUISMES DE MARlE DARRIEUSSECQ ET CLARA ET LA PÉNOMBRE DE JOSÉ CARLOS SOMOZA MÉMOIRE PRÉSENTÉ COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAÎTRISE EN ÉTUDES LITTÉRAIRES PAR MARIE-HÉLÈNE SÉGUIN FÉVRlER 20Il UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL Service des bibliothèques Avertissement La diffusion de ce mémoire se fait dans le respect des droits de son auteur, qui a signé le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles supérieurs (SDU-522 - Rév.01-2006). Cette autorisation stipule que «conformément à l'article 11 du Règlement no 8 des études de cycles supérieurs, [l'auteur] concède à l'Université du Québec à Montréal une licence non exclusive d'utilisation et de publication ,de la totalité ou d'une partie importante de [son] travail de recherche pour des fins pédagogiques et non commerciales. Plus précisément, [l'auteur] autorise l'Université du Québec à Montréal à reproduire, diffuser, prêter, distribuer ou vendre des copies de [son] travail de recherche à des fins non commerciales sur quelque support que ce soit, y compris l'Internet. Cette licence et cette autorisation n'entraînent pas une renonciation de [la] part [de l'auteur] à [ses] droits moraux ni à [ses] droits de propriété intellectuelle. Sauf ententè contraire, [l'auteur] conserve la liberté de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont [il] possède un exemplaire.» REMERCIEMENTS Merci à tous ceux qui ont été près de moi pendant la rédaction de ce mémoire, qui m'ont aidée à persévérer et à croire en mes capacités de réussite et qui ont tous contribué, d'une certaine façon, à l'achèvement de ce projet. Merci particulièrement à mon amoureux Marc-André, à mon amie Roxanne et à ma mère Claire pour leurs encouragements, leur soutien moral et leurs nombreux conseils. Un très gros merci surtout à ma directrice de maîtrise, Lori Saint-Martin, sans qui ce mémoire n'aurait jamais pu se faire. Merci pour la justesse de ses corrections, son encadrement, sa compréhension et sa patience. TABLE DES MATIÈRES RÉSUMÉ v INTRODUCTION CHAPITRE 1 THÉORIES FÉMINISTES ET REPRÉSENTATIONS DU CORPS FÉMININ 9 Introduction 9 1.1 La femme, un mystère domestiqué 10 1.1.1 Le féminin: genre et matière 10 1.1.1.1 Le genre sexuel 10 1.1.1.2 La dualité corps/esprit 12 1.1.2 Le mystère féminin 14 1.1.2.1 Symboles et valeurs symboliques 14 1.1.2.2 Dégoût et peur du féminin 17 1.2 Culture de la beauté et travail corporel 20 1.2.1 La beauté, une question de culture 20 1.2.1.1 La fabrication d'un produit social 20 1.2.1.2 Histoire de la beauté féminine en Occident et critères actuels 21 1.2.2 La tyrannie de la beauté 25 1.2.2.1 L'obligation d'être belle 25 1.2.2.2 Le corps offert aux regards 27 1.2.3 Le travail de la chair 29 1.2.3.1 Travail, discipline et volonté 29 1.2.3.2 Échapper au corps animal pour aller vers l'objet 30 1.3 Aliénation 33 1.3.1 Condition et rôle du féminin 33 1.3.2 Marchandisation 35 1.3.3 Perte d'identité 37 1.3.4 Mauvais traitements Conclusion CHAPITRE 2 LE COMBAT POUR LA BEAUTÉ Introduction 2.1 La femme corps 2.2 Le corps exposé aux regards et l'obligation d'être belle 2.3 Du corps animal au corps-objet, un long travail de métamorphose Conclusion CHAPITRE 3 BEAUTÉ, ALIÉNATION ET RÉSISTANCE Introduction 3.1 Le corps-marchandise 3.2 La perte d'identité, de droits et libertés 3.3 Abus, violences, contrôle et humiliations 3.4 Résistance Conclusion CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE IV 37 39 40 40 40 47 56 76 78 78 78 85 90 100 104 106 115 RÉSUMÉ Notre mémoire porte sur la représentation du corps féminin dans deux oeuvres littéraires: Truismes de Marie Darrieussecq (1996) et Clara et la pénombre de José Carlos Somoza (2003). À l'aide des théories féministes, nous tentons d'analyser ce que la beauté représente comme tyrannie pour les personnages féminins, qui doivent se plier aux standards esthétiques irréalistes imposés par la société dans laquelle ils évoluent. Ces normes correspondent à celles de la culture occidentale patriarcale actuelle, c'est-à-dire au corps construit, proche de l'objet artificiel. Dans cette optique, l'aspect naturel du corps est évacué; ce qui rappelle l'animalité est considéré comme laid. Le but de notre mémoire est de faire ressortir les similitudes et les différences entre les deux romans, qui proposent chacun une forme de matérialité différente : le corps animal et le corps-objet. Les études féministes ont montré que la femme a été reléguée à la matérialité en vertu de la dichotomie corps/esprit dans les conceptions judéo-chrétiennes. Dès lors, l'esthétique du corps est devenue pour elle un gage de valeur sociale. Fortement encouragée par la société à se plier aux critères de beauté, la femme doit livrer un combat perpétuel contre elle même, physiquement et mentalement, afin d'y correspondre. Autrement; elle risque le rejet, le mépris et les mauvais traitements. Nous analysons donc le travail que les protagonistes font pour se conformer aux standards esthétiques et comment cette obligation d'être belle est aliénante pour elles. Nous constatons également qu'elles demeurent toutes deux marchandises, avec le manque de droits, de libertés et d'identité que cet état implique. Toutefois, elles résistent finalement à leur condition esthétique aliénante, en commençant par le refus de n'être que matérialité. Corps - Femme - Beauté - Aliénation - Animal - Objet - Résistance - Truismes Marie Darrieussecq - Clara et la pénombre - José Carlos Somoza INTRODUCTION Comme l'ont montré les études féministes (Simone de Beauvoir, Nancy Huston, Chantal Chawaf, Françoise Héritier, etc.), dans la dualité corps/esprit qui sous-tend les valeurs symboliques occidentales, la femme est constamment associée au premier et l'homme au second. Maintenue dans la matérialité, elle est davantage soumise aux critères esthétiques en vigueur. Par ailleurs, dans la société occidentale actuelle, obsédée par la propreté et axée sur la perfonnance et la santé, la beauté est une valeur primordiale, applaudie pour les efforts dont elle témoigne, puis pour la vie saine qui lui est associée. L'idéal féminin d'aujourd'hui tend donc vers une perfection corporelle qui amène la femme à façonner son corps de manière à l'éloigner de son état naturel, c'est-à-dire à la fois d'en éliminer ce qui rappelle l'animalité (poils, menstruations, odeurs corporelles, saletés, etc.) et d'en modifier l'aspect naturel par des exercices physiques, des régimes alimentaires, de la chirurgie plastique, l'ajout de maquillage ou d'autres parures. Ce corps devient un objet artificiel parce qu'il est largement réfléchi et construit par l'être humain. Le corps féminin est donc assujetti à une discipline stricte et la beauté devient un but à atteindre au tenne d'une longue lutte contre la nature. En Occident, de nos jours, comme le fait remarquer Ilana Lowy, « (...] le corps de la femme doit être visible, jugé en pennanence et les femmes dont le corps ne correspond pas aux modèles d'une féminité stéréotypée sont handicapées dans leur vie personnelle et professionnelle, insultées, ridiculisées, critiquées par les hommes et ont une image dégradée d'elles-mêmes. » (Lôwy, p. 102). La pression esthétique est si grande à notre époque qu'elle devient une source de préoccupation énonne pour les femmes; elles savent que seule une apparence convenable peut leur apporter une reconnaissance et leur pennettre d'acquérir de la valeur. Bien sûr, l'obligation à la beauté et à la discipline corporelle n'est pas un absolu; nulle loi n'oblige les femmes 2 à se raser les jambes ou à se maquiller. Cela dit, des privilèges sont réservés à celles qui se conforment à l'image attendue, tandis que différentes sanctions désapprobation de l'entourage, hum iliations diverses, sentiment de ne pas exister, absence de gratifications narcissiques et sociales - attendent celles qui s'en écartent trop. Qui plus est, l'intériorisation du regard social modifie le regard que chacune porte sur elle-même et la motive à viser la beauté telle qu'elle est socialement définie. Les romans Truismes de Marie Darrieussecq (1996) et Clara et la pénombre de José Carlos Somoza (2003) proposent une réflexion sur deux formes de matérialité, le corps animal et le corps-objet, ainsi que sur la tyrannie de la beauté. Dans les deux romans, la beauté est pour la femme sa seule chance d'acquérir de la valeur aux yeux des hommes et donc d'accéder à un certain statut social. Étant exclusivement associées à leur corps, les protagonistes se voient privées de leur humanité, aliénées par la dictature de l'image et de la beauté, ainsi qu'asservies aux hommes qu'elles côtoient. Elles n'ont pas d'autre choix que de travailler leur corps afin d'acquérir ou de conserver une valeur marchande. Cette beauté fabriquée est un combat, créée à force de volonté, de contrôle et d'efforts. Celle qui n'y arrive pas se voit réprouvée pour sa laideur, qui traduit, selon les critères esthétiques actuels, son manque de discipline et son impureté. Les deux romans choisis pour notre mémoire sont de prime abord assez différents, à la fois par leur nombre de pages (Truismes fait 149 pages et Clara et la pénombre 649 pages) et le genre auquel ils appartiennent (Truismes est une sorte de fable futuriste et Clara et la pénombre, située également dans un proche avenir, comporte un aspect policier puisque nous suivons à la fois un meurtrier qui sévit dans le milieu de l'art et une enquête policière, uploads/Litterature/ le-corps-feminin-et-la-tyranie-de-la-beaute.pdf
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- Publié le Mar 21, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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