Christian Grappe, TP10CU4 – Proséminaire d’exégèse 1 FACULTÉ DE THÉOLOGIE PROTE

Christian Grappe, TP10CU4 – Proséminaire d’exégèse 1 FACULTÉ DE THÉOLOGIE PROTESTANTE UNIVERSITÉ DE STRASBOURG COURS D’INTRODUCTION À LA MÉTHODE EXÉGÉTIQUE Christian Grappe Professeur de Nouveau Testament Christian Grappe, TP10CU4 – Proséminaire d’exégèse 2 INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES PRELIMINAIRES Outils Indispensables - Le Nouveau Testament grec Novum Testamentum Graece (27ème édition du Nestle - Aland), Stuttgart, Deutsche Bibel-gesellschaft, 1993 (édition de référence), 23,50 €. ou The Greek New Testament, Third Edition, United Bible Societies, 1975 (plus lisible) ou, en un volume unique avec la Bible héraïque, 50 $. Biblia sacra utriusque testamenti editio hebraica et graeca, Stuttgart, Deutsche Bibelgesellschaft, 1994, 76 €. - Une synopse Kurt ALAND, Synopsis quattuor Evangeliorum. Locis parallelis evangeliorum apocryphorum et patrum adhibitis edidit K. Aland. Editio decima et recognita ad textum editionum 26 Nestle-Aland et 3 Greek New Testament aplata, Stuttgart, Deutsche Bibelstiftung, 1976, 63 €. ou Marie-Émile BOISMARD - Arnaud LAMOUILLE, Synopsis graeca quattuor Evangeliorum, Leuven - Paris, Peeters, 1986, 53 €. avec une nette préférence pour la seconde. - Une concordance Alfred SCHMOLLER, Handkonkordanz zum griechischen Neuen Testament, Stuttgart, Württembergisch Bibelanstalt, 15. Auflage, 1973, 21 €. - Un petit dictionnaire Xavier LEON-DUFOUR, Dictionnaire du Nouveau Testament (Livre de Vie), 3e édition entièrement revue et augmentée, Paris, Seuil, 1996, 10,50€. - Bibliographie en vue de s’initier plus complètement à la méthode exégétique Hans CONZELMANN - Andreas LINDEMANN, Guide pour l’étude du Nouveau Testament . Traduction et adaptation : P.-Y. Brandt (Le monde de la Bible 39), Genève, Labor et Fides, 1999, p. 37-178. Max-A1ain CHEVALLIER, L’exégèse du Nouveau Testament. Initiation à la méthode, Genève, Labor et Fides, 1984. Daniel MARGUERAT, - Yvan BOURQUIN, Pour lire les récits bibliques. Initiation à l’analyse narrative avec la collaboration du fr. M. Durrer. Illustrations de F. Clerc, Paris - Genève - Montréal, Cerf - Labor et Fides - Novalis, 4e édition revue et augmentée, 2009 (exclusivement centré sur l’analyse narrative). Instruments de recherche bibliographique - Sur internet : Bibil (Université de Lausanne) : https://wwwdbunil.unil.ch/bibil Bildi (Université d’Innsbrück) : http://www.uibk.ac.at/bildi/bildi/search/index.html.en - Sur support papier et/ou sur CDRom New Testament Abstracts ; Internationale Zeitschriftenschau für Bibelwissenschaft und Grenzgebiete ; Bulletin de bibliographie biblique (Bibil) ; Catalogue de l'Ecole Biblique de Jérusalem (jusqu’en 1990 ; sur CDRom depuis) ; Biblica : Elenchus Bibliographicus Biblicus ; Bulletin signalétique du CNRS. Sciences religieuses (papier) ou Francis (CDRom) Atla Religion Data Base (CDRom) Catalogue de l'Ecole Biblique de Jérusalem (CDRom) New Testament Abstracts (paier piuis CDRom) Indications bibliographiques que les commentaires scientifiques contiennent en tête ou en fin des sections qu'ils consacrent à chaque péricope. De nombreux sites sont disponibles sur le réseau internet, certains permettant d’accéder à des sources. On trouvera les plus intéressants en consultant le site mis en place par J.-C. Ingelaere : http://perso.wanadoo.fr/rhpr/liens.html Christian Grappe, TP10CU4 – Proséminaire d’exégèse 3 1. PRÉLIMINAIRE : VOCATION ET LIMITE DE L’EXÉGÈSE Le principe de la théologie peut être formulé ainsi : Dieu seul est roi. Le principe de l’exégèse peut, pour sa part, être résumé ainsi : le texte est roi1. Ces deux principes paraissent se heurter. Ils ne sont pourtant nullement antinomiques dans la mesure où l’exégèse est conçue comme un outil devant permettre de faire de la théologie. Pour faire droit au texte, écouter ce qu’il veut dire et ce qu’il veut nous dire, l’exégèse doit être la plus rigoureuse et la plus honnête possible. Dès lors, elle va être, pour une part, destructrice. Destructrice de nos présupposés. Destructrice de nos idées parfois fausses. Mais elle doit permettre, au bout du chemin, de construire sur des bases nouvelles. Elle doit conduire à une nouvelle approche du texte. Elle a vocation à rendre possible une perception nouvelle, non seulement du texte mais encore de Celui auquel il nous renvoie, même s’Il demeure toujours infiniment au-delà de nos propres capacités de perception et de compréhension. Pour illustrer ce propos, nous citerons M.-A. Chevallier : « Je pense souvent que l’exégète fait dans son travail une expérience comparable à celle de Jacob la nuit où il voulut passer le gué du Yabboq. On sait que chaque Israélite retrouve dans l’histoire du patriarche, dont le nom fut changé en Israël précisément cette nuit-là, la description de sa propre aventure spirituelle. Pourquoi l’exégète ne s’y reconnaîtrait-il pas à son tour ? Lui aussi lutte longuement pour s’ouvrir un chemin et découvre qu’il y va de sa propre vie, car, en se battant avec les textes, c’est bien avec Dieu même qu’il se bat. S’il finit par passer, c’est toujours, hélas, en clopinant et aussi en ayant découvert qu’il ne pourra décidément jamais avoir accès au mystère dernier du nom divin. Il n’empêche que, dans cette aventure, il se découvre mystérieusement béni. Et puis, même de façon indirecte, quelque chose du visage de Dieu lui est bel et bien révélé »2. 1 On rappellera ici que le terme “exégèse” vient du grec exègèsis qui signifie explication, commentaire. Par son étymologie, il désigne l’action de tirer quelque chose – à partir d’un texte en l’occurrence –, par opposition à l’eisègèsis qui consiste pour sa part à y introduire quelque chose. On perçoit d’emblée l’enjeu. L’exégèse a vocation à respecter le texte, à se mettre à son écoute, à découvrir sa propre logique et son propre fonctionnement, et non pas à lui imposer nos propres présupposés de sorte qu’il nous serve, en quelque sorte, de prétexte. 2 M.-A. Chevallier, Souffle de Dieu. Le Saint-Esprit dans le Nouveau Testament. Volume II. L’apôtre Paul – Les écrits johanniques – L’héritage paulinien – Réflexions finales (Le Point théologique 54), Paris, Beauchesne, 1990, p. IX. Christian Grappe, TP10CU4 – Proséminaire d’exégèse 4 2. DU BON ORDRE DE LA DÉMARCHE EXÉGÉTIQUE Première étape : Une première approche Pour aborder l’étude d’un texte donné, on commencera toujours par étudier ce texte en tant que tel et pour cela on procédera à son analyse sur le plan *synchronique3. Cette première étape, essentielle, permettra de faire apparaître la logique propre ou les modes de fonctionnement possibles du texte. Elle sera l’occasion de résoudre certains problèmes. Elle fera aussi surgir certaines questions relatives au sens de tel terme, à tel point d’histoire, à telle rupture dans l’argumentation… Deuxième étape : Pour approfondir la démarche On s’efforcera ensuite de répondre aux questions apparues en recourant à des instruments de travail le plus neutres possible tels les diverses concordances, les dictionnaires, les introductions générales. Troisième étape : Confrontation au regard d’autrui Ce n’est qu’une fois ces opérations accomplies, c’est-à-dire une fois que l’on se sera déjà fait une première idée de ce que peut vouloir dire le texte et aussi de ce qu’il ne semble pas pouvoir dire, que l’on recourra aux commentaires ou aux articles traitant du texte considéré (voir supra, p. 5). Fort des données déjà accumulées, le regard que l’on pourra jeter sur ces études sera d’emblée critique. Dès lors, leur argumentation qui, dans bien des cas, pourra venir enrichir la nôtre, voire l’infléchir, en ouvrant nos yeux sur certains aspects du texte qui nous auraient échappé jusque là, pourra aussi être, dans d’autres cas, réfutée parce que non conforme à ce qui apparaît la logique propre, la cohérence interne du passage. Leur information viendra bien souvent apporter des données importantes en vue d’une approche du texte dans une perspective *diachronique4. Quatrième étape : Synthèse : En quête du sens du passage (discours ou récit) : une proposition ayant vocation à s’épanouir en interprétation Toutes les données accumulées, il devient possible et nécessaire d’en faire une synthèse qui conduira inévitablement à s’interroger sur le sens du texte et sur son interprétation. 3 On parle d’analyse synchronique (du grec syn-chronos qui signifie « dans le même temps ») pour qualifier une approche d’un texte qui se contente de l’envisager tel qu’il est et tel qu’il fonctionne, sans s’interroger sur sa préhistoire ou sur son devenir et sans poser, en conséquence, la question de ses sources éventuelles, des influences qu’il a pu subir... 4 On parle d’approche diachronique (du grec dia-chronos qui signifie « à travers le temps ») pour qualifier une étude d’un texte qui le considère comme un point de cristallisation dans un processus en devenir et qui prend en compte la question des sources, des influences éventuelles... Christian Grappe, TP10CU4 – Proséminaire d’exégèse 5 3. DES ÉTAPES DE L’EXÉGÈSE D’UN TEXTE M.-A. Chevallier, L’exégèse du Nouveau Testament. Initiation à la méthode, a rédigé un manuel simple, dont les qualités pédagogiques sont remarquables. Nous y renverrons les étudiant(e)s spécialistes et le citerons fréquemment dans la présentation qui suit en nous contentant d’indiquer au passage les numéros des pages concernées. Nous ajouterons cependant ceci. Les huit étapes proposées et décrites en vue de l’exégèse d’un passage donné constituent assurément autant de passages obligés en vue de son explication. Toutefois il ne nous paraît pas forcément souhaitable, pour les raisons invoquées ci-dessus, de les parcourir dans l’ordre indiqué et de présenter le résultat final d’une exégèse en fonction de chacune d’elles. Chacun(e) adoptera donc la présentation qui lui convient, en veillant simplement à n’avoir omis aucune des principales opérations mentionnées aux différentes uploads/Litterature/ manuel-exegese-grappe.pdf

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