OE n°1 – Texte 1 – plan de commentaire •Jean de Léry, extrait d’Histoire d’un v

OE n°1 – Texte 1 – plan de commentaire •Jean de Léry, extrait d’Histoire d’un voyage fait en la terre de Brésil, 1578 Commentaire Introduction : Annoncer Ce texte est extrait de l’Histoire d’un voyage fait en la terre de Brésil, journal de voyage du missionnaire Jean de Léry qui participa à la découverte du Nouveau Monde à la fin du XVème siècle, et publia son témoignage et ses observations en 1578. Caractéristiques Ce journal est tout autant un tableau du monde sauvage, précis et documenté, qu’un engagement dans la défense de l’humanité de ce peuple brésilien ; c’est en effet une description détaillée du corps du sauvage, parsemée d’interventions plus polémiques, amenant le lecteur à se poser la question de sa propre humanité. Problématique Nous nous demanderons donc quelle image du sauvage se dessine à la lecture de cet extrait. Plan Le texte de Léry est tout d’abord un témoignage dont l’authenticité et la rigueur scientifique s’imposent ; puis, dans un basculement habile, Jean de Léry nous tend un miroir dans lequel notre reflet est celui, inversé, du Sauvage ; enfin, il dresse un idéal de vie proche de la nature, dont le lecteur se sent exclu. Annonce de l’axe/I.1 Le texte de Léry a tout d’abord les caractéristiques d’un témoignage. Les procédés relevés I.1a En effet, le système énonciatif à la première personne ( citations « je » dès la ligne 1) interprétation plante l’autorité du témoin direct, l’Européen conscient de l’importance de son regard sur les autres ; il s’associe d’abord à un « nous » collectif représentant la stature moyenne de l’homme européen, « [la] stature que nous sommes en Europe » l.4. Le missionnaire donne du poids à son récit par des formules précisant I.1b les circonstances de son expérience, la longueur de son séjour chez les « Tupinambas », « avec lesquels j’ai demeuré et fréquenté environ un an », il cherche à étonner, « chose non moins étrange que difficile à croire à ceux qui l’ont vu » l.25. Il développe enfin un lexique digne du 1.1c témoignage, de la démonstration avec des verbes comme « commençant » l.1, « poursuive par ordre » l.1-2, « je le montrerai ». I.2 Cette description, par sa forme et les catégories abordées, prend la coloration d’un récit ethnologique . Les commentaires sont organisés par des I.2a connecteurs logiques balisant le texte, « en premier lieu », « donc », l.1, « quant à » l.22, « au reste », l.25, « outreplus » l.41., suivant un « ordre » bien défini, qui comme l’auteur l’annonce dès la première ligne doit partir du général, « le principal » l.1, pour entrer ensuite dans des éléments de détail. Il insère aussi des commentaires destinés à guider le lecteur dans sa lecture, en anticipant sur ce qui va suivre, « comme je le montrerai encore plus amplement après » l.15, ou en rappelant ce qui a été dit, « comme j’ai dit ailleurs » l.12. L’auteur, débute donc par la description générale de la I.2b stature du Sauvage, qui après l’avoir comparée à celle de ses contemporains, apparaît bien plus « robuste », et même plus harmonieuse, par les termes « forts », « replets », « dispos » l.6. ; il explique cette santé exceptionnelle par la particularité du climat, le « bon air », la « bonne température du pays », qui se caractérise par une douceur inouïe par la préposition « sans » (« gelées ni grandes froidures ») l.12 et l’adverbe « toujours » l.13 (« verdoyants »). Il évoque ensuite la couleur de leur peau, qui est un critère majeur d’identité à cette époque, qu’il lie encore à une donnée géographique, « attendu la région chaude où ils habitent » l.22, et qu’il précise par le terme « basanés », bien connu de ses contemporains ; il termine la série de ses remarques par leur pilosité et leur habitude d’épilation, par le réseau « velus », « poils », « pelus », « barbe », « sourcils », « cheveux », « tondus », « perruque », des lignes 30 à 40, puis par une habitude de perçage de la lèvre à l’aide d’un « certain os bien poli ». Il a également évoqué l’habitude de nudité de ce peuple, en la ramenant à l’innocence de l’enfance par la comparaison « qu’ils sortent du ventre de leur mère » l.28, et par la formule négative « sans montrer aucun signe d’en avoir honte ni vergogne » l.27. Transition Mais en plus du témoignage sincère, authentique, du voyageur, introduction de l’axe 2 perce aussi un discours plus polémique inversant le rôle du Sauvage, et dérangeant l’Européen dans ses préjugés. a. Le récit d’un témoin authentique . le système énonciatif (ils/nous/je) . la caution du témoin direct . le lexique du témoignage écrit b. La rigueur d’une description scientifique : les débuts de l’ethnologie . le lexique de l’organisation du discours (connecteurs logiques et temporels) .les catégories naturelles observées (corpulence/santé/espérance de vie/climat/couleur de peau/pilosité/perçage de la peau) - Le Sauvage, miroir inversé de l’Européen a. Une démonstration argumentative . une organisation analogique . des formules négatives, restrictives . les marques de l’opposition b. La négation des préjugés européens . des séries d’énumérations opposées . la présence des détenteurs de thèses opposées (l.29-30) - Un idéal de vie naturelle a. Un corps harmonieux . le caractère idéal, presque merveilleux de leur corps . la dimension esthétique . la nudité originelle . une nature bienveillante b. Une philosophie du bonheur . l’éternelle jeunesse . un idéal moral inversé des Européens uploads/Litterature/ plan-lery-oe-1.pdf

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