MARCION Marcion Dates : 85 – 160 Sinope [Pont] / sur la mer Noire Armateur Rome
MARCION Marcion Dates : 85 – 160 Sinope [Pont] / sur la mer Noire Armateur Rome 140 Premier entrepreneur Au moment où Marcion entreprend d’écrire l’opposition orthodoxe vs hérétique n’existe pas encore ; elle apparaitra avec lui justement, ou plutôt contre lui – car même si les hérésiologues assignent à d’autre la paternité de l’hérésie, Marcion est bien le premier et l’archi hérétique – comme une stratégie de conquête du marché spirituel vaguement défini par le qualificatif de Chrestiani et qui finira par circonscrire l’espace de la Grande Eglise. 135 Troisième révolte juive La dernière révolte juive met en scène la figure de Shimon bar Kokhba avec des prétentions messianiques : le fils de l’Etoile. Elle est particulièrement importante puisqu’elle correspond à la dispersion diasporique du peuple juif. Elle est particulièrement importante encore parce que c’est après cette date que le christianisme se rend publique et commence à produire des textes : les Apologies : Aristide [Antonin le pieux = 138-161], Justin [150], Athénagoras d’Athènes [175], Théophile d’Antioche [180], etc. D’une certaine façon l’œuvre de Marcion qui oppose : 1. le Christ-Messie envoyé par Dieu pour le salut de tous et les messies historiques, que les prophètes de l’AT ont annoncés, envoyés par le Créateur pour Israël, 2. la non-violence et le pardon de Dieu à la violence et la demande de justice du créateur Propose au monde romain une version alternative du judaïsme, avec des éléments déjà présents dans la « gnose », un peu comme le feront de manière entièrement différente les Rabbis. Après 135, donc, l’opportunité se présente de rassembler les éléments disparates et de proposer une unité faite d’un canon [textes], d’une doctrine, d’une organisation et d’un culte. Cette tentative va se heurter aux autres entrepreneurs. Textes Evangélion Apostolikon Antithèses Hymnes Hormis les Antithèses, qui sont une introduction / commentaire au Canon du NT, et les Hymnes qui sont des chants liturgiques, l’œuvre de Marcion se résume à l’Evangélion et à l’Apostolikon. C’est sa nouveauté, le genre qui lui est propre. La lecture ordinaire de Marcion fait de lui un auteur qui a pris des textes existants : Luc et Paul, et les a modifiés pour leur faire dire ce qu’ils ne disaient pas. Du coup, Marcion est un auteur resté très marginalisé. Pourtant Marcion est l’auteur, ou du moins l’un des auteurs les plus important du IIe siècle ; c’est certainement celui qui a suscité le plus de polémiques au IIe, mais aussi au IIIe et jusqu’au IVe siècles. Pour essayer de rendre raison de l’importance de Marcion on peut donc évoquer une hypothèse récente qui fait de lui celui qui a initié le genre « évangile » et qui a introduit Paul. En effet, ce que Marcion propose n’existe pas : il est sans doute le premier à parler de Nouveau Testament, même si le texte de Tertullien Contre Marcion L. IV, Chp. VI n’est pas très claire : la première mention de la formule Nouveau Testament est mise en relation avec l’évangile de Marcion sans qu’il soit clairement indiqué qu’il en est l’auteur ; il est certainement le premier à utiliser le terme d’g pour désigner un texte écrit. Cette innovation fera couler beaucoup d’encre, Marcion devra même faire précéder son texte d’une introduction, les Antithèses, Tertullien consacrera cinq livres, son œuvre la plus importante, à réfuter son Evangile ligne à ligne alors que, un peu plus tard, le Diatesteron ou les Evangiles apocryphes n’ont pas ému grand’ monde. Quoi qu’il en soit, ce nouveau genre sera appelé à une puissante et brève floraison : les 27 textes du NT canonique sans parler des apocryphes et pseudépigraphiques. Face à cela, et avant l’établissement d’un corpus canonique reconnu par l’Eglise, Justin opposera la démonstration doctrinale en refusant de toucher à ce nouveau genre ; il appelle l’évangile d’un terme plus neutre, les Mémoires des Apôtres. Eléments Le Canon Marcion : le premier à constituer un Canon L’interprétation classique de ce canon, celle d’Irénée de Lyon, reprise par Tertullien et par toute la tradition est que Marcion a émendé l’Evangile de Luc et les Epitres pauliniennes qu’il a sélectionné ; notons qu’aucun auteur anti-marcionite n’évoque cette idée avant Irénée. Comme les plus anciens papyri remontent au IIIe siècle, il est difficile de se prononcer. On peut en revanche se demander pourquoi Marcion, dont le nom est essentiellement attaché au Canon, a attiré tant de polémique : Justin, Théophile d’Antioche, Irénée, Bardesane, Hyppolite de Rome, pour ne citer que quelques du IIe siècle ! et Tertullien pour le IIIe siècle, ou encore Epiphane pour le IVe siècle, si son œuvre devait se résumer à avoir émendé Luc et Paul. Il faut sans doute envisager Marcion et son canon autrement pour comprendre sa place et son importance. Evangile / Eg Marcion le premier à utiliser le terme d’g pour qualifier un écrit. Le texte : proto Luc [sans Enfance et Baptême] Les évangiles, canoniques ou apocryphes, apparaissent après l’évangile de Marcion. Cela ne signifie pas que Marcion a tout inventé et qu’il n’y avait rien avant qu’il ne propose son g. Il semble que ce que Papias appelle les logoi de Jésus, que les savants aujourd’hui appellent la source Q : un ensemble de paroles attribuées à Jésus sans pratiquement de cadre narratif, qui commence avec le baptême dans le Jourdain et ne connaît pas la Passion, commencent à circuler donnant lieu à des variations. Marcion est le premier à en faire usage. Avec l’émergence de ce nouveau genre une compétition va s’instaurer entre les différentes versions, en parallèle des compétitions doctrinale et cultuelle [cf. débats sur Pâque]. Apostolicon / Cet ensemble est constitué de 10 épîtres pauliniennes. Marcion est le premier à parler de Paul. Les auteurs qui le précèdent, si on garde la datation reçue, ne connaissent pas ou connaissent à peine Paul. Le premier à le citer en produisant ses lettres est Marcion. Après Marcion, Paul restera encore marginal – et plutôt revendiqué par les gnostiques : Valentiniens – jusqu’à Irénée de Lyon qui établit un NT anti-marconien avec les quatre évangiles et les épitres pauliniennes revues. Les 10 Epîtres pauliniennes présentes chez Marcion sont : Romains, Corinthiens 1 et 2, Galates, Philippiens, Thessaloniciens 1, Philémon + 2 Thessalonicien, Ephésiens, Colossiens, c’est-à-dire les 7 authentiques + les trois deutéro- pauliniennes. A moins qu’il n’y ait eu, initialement, que les 7 authentiques dans une version plus courte, sans les ajouts ultérieurs qui, avec les trois épîtres deutéro-pauliniennes seraient venus amender ce corpus pour le rendre plus proche de la position de ce qui allait devenir la Grande Eglise, sans parler des Epîtres pastorales qui sont étrangères à Marcion. L’Evangile de Marcion avait déjà subi des amendements de cette sorte ce qui l’avait forcé à rédiger une présentation connue sous le nom d’Antithèses ; cette introduction pourrait tout aussi bien avoir eu pour objet les Epîtres avec l’Evangile. A ce sujet, les Valentiniens présentent Paul comme leur apôtre, le seul véritable apôtre d’ailleurs ; ces mêmes Valentiniens rejettent les Epitres pastorales, trito-pauliniennes, alors qu’elles sont explicitement revendiquées par Irénée. Thèmes pauliniens Préexistence Kénose Sauver en Christ Participer mort/résurrection Les élus La foi = gnose Doctrine La doctrine que l’on accorde à Marcion est reconstituée à partir des témoignages, généralement polémiques, et de ses textes, le Canon essentiellement, du moins ce que l’on en peut reconstruire. La dimension marcionites est une dimension paulinienne. Deux dieux/Un Dieu, deux aspects Les Antithèses, selon Tertullien, opposent le Dieu du Nouveau Testament au Dieu de l’Ancien Testament. L’opposition est peut- être légèrement différente : ce serait plutôt celle de l’esprit et de la chair. Concernant la figure du divin Marcion distingue bien entre un Dieu méta-cosmique et le créateur ; on peut penser au modèle philonien, mais aussi au modèle séthien et autres harmoniques. Dieu Il y a un Dieu, l’autre Dieu, qui est plus grand que le créateur [Justin]. Ce Dieu est bon [Irénée], ce Dieu est le Bien . Ce Dieu, qui est appelé l’Etranger [Éphrem] est le Père du Christ, le Dieu qu’il est venu prêcher. C’est un Dieu miséricordieux qui pardonne tout ; il n’y a, de toute façon, pas de péché pour lui parce qu’il n’y a pas de loi. Rappelons que dans la doctrine monarchique telle qu’on la trouve élaborée chez Xénophon et ses épigones, de Philon à Sénèque en passant par Flavius Josèphe, et autres, les deux grands liens qui unissent le monarque à ses sujets sont : l’amour et la crainte, se faire aimer et se faire craindre, qui se manifestent par les deux affections centrales : la philanthropie ou la miséricorde et la colère ou la justice, ou encore la grâce et la loi. Maintenant, ce Dieu transcendant est aussi un Dieu inconnu. Il est inconnu des Juifs comme des Gentils et même inconnu du Créateur. C’est ce Dieu, néanmoins, qui se révèle dans le Christ. Créateur / Démiurge Le Créateur de toutes choses [Justin] est une espèce de divinité inférieure, liée au devenir, au changement, à la mort. C’est un uploads/Litterature/ marcion.pdf
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- Publié le Mar 20, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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