METHODOLOGIE MASTERE I CONSEILS POUR ECRIRE UN MEMOIRE EN ARCHITECTURE ET URBAN
METHODOLOGIE MASTERE I CONSEILS POUR ECRIRE UN MEMOIRE EN ARCHITECTURE ET URBANISME . Les cours de méthodologie de la recherche ont pour objectif général d’amener les étudiants à la rédaction de leurs mémoires de Magistère Méthodologie de l’écriture "Si je devais écrire un livre pour communiquer ce que je pense déjà, avant d'avoir commencé à écrire, je n'aurais jamais le courage de l'entreprendre. Je ne l'écris que parce que je ne sais pas encore exactement quoi penser de cette chose que je voudrais tant penser. (...) Je suis un expérimentateur en ce sens que j'écris pour me changer moi-même et ne plus penser la même chose qu'auparavant". Michel Foucault, Dits et écrits, 1978 Né le 15 octobre 1926 à Poitiers et mort le 25 juin 1984 à Paris, est un philosophe français dont le travail porte sur les rapports entre pouvoir et savoir. Il fut, entre 1970 et 1984, titulaire d'une chaire au Collège de France, à laquelle il donna pour titre “Histoire des systèmes de pensée”. En 2007, il est considéré par The Times Higher Education Guide comme l'auteur en sciences humaines le plus cité au monde1. En guise de préambule : N’ayez pas peur d’écrire ! Mon premier conseil aux étudiants en architecture serait presque de ne pas prêter attention à leurs expériences dans le secondaire, à leur inexpérience dans l’enseignement supérieur, à la peur de l’erreur ou de la page blanche. Pour les surmonter, une seule façon de faire : écrire et réécrire, raturer et illustrer, décrire et poser des questions, en somme se jeter à l’eau, les instruments informatiques modernes ne font que faciliter cette tâche. Tout au moins, s’ils ne la perturbent pas, ils ne la remplacent pas. L’architecture n’est pas étrangère à l’écriture. On peut même oser la formulation suivante : l’architecture est écriture. Elle écrit l’espace qu’elle transforme, réorganise, compose ou crée. Elle ordonne les structures, répartit les charges et calcule les dimensionnements. Elle décrit, enserre, détermine les usages, les appropriations, les recompositions des tissus urbains, des polarités, des significations et des cultures. Elle norme et modélise les représentations dessinées ou celles réalisées grâce à l’outil numérique. L’écriture permet non seulement d’ordonner les idées mais elle les force à apparaître et à s’imposer, elle donne sens à la description d’une image et interprète un dessin selon des échelles et des axes différents. Ainsi, la force de conviction de celui qui écrit devient plus forte envers ses interlocuteurs par un acte de communication allant de l’un vers l’autre. Elle lui permet aussi, par une introspection (analyse) intellectuelle, d’organiser et de comprendre ses prises de position aux contours (bords) bien souvent trop imprécis. Si écrire est toujours (souvent ?) douloureux, le bénéfice est pour ces deux raisons des plus satisfaisants. Même s’il nous force à intégrer des règles qui ne semblent pas être les nôtres, celles de l’écriture précisément, l’exercice nous pousse à nous dévoiler et à nous affirmer. L’écriture, le choix d’un titre, un exposé propre sont nécessaires de nos jours dans tout concours, et si un jour ou l’autre vous avez des concours à passer, autant en acquérir les outils de suite ! Ce n’est pas la seule raison de se lancer dans l’écriture. La vraie raison est que par l’écriture, qui est un élan vers les autres, on peut découvrir ce que l’on pense vraiment soi-même. C’est ainsi que nous comprenons la phrase si modeste du philosophe cité plus haut. 1 – Le mémoire exige l’acquisition d’une méthode de travail La réalisation d’un mémoire en architecture constitue une étape essentielle dans le parcours de formation intellectuelle de l’étudiant. C’est un moment privilégié où il prend la parole pour affirmer une pensée personnelle et lui donner une forme palpable (tangible). Le mémoire n’est donc ni une “ super-dissertation ” ni un ensemble de lieux communs ou de propos approximatifs, ni une question de cours retranscrite. Il est à la fois - l’occasion de trouver une première cohérence à sa pensée architecturale, à ses positions morales ou éthiques (morales, principes), à ses choix dans le métier, - mais aussi une occasion pour s’initier réellement, et souvent pour la première fois, à la recherche et ce de manière individuelle et approfondie, - dans un département d’architecture, le mémoire doit tenir compte impérativement de la spécificité de l’approche architecturale, ce n’est ni un mémoire en sciences sociales, ni en histoire, ni en philosophie. Même s’il peut conjuguer ces points de vue, et le plus souvent il le doit, son travail vise à apporter la preuve qu’il est un travail personnel sur la pensée de l’architecture. Ceci dit, si l’objet est différent, les méthodes de rédaction, d’argumentation, de construction de l’objet d’étude, de collecte de données, d’écriture sont très clairement similaires. Un tel travail ne s’improvise donc pas. Le mémoire s’organise sérieusement, comme un projet, il est toujours tendu vers l’avenir et impose d’adopter une stratégie, c’est-à-dire une gestion des temps et des espaces par un choix de priorités. Il suppose l’acquisition d’outils techniques, de passer par des méthodes éprouvées (sûres) que l’on peut cependant subvertir (renverser inverser) ou révolutionner (pourquoi pas ?). En ce sens le mémoire permet aussi - de développer des éléments présents dans un cours ou dans une étude de projet, un style, une méthode de réflexion qui vous ont interpellés lors de vos études, - de développer une capacité de critique et de distanciation (recul) par rapport à l’objet et aux théories, - de produire des scénarios alternatifs et non pas une seule proposition. Il nous oblige à évaluer chaque scénario par ses aspects positifs mais aussi par ses points de faiblesse. Vous pouvez vous laisser guider par vos pôles d’intérêt personnel, vos connaissances antérieures, des opportunités pratiques (accès possible à tel “ terrain ”, telle institution, tel phénomène, attirance suscitée (causée) par un bâtiment, une œuvre, une ville, etc.). Dans tous les cas, il faut que ce sujet vous intéresse vraiment. Qu’il excite votre curiosité, votre envie d’en savoir plus, qu’il ait un sens pour vous. Plus vous êtes intéressé(e) par votre sujet, plus vous serez susceptible (méfiant) d’intéresser votre tuteur (responsable), vos lecteurs et donc votre jury. Il faut que vous souhaitiez enrichir la compréhension du thème ou du sujet par votre travail qui sera de cette manière originale et singulière : c'est votre travail et non la duplication de positions d'autres, même si ces dernières doivent être utilisées. Vous allez écrire en faisant preuve d’originalité. Autant de raisons d’éviter le plagiat. Une remarque ici : le mémoire n’est pas une question de cours où vous vous contentez de répéter des exposés entendus dans vos cours ou à l’extérieur, l’apport personnel, ce que vous ajoutez à la connaissance générale, est primordial. N’oubliez surtout pas que l’objectif du mémoire n’est pas seulement de prouver que vous avez une bonne connaissance de votre sujet. Mais il est surtout de faire la preuve que vous maîtrisez les outils théoriques, les méthodes et les outils techniques qui vous permettront d’exposer vos choix architecturaux et urbains et votre pensée originale en complément au dessin ou en alternance avec celui-ci. La notion clé est celle de rendre votre pensée communicable, compréhensible, intelligible (rationnelle, accessible) par votre lecteur. 2. Choisissez un objet d’étude en relation avec un des domaines d’études en Mastères proposés Comment choisir son sujet de mémoire ? Il y a deux réponses, une générale (qui vous accorde beaucoup de liberté), et l’autre qui vous met sur des rails plus guidés. La première réponse consiste à dire que tout ce qui touche à l’architecture et à l’urbanisme relève du mémoire en architecture et en urbanisme. Cela peut donc être une spatialité (bâtiment, habitat, équipement, tissu urbain) étudié dans sa pérennité ou dans la dynamisme de son changement, une démarche de construction et de structuration des bâtiments (structure interne, architecture durable, enveloppe, etc.), des principes ordonnant l’espace social (tissu vernaculaire, espace public, communautaire et privé, réseaux, flux et territoires), des questions de signification (représentation numérique, représentation dessinée, communication du projet), la symbolique des espaces en fonction des temps (histoire, patrimoine, réparation, futurologie, etc.), une approche biographique de grands architectes urbanistes et de leurs œuvres, la constitution d’un métier ou d’une profession liés à l’architecture et à l’urbanisme (publications, féminisation, enseignement, etc.), la représentation de l’architecture dans les arts (cinéma, photo, bandes dessinées), les variations architecturales à travers des cultures différentes, les transformations dans l’histoire de la perception esthétique paysagères des œuvres architecturales. Toutes ces thématiques architecturales constituent des sujets valables et légitimes pour autant qu’elles ne soient pas trop réductrices à une seule dimension et qu’elles conjuguent trois principes: de réalité, de définition des usages et de recherche esthétique. Il n’est pas interdit non plus de retenir un sujet d’actualité ou typiquement journalistique (les tours les plus hautes, le “malaise des banlieues ”l’architecture durable, le bâti haussmannien, par exemple). Toutefois, n’oubliez jamais qu’il convient toujours de traiter ces thèmes de manière personnelle, fouillée (recherchée) et objective, en définissant un “ terrain ”, une problématique et une méthode, c’est-à-dire un objet d’étude. De même, si un sujet uploads/Litterature/ methodologie-lmd-2017.pdf
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- Publié le Jan 06, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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