Histoire littéraire 1 6 PRINCIPAUX MOUVEMENTS LITTERAIRES ET COURANTS D'IDEES X
Histoire littéraire 1 6 PRINCIPAUX MOUVEMENTS LITTERAIRES ET COURANTS D'IDEES XVI ème L'HUMANISME Le retour de la paix favorise un important mouvement culturel : l'humanisme. Il s’agit d’un grand élan qui porte les hommes de la Renaissance vers l'étude des lettres anciennes. Des professeurs et des intellectuels veulent réagir contre l'enseignement des Universités qui s'est sclérosé; aussi prônent-ils la lecture des chefs-d’œuvre de la littérature latine. Le mot humanitas désignant la culture, ils appellent leur enseignement lettres d'humanité et bientôt on les nomme eux-mêmes humanistes. Ce retour au trésor antique se fait sous l'impulsion d'érudits dont les plus célèbres sont Budé ( 1467 - 1540 ) et Erasme ( 1467 - 1536 ). L'Humanisme tend à instaurer par les humanités une culture laïque centrée sur l'homme dans un esprit de relativité et de sens critique. En quête d'un équilibre, il recherche une certaine sagesse ( La Pléiade, Montaigne, La Boétie ). On définit également l'Humanisme comme toute doctrine qui prend l'homme pour objet d'intérêt principal. L'Humanisme a de larges champs d'investigation et considère l'homme en tous temps, en tous lieux et dans toutes ses dimensions : dans ses rapports au monde, en tant qu'être social, moral, tourné vers certaines valeurs et perfectible. La finalité de l'Humanisme est d'étudier l'homme afin d'améliorer ses conditions d'existence terrestre. L’homme devient la mesure de toutes choses, rien n’est désormais plus admirable que l'homme comme modèle de perfection physique, intellectuelle et morale. Le roman: Gargantua, Pantagruel de François Rabelais L'Heptaméron de Marguerite de Navarre. Le théâtre: Eugène , Cléopâtre captive d’Etienne Jodelle Les Juives de Robert Garnier La poésie: Défense et illustration de la langue française, Regrets de Joachim du Bellay Amours de Cassandre de Pierre de Ronsard Les réflexions et les essais : Essais de Michel de Montaigne La peinture : La Joconde de Léonard de Vinci LE BAROQUE Dans la seconde moitié du 16ème siècle, le conflit entre catholiques et protestants, la faiblesse du pouvoir royal, la découverte d'un univers dont l'homme n’est plus le centre favorisent une nouvelle sensibilité : le baroque. Face aux difficultés et incertitudes du temps, les auteurs et les artistes semblent trouver un nouveau sens dans la fantaisie et l'exubérance des formes. Le mot « baroque » vient en effet de l'espagnol « barroco » qui désigne une pierre irrégulière. Aussi le baroque se traduit-il par l'absence de mesure, la multiplication des effets, la liberté et la virtuosité de l'invention. Le roman: L'astrée d'Honoré d'Urfé Cassandre de Gautier de Costes de La Calprenède Le théâtre: L'Illusion comique de Pierre Corneille La poésie: Les Tragiques d'Agrippa d'Aubigné Oeuvres poétiques de Théophile de Viau LA PLEIADE Ce mouvement s'inscrit dans le cadre de la Renaissance et de l'Humanisme. Sous l'impulsion de Ronsard, ce mouvement a pour berceau le collège de Coqueret, sur la montagne Sainte-Geneviève. A Paris, dès 1547, les proches de Ronsard, au premier chef Du Bellay, réfléchissent à un manifeste : La Défense et illustration de la langue française, rédigé par Du Bellay lui-même ( 1549 ). La doctrine des hommes de La Pléiade est que la langue française peut égaler en dignité le latin et le grec, il convient de l'illustrer, c'est-à-dire de l'enrichir. Pour ce faire : - on créera des mots nouveaux par dérivation ou composition. - on fera des emprunts : au latin, au grec, aux dialectes, au vocabulaire des métiers et des techniques. - on imitera les Anciens de toutes les manières possibles dans leurs idées, leurs sentiments, dans leurs genres littéraires, puis on assimilera leur production au point de la convertir " en sang et en eau ". Laborieux, les hommes de La Pléiade soutiennent que l'inspiration doit faire la part belle au travail et à l'étude. XVII ème LA PRECIOSITE Ce phénomène européen peut s'analyser, en France, comme une réaction contre une vie de cour devenue grossière sous Henri II et comme une mode née en 1654, qui régna quelques années dans les salons parisiens Le mouvement qui se développe dans les salons parisiens ( chez Mlle de Scudéry, chez Mlle de Sablé et à l'hôtel de Rambouillet, dès 1608 ) est le fait d'une société noble et oisive qui cherche à se « donner du prix » en se différenciant du « commun », du « banal », du « vulgaire » Cependant, il faut se garder de deux erreurs fréquemment commises. 1) La Préciosité n'est pas une tendance ridicule même si c'est un courant dont les excès portent à sourire ( voir Les Précieuses Ridicules de Molière ). Ce fut une saine réaction qui a oeuvré pour la propriété des termes, la rigueur, la précision du discours. Les précieux enseignent que l'on dit : « j'adore Dieu, j'aime mes parents, je goûte le melon » 2) La Préciosité a continué à influencer même les auteurs classiques du XVIIème et c'est une tendance naturelle de l'esprit humain dont on retrouve des traces à toutes les époques ( Gide ou Giraudoux ont pu être taxés de préciosité ). Histoire littéraire 2 6 Il faut retenir qu'au niveau stylistique : - les précieux refusent les termes concrets. On ne dit pas « un balai » mais on a recours à la périphrase, qui paraît plus élégante : on parle « d'instrument de propreté » - les précieux affectionnent l'exagération, l'hyperbole et parsèment leurs discours d'adverbes comme « furieusement » les précieux ont un goût prononcé pour la métaphore. Ils ne parlent pas des « fauteuils » mais des « commodités de la conversation » La préciosité est essentiellement constituée par des revendications féministes et modernistes et son extension dans la littérature française est liée à cette influence des Salons et des femmes. Il existe quatre formes de la Préciosité: - la Préciosité morale ; droit pour la femme de disposer librement d'elle-même. - la Préciosité des manières ; distinction inimitable, haine du pédant et du provincial. - La Préciosité du langage ; correction et pureté, pensée d'un tour original, métaphores, périphrases... - La Préciosité du goût ; mépris des Anciens, des bourgeois et des pédants, goût des questions psychologiques et morales. Quelques oeuvres ou auteurs précieux : - en poésie : Voiture et Benserade. - dans le genre romanesque : L'Astrée d'Honoré d'Urfé, Le Grand Cyrus et Clélie de Mlle de Scudéry. Madame de Lafayette fut influencée par la Préciosité, on relève certains éléments précieux dans La Princesse de Clèves. LE CLASSICISME Le classicisme désigne l'art et la littérature de la France à partir des années 1660, alors que Louis XIV est le monarque absolu du royaume. S'adressant d'abord à l'intelligence, figurant l'ordre, la raison et l'équilibre, le classicisme illustre parfaitement l'autorité du roi qui en fait la base d'un art officiel. Mouvement de la mesure et de l'harmonie, le Classicisme cherche l'accord de l'écrivain avec son milieu, de la pensée avec l'expression. Il prône donc l'ordre, la discipline et la régularité. Le respect des règles héritées des Grecs et des Romains, l'économie des moyens, le caractère mesuré opposent les œuvres classiques aux œuvres baroques basées sur l'abondance et l'émotion. Ce terme n'a pas été employé par le XVIIème à la recherche d'une auto-définition. C'est Voltaire qui l'a inauguré dans son sens étymologique ( « de première classe » ) pour évoquer le siècle de Corneille, Racine, Molière. La bible du Classicisme est l'Art poétique de Boileau, mais il n'y eut pas d'union sacrée autour de l'auteur des Epîtres et la vie littéraire de l'époque dite classique connut cabales et conflits. Le domaine du Classicisme est la raison qui permet de comprendre et d'ordonner tout ce qui se présente au sujet pensant. Trois idées-forces résument le Classicisme : 1 - L'homme et l'univers sont éternels et immuables en dépit de quelques changements peu profonds. 2 - Les productions humaines - au premier chef l'art - sont régies par des lois universelles et éternelles. La beauté est une et absolue. 3 - Naturellement inscrit dans l'éternel et l'universel, l'Art ne doit jamais s'en écarter. Pour cela, il doit : - se cantonner dans le domaine du vraisemblable, forme probable du vrai, bannir le merveilleux. - respecter la règle des bienséances, soit ne pas aller à l'encontre des idées communément admises ou choquer le public. - respecter dans le genre dramatique la règle des « Trois Unités » : unité de lieu, unité de temps, unité d'action, selon la recommandation de Boileau dans son Art poétique : " Qu'en un lieu, en un jour, un seul fait accompli Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli " Le roman: La Princesse de Clèves de Mme de La Fayette Lettres de la religieuse portugaise de Guilleragues Le théâtre: Horace, Cinna, Polyeucte… de Pierre Corneille Andromaque , Britannicus , Phèdre…de Jean Racine Dom Juan , Tartuffe , Le Misanthrope, Le Malade imaginaire de Molière La poésie : Fables de La Fontaine Les genres brefs : Maximes et sentences morales de François de La Rochefoucauld Les Caractères de Jean de La Bruyère (posthume): Lettres de Mme de Sévigné La philosophie : Discours de la méthode de René Descartes uploads/Litterature/ mouvements-litteraires.pdf
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- Publié le Fev 03, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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