Available at: http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:10081 [Downloaded 2022/12/07

Available at: http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:10081 [Downloaded 2022/12/07 at 20:49:19 ] "Le T.13 (1934-1940) : un blindé parmi les Hommes : histoire anthropologique d’un « bac » de l’Armée belge" Muller, Pierre ABSTRACT L’objectif de ce mémoire est d’étudier une arme en mettant en avant les liens qu’elle entretient avec les hommes et la société humaine. Nous avons choisi le T.13, un canon automoteur en service dans l’Armée belge entre 1934 et 1940. Pour réaliser notre étude, nous avons eu recours à des sources écrites, photographiques et cinématographiques. Bien entendu, les témoignages laissés par des membres d’équipages de T.13 ont également été exploités. Afin de livrer une analyse pertinente de nos sources, l’utilisation d’une littérature portant sur l’histoire militaire, politique et économique a été nécessaire. Nous avons également exploité des ouvrages et des études de psychologie, de socio-anthropologie et de mécanique. Nos recherches montrent à quel point le T.13 et les éléments mécaniques qui le composent ont une influence tant sur la société humaine (au niveau de son économie et de sa politique) que sur l’individu au singulier, qu’il soit civil ou militaire (sur les corps des servants par exemple). Cette relation nous est très vite apparue comme réciproque, car l’homme peut influencer l’arme tout autant que celle- ci influence l’être humain. Certes, la vie du blindé est une histoire technologique, mais comporte aussi une dimension humaine. CITE THIS VERSION Muller, Pierre. Le T.13 (1934-1940) : un blindé parmi les Hommes : histoire anthropologique d’un « bac » de l’Armée belge. Faculté de philosophie, arts et lettres, Université catholique de Louvain, 2017. Prom. : Debruyne, Emmanuel. http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:10081 Le répertoire DIAL.mem est destiné à l'archivage et à la diffusion des mémoires rédigés par les étudiants de l'UCLouvain. Toute utilisation de ce document à des fins lucratives ou commerciales est strictement interdite. L'utilisateur s'engage à respecter les droits d'auteur liés à ce document, notamment le droit à l'intégrité de l'oeuvre et le droit à la paternité. La politique complète de droit d'auteur est disponible sur la page Copyright policy DIAL.mem is the institutional repository for the Master theses of the UCLouvain. Usage of this document for profit or commercial purposes is stricly prohibited. User agrees to respect copyright, in particular text integrity and credit to the author. Full content of copyright policy is available at Copyright policy Muller Pierre 31/05/2017 1 Faculté de philosophie, arts et lettres (FIAL) Le T.13 (1934-1940) : un blindé parmi les Hommes Histoire anthropologique d’un « bac » de l’Armée belge Mémoire réalisé par Pierre Muller Promoteur(s) Emmanuel Debruyne Année académique 2016-2017 Master en Histoire finalité communication Muller Pierre 31/05/2017 2 Muller Pierre 31/05/2017 3 Avant-propos Nous tenons à remercier les personnes nous ayant aidé à réaliser ce travail de longue haleine : -Tout d’abord, notre promoteur, le Professeur Emmanuel Debruyne qui, par sa disponibilité et ses remarques judicieuses, a contribué à la réalisation de ce mémoire. -Ensuite, le Lieutenant-Général e.r. Yvon Brunin et les membres du Belgian Tank Museum qui nous ont ouvert leurs archives et leurs albums photos avec générosité. Leurs conseils et leurs expériences à bord de blindés ont apporté une réelle plus-value à cette étude. Publier un article dans leur magazine fut pour nous un cadeau1. Qu’ils reçoivent ici l’expression de nos remerciements les plus sincères. -N’oublions pas monsieur Hugues Wenkin, ingénieur de formation et « tankophile » par passion. Son aide concernant les données physiques et mécaniques du T.13 nous fut très précieuse. -Que le personnel du centre de documentation du Musée Royal de l’Armée reçoive notre gratitude pour sa disponibilité et sa gentillesse. -Le 1er Caporal-Chef Jean-Marie Wallon, du Bataillon des Chasseurs Ardennais de Marche-en Famenne. Sa visite très vivante et émouvante du Musée des Chasseurs Ardennais, ainsi que l’ouverture de ses archives, nous ont fourni des renseignements particulièrement intéressants. -Un grand merci à mes amis de la Maison de l’Histoire, du Cercle historique, à celles et ceux qui ont fait de ces études en Histoire un moment riche en aventures, en amitiés et en épanouissement. C’est avec un réel plaisir que nous avons pu croiser leurs routes et espérons les recroiser à l’avenir. -Enfin, sans nos parents et notre famille, notre « aventure » n’aurait certainement jamais vu le jour. Par leur soutien, par leurs sacrifices, ils nous ont permis de réaliser un objectif important : devenir historien. 1 MULLER P., « Le 47 mm sur Mark VI, ou l’histoire de l’éléphant et de la puce », dans Tank Museum News, n°125, 2017, p. 4-13. Muller Pierre 31/05/2017 4 Muller Pierre 31/05/2017 5 I) Introduction En 2014, sur le terrain d’entraînement de Bergen-Hohne en Allemagne, les derniers chars Léopard2 de la Défense poussent leurs derniers rugissements3. Ceux-ci sont alors remplacés par des engins à roue de type Pandur4 et Mowag Piranha5. Une page se tourne alors dans l’histoire de l’Armée belge : celle des blindés de combat chenillés. Dans ce mémoire, nous allons nous intéresser à l’un des premiers engins de combat chenillés utilisé par les forces armées belges: le T.13. Toutefois, nous ne nous contenterons pas d’une approche technique de l’engin. Nous ferons une étude plus « humaine » en nous posant la question suivante : quels sont les rapports entretenus entre le T.13, les hommes et leur société ? Comme tout armement, le char est soumis à toute une série de jugements de valeur de la part de ses concepteurs, de ses servants et de la société humaine en général. Ceux-ci débutent dès la conception du véhicule. Les jugements portent sur les capacités techniques de l’engin (vitesse, protection de l’équipage, capacité de destruction de l’adversaire, etc.) ou bien sur son comportement lors de son utilisation (pannes, inconfort, etc.). Un blindé peut en effet avoir d’excellentes capacités techniques, mais être détesté de ses équipages en raison d’un manque de fiabilité. De fait, pour certains, le char est celui qui défend et/ou qui assure leur survie au combat. Pour d’autres, il est l’arme pouvant potentiellement donner la mort. Cependant, il n’y a pas que l’aspect technique et l’ergonomie du véhicule qui entrent en ligne de compte pour juger un véhicule. En effet, celui-ci est également évalué en fonction de critères politiques et économiques. Il faut dire que le prix du véhicule, ainsi que son impact sur l’industrie nationale, pèsent lourd dans le choix ou non de s’en doter. Ceux qui ne l’utilisent pas se l’approprient parfois de façon plus symbolique lors de défilés ou de manœuvres (pour les soldats ne servant pas dans les unités dotées de T.13). Notre 2 Produit à partir de 1965, le char Léopard I est l’une des composantes majeures des défenses terrestres de l’Otan au cours des années les plus chaudes de la Guerre froide. Ce char d’origine allemande et produit par Krauss - Maffei, est utilisé à raison de 335 exemplaires par l’Armée belge. Il est équipé d’un canon de 105 mm et est servi par un équipage de quatre hommes. JACKSON R., Chars et véhicules blindés, Bath, Parragon, 2008, p. 210. 3 « L’Armée belge se sépare du char Léopard », sur le site http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_l-armee- belge-se-separe-du-char-leopard?id=8352380 (page consultée le 28/01/2016). 4 Le Pandur est un véhicule transport de troupes à six roues motrices conçu en 1994 par la firme autrichienne Steyr. Il est construit à plus de 500 exemplaires pour cinq pays, dont la Belgique. JACKSON R., op. cit., p. 298. 5 Le Mowag Piranha est un véhicule de combat d’infanterie léger à huit roues assemblé par le groupe Suisse Mowag. Capable de transporter onze hommes, il peut emporter une gamme importante d’armements, ce qui lui permet de remplir une vaste gamme de missions (ambulance, reconnaissance, commandement, antichar, etc.). L’Armée belge en utilise de nombreux exemplaires. JACKSON R., op. cit., p. 241. Muller Pierre 31/05/2017 6 démarche visera à faire parler le T.13 sur les pratiques humaines et militaires s’y rapportant. À l’heure actuelle, ce type d’approche du blindé commence à se développer dans le domaine artistique. Au cinéma, avec les films Lebanon6 et Fury7, dans les domaines de la bande dessinée et du roman de jeunesse avec Cette machine tue les fascistes8 et Un tank nommé « éternité »9. Cependant, ce n’est pas encore tellement le cas dans le domaine scientifique. Dans son ouvrage sur les mythes, les symboles et les réalités liés aux armes, François Cochet10 consacre tout de même un court passage au cas des blindés. Comme pour tous les systèmes d’armement nécessitant des servants, la valeur du char vient essentiellement des hommes composant son équipage indispensable à son service11. Pour le soldat l’utilisant chaque jour, le char représente un endroit de vie, un monde dans le monde qu’il faut s’approprier et dompter. Certains d’entre eux créent une véritable relation avec leur engin qui leur permet de tuer sans être tués. Si leur arme leur appartient, ils appartiennent également à leur arme12. Cette appropriation passe par une expérience sensorielle : l’ouïe doit supporter le bruit du moteur, l’odorat l’odeur de l’huile et de l’essence, le toucher la chaleur ambiante ou la froideur du blindage, etc. Quels sont les sentiments éprouvés par les équipages uploads/Litterature/ muller-4584-12-00-2017.pdf

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