e University of Chicago LES GRANDES FIGURES DE L'ORIENT TOME VI MEHMMED ALI AIN

e University of Chicago LES GRANDES FIGURES DE L'ORIENT TOME VI MEHMMED ALI AINI ANCIEN PROFESSEUR A L'UNIVERSITE DE STAMBOUL UN GRAND SAINT DE L'ISLAM 1077- 1166 EN COLLABORATION AVEC F. J. SIMORE-MUNIR LIBRAIRIE ORIENTALISTS PAUL GEUTHNER 12, RUE VAVIN, PARIS (6 8 ) 1938 LES GRANDES FIGURES DE L'ORIENT VI UN GRAND SAINT DE L'ISLAM ABD-AL-KADIR GUILANI LES GRANDES FIGURES DE L'ORIENT TOME VI MEHMMED ALI ANCIEN PROFESSEUR A L'UNIVERSITE DE STAMBOUL UN GRAND SAINT DE L'ISLAM Abd-Al-Kadir Guilani 1077- 1166 EN COLLABORATION AVEC F. J. SIMORE-MUNIR LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER 12, HUE VAVIN, PARIS (6e ) 1938 x^SamM'%, '-$? . "& LIBRARIES &OAOO. ^$ O: AVANT-PROPOS Pour presenter aux lecteurs ce Grand Saint de TIslam, SAYYID ABD-AL-KADIR GUILANI, nous ne saurions trouver sous notre plume des accents plus vifs et plus sinceres, et des termes de veneration plus elogieux, que ceux qu'ecrivit pour lui, dans son poeme apologe- tique, le poete turc NABY. Nous donnons ci-dessous cette poesie, que dans cette pensee nous avons traduite, avec Tespoir qu'elle interessera les Lecteurs. Certes, depuis des siecles jusqu'a nos jours, beaucoup d'oeuvres apologetiques, en 1'honneur d'ABD-AL-KADIR ont ete composees par les differents Maitres de la litterature turque, arabe et persane. Et s'il fallait en faire 1'anthologie, plusieurs volumes suffiraient a peine a les recueillir. En donnant la preference a celle du poete NABY, nous avons voulu traduire un des meilleurs modeles de ce genre, ou se trouve, pour ainsi dire, synthetisee, Teblouissante figure du Grand Thaumaturge, dont nous nous sommes efforces de retracer la Vie et Fceuvre apos- tolique. Voici dans quels termes, non pas allegoriques, comme on pourrait le supposer, mais dictes par les elans d'une foi sincere, ce celebre poete chante la gloire de SAYYID ABD-AL-KADIR GUILANI. Parmi les Heures que chaque Jour egrene, II en est une, O Cheikh ! a toi seul reservee, Ou des Spheres Celestes monte une Cantilene, Pour rendre Hommage a Dieu des Dons qu'Il t'a prates. Le Firmament lui-me'me, dans sa vaste 6tendue, Ne saurait pas t'oifrir I'lmmensite voulue, Pour contenir le cercle ou s'eploie la grandeur De la Divine Science ou fut petri ton coeur. Et pour les Gens de Dieu quel triomphant honneur, Si leur nuque inclinee repose sous tes Pas, Poursuivant de ta marche le majestueux 8 ABD-AL-KADIR GUILANI Ici, NABY, ajoute qu'lBN AL ARABI, dans son Futuhat (i), ecrivit que dans un des versets du Coran (2), dans lequel il est dit : // est le Puissant , fut revele le don de puissance, dans la mission qui de- vait suivre et qui devait etre devolue a AsD-Ax-KADiR, apres la predication de TApotre, le Prophete Mohammed. Et NABY continue ainsi son apologie : On Tappela ABD-AL-KADIR (3), car sa domination De la sphere Celeste embrassait 1'Horizon. Au-dela de la Vie, au-dela de la Mort, Son action bienfaisante se perpetue encore. Si tu Finvoques, il vole a ton secours, T'apportant le bienfait du salut pour toujours. II est parmi les Saints la vertu irradiante Du Talisman du Cheikh Fceuvre transcendante. Dans Sa Personne Benie se trouvent rassemblees De Yaxe, de I'unique, du soutien , la Bonte (4). Ainsi sur trois colonnes (5) d'eblouissantes clartes S'eleve la coupole de la Cour du Cheikh. Le corps, support de Fame puise une Vie nouvelle A Fappel de son nom qu'agrea FETERNEL. La Gloire dont s'illustre le Cheikh unique des Cheikhs, Nulle ne regale ! Ni se peut comparer ! Un seul de ses regards summit, O NABY ! Pour accomplir les vceux dont ton ame est ramie, Pour ce Monde et pour 1'Autre, dans la Vie infinie ! (6) (1) Voir pages 91-92. (2) Coran-Sourate 6 Verset 18. (3) Kadir, en arabe veut dire : puissant. (4) Kontb, ou Kotb ou Koutoub, veut dire : le plus grand des mystiques, le p6le, I'axe. Ferd, veut dire : I'unique (1'individu unique). Gawes, ou Gawth : veut dire : secours, qui aide, qui soutient. (5) Sur les colonnes du Koutbiyet, du Ferdiyett, du Gawssiyet . (6) Poesie apolog^tique du poete turc NABY (1712 Ch., heg. 1124). AVANT-PROPOS 9 Comme nous Fexposons dans les pages de ce livre, des le debut de son apostolat, ABD-AL-KADIR fut appele par le peuple de Bagdad, dans sa gratitude : MOHYI'DDIN, ce qui veutdire : Vivificateur de Id religion , nom qui lui etait particulierement cher, et dont il se sert, a la fin de chacun de ses poemes, pour s'interpeller, comme il est d'usage chez les poetes orientaux. On constate done que, meme de son vivant, la personnalite de SAYYID ABD-AL-KADIR, surnomme MOHYI'DDIN, pour les raisons que nous venons d'exposer, et GUILANI parce qu'il etait de GUILAN, avait pris la Haute Figure que nous lui connaissons depuis. Les siecles ne firent qu'accroltre et confirmer cette gloire, et ses admirateurs, a 1'lieure actuelle, se chiffrent par un nombre imposant dans le Monde Musulman. Nous emprunterons encore une idee au poete Naby pour souhaiter le bienveillant regard de nos lecteurs, en faveur de notre modeste ouvrage, compose dans Tintention d'apporter une etude nouvelle en vue de faire connaitre les methodes de morale, de mystique, en meme temps que la psychologic de I'dme musulmane, guidee par les Grands Maitres du Sounsme. Parmi ceux-ci SAYYI-DABD-AL-KADIR GUILANI demeure toujours un des plus grands, en meme temps qu'il est un des saints les plus populaires. ABD-AL-KADIR GUILANI PREMIERE PARTIE CHAPITRE I. SOMMAIRE : L'ideal de Mohammed. Premiers rapports des Musulmans avec les autres peuples. Etudes des sciences des anciens. Divers courants intellectuals. Motazelites. Kalam. Rationalisme musulman. Le soufisme dans 1'Islam et ses premiers maitres. Leurs oeuvres. Le PROPHETE MOHAMMED, par le lien de la foi en Y Unite de Dieu, avail voulu unir dans un meme ideal tous les hommes de la terre. Cette salutaire invitation etait universelle ; elle devait etre son objectif et son but supreme. Presentement cette invitation existe toujours ; elle n'a en rien perdu de sa force, ni rien abdique de son pouvoir (i). Get ideal si eleve de fraternite humaine, qui preoccupe depuis des siecles les plus genereux Penseurs de I'Humanite, est-il realisable par un moyen autre que Tidee con9ue par MOHAMMED ?... Je 1'i- gnore... A cette nouvelle societe que MOHAMMED voulut instaurer, il legua le Coran et, de ce Livre, cette societe a tente de faire jaillir (i) L'Islam, dit SYED AMEER ALT, est une religion qui etablit sur une base systematique les principes fondamentaux de la moralite ; elle est la norme des obligations sociales et des devoirs envers I'humanite, de telle sorte qu'elle nous rapproche de plus en plus de la perfection souve- raine, parce qu'elle est compatible avec le plus haut deVeloppement de 1'intelligence ; cette religion a, par suite, les plus grands droits a notre consideration et a notre respect. L'Islam preche avant tout 1'amour et la fraternite universelle, expression de 1'amour du fidele pour DIEU. Veux-tu aimer ton Createur ? Aims d'abord ton prochain. Veux-tu t'approher du Seigneur ? Aime ses creatures ; aime pour elles ce qu tu aimes toi-meme ; repousse loin d'elles ce que tu repousses loin de toi ; fais pour elles ce que tu desires etre fait pour toi . L'Islam, par ISDOUARD MONTET, page 134. 12 ABD-AL-KADIR GUILANI les sources de sa science, de sa morale, de sa litterature et de son activite en general. De son vivant, le glorieux Prophete avait interdit que ses paroles fussent ecrites ou rassemblees, aim qu'on ne put les incor- porer dans le Coran revele. C'est pour cette raison que Ton ne songea a les recueillir, a les rassembler et a les editer que seulement une centaine d'annees apres sa mort. Le Coran etait alors trop connu de tous, pour qu'il devint possible d'y introduire d'autres versets. MOHAMMED avait pris contact avec les Hanifs, les Juifs, les Chretiens, les Sateens installes en Arabie et avait travaille a leur conversion. Ces rapports des Musulmans avec d'autres peuples furent bien plus etendus, bien plus intimes et actifs, lorsque par suite des conquetes et des evenements historiques qui suivirent, ces Musulmans se trouverent en relations plus etroites avec les peuples de Byzance et de Perse. Ces inevitables contacts des Mahometans avec d'autres nations ne pouvaient manquer de les influencer, tout au moins d'une certaine maniere ; et c'est surtout lors de la fonda- tion de Bagdad et du khalifat Abbasside que cette influence prit sa veritable signification, pour se preciser et se fortifier encore, lorsque les nombreux ouvrages philosophiques et scientifiques des Anciens furent apportes de Byzance, puis traduits et etudies. Le premier resultat de cette etude fut d'inciter 1'elite maho- metane a proclamer 1'independance de la raison, a cote de la tradi- tion. De ce premier mouvement (i) est nee la secte Motazile, qui eut comme promoteur initial WASIL BEN ATA (m. en 131 H.). La deuxieme ecole Motazile fut fondee par ABOU HUZAYL ALLA;F (m. en 226 H.). La troisieme ecole Motazile est due a NAZZAM. Apres ces chefs d'Ecoles, ABOU-ALI-EL-DJUB-BAI (ne en 247, m. en 303!!.} s'etait tout particulierement distingue Pour repondre a ce tres important mouvement religieux dans uploads/Litterature/ un-grand-saint-de-l-x27-islam-abdelkadir-gillani-par-mehmed-ali-aini.pdf

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