Eva Legović Université de Ljubljana Département des Langues et Littératures rom

Eva Legović Université de Ljubljana Département des Langues et Littératures romanes Ženske avtorice v razvoju francoske književnosti Izr. prof. dr. Boštjan Marko T urk Natalie Clifford Barney Ljubljana, le 3 juillet 2016 T ables des matières 1 1. Introduction………………………………………………………………………………… ………………………………….. 2 2. Biographie…………………………………………………………………………………… ………………………………….. 2 2.1. L'enfance…………………………………………………………………………………… ……………………… 2 2.2. L'amour et les affaires………………………………………………………………………….……………. 3 2.3. Le salon…………………………………………………………………………………………… ….…………….. 5 3. L'oeuvre……………………………………………………………………………………… …………………….…………….. 5 3.1. Quelques Portraits-Sonnets des Femmes…………………………………………….…………….. 6 3.2. Épigrammes………………………………………………………………………………… …….……………… 9 2 3.3. Autres oeuvres……………………………………………………………………………………… …..……. 10 4. Conclusion…………………………………………………………………………………… ………………….…………….. 11 Bibliographie………………………………………………………………………………… …………………………………… 12 1. Introduction Natalie Clifford Barney est une Américaine qui a vécu la plupart de sa vie en France et qui influençait la société et la littérature de la Belle Époque jusqu’aux années 1960. Elle était une des femmes les plus intrigantes de la haute société en France et ailleurs, notamment parce 3 qu’elle était ouvertement lesbienne et était connue pour ses nombreux affaires. Elle était reconnue comme écrivaine, mais sa renommée doit premièrement au fait qu’elle gardait un des derniers salons littéraires influents à Paris à 20, rue Jacob, appelé Le temple de l’amitié. Elle supportait tous les types d’art et a même été l’inspiration pour de nombreux personnages littéraires, comme par exemple la Flossie des Claudine de Colette ou la Laurette de L ’Ange et les pervers de Lucie Delarue-Mardrus. 2. Biographie 2.1. L’enfance Natalie est née à Dayton, Ohio aux États-Unis le 31 octobre 1876. Son père était le président d’une compagnie des chemins de fer, et sa mère Alice Pike Barney était une peintre de l’origine française. Quand Natalie avait dix ans, la famille a déménagé à Washington D.C. où elle était considérée comme une des familles les plus riches et les plus à la mode. En 1883 et puis encore en 1887 le père décide d’envoyer Natalie et sa sœur Laura en Europe pour connaître la « terre de leurs ancêtres » (Chalon 18). Natalie y découvre les musées et les zoos, et développe sa connaissance de la poésie française « en apprenant par cœur des tirades de Racine, des fables de La Fontaine et des hymnes de Victor Hugo » (Chalon 22). Natalie était connue pour être narcissiste et pour avoir les deux grandes passions dans la vie : le plaisir et l’amour. Chalon la décrit ainsi dans sa biographie : « Fille de riches à une époque où la richesse vous 4 sépare du reste du monde, vous lie irrémédiablement au culte du veau d’or et vous permet de régner sur des gens considérés comme « inférieurs », Natalie se contente de régner sur Natalie et de se vouer au culte de Natalie. Elle embrasse son image dans les miroirs. Et comme elle a raison ! Où trouver des cheveux plus blonds, des yeux plus grands et une pareille bouche ? Ce narcisse féminin ne va pas se contenter longtemps de cette contemplation. Elle ne tardera pas à rechercher les vivants reflets de Natalie. En attendant, à douze ans, toute seule, comme une grande, elle découvre ce qu’il y a de plus précieux sur terre : le plaisir » (25). Dans cette période Natalie comprend de plus en plus qu’elle a une inclination vers « les jeunes filles ou les jeunes gens qui ressemblent à des jeunes filles » (Chalon 27). Dès le début elle était sûre de ce qu’elle voulait dans la vie et sa fortune lui permettait d’être complètement libre avec son orientation sexuelle. Chalon dit le suivant : « Natalie est une pure fille d’Eve. Adam ne semble pas avoir participé à sa conception. Les hommes, son père, ses cousins, ses soupirants, ses amis ne sont que de très lointains adorateurs habitant une autre planète. Natalie n’aime que les femmes, sans hésiter, sans masque, et cela à une époque où l’hypocrisie et les convenances régnaient dans toute leur puissance. C’est ainsi qu’elle est devenue la première femme libre de son temps, l’Amazone qui donna naissance à ces légions d’amazones qui prolifèrent aujourd’hui » (16). 2.2. L’amour et les affaires 5 Natalie est peut-être plus connue pour ses aventures amoureuses que pour sa carrière littéraire. Elle supportait ouvertement la polygamie et était contre la jalousie, ce qui a fait d’elle une sorte de femme fatale lesbienne. Elle dit : « Je n’ai jamais connue la jalousie, mais j’ai toujours souffert de la jalousie des autres » (cité dans Chalon 228). Elle a même créé une liste de ses amantes, divisée en trois catégories : liaisons, demi- liaisons et aventures. Par exemple, Colette était une demi-liaison parce que leur affaire s’est transformée dans une amitié pour la vie, et les liaisons étaient les vraies relations avec la courtisane Liane de Pougy, puis Olive Custance, la femme de Lord Alfred Douglas, la poétesse Renéé Vivien, l’écrivaine et duchesse Elisabeth de Gramont, la peintre Romaine Brooks et à la fin Dolly Wilde, la nièce d’Oscar Wilde. Après 1927 elle a même été en relation avec de Gramont, Brooks et Wilde en même temps. Pour montrer le type d’amour et les impressions que Natalie donnait à ses amantes, on peut prendre comme exemple sa relation avec sa compatriote Pauline T arn qui écrivait de la poésie sous le nom de plume Renée Vivien. Dans sa biographie, Chalon écrit le suivant sur la relation des deux : « (…) Renéé récite un poème de Natalie, celui qui termine Quelques portraits-sonnets des femmes : Ma chanson est chantée et nos fleurs sont cueillies. Seule, mon âme veille et reste inassouvie, Jetant son clair sanglot, je ne sais pas trop vers quoi. Puisque mon bel amour s’est terni dans la fange Où tout se décompose, ô Mort, emporte-moi, Viens poser sur mon front tes longues mains d’Archange. 6 Vers qui laissent croire à Renée que Natalie aime la mort. Renée, déjà, se trompe. Natalie n’aime que la vie. Renée Vivien ne se contentera pas de mettre en vers sa passion pour Natalie. (…) Elle en fera aussi un roman, Une femme m’apparut, qui sera publié en 1904 et où Natalie est appelée Lorely : « Lorely est la prêtresse païenne d’un culte ressuscité, la prêtresse de l’amour sans époux et sans amant, ainsi que le fut jadis Psappha, que les profanes nomment Sappho. Elle t’enseignera l’immortel amour des amies… Lorely a des yeux d’eau glacée et des cheveux clair de lune. T u l’aimeras et tu souffriras de cet amour. Mais jamais tu ne regretteras de l’avoir aimée » (96). 2.3. Le salon Natalie gardait un salon littéraire pendant plus que soixante années où tous les vendredis soir elle accueillait les grands noms comme Auguste Rodin, Rainer Maria Rilke, Colette, James Joyce, Paul Valéry, Gertrude Stein, Jean Cocteau, Marguerite Yourcenar, F . Scott Fitzgerald parmi d’autres. Elle supportait largement l’écriture féminine, et elle rassemblait les modernistes expatriés et les membres de l’Académie française. Pendant la Première guerre mondiale le salon était le refuge pour tous ceux qui s’opposaient à la guerre. En 1927 Natalie a fondé l’Académie des femmes pour honorer les femmes écrivaines. Cela était la réponse à l’Académie française dont les grands noms n’incluaient que des hommes à cette époque-là. Cette Académie des femmes n’était pas pourtant une organisation officielle, mais plutôt une série des lectures organisées tous 7 les vendredis dans son salon. Les écrivaines honorées incluent Colette, Gertrude Stein, Djuna Barnes, Lucie Delarue-Mardrus, Rachilde, Renée Vivien parmi d’autres. 3. L’œuvre L’œuvre de Natalie était largement oublié après sa mort en 1972 jusqu’aux années 80. Pendant sa vie, elle ne prenait pas l’écriture trop sérieusement, du moins pas si sérieusement que les autres ne le voulaient. Elle n’a jamais révisé ce qu’elle a écrit, disant que la première inspiration est aussi la meilleure inspiration. Elle a écrit des poèmes dont elle a publié cinq volumes, mais elle est encore plus connue pour ses épigrammes dont elle a publié trois volumes, puis il y a deux livres d’essais, deux mémoires, quelques petites pièces de théâtre et un roman en anglais. Étant bilingue, elle a choisi à écrire en français parce que c’était « la seule langue qui la faisait « penser poétiquement » (cité dans Chalon 84). Les sujets dont elle traite dans son œuvre sont avant tout l’amour, notamment celui entre les femmes, ensuite le lesbianisme, le féminisme, le pacifisme, l’humanité, etc. Avec son premier recueil de poèmes, Quelques Portraits-Sonnets de Femmes (1900) elle a devenu la première poétesse après Sappho à écrire ouvertement sur le sujet de l’amour entre les femmes. Sappho était l’idole et une grande influence pour Natalie, de manière que Natalie était nommée Sappho elle-même par les journaux, comme le dit un article intitulé « Sappho Sings in Washington ! » Natalie est aussi connue comme l’Amazone, le surnom donné par le poète Remy de Gourmont comme référence directe aux 8 femmes guerrières mais aussi ironiquement parce que l’amazone en français signifie la femme qui monte le cheval en ayant les jambes du même côté, et Natalie aimait avoir chaque jambe à son côté, ce qui n’était pas acceptable pour une femme à cette époque-là. uploads/Litterature/ natalie-clifford-barney.pdf

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