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Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : erudit@umontreal.ca Compte rendu Michel Vaïs Jeu : revue de théâtre, n° 22, (1) 1982, p. 155-157. Pour citer ce compte rendu, utiliser l'adresse suivante : http://id.erudit.org/iderudit/29239ac Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI http://www.erudit.org/apropos/utilisation.html Document téléchargé le 20 July 2013 07:06 « "Dictionnaire du théâtre" » « dictionnaire du théâtre » Ouvrage de Patrice Pavis, Paris, Éditions sociales, 1980, 482 p. Se présentant comme une somme des différentes paroles utilisées au théâtre, le Dictionnaire de Patrice Pavis sert deux objectifs: laisser une trace de l'immense réflexion qui a cours actuellement dans la critique théâtrale et offrir aux prati- ciens de la mise en scène un « vocabu- laire de base » par lequel pourront appa- raître « les composantes et le fonction- nement esthétique et idéologique de l'oeuvre théâtrale ». Recensement des termes en usage ac- tuellement, auquel s'ajoutent de fré- quentes incursions dans la tradition oc- cidentale (« d'Aristote à R. Wilson »...), l'ouvrage n'est cependant pas une ency- clopédie. Il ne prétend pas se substituer à l'Histoire des spectacles (Encyclopédie de la Pléiade, 1965) nia l'excellente Enci- clopedia dello spettacolo (1954). Les noms propres, comme les noms d'é- coles et de mouvements esthétiques, cè- dent le pas aux concepts et à la réflexion globale sur le théâtre. On ne trouvera donc pas non plus dans ce Dictionnaire le lexique technique du bâtiment théâ- tral, avec tous les termes de jargon qui s'y rattachent. Un seul souci guide l'au- teur: celui de décrire de manière fonc- tionnelle l'événement théâtral. Et lors- qu'un style de jeu ou de mise en scène propre à une époque donnée est cité, ce n'est pas dans la perspective d'un compte rendu historique exhaustif sur une école particulière, mais « pour mé- moire ». Ajoutons que les néologismes ont été résolument écartés et que le vo- cabulaire propre à la sémiologie est pra- tiquement absent. Pavis, qui déclare en avant-propos avoir résisté du mieux qu'il a pu à la tentation de proposer un contre-langage, voulait éviter d'obliger le lecteur à recourir à un second diction- naire pour le suivre. Heureuse précau- tion! Dans un premier temps, les termes sont définis succinctement et de la façon la plus générale possible, pour que l'on puisse les identifier, les rattacher à un usage ou à une tradition connue. Plu- sieurs termes « à la mode », que l'auteur n'hésite pas à donner, semblent aussi peu scientifiques que possible. C'est néanmoins à cette époque que certains mots clefs ou expressions courantes dans la langue critique trouvent, grâce à un rappel historique, un sens précis, souvent ignoré par l'usage. On se sou- vient, par exemple, — ou on y apprend — que vérisme renvoie à la tradition ita- lienne, que le personnage du raisonneur n'a pas toujours été considéré d'une ma- nière péjorative et que la notion d'em- ploi de théâtre (« notion intermédiaire et bâtarde entre le personnage et le comédien qui l'incarne ») a déjà eu une telle importance pour Napoléon qu'il en a publié une liste dans son décret de Moscou! On constate que le terme dra- maturge, encore trop largement usité au Québec, est aujourd'hui tombé en dé- suétude en France, du moins comme sy- nonyme d'auteur dramatique, à cause de son acception moderne de « conseil- ler littéraire ». Il est vrai qu'ici, hormis (à cause de?) Jacques Duchesne, qui s'y est essayé pendant une saison à la Nou- velle Compagnie Théâtrale, personne n'a occupé officiellement une telle fonc- 155 Patrice Pavis Dictionnaire du Théâtre tion. Vient ensuite une partie méthodologi- que où chaque définition est située dans le contexte de la discussion théorique et esthétique. Cette approche permet à Pa- vis de s'attaquer à son tour, après Louis Jouvet et bien d'autres, au problème de la différence entre acteur et comédien (« le comédien serait une substance, l'acteur une fonction »). C'est là aussi qu'il prend parti — chose inattendue de la part de l'auteur de Problèmes de sé- miologie théâtrale (P.U.Q., 1976) — pour indications scéniques de préférence à didascalies, du moins quand il s'agit d'é- voquer l'emploi moderne de cette no- tion. C'est là enfin que les différents lan- gages du théâtre coexistent, sans exclu- sive ni parti pris. Comme il n'existe pas de métalangage théâtral, c'est par réfé- rence à un ensemble de systèmes que sont décrits les procédés, techniques et phénomènes du théâtre. De la dramatur- gie (classique) à l'esthétique théâtrale. en passant par le compte rendu journa- listique et la sémiologie, aucune ap- proche n'est niée fondamentalement, chacune contribue à éclairer la définition proposée. Mais l'aventure la plus passionnante qu'offre ce Dictionnaire est sans doute celle qui consiste à errer d'une définition à l'autre, au fil des renvois, pour finir immanquablement partoucher au coeur de l'expérience théâtrale. Prenons le mot réalisme. Il renvoie évidemment à illusionnisme, naturalisme, réalisme cri- tique, vérisme, mais aussi à formalisme, qui en est le « contraire », et donc à théâ- tralisation et re-théâtralisation du théâtre. Cette dernière expression se dé- finit ensuite par rapport à la convention, qui renvoie à vraisemblance, par où l'on arrive à Vesthétique de la réception, etc. C'est ainsi que se nourrit et s'élabore une réflexion totalisante sur l'événe- ment théâtral, qu'une par une, les pierres prennent place dans cet édifice complexe, imposant et fragile qu'est la manifestation théâtrale. Chaque définition se termine par les noms des principaux auteurs ayant écrit sur le sujet, avec la date de l'ouvrage en cause. La bibliographie en fin de volume en donne les références complètes. Quant aux ouvrages et aux articles qui composent cette bibliographie, ils ont été choisis sans oeillères, pour leurs seules qualités de stimulation intellec- tuelle. Pavis, d'ailleurs, est imprégné des cultures anglo-saxonne et alle- mande aussi bien que française et ita- lienne, dont il propose de séduisants rapprochements, car les systèmes se complètent. Un lexique trilingue, fran- çais, anglais et allemand, complète l'ou- vrage. Ce Dictionnaire est un outil précieux, qui devrait connaître une autre édition, dans un format de poche, car tel qu'il est, son prix le rend inaccessible aux étudiants. 156 L'auteur, qui invite au dialogue « sur des points de détail ou des questions de méthode », voudra bien alors — dans une deuxième édition éventuelle — jus- tifier le fait que les expressions théâtre de boulevard, théâtre d'agitation, de chambre, de la cruauté, etc. apparais- sent au mot théâtre, tandis qu'on trouve théâtre du quotidien au mot quotidien, théâtre du silence à silence et théâtre du fantasme à fantasme. Le théâtre de bou- levard serait-il plus du théâtre et le théâtre du quotidien, plus du quotidien que du théâtre? Enfin, une omission, sans doute: le mot sketch a été oublié, alors que saynète y renvoie, sans autre définition. michel vais « économie des arts du spectacle vivant essais sur la relation entre l'économique et l'esthétique » le produit spectaculaire et sa relation avec l'esthétique et l'économie Étude de Dominique Leroy, Paris, Economica, 1980, 330 p. Quand on s'intéresse à l'étude de « l'in- dustrie du spectacle » et plus particuliè- rement à l'étude des arts de la scène, on en arrive vite à déplorer l'absence d'é- tudes, de recherches ou/et de statisti- ques pertinentes à la compréhension de ces réalités qui tiennent plus de la repré- sentation, du symbole que de la simple marchandise (biens ou services) qu'on échange selon les règles du jeu d'un sys- tème économique donné. Notre société, même entrée dans un contexte postindustriel (ou méta- industriel), semble paradoxalement en- core sous l'emprise d'une super- rationalisation économique. L'étude du secteur des arts de la scène n'échappe pas à ce que certains ont qualifié « d'é- conomisme »; c'est-à-dire un imagi- naire qui consiste à vouloir comprendre les activités de quelque secteur que ce soit au moyen d'une grille d'analyse es- sentiellement économique. L'ouvrage de Dominique Leroy, Écono- mie des arts du spectacle vivant, consti- tue, selon nous, une percée importante dans la voie d'une compréhension plus globale de cette industrie un peu mysté- rieuse du spectacle et plus précisément dans la voie d'une meilleure compré- hension des problématiques spécifi- ques aux arts de la scène. Mentionnons d'abord que Dominique Leroy est un économiste. Son étude s'inscrit donc dans la lignée des sciences économiques. Il est tiré en grande partie, je crois (on ne le mentionne pas expres- sément dans le volume), de sa recherche doctorale (doctorat es sciences écono- miques d'État). Leroy jouit aussi d'une formation musicale poussée, ce qui pourrait peut-être expliquer sa « sensi- b i l i uploads/Litterature/ pavis-patrice 1 .pdf

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