Plume ! V u l g a r i s a t i o n - S c i e n c e - A p é r o 1 printemps 2008-

Plume ! V u l g a r i s a t i o n - S c i e n c e - A p é r o 1 printemps 2008-n°7 www.laplume.info VoluMe Prix Libre Plume ! édité par l asso Plume!, 4, rue Barthez 34000 Montpellier www.laplume.info contact@laplume.info 06.17.25.02.30 . . . Imprimé avec le soutien de l’Université de Montpellier II 1er tirage 500 ex. Édito Plume! fait le deuil de ses premières amours. Après s’être longtemps contentée de son chaud duvet d’asso d’étudiants aguerris en évolution et écologie, elle ouvre désormais ses rémiges à toutes les sciences ! Plume! sera désormais plus que jamais interdisciplinaire et plus que jamais « apéro ». Nos nouvelles méthodes de distillation devront permettre de raffiner encore plus le goût de la plume ! Derrière des notes fruitées annonçant le printemps, on pourra découvrir toute la finesse de la sociologie et de l’épistémologie. En bouche, l’éclatement de ces saveurs nouvelles sera repris par la force d’articles de maths, de physique, de chimie aux saveurs tanniques et robustes. Bien sûr on n’oubliera pas pour autant les notes chamarrées de l’écologie et de l’évolution qui ont su faire la réputation de la Plume!, et qui lui donne encore aujourd’hui sa couleur unique. Accompagnée de grillades au coin du feu, Plume! saura ranimer la flamme de vos soirées. Et pour les beaux jours... elle accompagnera à merveille vos apéros sous la tonnelle. Plume!, à consommer sans modération. Science et Apéro Directeur de Publication Comité de Rédaction Vincent Bonhomme. Léa Menard, Violette Roche, Aimeric Blaud, Olivier �������z ����������G��������������������� Blarquez et Romain G��������������������� Guerreiro������������� . Emplumé(e)s Aurélie Cailleau, Romain Guerreiro, Violette Roche, Jean-Sauveur Ay, Vincent Bonhomme, Timothé Poisot, Géronimo Diese, Alice Rémy, Cédric Gaucherel, Olivier Rodriguez, Marc-André Selosse, Pierre-Jean Malé. Dessins Hutt : (http://www.myspace.com/hutt_b3) Le Fab (http://lefab.canalblog.com) Titom (www.titom.be) p. 2 Toute l’équipe de Plume! fait des bisous ... A Thierry Noel, David Cherpin, l’Ouvre Tête, les organisateurs de la Semaine de l’Environnement, du festival des Echos, de la Comédie du Livre, des Doctissimo, du Printemps de Baillarguet. On refait des bisous à Ahmed, Marie Jeanne et tout Animafac, Laurence et l’asso Stimuli et Le Fab, notre dessinateur fétiche de la Comédie du Livre. Merci au magazine TipTop, à la Mairie de Montpellier, le FSDIE de l’UM2, à TélaBotanica, les Ecologistes de l’Euzière, l’asso Contact et Thierry et Béatrice de la Com’ de l’UM2. On remercie Titom pour ses illustrations mises à disposition sous la licence Creative Commons by-nc-nd 2.0 be. Et puis, bien sûr, toi qui tiens dans tes petites mains une bonne rasade d’espoir. Maquette Violette Roche. Prochain Numéro Guerre et Paix 2 www.laplume.info journal électronique, mail-liste, actualité, radio, bonne humeur, infos, courrier des lecteurs, réagir, s’abonner... 1€, abonnement 10/8 € p. 3 Qu est ce que la symbiose ? Saint Bio ou Sein-Bio Suite p.5 >>> Q uand on commence à se pencher sur la notion de symbiose, on a déjà affaire à une guerre d’opinions. Pour certains, il s’agit uniquement d’une interaction intime et durable entre deux organismes d’espèces différentes. En réalité, plusieurs cas de figure se présentent aux deux partenaires, ou symbiotes, engagés dans la symbiose. Soit les deux obtiennent des bénéfices et l’on parle alors de mutualisme, soit l’un des deux en tire un avantage sans que l’autre n’obtienne ni bénéfice, ni coût, et l’on parlera alors de commensalisme. Dernier cas, l’interaction est avantageuse pour l’un mais coûteuse pour l’autre et on a alors affaire à du parasitisme. Une définition consensuelle de la symbiose serait donc celle d’une association à bénéfices mutuels. C’est le thème de ce numéro que d’apercevoir la difficulté à contenir la symbiose dans cette définition. Et comme en amour, les interactions les plus fusionnelles sont les plus susceptibles de virer aux plus haineuses. 100ième page de Plume!! p. 5 Au bord de l’Overbiose symbiose ...Ou te caches-tu T out d’abord, sans ce phénomène d’association entre deux organismes, la vie se réduirait à une mare d’êtres unicellu­ laires procaryotes [1]. En effet, si au cours de l’histoire évolutive, les cellules n’avaient pas «intégré» d’autres cellules, il n’y aurait pas de cellules eucaryotes : le noyau (qui protège la majeure partie de l’ADN), les mitochondries (véritables centrales libéra­ trices d’énergie, cf. Plume6 “Gènes”), et le chloroplaste (propre aux végétaux, il leur permet d’emmagasiner l’énergie solaire par la fabrication de sucres) sont en effet d’anciennes cellules, indépendantes à l’origine, rassemblées au fur et à mesure par une symbiose poussée dans une quatrième cellule servant d’hôte. Avec l’apparition des êtres pluricellulaires et l’essor des différ­ entes lignés évolutives (animaux, végétaux, champignons), l’éventail des opportunités d’associations s’est élargi de façon considérable. Ainsi, on peut retrouver des associations entre deux animaux ou entre un animal ou vé­ gétal et une bactérie. À titre d’exemple, la vache contient dans son estomac plus de 4kg de bactéries qui digèrent la cellulose[2]. Un autre type d’association joue un rôle majeur en écologie évolutive : les symbioses entre des végétaux et des champignons. C’est notamment le cas des lichens (le truc vert qui s’écaille quand on gratte sur les arbres, cailloux et sol) ou des mycorhizes (au niveau des racines des plantes). D’une façon générale, les champignons symbiotiques fournissent les éléments mi­ néraux nécessaires à la survie de leurs hôtes, et récupèrent en contrepartie les composés synthétisés par la plante (les sucres par exemple). La symbiose dans sa version «paix» peut donc jouer un rôle important dans la biosphère car elle permet la colonisation de milieux pauvres. Sous la notion de paix se cache la guerre ! Et oui, c’est bien joli de faire ami-ami, mais à quel prix! Car il ne faut pas croire que dans une association à bénéfices réciproques les individus donnent sans compter. La sym­ biose peut en fait se résumer à une guerre entre deux organismes, où chacun des deux va essayer de tirer de l’association le maximum de bénéfices, tout en investissant à moindre coût… quelle avarice! Il existe ainsi des crises relationnelles entre associés. C’est notamment le cas du corail (un animal je vous l’assure, «proche parent» des méduses) qui peut contenir dans ses cellules des algues unicellulaires, ap­ pelées zooxanthelles. Quand les conditions sont favorables, les coraux récupèrent l’oxygène et les produits de synthèse libérés par les algues, tandis que celles-ci détournent les déchets azotés et phosphorés du corail pour leur métabolisme. Mais quand les temps sont rudes (augmentation de la quantité de lumière, de la température ou diminution de la concentration en oxygène), il y a alors rupture de l’association (et oui, ça arrive à tout le monde), puisqu’elle représente un coût pour le corail. Les conditions en­ vironnementales sont donc très importantes pour déterminer les coûts et bénéfices dans une association. Ainsi, la symbiose peut être vue comme un continuum entre mutualisme, commensal­ isme et parasitisme. La paix pour mieux faire la guerre ! Il existe en effet des cas où deux espèces «col­ laborent» pour pouvoir mieux parasiter une troisième. Citons l’exemple de vers nématodes (Hétérorhabditis) associés à des bactéries (Photorabdus), parasites d’insectes. Quand les vers pénètrent dans un insecte, ils libèrent ces bactéries qui vont alors se multi­ plier et commencer à digérer l’intérieur de l’insecte. Ensuite, les vers n’ont plus qu’à se nourrir de cette bouillie prédigérée (ap­ pétissant, vous ne trouvez pas ?). Ainsi, la symbiose, loin de l’idée que l’on s’en fait souvent, est toujours à la limite entre guerre et paix… plus proche du compro­ mis économique et de la nécessité que de l’entente altruiste. Et surtout, surtout… elle est omniprésente. Donc même si l’enfer c’est les autres, on ne pourra jamais s’en passer. ? La vache contient dans son estomac plus de 4kg de bactéries Aurélie & Alice Faisons le point : 1) Procaryote : le procaryote est la forme la plus simple de la vie après le virus, il s’agit d’une cellule sans noyau, dont l’ADN est libre dans la cellule. Un synonyme de procaryote est bactérie. 2) Cellulose : molécule contenue et fabriquée par les plantes qui contient le sucre dont à besoin la vache. p. 6 Marc Andros... dessin Simon Raison et sentiments : Et si les conquérants des terres émergées décidaient de coopérer avec 15 % de la biomasse animale? Et si un groupe de végétaux s’associait de manière durable avec l’un des insectes au comportement social le plus remarquable? Et si les plantes et les fourmis devenaient alliées au point de devenir irrémédiablement dépendantes les unes des autres? Amours libres au pays des fourmis et des plantes T out commence lorsque des fourmis se sont mises à patrouiller sur des plantes à la recherche d’insectes producteurs de miellat. Par leurs allées et venues, les fourmis confèrent une protection fortuite à la plante, qui cependant a un prix puisque pour en profiter, celle-ci doit subir les piqûres et prélèvements de sève des pucerons. Or, produire des substances sucrées pour attirer des in­ sectes, les plantes savent déjà le faire pour leur reproduc­ tion-assistée-par-pollinisateurs. Ainsi, certaines plantes, dites myrmécophiles (du grec «qui aime les fourmis») ont développé uploads/Litterature/ plume-7.pdf

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