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© https://www.devenirenseignant.gouv.fr Rapport du jury Concours : Agrégation externe Section : Lettres modernes Session 2021 Rapport de jury présenté par : Jean-François Louette, Président du jury 2 Les rapports des jurys des concours de recrutement sont établis sous la responsabilité des présidents de jury. Sommaire Observations générales, par le président du jury page 3. Épreuves écrites page 4. Première composition : littérature française page 4. Deuxième composition : littérature comparée page 12. Étude grammaticale d’un texte antérieur à 1500 page 21. Étude grammaticale d’un texte postérieur à 1500 page 37. Version latine page 50. Version grecque page 52. Version de langues vivantes page 57. Allemand 58. Anglais 65. Espagnol 74. Italien 81. Polonais 88. Portugais 90. Roumain 92. Russe 94. Épreuves orales page 96. Leçon page 96. Explication de textes sur programme page 101. Exposé de grammaire associé à l’explication sur programme page 105. Explication de textes hors programme page 110. Commentaire d’un texte issu du programme de littérature comparée page 114. Éléments statistiques page 118. Observations générales du Président du jury Pour cette session 2021 de l’agrégation externe de Lettres modernes, 110 postes étaient mis au concours : comme en 2020, mais en diminution par rapport aux 115 postes de la session 2019, aux 118 de la session 2018, aux 147 de la session 2017, aux 162 de la session 2016. Le nombre d’inscrits était de 1128, contre 1208 en 2020, et 1379 en 2019. Sur ces 1128 inscrits, 619 ont passé toutes les épreuves écrites, soit 54,88% (53,6 % en 2020, 45 % en 2018, 47,5 % en 2019). Moins de candidats donc, mais plus déterminés, ce dont l’on ne peut que se réjouir. Rappelons que la confrontation aux épreuves est par elle-même formatrice, et qu’il est intéressant, même si l’on pressent que l’on n’a pas encore atteint le niveau attendu, de pouvoir se situer dans l’échelle des notes pour chaque épreuve. Cela suppose de les avoir passées toutes (l’absence à une épreuve est éliminatoire) et de ne pas avoir rendu de copie blanche. Pour cette session 2021, 248 candidats ont été déclarés admissibles, donc un peu plus que l’an passé (224 candidats admissibles seulement, en raison des circonstances sanitaires exceptionnelles dans lesquelles devaient se dérouler les oraux), soit 40,06% des non éliminés (34,56 % en 2020, et 39, 69 % en 2019). La barre d’admissibilité a été fixée à 08,83 / 20 (09,18 / 20 en 2020). À l’écrit, la moyenne des candidats non éliminés a été de 07,89 /20 ; celle des candidats déclarés admissibles, de 11,01 /20. A l’oral, la moyenne de tous les candidats entendus – 238, dix candidats admissibles ayant déclaré forfait – a été de 8,95 /20 ; celle des candidats finalement reçus, de 11,17. Les 110 postes initialement offerts ont été pourvus, auxquels il a été possible d’en ajouter, par transfert, deux que le niveau du concours de l’agrégation spéciale (ou doctorale) n’avait en revanche pas permis de pourvoir. Soit donc 112 reçus au total. La barre d’admission a été établie à 9,82 / 20 (9, 84 en 2020). La moyenne totale (écrit + oral) des candidats reçus a été de 11,68. La candidate classée première a obtenu une superbe moyenne générale de 16,46 (17,28 à l’écrit, et 15,65 à l’oral). À l’écrit, les moyennes des épreuves sont de 7, 62 (Littérature comparée) et 7, 63 (Composition française), 8,2 (Grammaire moderne) et 8,6 (Ancien français). Pour la version grecque : 7, 44. Pour la version latine : 7,35. Pour les versions de langue vivante : de 7,5 (anglais) à 10, 56 (allemand) et même 12, 67 (roumain), en passant par 8, 77 (espagnol), et 8,74 (italien). Les moyennes des épreuves orales vont de 08, 58 / 20 (explication de texte hors programme, qui demeure la plus difficile) à 9, 00 (explication sur programme + grammaire), en passant par 8,79 (commentaire de Littérature comparée) et 8,97 (Leçon). Bilan : 619 candidats ayant composé à toutes les épreuves de l’écrit – 238 candidats qui se sont présentés à toutes les épreuves de l’oral – 112 candidats reçus : le concours, d’un bon niveau, reste difficile, mais le succès n’est pas inaccessible. Le Président du jury voudrait pour finir féliciter les candidats reçus, qui ont souvent manifesté un bel amour de la littérature française. Il souhaite aussi souligner que leur mérite est d’autant plus grand que la préparation à cette session 2021 du concours s’est déroulée dans des circonstances difficiles (épidémie, confinements). Les oraux ont pu se dérouler, sans trop de problèmes sinon quelques bruits dus à des travaux retardés par l’épidémie, au lycée Jean Zay (Paris). Que la proviseure et le personnel de ce lycée en soient remerciés ; ainsi que l’ensemble des membres du jury, pour leur travail efficace mais aussi pour leur calme – partagé par les candidats admissibles, qui, après quelques mois de préparation plus difficiles encore que d’habitude, se sont pliés avec bonne grâce et intelligence au protocole adopté pour préserver la santé de tous. Le concours a pu aller à son terme sans qu’aucun cas soit signalé. Nous recommandons aux futurs candidats de lire de près les rapports qui suivent sur les différentes épreuves : chaque mot y est pesé avec soin pour leur être profitable. Jean-François LOUETTE Professeur des Universités Première composition : littérature française Rapport présenté par Vanessa Obry, maîtresse de conférences en langue et littérature médiévales à l’Université de Haute-Alsace. REMARQUES LIMINAIRES « Villon est mort, Villon est vif1 » : la place accordée au poète du XVe siècle lors de la session 2021 de l’agrégation entre en écho avec ces mots par lesquels Jacqueline Cerquiglini-Toulet ouvrait une réflexion sur l’actualité de Villon et la fascination qu’il a exercée, au fil des époques, sur ses lecteurs. Alors que le texte médiéval n’avait pas été soumis à la réflexion des candidats pour l’épreuve de dissertation de l’agrégation externe de Lettres Modernes depuis 2004, les copies ont montré que les agrégatifs étaient bien préparés et n’ont pas semblés surpris, ce dont on ne peut que se réjouir. L’œuvre est ancrée dans son temps et sa lecture nécessite une contextualisation et une maîtrise des enjeux littéraires propres à l’époque médiévale, mais la poésie de Villon doit sa célébrité à l’intérêt qu’elle a suscité chez les auteurs modernes et à la légende biographique forgée autour de la figure du « mauvais garçon ». Ainsi, dans la mesure où le sujet proposé engageait une réflexion sur la réception et le rapport à un lecteur programmé par le texte, il pouvait être bienvenu de mobiliser des exemples de lectures ultérieures s’étant posé la question de la compréhension ou du déchiffrement de l’œuvre. Les candidats, que l’on avait sans doute invités à consulter le volume de la Bibliothèque de la Pléiade (2014), s’en sont montrés relativement familiers. Il fallait cependant bien veiller à rattacher ces mentions au traitement du sujet, en évitant les allusions convenues en introduction, sans contribution à la réflexion qui suit. Ainsi, Clément Marot, en éditant les œuvres de Villon en 1533, propose de réparer le texte malmené et de s’en faire « chirurgien » pour qu’il passe à la postérité. Il constate la présence de passages rendus difficiles, par l’écart linguistique et temporel : « Quant à l’industrie des lays qu’il feit en ses testamens, pour suffisamment la congnoistre et entendre, il fauldroit avoir esté de son temps à Paris et avoir congneu les lieux, les choses et les hommes dont il parle, la mémoire desquelz tant plus se passera, tant moins se congnoistra icelle industrie de sez lays dictz. » (Pléiade Villon, p. 427). Marot regrette ces passages qui ont pour sujet « telles choses basses et particulieres », il ne cherche pas à les éclaircir, mais préfère entretenir la mémoire de la langue poétique. Cet écart a néanmoins pu laisser des traces dans la réception ultérieure, nombre de lecteurs ayant cherché à réduire l’écart en identifiant les référents, pour reconstituer le contexte et se mettre dans la position du lecteur parisien du XVe siècle. On peut penser aussi aux recherches que Tristan Tzara prévoyait de publier et qui ont été réunies sous le titre Le Secret de Villon, où l’auteur se livre à un déchiffrement anagrammatique de la poésie perçue comme texte codé. Il s’agit donc d’un exemple de réception percevant la poésie comme assemblage de mots suspects dont on peut découvrir les sens multiples. Si le jury a lu avec plaisir un certain nombre de copies claires, informées et témoignant d’une sensibilité littéraire réelle, la préparation de l’épreuve écrite semble parfois fondée essentiellement sur l’assimilation d’un cours et une appropriation personnelle limitée du texte, ce qui peut être perçu notamment dans le choix des exemples. Rappelons aux futurs candidats que la reprise d’un plan issu d’un corrigé de dissertation ou d’une leçon, fût-il brillant, bien compris et pertinemment reformulé, ne pourra jamais convenir pleinement. Des analyses précises et personnelles d’exemples tirés de l’ensemble du programme sont attendues : on pouvait certes illustrer la citation proposée en citant « La Ballade de uploads/Litterature/ rj-2021-agregation-externe-lettres-modernes-1418357.pdf
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- Publié le Mai 12, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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