Universitatea de Stat din Moldova Facultatea de Limbi si Literaturi Straine Tra

Universitatea de Stat din Moldova Facultatea de Limbi si Literaturi Straine Travail Individuel Le poème: “A une femme” Paul Verlaine A vous ces vers de par la grâce consolante De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux, De par votre âme pure et toute bonne, à vous Ces vers du fond de ma détresse violente. C’est qu’hélas ! le hideux cauchemar qui me hante N’a pas de trêve et va furieux, fou, jaloux, Se multipliant comme un cortège de loups Et se pendant après mon sort qu’il ensanglante ! Oh ! je souffre, je souffre affreusement, si bien Que le gémissement premier du premier homme Chassé d’Eden n’est qu’une églogue au prix du mien ! Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme Des hirondelles sur un ciel d’après-midi, – Chère, – par un beau jour de septembre attiédi. Biographie de Paul Verlaine Paul Verlaine, poète français, naît à Metz le 30 mars 1844 et meurt à Paris le 8 janvier 1896. La famille de Verlaine appartient à la petite bourgeoisie. Son père, comme celui de Rimbaud, est capitaine dans l'armée. Verlaine s’installe avec sa famille à Paris en 1851. Il commence alors des études médiocres au lycée Condorcet. Passionné de dessin et de littérature, il écrit des vers et des nouvelles à la manière d'Edgar Poe. En 1858 (à 14 ans), il envoie à Victor Hugo un poème de sa composition, intitulé La Mort. A 21 ans, Verlaine est chargé de la critique littéraire dans la revue "L'Art", il écrit des articles élogieux sur Charles Baudelaire et Victor Hugo. Il rencontre les parnassiens, François Coppée, Théodore de Banville, José-Maria de Heredia et Leconte de Lisle. Son père meurt la même année. Il fréquente les cafés et salons littéraires parisiens puis, en 1866, collabore au premier Parnasse contemporain et publie les Poèmes saturniens. On y sent l'influence de Charles Baudelaire, cependant que s'y annonce déjà "l'effort vers l'Expression, vers la Sensation rendue" (Lettre à Mallarmé du 22 novembre 1866), qui caractérise sa meilleure poésie. En 1869, Les Fêtes galantes, des fantaisies évoquant le dix-huitième siècle de Watteau, confirment cette orientation. Il épouse Mathilde Mauté en 1870, pour qui il vient de publier La Bonne Chanson. Mais au rêve des fiançailles succèdent, presque tout de suite, les malentendus conjugaux. L'année suivante, il fait la connaissance d’un certain Arthur Rimbaud qui va bouleverser le confort bourgeois dans lequel Verlaine s'était installé. Verlaine quitte son épouse pour suivre le jeune poète ardennais en Angleterre puis en Belgique. C'est pendant ces voyages qu'il écrira Les Romances sans paroles. En 1873, il blesse Rimbaud d'un coup de revolver et est condamné à deux ans de prison, qu'il purge à Bruxelles et à Mons. C'est là, quand il apprend que son épouse a demandé et obtenu une séparation de corps, qu'il se convertit au catholicisme. Il en sortira le livre de Sagesse. A sa sortie, il se rend à nouveau en Angleterre, puis à Rethel et exerce une charge de professeur. En 1884, il publie un essai sur trois "poètes maudits" (Mallarmé, Tristan Corbière, Rimbaud) qui contribue à le faire connaître. Avec Mallarmé, il est traité comme un maître et un précurseur par les poètes du symbolisme et par les décadents. A partir de 1887, alors que sa célébrité s'accroît, il plonge dans la misère la plus noire. Les productions littéraires de ses dernières années sont Verlaine et Rimbaud purement alimentaires. A cette époque, il partage son temps entre le café et l'hôpital. En 1894, il est couronné "Prince des Poètes" et doté d'une pension. Usé prématurément, il meurt dans la misère le 8 janvier 1896, à Paris. Le lendemain de son enterrement, plusieurs quotidiens relatent un événement curieux: dans la nuit qui a suivi les obsèques, la statue de la Poésie, au faîte de l'Opéra, a perdu un bras qui s'est écrasé, avec la lyre qu'il soutenait, à l'endroit où le corbillard de Verlaine venait de passer... Le poème « A UNE FEMME » appartient au recueil de poème Poèmes Saturniens de Paul Verlaine. Il est rédigé sous forme de sonnet, c’est-à-dire deux quatrains suivis de deux tercets. On peut remarquer que dans les deux premières strophes, les rimes sont embrassées: "consolation", "doux", "vous", "violente". Alors que dans les deux dernières, il y a au moins deux vers qui riment aléatoirement : "Bien...mien" et " après-midi... attiédi". Grâce au titre et au premier vers, on comprend que ce poème est destinée à une femme : « A vous ces vers ». Dans la strophe 1, il décrit la femme en question : « la grâce consolante de vos grands yeux », « votre âme pure et toute bonne ». Il fait l’éloge de cette femme qu’il semble aimer. On peut penser que ce poème est plutôt du registre lyrique et qu'il déclare sa flamme. Pourtant, ce n'est pas le cas. En effet, dans le dernier vers il dit "du fond de ma détresse violente", ce qui laisse penser que Verlaine est amoureux mais que la relation qu'il désire est vaine, est impossible. Je pense qu'il a également essayé de sucsciter l'étonnement chez le lecteur, de lui faire ressentir une sorte de "choc" pour capter son attention et accentuer ses mots. Dans la seconde strophe on peut remarquer un changement de registre qui est, ici, plus tragique : « le hideux cauchemar », « hante », « pas de trêve », « furieux », « fou », « jaloux », « ensanglante ». Le rythme est plus rapide, on ressent l’expression d’un certain mal-être chez l’auteur. Ces descriptions sont horribles et sombres pour accroître l’effet de ses mots. Il y a notamment une comparaison : « se multipliant comme un cortège de loups ». On croirait presque qu’il est en enfer. Dans la troisième strophe, on peut noter une répétition du mot « souffre » : « je souffre, je souffre affreusement » ce qui accentue la douleur ressentie. Il compare d’ailleurs cette souffrance au « gémissement premier du premier homme chassé d’Eden » qui est, selon lui, une églogue au prix du sien. Il essaye sûrement d'exprimer sa souffrance le plus précisément possible pour qu'au moins, si personne ne peut la ressentir tel que lui, les gens peuvent le comprendre. Je pense que cette strophe le délivre de ses maux trop dures à porter et à garder pour lui. Il paraît se radoucir dans la quatrième strophe. En effet il compare ses soucis, qui, quelques vers plus tôt semblait insupportable, à « des hirondelles sur un ciel d’après-midi ». Il en rajoute avec : " un beau jour de septembre attiédi". L'ambiance semble être douce et agréable. On imagine un ciel d’après-midi clair et ensoleillé dans lequel des hirondelles paraissent insignifiantes. Toute sa souffrance est ainsi devenu futile en quelques instants. Je pense qu'après avoir souffert pendant tant de temps, il a enfin réussit à délaisser sa peine et sa douleur au profit du reste. A présent, il est libéré de ces tourments et peut tourner la page. Dans la deuxième partie du commentaire, il faut mettre l’accent sur l’image que présente Verlaine de sa bien-aimée : elle est en effet décrite comme une femme parfaite (idolâtrée) à qui le poète voue un véritable culte. Autant dire que chez Verlaine, comme chez la plupart des poètes de sa génération, l’adoration de la femme devient carrément une religion : divinisée et sacralisée, la belle vierge vénérée devient le symbolise d’un Idéal et d’un Absolu (de beauté, de pureté et de perfection) inaccessibles. - Dédié à la femme adorée, ce sonnet s’apparente d’ailleurs, par sa structure lexicale fondée, tout comme sa texture phonique, essentiellement sur la répétition (A vous ces vers, a vous ces vers (v1-v3,4), de par, de par (v1, v3), je souffre, je souffre (v9), premier, premier (v10)), comme, comme (v7-v12), à un hymne religieux, d’autant plus que le poète se compare dans le premier tercet à Adam, le premier homme chassé d’Eden. Ces vers acquièrent ainsi la forme d’une litanie lyrique qui mime fidèlement les gémissements de l’âme affligée de l’amoureux solitaire. C’est une messe poétique célébrée en hommage à la Muse. Cette dimension religieuse est centrale dans ce poème. - Une sous partie du développement devrait être consacrée à la fascination irrésistible qu’exerce le regard de la bien-aimée sur le poète : en contemplant les « grands yeux » de sa maîtresse, celui-ci transcende le monde réel et accède à un Ailleurs onirique et paradisiaque où tout est « doux » (v2) et agréable. - Par ailleurs, les yeux charmants de la femme vénérée reflètent une âme « pure et toute bonne » (v3) : ça nous renvoie à la thèse platonicienne selon laquelle les yeux sont le miroir de l’âme et c’est justement le paysage intérieur de cette créature angélique qui se présente à la contemplation de l’adorateur charmé (envoûté). Dans un monde placé sous le double signe de la fausseté et de l’hypocrisie, l’âme pure que l’on devine derrière ces yeux représente un havre de paix et uploads/Litterature/ poesie-a-une-femme 1 .pdf

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