L’enfance du christianisme Chapitre 9 La mort de Jacques et les flottements rel

L’enfance du christianisme Chapitre 9 La mort de Jacques et les flottements relatifs à sa succession, le terrible ébranlement de la guerre juive et de ses suites, avaient eu raison de la position dominante de l’Eglise de Jérusalem. D’un système quasi-papal, les Eglises chrétiennes étaient passées sans transition à un régime congretionaliste, fondé sur les communautés locales et sur les relations que celles-ci voulaient bien établir entre elles. Avec la mort de Pierre, qui assurait la direction de l’entreprise missionnaire, il ne se trouvait plus un continuateur de la même envergure que lui (il avait un champ missionnaire très vaste). Les chrétiens ont été culpabilises de l’incendie de Rome en 64 que Néron avait ordonné, suite à cette culpabilisation il y eut des exécutions de masse. Apres ca, le pouvoir impérial a mis le christianisme hors la loi, dans tout l’Empire romain par un décret qui rendait l’appartenance à l’Eglise punissable de mort. Donc, le christianisme qui se voyait s’épanouir avant l’an 62, se voit menacé par l’extinction. Chapitre 10 Il est bien difficile d’analyser les rapports avec le judaïsme que tenait la génération chrétienne des années 70 à 100, de Rome à l’Euphrate. Beaucoup de certitudes juives se sont vues ébranlées et affaiblies après la destruction de leur Temple, alors il était beaucoup plus favorable aux chrétiens de propager l’Evangile entre les juifs. Mais pour plaider cette cause, il faut trouver de nouvelles manières qui permettent de surmonter les problèmes insurmontables. L’épître de Jacques est une première façon d’aborder le problème. Il s’agit d’une encyclique destinée aux juifs de la diaspora, judéo-chrétiens compris, par un écrivain chrétien se parant de l’identité de Jacques, personnage connu pour sa piété et sa fidélité à la Loi mosaïque. Si l’auteur s’exprime bien en chrétien, il le fait avec discrétion extrême, comme pour éviter le scandale. L’épître de Jacques attaque la pratique des Eglises héritières du message de Paul qui étaient coupées des synagogues et détachées de la Loi mosaïque. L’auteur critique les pratiques ecclésiales de ces communautés, tel que l’indulgence envers les riches, la tolérance à n’importe qui d’enseigner… Les communautés pauliniennes, par leurs pratiques, était un obstacle infranchissable à l’acceptation de l’Evangile par tous les juifs qui les connaissaient. Est-il aventureux, dans ces conditions, de voir dans l’épître de Jacques un essai de présentation du message chrétien comme la forme la plus parfaite du judaïsme, a un moment ou les synagogues cherchaient a trouver une voie qui leur permettrait de vivre leur foi sans culte du Temple et pèlerinages ? L’évangile de Mathieu fournit une autre preuve de la combativité de la majorité chrétienne. Comme Jacques l’auteur présente le christianisme comme la forme la plus achevée du judaïsme, mais, contrairement à Jacques, il met en valeur la christologie dans toute son œuvre. Face à un mouvement pharisien tout consacré à rendre la Loi assez précise pour s’adapter à toutes les situations concrètes, le Jésus matthéen donne à cette même Loi la fonction de balise le long de la route qui mène à Dieu. Il n’oppose pas à une synagogue bien encadrée et organisée une contre-société encore plus solide, mais un programme missionnaire ambitieux, et une communauté sainte vouée à l’amour et au pardon mutuels. La contre-offensive chrétienne n’a pas aboutit a ses objectifs, puisque la grande majorité des Juifs se sont ralliés à la reforme pharisienne. La survie du christianisme n’était pas assurée, mais, c’est grâce à la petite minorité paulinienne que le salut lui viendra. Chapitre 11 La réconciliation des communautés pauliniennes avec leur Eglise-mère s’avérait impossible car ils étaient refusés par la majorité des Eglises. Vers 70-80 les Eglises pauliniennes étaient complètement discrètes. Ce n’est qu’à partir de l’an 80 que l’on commence à se faire entendre, timidement au début, puis avec une audace croissante. Une narration aboutissant à une sorte d’affirmation définitive du dessein de Dieu accompli dans l’évangélisation des païens se présente paradoxalement en Luc-Actes comme une démonstration laborieuse de l’enracinement juif de ce mouvement. L’auteur de Luc-Actes a tenu à montrer que Paul n’avait jamais renié son judaïsme comme l’on pensait à son temps, qu’il n’avait fait que prendre la route ouverte par Pierre vers les païens (ac 10) et qu’il avait suivi en permanence l’exemple de ce dernier. Ainsi, ni dans leur origine, ni dans leur doctrine, ni dans leur comportement les chrétiens pauliniens n’étaient différents de leurs frères des Eglises fondées par Barnabé et Pierre. Cet essai était une première tentative timide des Eglises pauliniennes de reprendre leur place entre les Eglises chrétiennes. Un autre essai, les lettres pastorales adressées à Timothée au nom de Paul, ne sont que des lettres écrites par les disciples de Paul en son nom et adressées aux dirigeants des autres communautés chrétiennes peu expérimentés (Eglises de fondation récente). Ces lettres ne sont qu’une copie fort pâle du message de Paul. Ce n’est que dans l’épître aux éphésiens (85-90) qu’ils se permettent de présenter une ecclésiologie plus fondamentale dans le prolongement des idées de Paul. Dans cette épître, tout l’accent est mis sur la morale qui s’impose aux membres de la communauté. Vers l’an 95, les héritiers de Paul ont franchit la dernière étape qui leur permet d’accomplir leur pleine contribution a la vie du christianisme de ce temps (mettre les textes authentiques de Paul a la disposition de tous ceux qui n’en avaient pas eu connaissance). Chapitre 12 Vers l’an 100, les liens unissant les Eglises chrétiennes aux synagogues sont presque rompus. Les persécutions se suivirent au fil des années et elles visaient les disciples du Christ qu’on ne confondait plus avec les juifs. On doit analyser la production littéraire de cette époque pour comprendre la situation et la mentalité des chrétiens. On a tout d’abord des documents relatifs à la vie des Eglises comportant aussi des exhortations morales : dans la Didachê, on constate que le judaïsme est complètement absent de la pensée de l’auteur, nous sommes donc devant des communautés chrétiennes qui n’ont plus aucun rapport avec les synagogues. Dans l’épître de Clément nous pouvons remarquer que les chrétiens de Rome ont réussi à s’unir finalement et qu’il y a eu un renforcement de structure ecclésiale grâce a la rupture des liens avec les synagogues. Les lettres d’Ignace d’Antioche évoquent le terme « christianisme » utilisé pour la première fois s’opposant au judaïsme. Ignace témoigne de l’existence d’Eglises devenues complètement étrangères au judaïsme et assez solidement organisées autour de leur évêque et de leurs autres ministres. Ensuite, on a l’épître aux hébreux dans lequel la séparation entre christianisme et judaïsme est faite, si bien que l’interprétation littérale des commandements est devenue impensable : les titres de prêtre et de grand-prêtre sont la désignation par excellence du Christ, de même, le Christ en offrant sa propre vie comme « offrande unique » remplace les sacrifices caducs prescrits par la Loi. La question d’appartenance des croyants au Peuple Elu ne se pose plus du tout. Enfin les écrits johanniques (évangile, première épître et apocalypse). L’apocalypse s’adresse à des communautés indépendantes vis-à-vis du judaïsme et tentées, pour certaines d’entre elles au moins, par l’intégration à la société ambiante et à sa religiosité. L’Eglise d’où vient la première épître de Jean est très détachée du judaïsme, elle est aux prises avec des tendances hérétiques dont le danger lui semble grand. L’exclusion de la synagogue d’Ephese, la concurrence avec les disciples du Baptiste et le rapprochement désormais inévitable avec la communauté née de l’action de Paul ont été autant de motifs pour la rédaction du quatrième Evangile, qui doit être située vers 100-110. Porteurs d’une tradition propre remontant à plus d’un demi-siècle, jetés dans une situation qui exigeait d’eux une réflexion théologique approfondie sur leur foi et leur organisation communautaire, les disciples de Jean, ont voulu exprimer leur christologie et toute leur sensibilité dans une œuvre littéraire importante. L’auteur du quatrième Evangile a conscience des divisions qui existent entre les groupes chrétiens de son temps et affiche une aspiration « œcuménique » dont la réalisation concrète est demandée à Dieu par le Christ dans sa prière sacerdotale. En conclusion, aux environs de l’an 100, les chrétiens ont renoncé à polémiquer contre les synagogues et a se présenter comme les Juifs les plus authentiques. Ils se savent désormais seuls dans le vaste monde et s’efforcent de penser cette situation nouvelle sans renoncer à leur enracinement dans l’Ecriture juive et dans le ministère terrestre de Jésus. Leur christologie et leur ecclésiologie prennent leur forme définitive. L’âge adulte approche pour le christianisme, avec son lot de problèmes nouveaux. Chapitre 13 A mesure que le fossé entre christianisme et judaïsme s’approfondissait, les chrétiens ressentaient un besoin croissant de s’intégrer à la civilisation gréco-romaine, pour ceux qui vivaient dans l’Empire romain et qui formaient la grande majorité du peuple chrétien. Les contestations ont contribué à la généralisation dans la grande Eglise de l’épiscopat monarchique et à la disparition des directions collégiales, à la rédaction finale et à la diffusion du symbole des apôtres accompagnées par les premières œuvres théologiques, enfin à la constitution d’un canon des uploads/Litterature/ resume-l-x27-enfance-du-christianisme.pdf

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