Régis Debray Pour les articles homonymes, voir Debray. Régis Debray Régis Debra
Régis Debray Pour les articles homonymes, voir Debray. Régis Debray Régis Debray en 1970 (photo de la revue Primera Plana, n° 408, novembre 1970, Buenos Aires). Œuvres principales La neige brûle (roman, 1977) Cours de médiologie générale (1991) Régis Debray, né le 2 septembre 1940 à Paris, est un écrivain, haut fonctionnaire et universitaire français. Dans le domaine des sciences de l'information, il crée et déve- loppe le domaine de la médiologie. Régis Debray a été membre de l'Académie Goncourt (2011-2015) . 1 Biographie Régis Jules Debray[1] est le fils d'un grand avocat pari- sien, Georges Debray, et d'une avocate et femme poli- tique, Janine Alexandre-Debray. Elève au lycée Janson- de-Sailly dans le 16e arrondissement de Paris, son pre- mier « passeur » vers la philosophie est Jacques Bou- glioni qu'il décrit comme un « hussard noir de la grande époque » ne commentant jamais l'actualité[2]. Il réussit brillamment le concours d'entrée à l'École normale supé- rieure de la rue d'Ulm en 1960 : il entre cacique (major, en argot normalien), puis passe l'agrégation de philoso- phie en 1965, tout en militant à l'Union des étudiants communistes. Il étudie à l'université Paris-I Panthéon- Sorbonne. La même année, il part à Cuba puis suit Che Guevara en Bolivie. Il théorise sa participation à la guérilla de l'ELN dans Révolution dans la révolution (1967) où il développe la théorie du foquisme de « foco » (foyer en espagnol) : la multiplication de foyers de guérilla[3]. L'ELN est durement frappé le 20 avril lorsque Régis Debray et Ciro Bustos sont capturés. Tous deux sont torturés par les forces gouvernementales[4][réf. insuffisante]. Irénée Guimarães sera aussi, à cette occasion, arrêté avec eux par la police militaire bolivienne. Les preuves d'un accord de Debray avec la CIA (informations contre ar- rêt des tortures et promesse d'une peine clémente) ont été découvertes[5] ; d'autres évoquent également des in- formations et des dessins donnés par Bustos en échange d'un traitement de faveur pour l'identification du groupe. Aucune version n'a pu être confirmée à ce jour, mais il semble vraisemblable qu'un ensemble de renseignements, à la suite de leurs interrogatoires respectifs, aient permis de rassembler assez d'éléments pour permettre aux forces boliviennes d'identifier, tracer et intercepter le groupe. Selon Jorge Castañeda Gutman, Debray est passé à tabac les premiers jours de sa détention, mais jamais torturé au sens propre. Personne à aucun moment n’a touché un cheveu de Bustos[6],[7],[8]. C’est au bout de trois semaines, après avoir sciemment parlé dans le vide de façon à ne li- vrer aucune information concrète[9], que Debray admet les évidences, à savoir la présence du Che, déjà reconnue par Bustos, les déserteurs et le guérillero Vasquez Viana, arrêté le 28 avril et victime d’un subterfuge. Même après la rupture politique de Debray avec le régime cubain, Ma- nuel Piñeiro, le chef des Services secrets cubains, recon- naît que ce dernier n’a fait que « confirmer la présence du Che en Bolivie », et qu’« il ne serait pas correct de ma part de rendre Debray responsable de la localisation de la guérilla, et encore moins de la mort du Che. »[10] Quant à Fidel Castro, qui avait déjà évoqué « l’attitude ferme et courageuse » de Debray dans sa préface au Journal du Che (1968), répète dans sa Biographie à deux voix[11] l’avoir envoyé lui-même en mission en Bolivie, et ne lui fait reproche de rien. Debray a lui-même, dans sa Décla- ration devant le Conseil de Guerre[12], révélé et stigmatisé la présence de la CIA dans ses interrogatoires et les pro- positions qui lui furent faites de se renier en échange d’une libération « rapide et discrète »[13]. Selon Aleida Guevara, il aurait livré des informations- clés permettant d'éliminer le Che[14]. Cette imputation, intervenue après la rupture politique de Debray avec le régime cubain en 1989, n'a jamais été reprise par Fidel Castro, et même démentie par le chef des services secrets cubains, Manuel Piñeiro[15],[16], ainsi que par François Maspero[17], Pierre Clostermann, compagnon de la Libé- ration, après une entrevue avec le général Parrientos[18], l'investigateur cubain Froilán González[19] et par Ré- gis Debray lui-même[20]. Régis Debray sera condamné à la peine maximale de trente ans d'emprisonnement. S'ensuivra une campagne internationale en sa faveur lan- cée par Jean-Paul Sartre ; il sera libéré au bout de quatre ans d'incarcération. À sa libération, il rencontre Salvador Allende et Pablo Neruda. De la rencontre avec Salva- dor Allende émergeront le livre Entretiens avec Allende sur la situation au Chili, ainsi qu'un entretien vidéo : Ce que disait Allende[21]. Il travaille fin 1972 avec Serge et Beate Klarsfeld afin de les aider à organiser l'enlèvement du responsable nazi Klaus Barbie, devenu tortionnaire en 1 2 1 BIOGRAPHIE Bolivie, afin d'obtenir son jugement en France. Il rentre en France en 1973. Ciro Bustos vit quant à lui en exil en Suède. De 1981 à 1985, il est chargé de mission pour les rela- tions internationales auprès du président de la République François Mitterrand. Il est ensuite nommé secrétaire gé- néral du Conseil du Pacifique Sud, et enfin maître des requêtes au Conseil d’État puis mis en disponibilité sans traitement en 1988. Il démissionne en 1992. En 1991, il est responsable culturel du Pavillon français à l’exposition universelle de Séville. En 1993, il présente une thèse de doctorat[22] à Paris-I, intitulée « Vie et mort de l’image. Une histoire du regard en Occident », sous la direction de François Dagognet ; il obtient, en 1994, son habilitation à diriger des recherches[23]. Il analyse alors l'impact des médias et de la communi- cation, et fonde, en 1996, les Cahiers de médiologie qui deviennent, en 2005, la revue Médium, Transmettre pour innover. En 1998, il est directeur de programme au Collège inter- national de philosophie (avec François Dagognet, un sé- minaire sur « Technique et Philosophie ») et est président du Conseil scientifique de l’École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques (ENSSIB). En 2002, il est à l'initiative de la création de l’Institut eu- ropéen en sciences des religions (détachement auprès de l’École pratique des hautes études, à Paris) dont il est pré- sident jusqu'en 2004. Selon l'ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide, Régis Debray est allé à Port-au-Prince en 2004 lui de- mander de démissionner avant la fin de son mandat constitutionnel.[réf. nécessaire] Le 11 janvier 2011, Régis Debray est élu membre de l'Académie Goncourt[24]. Dans une lettre datée du 12 novembre 2015, il annonce qu'il démissionne du jury de l'Académie Goncourt[25],[26]. 1.1 Famille • Isabelle Ambrosini (épouse) • Laurence Debray (fille) • Antoine Debray (fils) 1.2 Prix et distinctions • 1977 : prix Femina • 1996 : prix Novembre • 2011 : élu membre de l'Académie Goncourt 1.3 Repères chronologiques • 1940 : naissance à Paris • 1961 : se rend à Cuba et participe aux brigades d'alphabétisation de Fidel Castro • 1963 : au Venezuela, il filme la guérilla, troque la caméra pour le fusil et entre dans les rangs des révo- lutionnaires • 1965 : agrégation de philosophie et enseigne trois mois à Nancy • 1965-1967 : Cuba et Amérique latine • 1967-1971 : prison (Camiri, Bolivie) • 1971-1972 : résidence au Chili • 1973 : réinstallation en France • 1981-1985 : chargé de mission auprès du président de la République pour les relations internationales • 1984-1985 : secrétaire général du Conseil du Paci- fique Sud • 1985-1992 : maître des requêtes au conseil d’État. Mise en disponibilité sans traitement en 1988. Dé- mission en 1992 • 1991-1992 : responsable culturel du Pavillon fran- çais à l’exposition universelle de Séville • 1993 : thèse de doctorat : Vie et mort de l’image. Une histoire du regard en Occident • 1996 : naissance des Cahiers de médiologie (1996- 2002, semestriel, Gallimard ; 2003, semestriel, Fayard) • 1998 : directeur de programme au Collège interna- tional de philosophie (avec François Dagognet, un séminaire sur « Technique et Philosophie ») • 1998-2002 : président du Conseil scientifique de l’École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques (ENSSIB) • 1999 : professeur de philosophie à l’université Jean- Moulin-Lyon III • 2002-2004 : président de l’Institut européen en sciences des religions (détachement auprès de l’École pratique des hautes études, à Paris) • 2012 : nommé au conseil d'administration de la Maison de l'Histoire de France 3.1 Médiologie 3 2 Engagements politiques En 1981, 1988 et 2002, il fait partie des intellectuels qui soutiennent respectivement François Mitterrand puis Jean-Pierre Chevènement. Après avoir soutenu le NPA à sa création[réf. nécessaire], il s’engage aux côtés du Front de gauche aux élections euro- péennes de 2009[27]. Lors de l’émission Bibliothèque Mé- dicis du 20 mars 2010 sur LCP, il déclare : « Si, au bout de la discussion, on m’oblige à me classer entre droite et gauche, je me dirais gaulliste de gauche, voire, au grand dam de certains, gaulliste d’extrême gauche ! Honnête- ment, j’ai beaucoup de mal à trouver quelque enjeu que ce soit à la politique intérieure de la France d’aujour- d’hui »[28]. Dans Rêverie de gauche, Régis uploads/Litterature/ regis-debray-pdf.pdf
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- Publié le Fev 09, 2021
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