2 GRAMMAIRE APPLIQUÉE AU FLE SÉQUENCE D’APPRENTISSAGE : PREMIÈRE APPROCHE DE LA
2 GRAMMAIRE APPLIQUÉE AU FLE SÉQUENCE D’APPRENTISSAGE : PREMIÈRE APPROCHE DE LA RELATIVE DISCOURS GRAMMATICAL DE RÉFÉRENCE Le discours grammatical de référence s’inspire largement de la Grammaire Critique du Français. Nous en retiendrons deux types de sous‐phrases relatives : les relatives déterminatives et les relatives prédicatives. Le premier, s’inscrivant dans le syntagme nominal, entretient avec son l antécédent une re ation de restriction de l’extension ; le second agit comme apposition à celui‐ci. Les sous‐phrases relatives déterminatives sont caractérisantes ; elles restreignent l’extension de leur antécédent. Quant à elles, les sous‐phrases relatives prédicatives n’interviennent en rien sur l’extension de leur antécédent. Nous insistons d’emblée sur la précaution suivante : « L’immense majorité des sousphrases pronominales accepte les deux traductions déterminative et prédicative. »1 Le professeur privilégiera donc l’explicitation à l’arbitraire. Cela l’amènerait à exclure, si le cas venait à se présenter, tout discours, ou exercice qui prétendrait le contraire. L’explicitation rend souvent dicible ce que la norme bannit par convention. Pour autant, nous ne négligerons pas les divers indices qui, dans une certaine mesure, empêchent la double interprétation, notamment le subjonctif en sous‐phrase pronominale, la nature de l’antécédent, etc.2 Le pronom relatif, de manière stable, emprunte le genre et le nombre à son antécédent, et sa forme à la fonction qu’il occupe dans la sous‐phrase relative. Dans les cas qui nous concernent (« qui », « que » et, dans une moindre mesure, « où ») le pronom relatif est formellement identique au 1 ILMET Grammaire critique du français W M., , 3e édition. Bruxelles: Duculot, 2003, p. 208, §229 2 WILMET M., Grammaire critique du français, 3e édition. Bruxelles: Duculot, 2003, p. 209, §230 CommuneLangue.com 3 t masculin, au féminin, au singulier et au pluriel et sa forme diffère donc, exclusivement, selon la nction qu’il assume, non relativement à son antécédent fo 3. LE CHOIX DES MANUELS Les quatre manuels ont été choisis au hasard, parmi l’éventail qui se présentait à nous. Avec le recul, nous regrettons de n’avoir rien sélectionné de plus moderne. Cela nous aurait permis d’apprécier si la méthode a radicalement changé en quinze ou vingt ans et, plus précisément, si o osi dans un logique ou détonne complètement. notre pr p tion s’inscrit e continuité Chantal PLUM, Philippe DOMINIQUE et Jacky GIRARDET, Le Nouveau sans Frontières 2 : méthode de is, Par rnat nal, c1989‐c1990 frança is : CLE inte io LLE e N, Le Nouvel Espaces 2 : méthode de français, Pari Guy CAPE t Noëlle GIDO s : Hachette, 1995 IBERT et P onne oute! 1 : métho chette, c1988 Pierre G hilippe GREFFET, B R de de français, Paris : Ha elia PACCAGNINO et Marie‐Laur POLETTI, Grand Large 1, Paris : Hachette, c1988 Cl e LA PLACE DANS LES MANUELS On constatera, en premier lieu, que c’est un chapitre qui figure explicitement dans toutes les tables des matières des manuels d’apprentissage consultés. Ils situent ce point grammatical en fin de premier volume ou début de deuxième. C’est également à cet endroit que nous le placerions. En effet, la construction relative, outre le fait qu’elle offre à l’apprenant la possibilité de rendre son expression moins redondante, constitue une première approche de la phrase complexe. De manière générale, les pronoms « qui » et « que » sont traités emble ; « où » s’y ajoute pa ens rfois et « dont » fait l’objet d’un autre chapitre. Le Nouveau sans Frontières place précisément l’apprentissage de la relative (volume 2, unité 2) conjointement à une première approche du subjonctif, du pronom interrogatif et des tournures impersonnelles. Certes, le subjonctif est le mode privilégié de l’enchâssement, notamment dans les endant, il est tout de même à noter que son emploi est rare en ournures impersonnelles, cep 3 Nous verrons plus avant que certains manuels, par simplisme malvenu, seront tentés de faire dépendre le relatif de l’antécédent ; « Qui » remplacerait une personne, « que » une chose. CommuneLangue.com 4 relative. La proximité du pronom interrogatif est un choix subtil, mais dangereux : il permet, d’une proch part, une ap e comparative, mais risque, d’autre part, d’avoir un effet parasite. Le pronom « où » ne figure pas explicitement mais intervient dans le chapitre où il est question de « qui » et « que ». « D me 2, u ont » apparaît plus tard (volu nité 4). Le Nouvel Espaces évoque les relatifs « qui » et « que » dans le premier dossier du volume 2, et le pronom relatif « où », dans le deuxième. Il maintient cette proximité avec le subjonctif, qui en traite uivant (3, ind au dossier s icatif ≠ subjonctif). Le manuel Bonne Route procède avec une stratégie intéressante. Il donne une première approche du relatif (« qui » et « que ») très tôt par rapport aux autres méthodes (volume 1, chapitre 25 sur 34), mais reprend la matière plus tard pour une révision, quand il est question de « dont » et « où », qui font l’objet d’un point propre (chapitre 32). Grand Large focalise une unité complète (volume 1, unité 6) sur l’unique point grammatical des latifs « qui » et « que ». re APPROCHE DU POINT GRAMMATICAL MÉTHODE Tous les manuels inscrivent le point grammatical dans un projet plus large, mêlant grammaire, aspects socioculturels et activités communicatives : « Scènes de famille » ; « A qui ressemblentils ? », « Quelle est leur personnalité ? » ; « La ville est un carrefour », « France(s) » ; « Comment ça va ? ». Toutes ces thématiques – il nous semble intéressant de le relever – concernent, ou supposent, des situations de communication, des confrontations culturelles, au risque, cependant, qu’elles soient infantilisantes ou artificielles au possible. A priori, nous ne voyons aucun contexte fonctionnel précis favorable à la production de sous‐ e n phrases relatives. Ceux proposés n le sont donc i plus, ni moins, que d’autres. Les amorces sont diverses mais peu variées : compréhensions à l’audition amenant article de presse, lettre ou roman photos, pour les uns, jeu de reconnaissance visuelle, bande dessinée ou interview, pour les autres. Autant de façons de contraindre une situation d’élocution, puisqu’il ne sera question que de restitution, de repérage visuel ou auditif. Nous ne critiquons pas ce type CommuneLangue.com d’approches, nous déplorons simplement qu’elles se limitent aux activités précitées (restitution et r repérage) dans tous les cas obse vés. Les méthodes adoptent, dans des proportions assez différentes, une méthode déductive. On pourrait classer les manuels du plus déductif à celui qui l’est le moins. Nous obtiendrions les résultats suivants : Bonne Route, qui formule explicitement, de manière assez détaillée, et en la mettant en évidence, la matière concerna pitre ; nt les pronoms relatifs, à l’entame du cha Le Nouveau sans F eu de détails ; rontières, qui évoque le sujet avec p Le Nouvel Espaces, qui se passe de tout commentaire ; Grand Large, qui force l’induction, de manière fort dirigiste. EXERCICES & DISCOURS GRAMMATICAL Le Nouveau sans frontières Le nouveau sans frontières introduit le sujet (« Les propositions relatives ») de manière explicite mais fort peu rigoureuse. La présentation laisse croire que la proposition relative a un rôle soit de sujet, soit de complément direct, soit de complément de lieu. Or, c’est, bien entendu, le pronom qui remplit l’une ou l’autre fonction. 5 L’encadré suivant revient sur la fonction de la proposition relative. Comme précédemment, la présentation reste floue. A quoi se rapporte précisément l’intitulé ? Au pronom ou à l’enchâssée ? Aussi, notons l’incohérence terminologique, ou plutôt le mauvais choix du premier exemple, où la relative est manifestement prédicative, non caractérisante. CommuneLangue.com 6 Les applications qui suivent sont un exercice à trous (« Complétez avec « qui », « que », « où » »), un exercice de phrases à relier (« Reliez les deux phrases en employant un pronom relatif ») et une épreuve de rédaction (« A l’aide des indications cidessous, rédigez un bref reportage du match StrasbourgToulon »). Il est amusant de constater que c’est dans la consigne de ce deuxième exercice qu’apparaît, pour la première fois, la notion de « pronom relatif ». Peut‐être aurait‐il été préférable d’apporter l’une ou l’autre information complémentaire sur le cas particulier du « pronom relatif » qui, contrairement à ce qui a été vu jusque là au sujet des pronoms, fait davantage que remplacer un nom. La tâche de rédaction est particulière puisqu’elle demande à l’apprenant de produire un compte‐ rendu qu’ils ont déjà sous les yeux. Par ailleurs, il semble évident que l’apprenant privilégiera les constructions simples à l’emploi des relatives. Enfin, pour conclure l’étape, un dernier exercice est proposé : sur base d’un poème de Jacques Prévert (« Le Message »), les apprenants sont invités à : a. Mimer les vers ; b. Raconter l’histoire ; c. Produire un poème du même type. L’exercice est plus communicatif mais, malheureusement, trop peu exploité, à nos yeux. CommuneLangue.com Quant au bilan grammatical en fin d’ouvrage, uploads/Litterature/ relatif-fle.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jui 05, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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