C. RENOOZ L'ÈRE DE VÉRITÉ HISTOIRE DE LA PENSÉE HUMAINE ET I>E L'ÉVOLUTION MORA
C. RENOOZ L'ÈRE DE VÉRITÉ HISTOIRE DE LA PENSÉE HUMAINE ET I>E L'ÉVOLUTION MORALE DE L'HUMANITÉ A TRAVERS LES AGES ET CHEZ TOUS LES PEUPLES LIVRE V Le Monde Chrétien Johanisme et Paulinisme L'excès du mal crée une réaction. — Résurrection de l'an- cienne Vérité attendue. — Nom générique ds Christ. — Une Israélite, Johana (que l'histoire appellera Jean), essaie de reconsti- tuer la religion d'Israël. — Elle publie des Evangiles, elle a dei disciples, ce sont les premiers Chrétiens. — Trahison de Paul, point de départ de la légende chrétienne qui a survécu. — Des- truction ou altération des premiers Evangiles, introduction du miracle dans la seconde légende. — Les Cnostiques continuent les premiers Chrétiens. — Triomphe de la doctrine de Paul. — Le Satanisme, règne de l'hypocrisie, du mensonge, de la ruse, opposé au Chris- tianisme vaincu. PARIS (V«) ANCIENNEMENT M. GIARD ET K. BRIERG MARCEL GIARD, SUCCESSEUR LIBRAIRE-ÉDITEUR l6. SUE SOUFFLOT, ET 12, HUE TOULL1EH «92î Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés . pour tous pays à Miss Abadam, Présidente delà KFeminist League » de Londres et après elle à celles qui lui succéderont. L'ÈRE DE VÉRITÉ LIVRE V PRÉFACE Il manque à l'histoire des religions un grand chapitre : celui qui doit être consacré à l'origine réelle du Christianisme. Cette science n'existe pas. Les vraies origines chrétiennes sont inconnues, et les Eglises diverses qui se rallient à ce titre ne dé- sirent pas qu'on les connaisse. L'histoire réelle du Christianisme n'a rien de commun aveo le récit qui nous a été donné sous le nom de Nouveau Testa- ment. Derrière ce Livre, caché par lui, est l'histoire d'un mou- vement de rénovation sociale, grandiose, extraordinaire, d'une haute portée, qui brilla sur le monde pendant deux ou trois siècles, mais qui fut renversé, dénaturé et caché par des faus- saires qui en firent une caricature grotesque et voulurent aveG cela dominer le monde. Dans ce vaste réseau d'intrigues, que nous allons démasquer, presque toutes les personnalités ont été dénaturées. Le men- songe a triomphé et la réalité a disparu sous l'amas d'absurdités qu'on lui a substituées. La science religieuse des falsificateurs n'a été qu'une collec- tion de mystères, jamais expliqués clairement, mais remplis de sous-entendus et de malentendus, de paraboles obscures, de rapprochements de termes sans signification, de jeux de mots pour les foules avides d'erreurs. H y a cependant, sous ce fatras, quelque chose de grand à étu- dier. C'est à cette étude que nous consacrons ces pages. LE MONDE CHRÉTIEN CHAPITRE PREMIER PREMIER SIÈCLE DE NOTRE ÈRE Une ère historique commence. Nous pouvons l'appeler « le temps de la folie et de la cruauté ». La première année de l'Ere, dite chrétienne, a été appelée « Anno Domini » (année de la domination). C'est, en effet, la domination des faibles par les forts, de l'Es- prit par la brutalité, qui commence. Nous sommes à l'aurore d'un monde nouveau, nous allons avoir à rectifier l'histoire mensongère qu'on nous a enseignée et à mettre en évidence le plus terrible des cataclysmes moraux que l'humanité ait subis, la plus grande des révolutions qui, par une antithèse qui est frappante, s'appelle « une religion », alors que son oeuvre a été l'effondrement de « LA RELIGION ». L'Eglise a elle-même, bien souvent, écrit son histoire. Ses ad- versaires ont eux aussi relaté ses luttes, ses ambitions et ses crimes.-Et cependant la vérité qu'il fallait dire n'avait pas en- core été écrite. Il restait donc à faire un livre plus utile peut-être que tous ceux qui ont été livrés à l'impression, celui qui devait expliquer comment le mal profond dont souffre l'humanité est venu d'un régime dit religieux, mais en réalité formidablement athée. Terrible histoire que celle qui va nous montrer tout le passé glorieux, de la Terre effacé, toute Tintellectualité torturée par un nouveau régime social, fait de bêtise, de cynisme et d'hy- pocrite justification. La fin d'un monde La philosophie de l'homme qui avait étouffé la science de la Femme avait fait naître un tel malaise dans les esprits que partout on attendait un retour à la raison primitive. C. nwooz — L'Ère de Vérité. V 1 2 L'ÈRE DE VÉRITÉ La résurrection de la Déesse, qu'on espérait, devait faire cesser la domination de l'homme perverti. C'est en ce sens qu'on annonçait « la fin du monde » ; on entendait par là un change- ment de régime social. Cette attente était devenue générale, quoique les hommes ne la comprissent pas dans le même sens que les femmes, qui les premières en avaient parlé. Les hommes répétaient les mots, les phrases, qui étaient courants dans les conversations, et prenaient pour eux ce qui avait été dit pour l'autre sexe,.— d'autant plus que la corruption, qui grandissait avec le despotisme, faisait perdre à la femme son autorité morale. Plutarque nous apprend que, au moment où Marius — annon- çant les Césars — s'apprêtait à bouleverser la constitution ro- maine, les haruspices d'Etrurie avaient été consultés sur divers prodiges : « Les habiles dans la science des Etrusques déclarèrent que ces prodiges annonçaient l'avènement d'une autre race d'hommes et le renouvellement du monde. Car il y a en tout, disaient-ils, huit générations d'hommes, de vie et de moeurs toutes différentes, à chacune desquelles est assignée une durée que la Divinilé détermine par la révolution d'une grande année. Quand l'une prend fin et que l'autre va commencer, il se produit quelques signes merveilleux sur la terre et dans le ciel, montrant clairement, à ceux qui ont étudié et pénétré ces mystères, qu'il est né une humanité différente de celle qui la précède et moins aimée, ou, au contraire, plus aimée des Dieux. » Ce passage se rapporte à l'année du premier consulat de Sylla (88 avant notre ère). Dans Ovide, il est dit : « Toute race vivante sera renouvelée et le ciel donnera à la terre une humanité née sous de meilleurs auspices et qui ignorera le crime. Mais celle-là non plus ne conser- vera pas longtemps son innocence et elle doit la perdre en vieillissant. » Tous les auteurs du temps étaient hantés de la même idée. Lucrèce annonce la fin du monde comme prochaine (V, 105). Sénèque en dit autant (N. T., III, 30), et il annonce que cette humanité condamnée va faire place à une autre plus innocente et plus heureuse, du moins pour un temps. C'est l'ancienne idée des prophétesses dont l'écho était arrivé jusqu'à Rome, — à moins que les Romaines, elles-mêmes, aient fait les mêmes voeux que les femmes israélites, — ce qui est probable. Virgile annonçait une ère de paix et de félicité à laquelle devait LIVRE V. — LE MONDE CHRETIEN 6 présider un « fils des Dieux », c'est-à-dire un régénérateur béni par eux dès sa naissance,qui établirait la paix universelle et avec qui naîtrait et grandirait l'âge d'or. On retrouve dans Virgile les idées d'Isaïe (XI,. 6 et 7). Dans une églogue, il est dit :. « Une nouvelle série de siècles va commencer : voici venir une Vierge, une nouvelle création descend du ciel. » L'âge de fer. est fini et nous allons revoir l'âge d'or. « Les traces de nos crimes seront effacées et la terre sera délivrée de sa longue épouvante. Le serpent va mourir. » (Eglogue à Pollion.) Qui sera ce sauveur ? Du temps des Eglogues, c'était « le premier enfant venu de noble race à qui il plaisait à un poète de prédire une belle destinée ». Puis, du temps des Géorgiques, ce fut Octave. « Ah ! que ce noble jeune homme vienne enfin au secours du monde détruit ! Ne lui refusez pas cette gloire. » Le Sunnite crqit que son Mahdi, prophète inspiré, doit vain- cre l'Antéchrist, et fonder l'empire universel. Le Chiite conti- nue à croire à l'incarnation future de l'Imam. Les femmes s'en mêlaient ; des inspirées vivaient dans, une exaltation prophétique qui dura pendant toute la crise reli- gieuse qui enfanta le Christianisme. Rome était pleine de gens qui prophétisaient. On attendait la fin de la terre, soit par le feu (finphysique), soit par un déluge suivi d'une régénération. Les Oracles sibyllins avaient annoncé un temps de destruc- tion et de ruine.et ce sont eux qui avaient dit la vérité. Bien loin d'être une ère de paix, c'était une ère de guerre qui allait s'ou- , vrir ; loin d'être le triomphe de la justice, on allait voir l'injustice régner souverainement et répandre partout la douleur et les | gémissements. Le mal grandissait et la nouvelle race d'honxines | annoncée comme devant régner devait être plus mauvaise que i toutes celles qu'on avait vues jusque-là. C'est la puissance romaine | qui avait ouvert cette ère du mal qui devait se continuer dans | la puissance de l'Eglise et laisser -dans l'histoire une tache de boue I et de sang. ! Les métaphores par lesquelles on avait annoncé la fin du | monde avaient été mal interprétées. Ainsi, quand les prophètes | avaient dit que les uploads/Litterature/ renooz-celine-l-x27-ere-de-verite-livre-5-le-monde-chretien.pdf
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- Publié le Jui 02, 2022
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