Fiche de lecture sur La Promesse de l'Aube, de Romain Gary 1) Présentation de l
Fiche de lecture sur La Promesse de l'Aube, de Romain Gary 1) Présentation de l’œuvre Romain Gary Nous avons ici l'autobiographie de Romain Gary, dont il est par conséquent l'auteur, le narrateur, et le personnage principal, et qu'il a intitulée La Promesse de l'Aube. Ce titre fait référence à la sorte de promesse qui lui a été faite, à l'aube de sa vie, par une mère trop aimante, et qui lui faisait penser que la vie ne serait faite que de cet amour, que tout serait fantastique... Une promesse qui n'a pas été tenue, car ce n'est pas là la réalité à laquelle Romain a été exposé, et il a espéré toute sa vie avoir quelque chose qu'il ne trouverait jamais. L'auteur en a bien conscience, puisqu'il écrira : « Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. » Ce roman a d'abord été publié en 1960, par les éditions Gallimard, puis en 1980 (l'année de mort de Romain Gary) pour la version définitive du texte, toujours par Gallimard. C'est en 2009 qu'ont été édités la lecture d'image et le dossier en fin de livre, par les éditions Folioplus – dans la catégorie 'classiques'... On notera que le récit débute en 1958 (l'auteur né en 1914 ayant alors 44 ans), et c'est à ce moment-là qu'il semble commencer son autobiographie puisqu'il écrit au présent. De plus, il paraît la finir au même endroit, puisque Romain Gary écrit : « Je suis maintenant tout près du mot de la fin et, au fur et à mesure que j'approche du dénouement, la tentation se fait grande de jeter mon carnet et de laisser aller ma tête sur le sable », or, il est étendu sur la plage de Big Sur quand le récit commence ; dans le sable donc... On imagine alors qu'elle a été publiée peu de temps après qu'elle ait été terminée. Plaque sur la maison de Romain Gary à Wilno/Vilnius (1917-1923), prenant en témoin le roman autobiographique La Promesse de l'Aube... 2) Présentation du personnage principal Avant d'écrire quoi que ce soit sur le personnage principal, il faut l'identifier... Il semble qu'il s'agisse naturellement de Romain Gary, puisque nous sommes ici en présence d'un roman autobiographique, et que La Promesse de l'Aube raconte donc sa vie. Mais Mina, sa mère, y occupe une place non négligeable, au point que l'on pourrait même la prendre pour l'héroïne ! Mais c'est bien de Romain Gary qu'il s'agit, et de lui que nous allons parler. Ainsi, commençons par une présentation assez générale... Né en le 21 mai 1914, à Vilnius, en Lituanie, avec le nom de Romain Kacew, il ne connaîtra pas vraiment son père Arieh-Leïb, qui fut enrôlé dans l'armée russe. Plus tard, il apprendra sa mort dans un camp d'extermination lors de la Seconde Guerre mondiale ; en effet, celui-ci était Juif. Il mourut officiellement dans une chambre à gaz, et officieusement, de peur, avant d'y entrer. Il resta donc dès sa naissance avec sa mère, Mina, qui avait alors 35 ans. Il parcourut avec elle de nombreux pays - Russie, Pologne, etc. - avant de pouvoir enfin arriver en France, comme ils le souhaitaient, en 1928. Sa mère lui a toujours accordé une énorme confiance, et a tout fait pour lui donner la meilleure éducation possible... Romain resta toujours très attaché à Mina, au poins même de la voir en rêve, comme lorsqu'il est militaire, durant la Seconde Guerre mondiale. Romain Gary enfant Passons maintenant aux qualités et défauts de ce personnage principal... Une de ses qualités principales est de vouloir ne surtout pas décevoir sa mère ; il est très dévoué, et c'est finalement grâce à cela qu'il arrive si loin : chevalier de Légion d'Honneur, etc. Il est courtois, gentleman, chose confirmée lors de son séjour en Afrique : il vit ce qu'il décrira comme étant la plus courte histoire d'amour de tous les temps, avec une barmaid qui lui donna une chaîne en or... Quelques heures après, lorsque Romain s'aperçoit qu'elle a déjà changé de partenaire, de fiancé, il lui rend sa chaîne ; et écrira : « On est gentleman ou on ne l'est pas. » (page 300). Ainsi, il est plus honnête – une autre qualité – que gentleman, comme il le dit... Avec un pointe d'ironie. Et ici l'une de ses plus grande qualités : son humour. Lui-même le reconnaît, comme à la page 181 : « Déjà l'humour était pour moi ce qu'il devait demeurer toute ma vie : une aide nécessaire, la plus sûre de toutes. » Ainsi, il en usa énormément... Nous pouvons maintenant parler de ses défauts. Si l'on suit l'ordre du récit, on remarque déjà que le jeune Romain est très téméraire... On en a de nombreux exemples, mais le plus flagrant est le fait qu'il joue au 'Jeu de la Mort', avec un de ses camarades, qu'il décrira comme très dangereux : « (…) je crois vraiment que, comparée à lui, la fameuse 'roulette russe' n'est que gentil passe-temps de collégiens. » (page 87). Ensuite, le fait qu'il adore sa mère au point de faire n'importe quoi pour elle peut aussi être interprété comme un défaut, puisque cela le force à passer pour une brute en la 'défendant'... Cette dévotion qu'il a pour les personnes qu'il aime faillit même le tuer, car il va jusqu'à avaler du caoutchouc pour plaire à la jeune Valentine ! Et l'on peut signaler enfin un défaut qu'il s'est attribué : le fait qu'il ne désespère jamais. Romain Gary l'évoquera plusieurs fois ; bien que cela soit pour la plupart d'entre nous une qualité, le fait de toujours espérer - souvent en vain - doit être douloureux... Ainsi, la vision que l'on a de ce personnage est celle de quelqu'un de normal, avec ses qualités et ses défauts – selon moi, ses défauts sont trop présents lors de son enfance, mais ses qualités apparaissent ensuite, ce qui en fait un personnage attachant. Mais nombre d'entre eux sont induits par le comportement un peu excessif de sa mère, ce qui fait de lui un personnage assez à part, finalement... Ainsi, personnellement, je le vois comme quelqu'un de gentil - car il défend énormément sa mère – et honnête... et attaché (il dira lui-même qu'il s'attache très facilement ; en temps de guerre, cela est un défaut ; mais c'est de nos jours une véritable qualité ; comme le fait de ne pas pouvoir tuer quelqu'un – Romain Gary s'en voudra souvent pour ce fait, pourtant si honorable...). 3) A votre avis, pourquoi l'auteur éprouve-t-il le besoin d'écrire son autobiographie ? Selon moi, si l'auteur a décidé d'écrire son autobiographie, c'est parce qu’il avait besoin de rendre hommage à sa mère... Certes, il a vécu des événements assez traumatisants dans son enfance (il n'a pas vu son père, a dû faire face à des problèmes financiers, a quitté son pays natal, etc.) ; mais ce qui l'a toujours guidé, c'est de vouloir satisfaire Mina, lui rendre justice, coûte que coûte : c'est d'ailleurs pour cela qu'il est devenu un écrivain et militaire reconnu, a eu beaucoup d'honneurs,... Il semble aussi vouloir rappeler que sans elle, il ne serait pas tout cela ; car - il le répète souvent - elle fait tout son possible pour lui donner une éducation du meilleur niveau, pour faire en sorte que chaque soir, au dîner, son fils ait son assiette de viande, elle le guérit à grands frais lorsqu'il est malade, le fait soigner par de grands spécialistes ; et enfin, il semble que ce soit elle qui aille réclamer au Ministère des Affaires étrangères que Romain ait une place dans la Carrière, comme on le lit à la page 374 : « Ma mère avait encore fait des siennes. Elle s'était agitée comme d'habitude dans les coulisses, avait frappé à des portes, tiré des ficelles, chanté mes louanges là où il le fallait, bref, elle était intervenue. (…) elle m'avait poussé en avant, une fois de plus (...) ». On saura plus tard que ce n'est pas cet acte qui l'embarrassait, dans les billets écrits à son fils, mais le fait qu'elle lui ait fait croire pendant trois ans qu'elle était en vie... alors que ce n'était pas le cas ! Cette photographie est celle du passeport de Mina Kacew, la mère de Romain Gary, où elle est en présence de son fils... Et voici la dernière raison qu'a eue Romain Gary pour écrire son autobiographie : il n'a jamais vraiment pu donner à celle qui lui avait pourtant tout donné, la vie d'artiste dont elle avait rêvé et l'admiration d'un grand nombre de personnes, puisque lorsqu'il rentre décoré à Nice, elle était déjà morte ; or, en mettant sa mère en avant dans ce roman, il fait en sorte qu'elle soit reconnue par la France entière au moins... Et, bien qu'elle ne puisse pas en profiter, il aura fait son travail de fils, et aura tenu sa promesse à uploads/Litterature/ fiche-de-lecture-mae 1 .pdf
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- Publié le Sep 15, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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