Alexandre TALEX PANAIT ISTRATI (1884-1935) REPERES BIOGRAPHIQUES 1855 - Naissan

Alexandre TALEX PANAIT ISTRATI (1884-1935) REPERES BIOGRAPHIQUES 1855 - Naissance dans le village de Cazasu, département de Braïla, de Joïtza Istrati. Ses parents : Stoïca et Nédélea sont de pauvres paysans. Elle a deux frères : Anghel et Dimi et une sœur Antonica. 1884 - Le 10 août : naissance à Braïla de Gherasim (Panait) Istrati, fils naturel de Joïtza Istrati et Gherasim Valsamis, contrebandier de tabac d'origine grecque (Faraclata, Cephalonie). 1885 - Tuberculeux, Gherasim Valsamis rentre dans son pays où il meurt à Athènes. Joïtza ne se remariera pas. Elle gagne sa vie à Braïla en lavant et repassant du linge. Istrati passe son enfance à Baldovinesti (village situé à 5 km de Braïla) chez sa grand-mère Nédélea en compagnie de ses oncles Anghel et Dimi. 1891-1896 - Etudes à l’école primaire n° 11, rue Grivitza n° 328 de Braïla (aujourd’hui Ecole de culture générale « Tudor Vladimiresco »). Domiciles successifs : 330, chaussée Stéphane le Grand (entre 1891 et 1895) et 205, rue Comorofca (dès 1896). 1897-1902 - Il cesse ses études. Divers métiers pour subvenir aux besoins de sa mère : travaille d’abord à la campagne ; garçon d’épicerie ; garçon de cabaret chez Kir Léonida ; pâtissier avec Kir Nicolas ; apprenti mécanicien aux docks de l'Etat ; apprenti serrurier et chaudronnier ; apprenti pêcheur (rêve et bonheur) ; apprenti dans une fabrique de cordage... (« Cent métiers, nulle stabilité, désolation pour ma mère »). - Amitié avec Mikhaïl Mihaïlovici Kazanski, découvert dans la pâtisserie de Kir Nicolas. (« L'ami unique que la vie destine à tout être humain, l’ami qui veut vous donner sa lourde fortune, en vous déchargeant de la vôtre »). Neuf années de vagabondage héroïque, toujours ensemble... (« Pour mon estomac, je n 'ai demandé qu’un morceau de pain, mais pour mes yeux le monde entier »). - Passion de lire, pour savoir et comprendre, qui va dominer toute sa vie. (« L ’argent que je gagnais c’était pour acheter des livres et du tabac. Il m ’est arrivé, parfois, d ’échanger un costume neuf contre un autre usagé, pour pouvoir me procurer encore des livres et du tabac »). 375 1904 - Avril: départ à Bucarest, avec Mikhaïl — Domestique, valet de chambre dans un hôtel, agent dans un bureau de placement, domestique dans un hôpital. - Premier contact avec le mouvement ouvrier. - Mikhaïl part en Mandchourie. Seul, dans la misère. Déchargeur de wagons de sel à Giurgiu, port danubien. Ramené à Braïla par sa mère. Vie digne, heureuse : peintre en bâtiment et amitié avec Samoïla Petrov. Mikhaïl revient ; retour à Bucarest. 1905 -2 4 janvier: grande manifestation de solidarité avec la Révolution Russe et de protestation contre l’arrestation de Maxime Gorki. Bataille dans la rue (« Mon baptême révolutionnaire »). Retour forcé à Braïla, impliqué dans une affaire montée d’« enlèvement de mineure ». Condamné avec sursis à 15 jours de prison. Service militaire : un mois de caserne et dispense médicale. Retour à Bucarest. 1906-1907 - Concierge de nuit, avec Mikhaïl, à l’Hôtel «La Reine» de Constantza. - Début dans la presse socialiste « La Roumanie ouvrière » ; 19-26 novembre 1906). - Premier départ en Egypte (le 12 décembre). Rencontre avec Mikhaïl sur le quai d’Alexandrie. Vagabondage avec péripéties en Egypte et Syrie. - Séparation de Mikhaïl dans la port du Pirée. Première tentative pour atteindre la France, via Pirée-Marseille. Embarqué clandestinement sur un bateau, il est découvert et débarqué à Naples. Un mois de misère noire et de visites aux musées (Pompéi et Herculanum). Retour à Alexandrie. Peintre en bâtiment, domestique, homme-sandwich au Caire. Tentative ratée pour partir aux Indes. Retour à Jaffa, Beyrouth, Liban et Damas. Peintre d’enseignes, acteur-figurant, aventures tragi- comiques et projet illusoire de mariage avec une femme qui se trouve au... Vénézuéla. 1908 - Retour à Braïla au printemps. Militant socialiste et collaborateur au journal « La Roumanie ouvrière ». Concierge de nuit avec Mikhaïl, à l’Hôtel Lopesco du Lac Salé. Dernier départ avec Mikhaïl, en Egypte (décembre). 1909 - Mikhaïl malade de phtysie galopante, ils retournent, au printemps à Braïla. Séparation à jamais de Mikhaïl, qui part à Odessa. Seul ! Peintre en bâtiment, avec Samoïla Petrov. Retour à Bucarest. Participe à la grosse bagarre pour Rakowsky empêché d’entrer en Roumanie (décrite dans l’article « Pour Christian Rakowsky », paru dans l'Humanité ; mai 1922). Arrêté et emprisonné avec quelques dirigeants socialistes (19 octobre). Procès et acquittement (30-31 octobre). Mort d'oncle Anghel. 376 1910 - Secrétaire du Syndicat des ouvriers du port de Braïla. Organisateur et animateur avec le grand révolutionnaire Stéphan Gheorghiu, de la grande grève des ouvriers portuaires de Braïla. Réponse à l’enquête « Pour le vote universel » dans la revue L’Avenir social, à côté d’autres personnalités. - Hivers de 1909 à 1910, en Egypte. 1911 - Malade de tuberculose, hospitalisé au sanatorium Filaret de Bucarest. Activité dans la presse ouvrière. 1912 - Secrétaire du Cercle des éditions socialistes. - Départ en Egypte avec Stéphan Gheorghiu. Guerre italo-turque et balkanique. 1913 -Bloqué au Pirée, en route vers son pays. (« Je crève de faim aux pieds d’Acropolis... »). - 25 décembre : premier voyage à Paris « tant désiré ». (« Connaissance de Georges Ionesco qui devient amitié en trois jours. Paris visité en quatre mois »). Publie « Lettres de Paris », dans la Roumanie ouvrière. 1914 - Première guerre mondiale. Neutralité de la Roumanie. Rentré à Braïla, il crée une association de peintres en bâtiment puis... un élevage de porcs. Se brouille avec les socialistes qui le trouvent trop à gauche. 1915 — Mariage avec Jeannette Maltus (« Ménage infernal et non seulement de sa faute »). Activité dans la presse ouvrière. 1916 - La Roumanie se prépare à entrer en guerre. Décision de partir en Suisse. Il vend sa ferme et obtient son passeport. - 30 mars : il quitte son pays, abandonnant sa mère et sa femme. Le 23 avril, arrivée à Leysin. Trois mois de repos complet. Il apprend le français, aidé par un dictionnaire et lisant les classiques français. Hospitalisé au Sanatorium Populaire. Il gagne son pain avec difficulté : peint les chalets et le sanatorium. Passion amoureuse qui le réduit à la misère. 1917-1918 - Domestique, terrassier, manœuvre spécialisé à Genève, chez Picard Pictet, peintre nomade à travers les cantons suisses, conducteur de tracteur (« Partout je traîne des livres, parfois un piano et toujours une belle femme »). Il se débat avec la maladie et la misère. Nombreuses démarches auprès de la Légation roumaine à Berne. Le Comité pour l’assistance des Roumains à l’étranger lui accorde une petite pension. Fin de l’année 1918 : hospitalisé par la Croix-Rouge américaine au sanatorium Sylvana-sur-Lausanne. Déçu de l’art et de l’amitié, solitude, dérive. 377 1919 - Janvier: un camarade de sanatorium (Josué Jéhouda) lui révèle l’œuvre de Romain Rolland. Quatre mois de lectures passionnantes (« Je découvre soudain un ami chaud qui me parle dans une langue nouvelle, droit à mon cœur »). - 21 avril : mort de Joïtza Istrati (coïncidant avec la mort de la mère de Romain Rolland). Effondrement total (« Le seul pilier qui me soutenait encore, tombe, mais un autre se levait et ici c’est le premier salut qui me vient de l’œuvre de Romain Rolland »). - Embauché dans l’administration de la gazette La Feuille, de Jean Debrit (Genève). Publication de son premier article, écrit en français : « Tolstoïsme ou bolchevisme », suivi d’encore deux autres : « Lettre ouverte à Henri Barbusse » et « Daignerez-vous ! ». Amitié avec le compositeur Arthur Parchet. -2 0 août : Il envoie une lettre-confession à Romain Rolland, à l’hôtel d’Interlaken. La lettre revient avec la mention « parti sans laisser d’adresse ». 1920 - Il quitte la Suisse (mars) et arrive à Paris (avril). Rencontre avec Ionesco. Autre femme, autres malheurs, autres déceptions amicales. Il part à Nice (novembre). Sans travail, misère, mauvaise santé et moral très bas... 1921 - 1 e r janvier: «Dernières paroles», confession adressée à Romain Rolland, mais non expédiée. - 3 janvier : tentative de suicide ; il se tranche la gorge avec un rasoir, dans le square « Albert 1e r » à Nice. Hospitalisé à l’hôpital « Saint- Roch ». La police trouve parmi ses papiers la lettre de 1919 adressée à Rolland et l’envoie à l'Humanité. Fernand Desprès la fait parvenir à Romain Rolland. Première lettre de Rolland : « J’y vois luire par éclairs le feu divin de l’Ame » (15 mars). Commencement de la correspondance et de l’amitié. Photographe sur la Promenade des Anglais. - L'Humanité publie son récit Nicolaï Tziganou (27 mars), avec de nombreuses fautes d’impression. Il sollicite auprès de Romain Rolland l’aide d’une « main française, amie » pour corriger ses manuscrits. - Romain Rolland l’encourage à écrire les souvenirs de sa vie. Il envoie deux « essais » littéraires, écrits directement en français : « Une rencontre » et « Pendant la traversée ». Réponse favorable : « Vous avez le uploads/Litterature/ repres-biographiques-a-talex.pdf

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