Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions Partie IV - La littérature de j
Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions Partie IV - La littérature de jeunesse à l’école maternelle Informer et accompagner les professionnels de l’éducation eduscol.education.fr/ressources-2016 - Ministère de l’Éducation nationale - Mai 2017 1 Retrouvez Éduscol sur Partie IV.3 La littérature de jeunesse La compréhension des récits de fiction : apprentissages et enseignement Cycle 1 « En préparant les enfants aux premières utilisations maîtrisées de l’écrit en cycle 2, l’école maternelle occupe une place privilégiée pour leur offrir une fréquentation de la langue de l’écrit, très différente de l’oral de communication. L ’enjeu est de les habituer à la réception de langage écrit afin d’en comprendre le contenu. L ’enseignant prend en charge la lecture, oriente et anime les échanges qui suivent l’écoute. La progressivité réside essentiellement dans le choix de textes de plus en plus longs et éloignés de l’oral ; si la littérature de jeunesse y a une grande place, les textes documentaires ne sont pas négligés. » (Programme de l’école maternelle 2015) La compréhension des récits de fiction est très complexe pour les élèves de cycle 1. Étant donné qu’elle constitue l’objectif central de l’école maternelle, elle doit faire l’objet de séquences d’enseignement programmées de manière régulière et progressive de la petite à la fin de la grande section. L ’apprentissage de la compréhension des récits de fiction à l’école maternelle concerne deux points essentiels : • d’une part, le repérage du personnage principal et sa reconnaissance à travers les transfor- mations qui l’affectent (tel personnage a peur au début du récit puis devient très courageux ; tel autre est tout le temps colérique puis apprend à maitriser ses émotions…) et aussi la compréhension de sa pensée à travers ses motivations, les buts qu’il cherche à atteindre (états mentaux) et les relations qu’il entretient avec d’autres personnages ; • d’autre part, l’enfant doit apprendre à comprendre que les évènements, les épisodes, leur chronologie, leurs relations de causalité, forment un tout : il doit peu à peu apprendre à comprendre que cet ensemble fait récit, ce qui suppose qu’il apprend aussi à hiérarchiser ce qui est central et ce qui est secondaire et à garder en mémoire la situation initiale, la trame principale et la chute en tant qu’ensemble cohérent. eduscol.education.fr/ressources-2016 - Ministère de l’Éducation nationale - Mai 2017 2 CYCLE I Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions I Partie IV - La littérature de jeunesse à l’école maternelle 1 Retrouvez Éduscol sur 1. Objectifs pour apprendre à comprendre de mieux en mieux les récits de fiction 1.1. Repérer, reconnaitre et comprendre les personnages Le personnage est unique et c’est à travers ses actions, paroles et états mentaux que les élèves peuvent construire l’histoire. Les enseignants aident chacun des élèves à comprendre que le personnage est unique et permanent alors même que l’album en propose de multiples représentations, plus ou moins identiques1. La compréhension des histoires dépend principalement de l’attention que chacun des élèves apprend peu à peu à porter au personnage, à son nom, à ses actions, à ses motivations, à ses états mentaux. Progressivement, lorsque l’histoire s’y prête, l’enseignant peut inciter les enfants à s’intéresser aux réactions inattendues, étranges d’un personnage, à ce qu’il peut penser lorsqu’il agit de la sorte. Il peut inviter les enfants à se questionner sur ce qu’un personnage peut ressentir, désirer ou craindre à partir de ce qu’il dit, montre, fait ou tait. À partir de la moyenne section, l’enseignant peut aider de manière explicite les enfants à comprendre les intentions cachées du renard lorsqu’il propose son aide au personnage du Petit bonhomme de pain d’épice ou lorsqu’il simule sa surdité dans Roule galette. De la même manière, la très grande majorité des enfants de maternelle ont besoin de l’aide explicite de l’adulte pour comprendre la feinte du loup lorsqu’il se déguise en grand-mère du Petit chaperon rouge, également à partir de la moyenne section. Les illustrations, les modes de représentation du personnage posent souvent problème, y compris en grande section. C’est le cas lorsqu’un même personnage est représenté plusieurs fois sur une même page ou la double page ou encore sous des angles très différents : il ne peut alors être spontanément identifié par les enfants (dans Non de Claudia Rueda, éditions Rue du Monde, l’ourson et sa mère sont vus de profil, du dessus, de dos…). Dans ce cas, l’enseignant peut, par exemple, proposer un support permettant de voir simultanément différentes images où le personnage figure (sur une affiche…) et verbaliser ou faire verbaliser ce que l’on observe en cherchant des indices qui permettent de le reconnaitre. Pour aider les élèves à repérer puis reconnaître les personnages, des parcours de lecture doivent être organisés dès la petite section. Le fait de lire plusieurs livres illustrés ou albums d’une même série qui mettent en scène un même personnage aide les élèves à l’identifier dans ses différentes formes illustrées et dans le cadre des différentes aventures (Sacha, Mimile, Fanfan de Grégoire Solotareff, éditions L ’école des loisirs ; Petit Ours Brun de Danièle Bour, éditions Bayard ; Rosalie, éditions Mijade, collection Petit train ; Petit Lapin Blanc de Marie-France Floury et Fabienne Boisnard, éditions Gautier Languereau ; Pénélope d’Anne Gutman et Georg Hallensleben, éditions Gallimard jeuness ; Bob d’Alex Sanders, éditions L ’école des loisirs ; Zou de Michel Gay, éditions L ’école des loisirs ; Alfred de Virginia Miller, éditions Nathan ; Lili Bobo d’Elisabeth Brami, éditions Seuil jeunesse,...). En petite section, on peut aussi proposer des expériences de lecture dans lesquelles le personnage est un objet (Petit bateau, Petite chaussure, Petit hélicoptère, Petit avion de Michel Gay, éditions L ’école des loisirs ; En avant, petit train ! de Claire Clément et Olivier Latyk, éditions Bayard,...). 1. Le fait de matérialiser les personnages sous la forme de marionnettes, par exemple, permet aux élèves de maternelle de mieux appréhender leur unicité et leur permanence alors même que leur comportement et leur caractère se modifient au fil de l’histoire. eduscol.education.fr/ressources-2016 - Ministère de l’Éducation nationale - Mai 2017 3 CYCLE I Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions I Partie IV - La littérature de jeunesse à l’école maternelle 1 Retrouvez Éduscol sur Les enseignants peuvent aussi pratiquer des lectures de plusieurs livres illustrés ou albums d’une même série qui met en scène les aventures vécues par un couple de personnages (Tromboline et Foulbazar de Claude Ponti, éditions L ’école des loisirs,...) ou encore l’univers de toute une famille (par exemple, en moyenne section, la famille Ramassetout : En vacances et Dans la maison de Norbert Landa et Hanne Türk, éditions Mango jeunesse,...). Au cours de la moyenne section, sous des formes ludiques, les lectures et les contages commencent à mettre en scène des personnages stéréotypés tels que le renard rusé (Le petit bonhomme de pain d’épice, La petite poule rousse,...) et le loup dévorateur (les différentes versions de Loup y es-tu ? de Sylvie Auzary Luton, éditions Kaléidoscope ou Loup y es-tu ? de Charlotte Mollet, éditions Didier jeunesse,...) pour aller, progressivement vers des loups un peu décalés (par exemple, le loup mange une carotte dans Loup d’Olivier Douzou, éditions Le Rouergue...). En grande section, les contages et les lectures concernent de temps à autre, des personnages un peu plus complexes à saisir du point de vue de leurs motivations (vouloir grandir, avoir peur de grandir…), de leurs émotions (être en colère, avoir peur…), des expériences qu’ils vivent et de leurs relations avec autrui (l’amitié, l’entraide,...). 1.2. Construire le récit de fiction Pour le jeune enfant, il est souvent très difficile de saisir que les changements qui affectent le personnage et les évènements qui se succèdent forment un tout, constituent une seule et même histoire. Appréhender l’histoire dans sa globalité représente encore une difficulté pour la plupart des élèves de grande section. Cette difficulté les empêche de comprendre les histoires. Tout au long de l’école maternelle, les résumés proposés sous différentes formes par l’enseignant avant la lecture et la pratique régulière du contage aident les élèves à comprendre l’histoire dans sa globalité. Pour aider les élèves à construire le récit, il est d’ailleurs souhaitable, du début à la fin de l’école maternelle, de résumer le récit en donnant la chute ce qui permet aux élèves de saisir le récit comme un tout, en comprenant les liens entre le début de l’histoire, la situation initiale du récit et la chute. Pour permettre aux élèves d’apprendre progressivement à comprendre les récits de fiction, il est nécessaire que la majorité des lectures et des contages effectués au cycle 1 concernent des histoires qui proposent une véritable cohérence narrative (situation initiale, déroulement, chute), à travers l’aventure vécue par un ou deux personnage(s) mise en scène dans un espace-temps relativement restreint autour d’un nombre relativement limité d’évènements. Ces récits doivent être accessibles aux enfants en fonction de leur âge et de leurs capacités de mémorisation. En début de petite section, les premières lectures de récits proposeront des expériences connues des enfants : par exemple, Bonne nuit Petit Ours brun ! / Petit uploads/Litterature/ ress-c1-langage-litterature-apprendre-a-comprendre-recits-774761 1 .pdf
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- Publié le Jui 14, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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