Publications de la Société d'Études Provençales - VI La Ville de Salon Au Moyen

Publications de la Société d'Études Provençales - VI La Ville de Salon Au Moyen - Âge La Vie Économique Le Régime Seigneurial - Le Régime Municipal PAR Robert Brun Archiviste Paléographe Aix en Provence Imprimerie Universitaire de Provence 5, Rue Emeric-David, 5 — 1924 2 [0] Introduction à l’édition électronique de 2020 La thèse de l'Ecole des Chartes de R. Brun, achevée en 1922, est un ouvrage de référence sur l’histoire du Salon au Moyen-âge, et plus largement sur la Provence médiévale. Elle permet de voir à quel point des éléments de “Renaissance” étaient déjà présents au XIIIe ou auparavant, en particulier l’émergence des organisations municipales et la résurgence du Droit romain . Cette édition électronique d’un ouvrage, dont la diffusion avait été extrêmement limitée, vise à permettre son accès à un plus large public. L'exploitation de la richesse de son contenu, en particulier ses nombreuses annotations de bas de page, est facilitée par les techniques informatiques comme: ● la recherche plein texte, de manière à gagner du temps pour le chercheur ou le simple curieux qui s’intéresserait au sujet… ● les liens hypertexte vers des sources mentionnées par Robert Brun, devenues accessibles à tous ● les liens vers des glossaires latins, médiévaux ou provençaux1 pour expliciter les mots rares figurant dans les citations d’époque La puissance des outils de recherche bibliographique disponibles de nos jours, comme Google-Books et Gallica, a permis également d’ajouter des explicitations et des rapprochements avec d’autres sources; les commentaires et liens hypertexte rajoutés lors de cette publication électronique sont identifiables par une mention “2020”. À toutes fins utiles, nous avons choisi de visualiser la pagination de l’édition originale publiée par la Société d’Etudes Provençales: les nombres entre crochets indiquent les n°s de pages, et lorsqu’un mot était coupé par la pagination, la césure a été volontairement déplacée pour faciliter la lecture ainsi que les recherches plein texte. D’autre part, la majorité des inévitables erreurs typographiques de l’édition originale a été corrigée à la volée; seuls les cas douteux font l’objet de remarques, en particulier pour des notes de bas de page mal appariées, voire orphelines. Enfin, malgré les vérifications déjà effectuées, le processus de numérisation a pu laisser quelques erreurs qui seront nettoyées au fil du temps. Toute remarque sur la typographie, comme sur le contenu intrinsèque de l’édition, qui a vocation à s’enrichir au fil du temps, pourra être laissée sur cette version commentable du document. Michel Disdero, 2020 1 Gaffiot, Du Cange, Godefroy, Tresor dóu Felibrige, ... 3 [1] Préface L'ouvrage que voici n’a pas besoin des quelques lignes de présentation que l’amitié de M. Robert Brun a bien voulu me demander. Très judicieusement, avec une clarté et une simplicité parfaites, M. Brun a fourni lui-même, dans son introduction, les avertissements et les informations préliminaires qui pouvaient éclairer ses lecteurs et leur permettre d’utiliser pleinement son livre. Pourtant il n’est pas superflu, peut-être, que quelqu’un se substitue un instant à l’auteur pour marquer, avec un peu plus d’insistance qu’il n’a pu faire, l’intérêt et la portée de son travail, et aussi pour en souligner certains mérites. L'on peut dire que, jusqu’ici, l’on n’était guère renseigné, en Provence, sur les institutions particulières d'une grande communauté soustraite à l’autorité du comte. Salon, à cet égard, invitait aux recherches. Dans ce fief d’église, où les archevêques d'Arles possédaient les droits souverains, M. Brun a étudié parallèlement et minutieusement, dans leurs [2] origines et leurs progrès, l'organisation du pouvoir seigneurial et celle de l’administration municipale. En regard de ce que nous savons, grâce à des travaux anciens et récents, sur le régime administratif et politique des villes de consulat et sur l’administration des localités du domaine, les constatations et les découvertes de M. Brun prennent une valeur de premier plan et sont instructives jusque dans leurs détails. Dans un livre, que son titre pourrait faire passer pour une monographie locale sans autres visées, se développe ainsi une suite de chapitres qui comptent, et resteront, dans l’histoire des institutions de la Provence. Ces chapitres sont précédés d’une étude économique assez étendue. A ce point de vue encore, Salon, à mi-chemin entre Aix et Arles, au seuil d’une région aussi spéciale que la Crau, devait éveiller les curiosités. Aussi bien est-ce dans le sens de vie économique que l'auteur avait d’abord orienté ses investigations. Si, par la suite, le centre de son étude s’est déplacé, ses préoccupations et ses travaux du début avaient préparé aux développements ultérieurs de l’ouvrage la base la plus solide et, en somme, la plus appropriée. L’auteur a regretté de n’avoir pu livrer plus complète cette première partie de son volume. Les lecteurs lui sauront gré du moins de n’avoir pas voulu leur faire illusion et, au risque d’en faire plus vivement sentir les inévitables lacunes, de leur avoir offert un exposé concis, méthodique et limpide. Ils le remercieront, je pense, dans leur [3] cœur, de s'être abstenu d'enfler son texte en y déversant la masse elle-même des documents avait dépouillés; par honnêteté et par goût, il a ainsi évité un défaut auquel n'ont pas toujours échappé les écrivains d’histoire économique, qui quelquefois ensevelissent un assez mince objet sous un monument d'érudition et de ténèbres. 4 M. R. Brun me permettra d’évoquer, en terminant, ce jour de 1919 où le choix de son sujet fut résolu, et de lui rappeler mes heureux pronostics. Il ne les a pas déçus. Depuis lors, je l’avais vu à l’œuvre. Avant les éminents correcteurs de sa thèse, je savais quel travail consciencieux avait précédé sa rédaction et qu’il n’était pas possible d’en rassembler et d'en préparer les matériaux avec une méthode plus intelligente. Raoul Busquet2 Archiviste des Bouches-du-Rhône. 2 2020: Raoul Busquet, né à Bastia le 6 mai 1881, et mort à Marseille le 4 février 1955, est un historien français. Il s'est spécialisé dans l'Histoire de Marseille et de la Provence. 5 [5] Introduction Salon, que la plupart des historiens de la Provence ont cité en passant, n’a fait l’objet que d’un travail spécial: Chroniques de la ville de Salon depuis son origine jusqu’en 1792 adaptées à l’histoire par Louis Gimon3. Le titre même de l’ouvrage indique l’esprit dans lequel il a été conçu: l’auteur, en effet, s’est surtout préoccupé du côté pittoresque des événements, laissant complètement dans l’ombre les institutions politiques et administratives. Dans un but de patriotisme assez compréhensible, il s’est efforcé de rattacher l’histoire de son pays à celle de la Provence; mais, oubliant trop souvent l’objet très restreint de son étude, il s’est laissé entraîner à d’interminables digressions. Enfin, chose plus grave, Gimon s’est servi presque uniquement des archives municipales de Salon, si bien que son livre se ressent de la rareté des documents qu’elles renferment. Son livre, qui est excellent pour le XVIe siècle, et surtout à partir de 1528, parce que les registres de délibérations y sont analysés avec soin et utilisés avec beaucoup d’intelligence, est totalement insuffisant pour la période ancienne. Si nous y ajoutons deux études archéologiques consacrées au château de Salon, nous aurons épuisé la bibliographie du sujet. Il nous a paru qu’il y avait là une lacune à combler. D’ailleurs, si nous avons choisi Salon pour objet de cette [6] étude, ce n’est pas seulement parce que des raisons personnelles nous attachent à cette ville, mais parce qu’elle constitue un type bien défini. Salon était une seigneurie ecclésiastique et cela, déjà, lui assurait une situation particulière; de plus cette seigneurie ne relevait pas du comté de Provence, mais de l’Empire, et faisait partie des terres “adjacentes”4, elle jouissait donc d’un régime tout à fait spécial. Salon peut d’ailleurs intéresser l’historien à d’autres titres: ses statuts municipaux5, par exemple, suffiraient à la rendre célèbre. Publiés déjà depuis longtemps, ces statuts ont été utilisés par tous ceux qui se sont occupés de notre ancien droit, mais ils renferment également des détails précieux pour l’histoire des institutions et même des moeurs. Enfin Salon présente un exemple parfait de ces communes que Lambert6 appelle syndicales, et qui n’obtinrent jamais que l’autonomie administrative sans privilèges politiques d’aucune sorte. L’attention des historiens s’étant plutôt tournée vers l’étude des grandes républiques consulaires de la Provence, il nous a paru utile de consacrer nos recherches à une forme encore mal connue de nos institutions municipales. 3 Aix, 1882, in 8° [2020] très partiellement accessible sur Google-Books 4 2020: Sous l'Ancien Régime, les Terres adjacentes sont des territoires relevant directement de l'intendant de Provence. 5 2020: disponibles en version bilingue annotée 6 2020: Lambert (Gustave). Essai sur le régime municipal et l’affranchissement des communes en Provence. Toulon, 1882 6 Notre intention était de donner une vue d’ensemble des institutions seigneuriales et municipales à Salon au moyen-âge, mais il fallait d’abord fixer le cadre dans lequel ces institutions allaient se développer; c’est ce qui nous a amenés à consacrer une première partie à la vie économique. L’étude des facteurs économiques est, en effet, presque inséparable de celle des diverses manifestations de l’activité d’un peuple; mais cette constatation s’applique encore avec plus de force lorsqu’il s’agit d’un centre agricole uploads/Litterature/ salon-au-moyen-age.pdf

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