HARLAN COBEN SANS LAISSER D'ADRESSE Traduit de l'anglais (États-Unis) par Roxan

HARLAN COBEN SANS LAISSER D'ADRESSE Traduit de l'anglais (États-Unis) par Roxane Azimi ÉDITIONS FRANCE LOISIRS Titre original : Long lost publié par Dutton, a member of Penguin Group (USA) Inc., New\brk Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les lieux et les événements sont le fruit de l'imagination de l'auteur ou utilisés fictivement, et toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes, des établissements d'affaires, des événements ou des lieux serait pure coïncidence. A Sandra Whitaker, la cousine la plus cool du monde Une édition du Club France Loisirs, avec l'autorisation des Editions Belfond. Éditions France Loisirs, 123, boulevard de Grenelle, Paris www.franceloisirs.com Le Code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes des paragraphes 2 et 3 de l'article L. 122-5, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, sous réserve du nom de l'auteur et de la source, que les « analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d'information », toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. - © 2009 Harlan Coben. Tous droits réservés. Et pour la traduction française : © Belfond, un département de Place des Éditeurs, 2009. ISBN : 978-2-298-02437-1 PREMIÈRE PARTIE Accroche-toi. Ceci va faire plus mal que tout ce qu'il y a eu avant. William Fitzsimmons, « I Don't Feel It Anymore » — Tu ne connais pas son secret, m'a dit Win. — Pourquoi, je devrais ? Win a haussé les épaules. — C'est grave ? ai-je demandé. — Très. — Alors j'aime mieux ne pas savoir. Deux jours avant que je ne découvre le secret qu'elle gardait enfoui en elle depuis dix ans — un secret a priori personnel qui allait non seulement nous démolir tous les deux, mais changer à jamais la face du monde —, Tèrese Collins m'avait téléphoné à cinq heures du matin, me propulsant d'un rêve quasi erotique dans un autre. Pour me déclarer de but en blanc : — Viens à Paris. Ça faisait sept ans que je n'avais pas entendu le son de sa voix, il y avait de la friture sur la ligne, et elle n'avait pas perdu de temps en préliminaires. — Tèrese ? avais-je répondu en émergeant. Où es-tu ? — Dans un charmant hôtel de la rive gauche. Tu vas adorer. Il y a un vol Air France ce soir, à dix- neuf heures. Je m'étais assis. Terese Collins. Les images affluaient : son bikini assassin, l'île privée, la plage baignée de soleil, son regard à faire fondre les dents, son bikini assassin. Le bikini mérite d'être cité deux fois. — Je ne peux pas, avais-je dit. — Paris. —Je sais. Il y a presque dix ans, nous nous étions réfugiés sur une île comme deux âmes perdues. Je pensais ne plus jamais la revoir, mais je me trompais. Quelques années plus tard, elle m'avait aidé à sauver la vie de mon fils. Après quoi, pfuitt, elle s'était volatilisée... jusqu'à ce jour. — Réfléchis, avait-elle poursuivi. La Ville Lumière. On pourrait faire l'amour toute la nuit. J'avais dégluti avec difficulté. — Oui, d'accord, mais qu'est-ce qu'on ferait dans la journée ? — Si mes souvenirs sont bons, tu aurais sans doute besoin de repos. — Et de vitamine E, avais-je ajouté en souriant malgré moi. Je ne peux pas, Terese. Je suis pris. — La veuve du 11 Septembre ? Comment avait-elle su ? — Oui. — Ça n'a rien à voir avec elle. —Je crains fort que si. — Tu es amoureux ? a-t-elle demandé. — C'est grave si je dis oui ? — Pas vraiment. J'avais changé le combiné de main. — Qu'est-ce qui t'arrive, Terese ? — Mais rien. J'ai juste envie de passer un week-end romantique - luxe, calme et volupté - à Paris avec toi. J'avais dégluti à nouveau. — Je n'ai pas eu de tes nouvelles depuis sept ans. — Presque huit. — J'ai appelé. Plus d'une fois. — Je sais. — J'ai laissé des messages. J'ai écrit des lettres. Je t'ai cherchée. —Je sais, a-t-elle répété. Il y avait eu un silence. Je n'aime pas ça, le silence. — Tèrese ? — Quand tu as eu besoin de moi, avait-elle repris, vraiment besoin de moi, j'ai été là, non ? — Si. — Viens à Paris, Myron. — Quoi, comme ça ? — Oui. — Où étais-tu pendant tout ce temps ? — Je t'expliquerai tout quand on se verra. — Je ne peux pas. J'ai quelqu'un d'autre dans ma vie. Ce fichu silence, encore. — Terese ? — Tu te souviens de notre rencontre ? Je venais de vivre la pire catastrophe de ma vie. Elle aussi, je crois. Des amis bien intentionnés nous avaient poussés à assister à une soirée caritative et, dès le premier regard, nos détresses réciproques avaient subi l'effet d'une sorte d'aimant. Je ne pense pas que les yeux soient les fenêtres de l'âme. J'ai connu trop de psychopathes capables de vous posséder avec leurs regards. Mais dans les yeux de Terese, on lisait clairement de la tristesse. Elle émanait de toute sa personne et, ce soir- là, la loque que j'étais n'en demandait pas davantage. Terese avait un ami qui possédait une petite île dans la mer des Caraïbes, pas loin d'Aruba. Nous étions partis le soir même, sans prévenir qui que ce soit. Pour finir, nous y avions passé trois semaines, à faire l'amour, pratiquement sans parler, cramponnés éperdument l'un à l'autre parce que c'était tout ce qu'il était possible de faire. — Bien sûr que je m'en souviens. — Nous étions tous les deux anéantis. Nous n'en avons jamais parlé. Mais nous savions. — Oui. — Toi, a dit Terese, tu as su surmonter ton malheur. C'est naturel. On guérit. On reconstruit sur les ruines. — Pas toi ? —Je n'ai pas pu reconstruire. Je crois même que je n'en avais pas envie. J'étais en miettes, et c'était peut-être mieux ainsi. —Je ne comprends pas. Sa voix s'était faite douce. — Je ne pensais pas - OK, d'accord, je ne pense toujours pas que je tiens à savoir à quoi ressemblerait mon univers après reconstruction. Je crois que je n'aimerais pas le résultat. — Terese ? Elle n'avait pas répondu. —Je voudrais t'aider. — Peut-être que tu ne peux pas. Peut-être que ça ne sert à rien. Nouveau silence. — Oublie que je t'ai appelé, Myron. Prends bien soin de toi. Et elle avait raccroché. — Ah, a dit Win, la délicieuse Terese Collins. Un popotin de premier choix, la grande classe. Nous étions assis sur les gradins métalliques branlants du gymnase du lycée de Kasselton. Les relents familiers de sueur et de détergent industriel flottaient dans l'air. Tous les bruits, comme dans n'importe quel gymnase de ce vaste continent, étaient déformés, les étranges échos créant un effet audio équivalent à un rideau de douche. J'adore ce genre de gymnase. J'y ai grandi. J'ai vécu quelques-uns des meilleurs moments de ma vie dans ces salles à l'atmosphère confinée avec un ballon de basket à la main. J'aime le son du dribble. J'aime le voile de transpiration qui perle sur les visages pendant l'échauf-fement. J'aime le contact du cuir grenu, l'instant sacré où, le regard rivé sur l'anneau, on lance le ballon, et le monde entier cesse d'exister autour de vous. — Ravi que tu te souviennes d'elle, ai-je répondu. — Un popotin de premier choix, la grande classe. —J'avais compris, merci. Win et moi avions partagé une chambre à l'université de Duke ; depuis il était devenu mon associé et, avec Esperanza Diaz, mon meilleur ami. Son vrai nom était Windsor Horne Lockwood III, et il avait bien la tête de l'emploi : boucles blondes clairsemées avec une raie tracée par un dieu, carnation sanguine, beau visage de patricien, bronzage en V de golfeur, regard bleu glacier. Il portait un pantalon kaki hors de prix dont le pli n'avait rien à envier à la raie de ses cheveux, un blazer bleu Lilly Pulitzer à la doublure vert et rose, et une pochette assortie, bouffante comme ces fleurs de clown qui crachent de l'eau. La décadence faite homme. — Quand Terese était à la télé... Son accent snob très école privée donnait l'impression qu'il expliquait une évidence à un enfant attardé. — ... ça ne se voyait pas. Elle était assise derrière son bureau de présentatrice. — Mm-mm. — Mais quand je l'ai vue en bikini... Pour ceux qui ont suivi depuis le début, c'était le fameux bikini assassin dont j'ai déjà parlé. — ... ma foi, c'est un merveilleux avantage. Quel gâchis, pour une présentatrice. Un vrai drame, quand on uploads/Litterature/ sans-laisser-d-x27-adresse-harlan-coben.pdf

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