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THE LIBRARY BRIGHAM YOUNG UNIVERSITY PKOVO, UTAH Digitized by the Internet Archive in 2012 with funding from Brigham Young University http://archive.org/details/chardinOOschf LES GRANDS ARTISTES CHARDIN LES GRANDS ARTISTES COLLECTION D'ENSEIGNEMENT ET DE VULGARISATION Placée sous le haut patronage de l'Administration des Beaux-Arts. Volumes parus Architectes des Cathédrales gothiques (Le«), par Henri Stein. Bellini (Les), par Emile Cammaerts. Benvenuto Cellini, par Henri Focillon. Botticelli, par René Schneider. Boucher, par Gustave Kahn. Bramante et l'architecture italienne au XVI* siècle, par Marcel Revmond. Brunelleschi et l'architecture italienne au XV* siècle, par Marcel Reymond. Cal lot (Jacques), par Ed. Bruwaert. Canaletto (Les deux), par Octave Uzanne. Carpaccio, par G. et L. Rosenthal. Carpeaux, par Léon Riotor. Carrache (Les), par Roger Peyre. Chardin, par Gaston Schéfer. Clouet (Les), par Alphonse Germain. Corot, par Et. Moreau-Nélaton. Daumier. par Henry Marcel. David, par Charles Saunier. Delacroix, par Maurice Tourneux. Délia Robbia (Les), par Jean de Foville. Diphilos et les modeleurs de terres cuites grecques, par Ed. Pottier. Donatello, par Arsène Alexandre. Douris et les peintres de vases grecs, par Edmond Pottier. Albert Durer, par Auguste Marguillier. Fragonard, par Camille Mauclair. ûainsborough, par Gabriel Mourey. Giotto, par Georges Lafenestre. Jean Goujon, par Paul Vitry. Goya, par Henri Guerlin. Gros, par Henry Lemonnier. Franz Hais, par André Fontainas. Hogarth, par François Benoit. Holbein, par Pierre-Gauthiez. Hubert Robert et les paysagistes français du XVIII* siècle, par Tristan Leclkre. Ingres, par Jules Mommeja. Jordaens. par Fierens-Gevaert. La Tour, par Maurice Tolrneux. Léonard Limosin et les émailleurs fran- çais, par P. Lavedan. Léonard de Vinci, par Gabriel Séaille?. Claude Lorrain, par Raymond Bouykr. Luini, par Pierre-Gauthiez. Lysippe, par Maxime Collignon Mantegna, par André Blum. Meissonier, par Léonce Bénédite. Michel-Ange par Marcel Reymond. J.-F. Millet, par Henry Marcel. Murillo, par Paul Lafond. André Le Nostre, par J. Guiffrey. Peintres chinois (Les), par Raphaël Petrucci. Peintres de manuscrits (Les) et la minia- ture en France, par Henry Martin. Percier et Fontaine, par Maurice Fouché. Pinturlcchio, par Arnold Goffin. Pisanello et les médailleurs italiens, par Jean de Foville. Potter, par Emile Michel. Poussin, par Paul Desjardins. Praxitèle, par Georpes Perrot. Primitifs Allemands (Les), par Louis Real. Primitifs Français (Les), par Louis Dimier. Prud'hon, par Etienne Bricon. Puget, par Philippe Auquier. Raphaël, par Eugène Muntz. Rembrandt, par Emile Verhaeren. Ribera et Zurbaran, par Paul Lafond. Rossetti et les Préraphaélites anglais, par Gabriel Mourey. Théodore Rousseau, par Prosper Dorbec. Rubens, par Gustave Geffroy, administra- teur des Gobelins. Ruysdaël. par Georges Riat. Sodoma (Le), par Henri Hauvette. Téniers, par Roger Peyre. Titien, par M. Hamel, agrégé de l'Univer- sité. Tintoret, par G. Soulier. Van Dyck, par Fierens-Gevaert. Van Eyck (Les), par Henri Hymans. Velasquez, par Élie Faure. Vigée-Lebrun, par Louis Hauteccbur. Watteau, par Gabriel Séailles. I9QJ-23. — Corbeii. Imprimerie Crète. 7S9.M C?7s LES GRANDS ARTISTES LEUR VIE — LEUR ŒUVRE CHARDIN PAR GASTON SCHÉFER BIOGRAPHIE CRITIQUE ILLUSTREE DE VINGT-QUATRE REPRODUCTIONS HORS TEXTE V PARIS LIBRAIRIE RENOUARD HENRI LAURENS, ÉDITEUR 6, RUE DE TOURNON (VI e THE UBRARY BR1GHAM YOUNG UNIVERSITE PROVO, UTAH J EAN-BAPTISTE-SIMÉON CHARDIN I. — Les débuts. — L'Exposition de la Jeunesse. Jean-Baptiste-Siméon Chardin était un petit homme "fort et musclé», le visage rond, les lèvres charnues et bienveillantes, les yeux saillants et vifs. Toute sa per- sonne, sérieuse, solide, présentait le type du vrai bourgeois de Paris, l'homme de cette race si vigoureuse et si fine qui maintint, à travers toutes les incertitudes et les fan- taisies du xviii' siècle, ses traditions séculaires de fer- meté et de bonhomie. Sa sensibilité était extrême, nous dit Cochin, son plus fidèle ami ; « autant il était recon- naissant des bienfaits, autant il était affecté des tracas- series, lorsqu'il lui arrivait d'en éprouver ,,. Si cette sensibilité, nous dirions aujourd'hui cette susceptibilité, fut parfois le tourment de sa vie intime, elle en fut aussi la haute dignité, la réserve inflexible qui la préserva de b CHARDIN. toute tache et lui assura la considération unanime de ses protecteurs et de ses confrères. Il est vrai qu'elle rem- porta parfois plus loin qu'il ne l'aurait fallu; le jour, entre autres, où il jeta en bas de l'escalier le valet inso- lent de l'opulent Crozat, baron de Thiers. C'était avoir la tête un peu près du bonnet. Mais toute sa vie manifesta en général une telle mesure dans l'action, que nous avons le droit de voir dans ce mouvement de violence la réponse méritée à quelque basse insulte (1). Personne ne parla jamais mieux de son art que lui. il en était le technicien le plus savant, le critique le plus renseigné, abondant en jugements définitifs, en mots de sens profond. A un artiste qui étalait devant lui ses recettes pour purifier et perfectionner ses couleurs, il fit cette réponse qui pourrait être le credo de tous les arts : « Qui vous a dit, monsieur, que l'on peignît avec des couleurs? (1) Bibliographie sommaire de Chardin : Archives nationales, Série 0'. — Archives des Affaires étrangères, Cor- respondance de Venise : M. de Paulniy, M. de Zuckmantel ; Correspondance de Gènes : M. Régny, M. Boyer de Fonscolombe. — Archives du départe- ment de la Seine. — Bibliothèque de l'école des Beaux-Arts, Comptes de Chardin. — Bibliothèque nationale, Collection Deloynes. — Correspon- dance des Directeurs de l'Académie de France à Rome — Archives de l'Art français, Chardin. — Haillet de Couronne, Nouvelles Archives de l'Art français, Éloge de Chardin. — Cochin, Essai sur Chardin. — Mariette, Abecedario. — Ed. et J. de Goncourt, L'Art du XVIIIe siècle. — Kd. Guiffrey, Livrets des Salons. — M. Furcy-Raynaud, Chardin et M. </ Angiviller, Paris, 1900. — J. Dumesnil, Histoire des Amateurs français, Paris, 1858. — Lagrange, Les Vernet. — Bellier de la Chavignerie, L'Exposition de la Jeunesse. —Mercure de France, 1722-1779. — Gautier- Dagoty, Observations sur la Physique et les Arts. Salon de 1757. — Le Nécrologe, 1779. — Emmanuel Bocher, Catalogue de l'Œuvre de Chardin, Paris, 1876. — P. Herbet, Les Maisons de Chardin, Bulletin du VT arron- dissement. CHARDIN. 7 — Avec quoi donc? répliqua l'autre fort étonné. — On se sert des couleurs, mais on peint avec le sentiment. » Sa bonté pour les débutants était inépuisable ; il avait pour leurs efforts, pour leurs essais malheureux, l'indul- gence inaltérable des forts. Aux discussions entre artistes, son intervention n'était qu'appels à la douceur, toujours la douceur. Avec cela fier et désintéressé. Il cédait ses tableaux, sans marchander, au prix qu'on lui offrait, et comme sa modestie était aussi grande que son talent, il ne tirait de ses œuvres que le plus médiocre profit. Aussi son existence, malgré un labeur de soixante ans, s'écoula- t-elle dans une sorte de gêne qui, pour avoir été supportée sans défaillance, ne fut pas moins cruelle. La vie de Chardin fut exempte d'événements pitto- resques. Elle se déroula tout entière dans sa maison de la petite rue Princesse et dans son logement des Galeries du Louvre, sans autre imprévu que les chagrins naturels à toute vie humaine. Son existence fut, d'un bouta l'autre, simple et unie. Ce fut l'homme à qui il n'est jamais rien arrivé. Ses contemporains nous ont laissé sur lui très peu d'anecdotes. Celles qui subsistent, nous les avons ac- ceptées comme vraies, parce qu'elles nous viennent de ses amis, qu'elles ne sont pas satiriques et qu'elles n'ont pas assez d'imprévu ou de piquant pour avoir été inven- tées après coup. 11 naquit le 2 novembre 1699, à Paris, rue de Seine, dans une maison qui appartenait à son père. 11 était deuxième fils de Jean Chardin, menuisier des Menus- 8 CHARDIN. Plaisirs du Roi, etde Françoise David. Le lendemain, 3 no- vembre, on le baptisa à Saint-Sulpico, sa paroisse : ses par- rain et marraine furent Siméon Simonet, menuisier, et Anne Bourgine, femme de Jacques Le Riche, également menuisier. Il fut appelé, des noms de son père et de son parrain, Jean-Baptiste-Siméon. La famille des Chardin était nombreuse. Jean Chardin eut cinq enfants : l'aîné, Noël Sébastien, né le 11 sep- tembre 1 697 ; Siméon le peintre ; Juste, qui fut, comme son père, menuisier du Roi; Marie-Claude née en 1704, et enfin Marie-Agnès, ouvrière en linge que nous retrou- verons cinquante ans plus tard faisant à Pierre Chardin, son neveu, donation de soixante et une livres de rente. Chardin le père, syndic de sa corporation, occupait une situation importante parmi ses confrères. Il fabriquait des billards et avait Fhonneur de travailler pour Versailles. Ce fut peut-être de son atelier que sortirent ces billards où Louis XIV se plaisait à jouer avec une palette et autour desquels, disait le chansonnier, Chamillart fit, par son adresse, sa fortune de secrétaire d'Etat. Il desti- nait ses fils à sa profession, se conformant ainsi à la tradition respectée dans toutes les familles d'artisans d'art, tradition sage qui faisait bénéficier le dernier héritier de tout ce que ses ancêtres avaient accumulé d'expérience, de goût et de secrets de métier, tradition féconde à qui nous devons la transformation logique de Fart français et l'invincible continuité qui l'a imposé au monde. Cliché Neurdein. PORTRAIT uploads/Litterature/ schefer-chardin 1 .pdf

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