1. Définition du texte et ses sous-systèmes. Apparue dans les années 40s, la li

1. Définition du texte et ses sous-systèmes. Apparue dans les années 40s, la linguistique du texte prend place du concept du texte comme une succession linéaire des propositions et établit celui de la structure des signes linguistiques. Désormais le texte est étudié en tant qu'une unité communicative, qui sert à lier les facteurs linguistiques et extralinguistiques. Le texte devient un point d'attache entre l'auteur et le destinataire. Les linguistes des années 40s (Harris, Galperin) n'analysaient plus la proposition et la phrase séparées de leurs contextes, on concentrait l'attention sur le texte en tant qu'une unité complexe. Dans les années 60s la linguistique du texte devient une matière linguistique autonome, tout à fait indépendante. On développe la typologie des textes (Futze, Hartman), étudie l'espace syntaxique du texte, son organisation inteme: phrase, alinéa, arOgraphe, chapitre (Gindin, Friedman), analyse des rapports sémantiques et logiques dans le texte qui sont traduits par des moyens lexicaux (Gak, Krivonosov). Ainsi le texte reflète les résultats de l'interaction de trois sous-systèmes: • linguistique (langue qui sert de moyen de la rédaction du texte) : • ontologique (sous-systèmes de la réalité décrite dans le texte); • psychologique (conception de l'auteur). Aujourd'hui ces trois sous-systèmes sont unis par l'aspect pragmatique, qui est l'attitude de l'auteur et sa conception (psychologie) envers la réalité décrite (ontologie) et envers le contenu du texte (linguistique). L'approche communicative et pragmatique a commencé à la limite des années 70s et 80s et qui dure toujours, symbolise les orientations qualitativement nouvelles dans l'étude du texte. Il est basé sur l'approche anthropocentrique à l'étude du système de la langue. 2. Dimensions du texte en tant qu'un signifiant et un signifie. L'étude des dimensions du texte en tant qu'un signifiant et un signifié se réalise ies opérations impliquées dans la compréhension et la production du texte; le repérage des indices servant à construire la signification textuelle (localisation spatio- lemporelle, modalisation, etc. Selon Ferdinad de Saussure on peut envisager le même texte u un signifié aussi bien qu'un signifiant. En tant qu'un signifiant le texte est étudié sur le plan physique et linguistique, tandis que le signifié embrasse le plan de l'énonciation et de l'énoncé. Les aspects du texte comme un signifiant: Les aspects linguistiques  Langue en général, sans spécifier.  Forme lexicale. Vocabulaire.  Forme grammaticale. Marques de lactualisation.  Construction syntaxique et fonctions Les aspects physiques, sensibles :  Sonorité.  Graphisme, dessin. actancielles.  Mélodie et intonation.  Geste, mimique.  Graphie, choix des lettres et de leur forme Les aspects du texte comme un signifié: L'énonciation.  Situation, où se fait la communication.  Types de contact entre les interlocuteurs.  Locuteur. Auteur. Celui qui dit « je ».  Destinataire. Celui à qui on dit « tu ».  Façonnement esthétique. Les genres.  Visée argumentative. Intention. L'énoncé  Contenu du texte, sans spécification.  Sentiments, y compris les sensations.  Idée, abstraction.  Action.  Personne, personnage, i(s) ou elle(s). institution. Les dimensions concrètes du fexte-signiflant définissent son étendue dans l'espace, dans le temps, un de ses segments ou sa globalité. Il s'agit ici des différentes dimensions physiques du texte : lettre, mot, syntagme, phrase, alinéa, paragraphe, chapitre. auvre, unités qui constituent pour la plupart des aspects sécables ou que l'on peut englober. I faut retenir les dimensions les plus essentielles, qui forment des entités pertinentes. Ces sont  oeuvre envisagée globalement - un texte;  partie d'une ceuvre (paragraphe, phrase)- un segment linéaire étendu;  segment moyen (rythme) - une étendue temporelle;  segment court (disposition sur la page) - une étendue spatiale. 3. La cohérence du texte. La notion de cohérence du texte renvoie à la continuité sémantique qu'il constitue en vertu de son organisation propre. La notion de cohérence caractérise le texte du point de vue de la performance discursive attestée par des règles de bonnes formations, et ceci dans l'optique des receveurs. D'autre part, comme le rappelle Moeschler, « le texte peut encore être défini comme un ensemble d'énoncés entre lesquels existe un lien. Ce lien est de nature multiple : thématique, référentielle, propositionnelle, illocutoire, argumentative. Une condition de bonne formation est liée à l'existence d'une permanence thématique ». La structuration du texte, comme celle de la phrase, obéit à des règles. Un texte n'est pas une simple suite linéaire de phrases, de même qu'une phrase n'est pas une simple suite de mots. Un texte possède une structure globale ; il est formé de parties ou de séquences dont le sens se définit par rapport à son sens global. Un texte cohérent est un texte bien formé du point de vue des règles d'organisation actuelle, ce qui lui confere son unité. A la différence de la cohésion qui est une propriété du texte et est envisagé fermé sur lui-mème, la cohérence est celle du discours, qui est mis en relation avec les conditions de renonciation. Ainsi les jugements de cohérence dépendent des connaissances du monde et de la situation, qui sont partagées ou non par l'énonciateur et son destinataire, alors que la cohésion du texte s'évalue en fonction de l'organisation sémantique interne. 3.1. Les règles de cohérence du texte. Selon la manière dont ces règles sont appliquées, on peut évaluer le degré de cohérence d'un texte et estimer les éventuelles difficultés suscitées par son interprétation. La règle de répétition. Le texte doit comporter dans son développement des éléments récurrents. C'est notamment le rôle des reprises, traitées dans le cadre de l'anaphore. La règle de progression. Le texte doit comporter dans son développement des éléments apportants une information nouvelle. Cette règle exprime la contrainte gouvemant toute communication : on transmet à autrui un message pour lui apporter une information qu'il ignore. La règle de non-contradiction demande d'éviter d'introduire dans le développement du texte un élément qui apporte une contradiction implicite ou explicite avec un autre élément. 3.2. Les moyens linguistiques mis en æuvre pour établir la cohérence du texte. Une phrase comme « L'astronome observe Véga de la Lyre » peut s'analyser à trois niveaux différents : • syntaxique où l'on distingue le groupe nominal sujet (« l'astronome ») et le verbal (« observe Véga de la Lyre ») dont l'union constitue la phrase de base; • sémantique où l'on distingue deux actants : l'agent (« l'astronome ») qui est à l'origine du procès, dont le terme final est « Véga de la Lyre »; •communicatif où l'on distingue le thème (ce dont parle le locuteur, une partie connue, le point du départ de la communication et de la phrase) et le propos (ce qu'on dit du thème, une partie nouvelle). Cette dichotomie, développée surtout par l'École de Prague, connait plusieurs variantes terminologiques ; thème/propos, thème/prédicat, thème/rhème, dictum/modus, topique/commentaire. La distiction thème/propos vient de la logique classique. La répartition de l'information en thème et propos varie d'une phrase à l'autre et s'effectue suivant différents modèles : Adverbe de phrase + phrase : « Heureusement, il est revenu sain et sauf Adverbe, placé au début de la phrase, ajoute un commentaire incident à une phrase et joue le rôle du propos. Groupe nominal + phrase : « Chose extraordinaire, il est sorti indemne de l'accident. ». « Chose extraordinaire », joue le rôle du propos, quelle que soit leur place, avant ou après la phrase, qui est le thème. Groupe adjectival + phrase : « Excellent, ce fromage. ». L'adjectif « excellent » placé en tête de phrase constitue le propos et le thème « ce fromage » est retardé en fin de phrase. Groupe extrait + phrase : « C'est le Beaujolais qu'il préfère ». Dans les phrases emphatiques clivées, le propos est extrait de la phrase et mis en relief au moyen de «c'est.qui/que ». Le reste de la phrase « il préfère » constitue le thème. On parle de focalisation du groupe extrait. Négation : « Le bateau ne partira pas demain, mais dans les jours ». La négation porte toujours sur le propos. «Le bateau ne partira pas demain » est suivi d'une séquence introduite par « mais » qui affirme le contraire de la partie niée, on identifie par contraste le propos, alors que le thème se trouve hors portée de la négation. Question : Comme l'a remarqué Ch.Bally, « le thème est une sorte de question dont le propos est la réponse ». Si l'on construit une question à partir d'une phrase, le thème y est déjà en place, et l'interrogation partielle fait apparaitre le propos comme une variable, qui est représentée par le mot interrogatif. Si la phrase « Le bateau part demain » répond à la question « Quand part le bateau ? », le sujet et le verbe (« Le bateau part ») constituent le thème et complément de temps (« demain »)- le propos. 3.2.1. La négation et la question. La négation porte sur le propos mais jamais sur le thème La question est employée pour reconstruire le contexte antérieur auquel la phrase pourrait répondre. Comme l'a remarqué en effet Ch.Bally, « le thème est une sorte de question dont uploads/Litterature/ seminar-3.pdf

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