1 Pour lire un roman marocain d'expression française dans le secondaire qualifi
1 Pour lire un roman marocain d'expression française dans le secondaire qualifiant Séquence sur « il était une fois un vieux couple heureux…»de Mohamed KAIRE-EDDINE Mina sadiqui ENS. Meknes I -Cadre conceptuel de la séquence Public/cible : 2° année du cycle secondaire qualifiant (baccalauréat) Moment de l'année : premier semestre Durée : de la séquence Six semaines. Compétences visées : • Faire le transfert à partir d'une œuvre intégrale romanesque : • Reconnaître quelques spécificités de l'écriture de Khair-Eddine. • Contextualiser un roman marocain d'expression française II-Dispositif didactique : Une première activité de Lecture des composantes suivantes : - 1er de couverture - 4e de couverture. - L'ouverture. P5/6. nous permettra d'élaborer un projet de lecture : "Il était une fois" serait le roman de l apaisement. Autour de notre projet on analyse le roman en articulant lecture d'extraits, études d'ensemble ou transversales et groupement de textes. http://www.marocagreg.com 2 Le choix des autres extraits à lire en classe va être orienté par ce projet. Il va guider les repérages à effectuer, les synthèses à formuler, les activités à proposer (langue/ oral/ écrit et travaux encadres). C'est le projet de lecture qui donne sens et cohérence et la séquence. Nous allons face à chaque extrait choisi interroger notre projet de lecture «roman d'apaisement ». Concernant les études d'ensemble on peut proposer à titre indicatif : Espace sudique: "espace d'apaisement "? Apaisement Thème dominant Technique narrative Conception de l'écriture a) Extrait : p. 26-28. - Mise en valeur de la vie simple. - nature : valeur symbolique assignée aux éléments naturels. b) Ex. : p. 50-51 - l'épisode du tremblement de terre. - divers, énoncés, une multiplicité de points de vue imbriqués dans le cadre du même énoncé pour raconter un événement violent. Conséquence : Grâce à cette technique narrative : récit moins violent. c) Ex : p. 65-66 - Texte travaillé par récit + poésie => Une écriture qui joue avec les genres une écriture qui abolit les distinctions classiques entre narratif et poétique vers la recherche de l'unicité du langage serait source d'apaisement. Nature source d'apaisement Apaiser : apporter le calme Apaiser : rendre moins violent - ouverture sur d'autre extraits relatant le même événement, ex : « Agadir » - ouverture sur d'autres poèmes de Med Khair-Eddine - Espace géographique. - Espace social et historique (berbère) - Espace culturel avec lequel l'écriture entretient des rapports particuliers Mise en perspective historique culturelle + Dimension autobiographique Ouverture à partir d'un groupement de textes extraits des œuvres de Khair-Eddine autour de l'espace sudique Contextualiser le roman par rapport à la littérature marocaine d'expression française http://www.marocagreg.com 3 Groupement de textes I: raconter un tremblement de terre Extrait 1 : Le protagoniste d'Agadir est un fonctionnaire chargé de mission dans la ville rasée par un tremblement de terre. La vision du séisme prend ici, après un constat amer, des dimensions mythiques et oniriques (...) Je n'ai pas eu le temps de me coucher. Je dois pourtant me reposer. C'est dimanche. Mon cuisinier est parti. Je suis demeuré seul. J'ai relu des vieux rapports et des textes miens jaunis. Il fau-dra.les mettre au feu. J'ai changé depuis mon arrivée dans ce bled. On m'avait menti. Il n'y a pas le moindre soupçon de ville ici. Oui, très loin des vestiges d'immeubles et des routes montantes crevassées. Y a-t-il eu des buildings ici ? Ce qu'il y a, c'est le silence et une résignation marquant jusqu'aux pierres. J'oublie le nom de cette" jeune fille qui emmerdait ma vie. J'aurais dû me séparer d'elle dès la première caresse. C'est moi le fautif. On ne peut pas s'établir ailleurs qu'ici. Merci, patron, de m'avoir dépêché auprès du péril, dans ces croûtes noires qui engraissent la mort et l'immobilité. Une ville engloutie. Agadir, le Seuil, 1975 Extrait 2 : Cette course rapide, ou plutôt ce transfert instantané, ne m'empêcha nullement de remarquer ce qu'il était advenu des maisons qui se trouvaient sur mon parcours, si tant est qu'il y eut jamais un itinéraire réel. Je vis la maison écroulée de l'ancien moqadem du village (…).D'autres maisons me parurent encore plus délabrées que celle du moqadem. Il poussait dans leurs murs des arbres épineux et des figuiers de Barbarie autour desquels voletaient des troglodytes. J'eus alors la vision du village et de ses gens. Tous étaient morts ou partis vers le Nord. Cette terre où circulaient des autobus futiles était déserte. Les gens qui pilotaient les véhicules et ceux qui les attendaient n'étaient que des fantômes. Une vie, un rêve, un peuple toujours errant, Seuil 1978 http://www.marocagreg.com 4 Groupement de textes II Khair-Eddine, le poète I) Ne cherchez pas, ô gens. Le saint n'a point De tombe. Son corps fut enlevé avant son dernier souffle Par les Anges du Seigneur. Du jour au lendemain, on ne le revit plus Sur terre, mais d'aucuns disent qu'il marche La nuit Sur les eaux brillantes du firmament. Il était une fois…, p.65 II) Sudique Que je crée par la pluie et les éboulis Que je transforme en lait nuptial pour des Noces de torrents (.) Sudique Percée d'oubli soudain par des troupes ferventes De poèmes Qui font éclater chaque pierre sous mes pieds Quand mon corps bée Entre des mains bleues Entre les flûtes Sudique sur un pic miraculeux Couleuvre jeune récitant des piétinements sans Histoire (.) Et ces tristes airs d'abandon et de haine Ces crieurs ces goumiers qui traînent Leur vie mortelle Ces Phéniciens ces nus voraces Sudique de rutilance et de scorpions Sur tes seins enroulés fermes Et ce maudit esclave qui crache dans ton ombre. (Ce Maroc!, Le Seuil, 1975, p. 29-31) III) Ma plaie Où seule l'abeille trouve des fleurs neuves Porte-moi loin de cet oubli Battant Et rampe Pays pays je plie bagages Ceux qui ajoutent du noir À leur cellule Me voient partir Pays pays où seule la terre Se souvient Et hurle Quelle terreur couve Sous ta colère. (Ce Maroc!, p. 21-22) http://www.marocagreg.com 5 Groupement de textes III : Espace sudique, un espace d « apaisement « ? Extrait 1: Mais l'argent vient toujours du Nord... et celui qui n'a personne là-bas n'a rien ici non plus. Heureusement que j'ai cette échoppe à Mazagan, elle me rapporte de quoi faire tourner la baraque. C'est mieux que d'aller tous les ans quémander la zakat* chez les gros négociants et les épiciers de la ville européenne. Cependant, ils ne m'oublient pas, je suis toujours sur leur liste. Je ne me déplace pas mais les sous et les colis arrivent par le car des Aït-M'Zal. Je n'ai donc vraiment besoin de rien. Ah si ! J'ai besoin d'un poste de radio. On ne parle jamais de chez toi à la radio. Ta radio, c'est ce qui t'entoure : le vent, un brin d'herbe, un arbre, un oiseau, une silhouette furtive, et tous ces bruits diurnes et nocturnes qui sont la symphonie de la vie... Il était une fois…, alouma 2007 Extrait 2: Le Sud, c'est aussi l'habit des femmes : la tamelhaft, drap noir et ample au liséré rouge... et la tacheddat, bandeau également noir décoré d'un rang de bâtonnets de corail et qui ceint la tête recouverte d'une large étoffe rouge. Comme on le voit, la femme chleuh, qui vit toute l'année dans sa montagne, est d'abord un être doublement coloré : un être extérieurement rouge et noir. Cependant, la modernisation grignote peu à peu la beauté millénaire des choses ; cela se remarque surtout à des détails infimes comme ces bâtonnets de corail remplacés depuis quelques années par des bâtonnets en matière plastique. De tout temps, la femme berbère a été pourvoyeuse des significations cachées du monde .C'est elle qui inculquait aux très jeunes enfants la culture ancestrales. Légendes et vie d'Agoun'Chich, Seuil 1984 Extrait 3: A cette époque, Taroudant était la capitale économique et spirituelle du Sous. Sa situation géographique privilégiée favorisait les échanges entre le Nord et l'extrême Sud. Toutes les caravanes en provenance ou à destination de Marrakech y transitaient. Située au pied du Haut-Atlas, dans un site arrosé par l'oued Sousse (…). Ses remparts de pisé, larges de plusieurs mètres, l'avaient autrefois soustraite aux incursions des pillards et aux révoltes sanglantes des tribus affamées de la montagne(…). La pénétration française changea considérablement les choses (…).L'Anti-Atlas et les Ait Ba Amrane étaient toujours en dissidence et le resteraient encore quelque temps, mais la colonisation de la terre et des esprits avait déjà commencé dans la vallée du Souss. Légendes et vie d'Agoun'Chich Extrait 4: Un village du Sud marocain. Midi : un groupe d'hommes est assis sous un grand olivier. Chants d'oiseaux, flûte lointaine d'un berger. Un homme se détache du groupe, c'est le rais. LE RAÏS Les Temps vont changer, je vous le dis. Voyez la procession des serpents. Voyez Iguidr, Cet aigle qui s'effrite dans le ciel. (…). LE RAÏS, s'avançant, les poings serrés Je suis la joue offerte ! Tu es La pâtée du chien ! Une vulgaire charogne ! (Il repousse son agresseur.) Bientôt, je vous l'affirme, Une vie, uploads/Litterature/ seq-khaireddine-sadiqui.pdf
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- Publié le Mar 15, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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