Synthèse des prises de notes des cours de Gérard Dessons Cours général sur les

Synthèse des prises de notes des cours de Gérard Dessons Cours général sur les trois œuvres L’étude thématique est dangereuse, peu efficace. « La femme, le mythe et l’écriture » > c’est déjà à un certain degré une problématique. Cela restreint le champ. Idée banale depuis le Moyen Age de la Femme comme inspiratrice de la poésie. 2ème degré de restriction de la problématique : relation entre la femme et la folie, à travers la mythologie de l’écriture. Relation femme/folie > nous répondrons littérairement et non psychologiquement ou psychanalytiquement. > La manière de dire va s’inventer par le dire même de l’écriture. Base d’une anthropologie : nous n’avons que le langage pour interpréter le monde. Parmi les critiques littéraires de la seconde moitié du XIXème siècle, les psychiatres règnent en maîtres sur la critique littéraire de l’époque. Nerval > son écriture pose des problèmes à la raison critique. (Il s’est pendu sans avoir eu le temps de relire la deuxième partie). 3 œuvres qui vont mettre en scène cette question. Aurélia > figure fantomatique, qui habite clairement le monde du fantasme. Nerval le revendique. Cette personne est le lieu de la marge, de l’expérience poétique. Pour l’héroïne de Breton, là, c’est clairement la femme qui est folle – à la différence de Nerval, Breton reste à l’extérieur de la folie. Le but est de montrer l’extraordinaire de l’ordinaire. Dans la Princesse Maleine, problème de la faillite de la raison. L’auteur n’est pas fou, la princesse Maleine n’est pas vraiment folle, ce sont plutôt tous ceux qui sont autour qui sont fous, et surtout l’écriture qui est folle. Première grande œuvre théâtrale de Maeterlinck. On ne sait pas ce que cet écrivain a à dire. Pièce qui peu à peu se construit sur du vide. Aberration pour l’époque positiviste où le progrès c’est d’ajouter ce qu’on sait. Maeterlinck, au contraire, considère que c’est ajouter ce que l’on ne sait pas. Ecriture complètement délibérée. Une écriture comme une œuvre peut être folle. Dans ce cas-là la critique doit dépasser le regard positiviste inadéquat. Quand l’écriture est folle, c’est souvent la lecture qui s’affole par une suite de contagion. La critique devient souvent délirante lorsque l’écriture sort du sillon de la raison (délire > étymologie = sortir du sillon). Problème général de la folie, de l’écriture et du langage, il se constitue pour nous sous le nom de trois femmes > mais ce sont d’abord le nom de trois œuvres avant d’être ceux de femmes. => dès le départ, c’est une ambigüité : l’œuvre ou la femme / l’œuvre et la femme. En aucun cas ces noms ne peuvent se réduire à n’être que le nom de personnages. Ce seraient une naïveté déraisonnable qui consisterait n à penser que l’écriture est un processus voué à raconter des histoires. (Paul Valéry dit que jamais il n’écrira « La marquise est sortie à cinq heures »). La littérature et la manière dont on l’étudie est encore souvent pétrie de cette croyance naïve. L’illusion réaliste est refusée par les 3 œuvres étudiées (elles sont parmi les plus efficaces dans la mise en question de cette illusion réaliste). Prendre le problème du point de vue radicalement opposé : les œuvres sont ancrées dans leur époque. Le rapport d’une œuvre à l’histoire n’est jamais simple. La valeur d’une œuvre n’est pas une essence. Certaines œuvres trouvent ou non leur public, tout de suite ou beaucoup plus tard. Prendre le problème du point de vue radicalement opposé : les œuvres sont ancrées dans leur époque. Le rapport d’une œuvre à l’histoire n’est jamais simple. La valeur d’une œuvre n’est pas une essence. Certaines œuvres trouvent ou non leur public, tout de suite ou beaucoup plus tard. Regard positiviste => le rapport d’une œuvre à l’histoire est la date de sa production. Mais ce regard a du mal à expliquer les relations entre des œuvres et des époques , le fait que la modernité d’une œuvre n’est pas nécessairement liée à son temps. Relation œuvre / époque => une époque n’a aucune positivité. L’époque, ce sont les œuvres, les idées, les pensées qui la produisent. Difficile d’évoquer une œuvre dans son temps quand une œuvre est assez forte pour faire son temps. Double inter-relation : elle ne peut pas ne pas être ancrée : Trois œuvres en relation avec 3 mots bien connus Aurélia => romantisme La princesse Maleine => symbolisme Nadja => surréalisme Ces mouvements littéraires ont des enjeux liées à l’histoire des sociétés. Qu’est-ce que le « romantisme de Nerval ? » Déjà problématique ! Romantisme : Aurélia écrit en 1855 Mvt romantique proprement dit 1820-30 (Bataille d’Hernani) Nerval, une génération après, autre romantisme Met en lumière par son œuvre une composante nouvelle du romantisme Rapport à l’altérité (ethique et politique) Ethique > intérêt pour les conduites déviantes, le rêve, invention du concept d’inconscient On va parler de la culture populaire comme d’une culture spécifique à partir du milieu du XIXème siècle. Intérêt de l’élite pour une culture autre. L’homme cartésien est volontaire, unitaire et conscient. Au XIXème siècle tout ça s’écroule. Tout ce qu’on a fait n’est pas sous notre contrôle. On est à la fois dirigé par soi-même, son inconscient et par la société. Pour Nerval, Aurélia va être la mise en scène de sa propre déraison. A l’époque de Nerval, va commencer un intérêt grandissant pour les questions de spiritualité, engouement jusqu’à la fin du XIXème siècle L’illuminisme > mvt qui devient à la mode : Nerval écrit un livre sur les illuministes Je suis fou mais je ne suis pas malade > pour Nerval, la folie n’est pas pathologique. Cela va devenir à partir de lui une manière de vivre. La question de l’omniprésence de la mort dans la vie courante devient un topos de la fin du XIXème siècle. Le mysticisme devient une attitude qui va concerner toute une société Différence entre le mysticisme et le religieux > le mystique rapporte un rapport direct à la divinité. L’autre monde ne fait pas peur, plus peur. Cabale comme herméneutique du monde (dans Nadja, hasard objectif ; analyse des chiffres prononcés etc) Perso de Breton lié cet aspect cabalistique du monde. Le fantastique [=> construit par la nature et par l’art]  catégorie littéraire et non mystique, psychologique Tout le XIXème siècle est fasciné par le fantastique. Le romantisme (notamment anglais) y est particulièrement lié. Dilution des limites, des frontières : temps [ubiquité]/espace [simultanéité] ; réel/irréel ; vie/mort Nerval fit représenter en 1839, une pièce coécrite avec Dumas, L’Alchimiste. participer de = venir de [conséquence] participer à =aller vers [cause] Maeterlinck participe à son époque. Symbolisme environ 1880-1900 (Princesse Maleine, 1889) Mouvement européen et plus particulièrement franco-belge. L’autre monde est maintenant, c’est un Autre monde de ce monde-ci. La manifestation de cette duplicité des choses et des gens, c’est le symbole. En 1880, tout le monde est symboliste, c’est la mode. En musique, en philosophie, etc… ce qui va permettre de sauver la fin de siècle. Max Nordau, Dégénérescence > grosse influence en France, en Allemagne et ailleurs en Europe. [En 1937 à Munich, les Nazis font une exposition d’art dégénéré.] Etrangeté à la base des trois œuvres. Mais qu’est-ce que c’est ? Folie ? Hasard ? C’est la chance de la littérature. Ex : Rimbaud écrivant dans la marge d’un poème envoyé à Izambard : « ça ne veut pas rien dire » => l’important devant l’inconnu n’est pas de trouver un sens ce n’est pas qu’un texte signifie quelque chose mais qu’il signifie. Pb des symbolistes=> comment manifester ce monde second ? Comment le peupler de présence ? Mallarmé va dire il ne faut pas nommer les choses mais les suggérer. Les phénoménologues disent que nommer retire de l’aventure qu’on peut avoir de la chose (échos sonores, prosodiques, suggestions sémantiques). Dans la Princesse Maleine, le texte devient une rime généralisée. Maleine porte le drame dans sa propre identité, son nom. Enfin, le symbolsime va être associé à une incroyable invention théâtrale. 2 grands scandales du siècles : Hernani et La princesse Maleine A la première : scène dans la pénombre, rideau en étoffe transparente entre la scène et la salle. Consigne aux acteurs de parler en chuchotant => scandale… Nadja, date de 1928 et le premier manifeste du surréalisme de 1929. Courant impossible sans Nerval et le symbolisme, le fait que le sens, la logique ne sont pas le but de la création. Apollinaire, Alcools (1911) : « mes souvenirs [abstraction] sont cors de chasse [manifestation concrète sonore] dont meurt le bruit parmi le vent »  voilà une image désignation irrationnelle Quelque chose rapproche Nerval de Breton : tous les deux entreprennent leur œuvre comme une sorte de témoignage d’itinéraire personnel. André Breton, dans la première guerre mondiale, ambulancier, ayant travaillé dans un service psychiatrique Pseudo-confession qui se retourne en une question, la même chez les deux écrivains : « Qui suis- je ? » Nous pouvons déjà comprendre que la création de ces trois femmes est la matérialisation de la fameuse uploads/Litterature/ synthese-des-cours-de-gerard-dessons-premiere-partie 1 .pdf

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