Anthony Caci (Instagram : @caciantho) 1 Initiation à la Recherche et à la Litté
Anthony Caci (Instagram : @caciantho) 1 Initiation à la Recherche et à la Littérature historienne - Cours à 10 ects. Quad 1 & 2. 1. L’histoire et l’historien : un métier qui s’apprend … Être historien, c’est un métier qui s’apprend, qui se compose de certains savoirs1, de pratiques, mais aussi de méthodes et d’apprentissages. Cela permet d’écrire des discours historiques. Être historien, c’est aussi être reconnu socialement, posséder un certain statut dans la société. « L’intégration et la reconnaissance dans et par une corporation professionnelle qui réunit tous celles et toutes celles qui exerce la même activité (dia 1) ». En effet, le métier d’historien ne se limite pas à la recherche et à l’écriture de « récits d’histoires ». C’est un métier où l’on ne travaille pas seul, mais en corporation. Tout ce qu’un historien écrit, fait, … passe par une validation des membres de sa corporation : les autres historiens. 2. Les ambiguïtés du terme « histoire » en français. L’Histoire possède de nombreuses facettes. Ces dernières sont tantôt très diverses, tantôt très similaires les unes des autres. On parle : - De récit fidèle du passé ; (Histoire, History en anglais) - De fiction menteuse en français (en anglais, story). - Explication savante du passé, on parle alors de didactique qui s’enseigne dans les écoles et les Universités. On constate donc que l’appellation « d’histoire » peut avoir de nombreux sens. Cependant, on dénote une similitude : le récit. Et la difficulté même repose en la capacité à faire la différence en ce point commun. En fiction comme en Histoire, nous racontons un « récit », qui pourtant, n’est pas exactement le même. On ne peut expliquer quoi que ce soit sans raconter. On comprend donc qu’il n’y a pas d’histoire sans récit. 3. L’objet de l’histoire L’histoire et ses faits ne sont pas prédestinés par nature. Il n’y a pas d’existence de fait historique par nature. Tout ce qui concerne le passé de l’Homme concerne l’Histoire et l’historien. Mais tout fait passé n’est pas forcément Histoire2. Effectivement, il faut tenir compte de l’importance que le sujet peut avoir dans notre société. (Exemple : Parler de l’évolution de la taille des 1 Cependant, cela ne peut pas se limiter à des savoirs (érudits). 2 Tout n’est pas « intéressant ». Cours du 15/09/20. Anthony Caci (Instagram : @caciantho) 2 bouchons de vins, n’a aucune importance. Tandis qu’évoquer la consommation de vins, notamment à travers les classes sociales d’une époque, peut paraître plus judicieux). C’est donc la question que l’on se posera au départ, la critique que l’on émettra sur cette question même, qui va donc définir et permettre à un sujet de faire partie de l’Histoire. « C’est la manière dont on porte un point de vue critique sur le fait pour nous aider à comprendre le passé ». **Arbitre critique : L’Histoire cherche à mettre au jour les forces profondes qui gèrent notre société. Objectifs principaux : La Compréhension, l’Explication, la Connaissance du Passé (CECP). L’histoire a aussi une fonction sociale : elle vise à comprendre la mise à jour des forces profondes qui gouvernent l’évolution sociale. L’histoire a une ambition critique sur le monde tel qu’il fonctionne et tel qu’il a fonctionné : l’historien prend une position dans ses recherches, il « prend parti » en fonction des traces tout en restant critique dans son étude. 4. La méthode de l’histoire Chacun des historiens se doit de respecter une certaine méthode (méthodologie) dans son travail. Celle-ci se comporte comme suit : a. L’établissement de la preuve (vérification) documentaire (recherche et critique de la source). À savoir que s’il n’a pas de source, il n’y a pas de preuve et donc, pas de possibilité d’écrire l’Histoire. b. Une fois les sources mises en place, on les croise dans le but de construire une explication à des faits. En d’autres termes, on écrit une explication des sources. C’est donc le regard de l’historien qui crée le récit. Il est donc logique de se dire que, le regard des historiens n’étant pas le même selon la personne, le récit peut varier quelque peu. c. À la suite de l’explication, l’historien entame une phase d’écriture, celle de son récit. d. De cette phase d’écriture, on retrouve une étape cruciale dans ce métier : la validation. Cette dernière passe par les pairs de sa section, de son métier ; les autres historiens. e. Enfin vient la toute dernière étape, celle de la diffusion. Une fois le travail de l’historien validé, il peut être diffusé dans divers buts. 5. La communauté scientifique « L’Histoire, c’est ce que font les historiens ». A. De Prost. Douze leçons sur l’histoire, Paris, seuil. (Livre potentiellement à lire). L’histoire, avant d’être une discipline scolaire, un récit, … c’est avant tout un métier qui nécessite une réelle formation. C’est un métier qui s’apprend de part les savoirs les pratiques et méthodes et les apprentissages qui le composent. Anthony Caci (Instagram : @caciantho) 3 6. Le temps de l’histoire (questionnement sur le temps) On parle de temps d’histoire lorsque l’on évoque les dates, alors que l’on parle de narration quand on fait référence à l’explication du récit. L’histoire n’est pas une étude de dates, comme peuvent le penser la majeure partie des personnes, mais bien l’enchaînement de faits, des tournants importants dans notre époque. D’après l’historien Kalifa ; « Qu’est-ce qui fait qu’une date devient une date ? » Un évènement devient une « date », un « évènement », lorsqu’il a suffisamment d’importance dans notre société, qu’il lui permet d’évoluer, qu’il la marque, … on va chercher les ruptures mais aussi les continuités. On pourra à partir de cela remarquer les moments clés, les cohérences et les périodes unies. Pourtant, aujourd’hui, on parle de la « moche époque », une période de l’Histoire où plus rien ne se passe, du moins, rien de marquant pour notre société. Les dates sont des éléments très importants en histoire puisqu’elles permettent d’expliquer des faits. Sans ces dernières, les récits ne pourraient voir le jour. C’est donc un élément fondamental dans la narration. « Il ne serait de temps pensé que raconté » Ricoeur Paul (philosophe) « L’histoire raconte, et c’est en racontant qu’elle explique » Antoine Prost (historien) Exemple donné : Les époques, tout comme les dates, sont sujets à controverses. En effet, quel élément définit quand commence et se finit une époque ? Des faits marquants. Par exemple, on parle du « long 19ième siècle », qui ne se finit pas en 1900, mais bien en 1914. Tandis que l’on parle du « court 20ième siècle », qui se finit, lui, en 1989. 7. Les temps de l’Histoire. Les historiens passent énormément de temps sur ce qu’on appelle la périodisation (primat de l’économique, du social, du politique) de l’Histoire. En d’autres termes, cela revient à s’interroger sur quels sont les évènements qui découpent les périodes ? À partir de quel moment nous changeons d’époque et pourquoi ? Cela apporte ainsi à l’Histoire une idée de mouvement, l’Histoire n’est jamais fixe. Effectivement, chaque jour, de nouvelles sources apparaissent, des éléments en plus nous parviennent et donc, l’Histoire peut sans cesse être remodelée. Fernand Braudel : 1902-1985 Il évoque trois temps : a. Le temps court (T.C) : Se dit de l’immédiat, principalement du travail journalistique. b. Le temps moyen (T.M) : Se dit du temps d’analyse, avec un recul de généralement une vingtaine d’années. On appelle cela une remise en perspective. c. Le temps long (T.L) : Se dit du temps de l’historien. Ce dernier s’interroge sur l’origine des faits, des évènements historiques qui se sont produits. Anthony Caci (Instagram : @caciantho) 4 Conclusion : Le métier d’historien est un métier de collaboration, où des personnes cherchent à expliquer des faits historiques qui se sont produits (et qui ont impactés d’une manière ou d’une autre notre société), à l’aide de leurs origines. Ce métier nécessite donc une certaine méthodologie et pratique, notamment, l’une des plus fondamentale, la validation par les pairs, permettant ainsi au travail de l’historien d’être diffusé. Cependant, il est à retenir que les facettes de l’Histoire sont nombreuses et qu’elles possèdent comme point comme le récit. Ce dernier, en Histoire (historien), n’est pas fixe et évolue constamment à la suite de nouvelles découvertes, … Il est à noter qu’il n’existe pas d’Histoire Universelle, car pour certains moments de l’histoire, nous ne possédons pas de sources. L’histoire est une interprétation mais a un statut de connaissances vraies, construites à partir de preuves et de contrôles => on réinterroge toujours les sources. Intervention de la micro histoire3 et de la macro histoire La micro-histoire, c’est l’étude d’un phénomène local pour lui-même, d’un groupe d’individus restreints, de dynamiques sociales, c’est une analyse à petite échelle. « On sait ce qui s’est passé mais on ne comprend pas forcément comment ça s’est passé ». (ZALC Claire : https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/de-lhistoire- locale-la-micro-histoire-44 ). Ce qui permet d’avoir une appréhension du processus du bas, pour saisir comment les choses se sont passées concrètement, uploads/Litterature/ synthese-dinitiation 1 .pdf
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- Publié le Mar 01, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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