T. L’Archéomètre Pour la Revue La Gnose © Éditions Kalki, Rennes, 2014. Version
T. L’Archéomètre Pour la Revue La Gnose © Éditions Kalki, Rennes, 2014. Version numérique. http://oeuvre-de-rene-guenon.blogspot.fr œuvre.de.rene.guenon@gmail.com Ŕ 3 Ŕ AVANT-PROPOS DE L’ÉDITEUR À la mort de Saint-Yves d’Alveydre, deux publications ayant pour titre L’Archéomètre sont parues. La première est l’étude commencée en juillet-août 1910 dans la Revue La Gnose, qui fait l’objet de ce livre. L’autre est la compilation réalisée par le groupe de Papus, « les Amis de Saint-Yves ». Celle-ci a acquis un statut de référence, non par la qualité de son contenu, mais parce qu’elle était la seule rééditée depuis lors, et également sous l’effet d’une propagande mensongère par laquelle Papus avait tenté de s’approprier Saint-Yves, voulant se faire passer pour son disciple. Non seulement Saint-Yves a au contraire toujours tenu à son indépendance, mais, de plus, l’Archéomètre est loin d’être sa pure création : il avait simplement essayé d’exposer certaines données traditionnelles que des Hindous lui avaient transmises. Cette propagande, qui subsiste aujourd’hui, tente par exemple de donner l’illusion que la compilation de Papus est la plus ancienne, par l’affirmation courante qu’elle est parue en 1910, date de la création du groupe « Les Amis de Saint- Yves », ou en 1911, ce qui est également erroné comme nous allons le montrer en reprenant les faits dans l’ordre chronologique. En juillet-août 1910 commence la publication de L’Archéomètre dans La Gnose, qui déclare, en première page de son no de septembre-octobre 1910 : « Avis très important. Ŕ La reproduction totale ou même partielle des articles et des figures contenus dans cette Revue depuis son origine est expressément interdite. » En novembre 1910 (p. 163), une « section archéométrique » est ouverte dans la revue L’Initiation (organe de Papus), pour publier des études préliminaires à un livre prévu pour « avril ou mai 1911 ». Les « Amis » (en réalité Papus) insèrent à leur tour : « Toutes les planches que nous publierons dans L’Initiation sont déposées par notre société et la reproduction en est formellement interdite sans notre autorisation écrite ». Dans cette section, plusieurs articles paraissent, signés « Papus » ou non signés, plagiats un peu trop visibles du travail déjà paru dans La Gnose, ce que signale la Rédaction de cette dernière dans la note en tête de son article de février 1911 : « Un personnage auquel nous ne ferons pas l’honneur de le nommer s’est permis de reproduire dans une certaine revue, sans en indiquer la source, des fragments de la présente étude déjà publiés ici, en les dénaturant d’ailleurs par des fautes grossières, qui les rendent à peu près incompréhensibles. Nous méprisons trop les gens de cette sorte pour accorder la moindre attention à leurs procédés plus qu’incorrects ; il nous suffit de les signaler à nos lecteurs, afin de mettre ceux-ci en garde contre de pareilles élucubrations. » (p. 53, note 108 de ce livre). Les « Amis » pris sur le fait, la « section archéométrique » disparaît brusquement en mars, et les seuls articles doctrinaux qui y sont publiés ensuite à partir d’avril (jusqu’à son arrêt définitif après septembre) sont des fragments épars, cette fois- ci signés « Saint-Yves d’Alveydre » (parfois sur l’Archéomètre, parfois non). En plus de ces fragments, diverses annonces fracassantes sur le futur livre paraissent dans L’Initiation : en juillet 1911 (p. 62), dans une note embarrassée, après une leçon de patience aux lecteurs qui se plaignent du retard croissant sur la date prévue de publication, les « Amis » proclament la volonté de publier « un ouvrage de Saint-Yves lui-même et non de commentateurs plus ou moins érudits », et ajoutent dans une ingénuité feinte qu’« en ce moment, il paraît de tous les côtés des commentaires de l’Archéomètre ». Déclarations très maladroites, après leurs précédentes déconvenues pour fabriquer discrètement leurs propres commentaires à peu de frais, « déposés » et à reproduction « formellement interdite ». En septembre 1911 (p. 275), on assure que « L’Archéomètre est sous presse » ; en avril 1912 (p. 96), il est « en cours d’impression » ; enfin, dans le no de juillet-août-septembre 1912 (p. 69), il est dit qu’il « paraîtra très vite ». Cette chronologie dément donc la date de publication de 1910 ou 1911 pour le livre de Papus (où l’on retrouvera d’ailleurs une partie des plagiats évoqués plus haut), ainsi que toute forme de primauté de celui-ci sur l’étude de La Gnose. Au contraire, cet exposé donne un aperçu du brouhaha organisé depuis le début pour tenter d’étouffer cette étude, avec d’autant plus de succès que celle-ci est vite devenue difficilement consultable. Mais l’occultation ne peut durer qu’un temps, et tôt ou tard elle devait ressurgir à la disposition du public. L’Archéomètre de La Gnose* est paru de juillet-août 1910 (1re année, no 9) à février 1912 (3e année, no 2). Cette étude est restée inachevée, du fait de la cessation de la Revue, vraisemblablement faute d’abonnements. Jusqu’à présent, elle n’avait jamais été rééditée en intégralité dans un volume à part, dans sa version originale française. Pour la première fois également, nous reproduisons, à la suite de l’étude publiée, des notes lui étant destinées, rédigées par René Guénon : la préparation de l’article du no de mars 1912 de La Gnose, et deux autres textes. En effet, le travail effectué a pu s’appuyer sur des notes manuscrites de René Guénon : version manuscrite des articles publiés (que nous n’avons pu consulter cependant qu’à partir du 4e), et les textes inédits. Nous nous sommes référé à cette version manuscrite en priorité ; en second lieu, il a été fait appel à la version de la Revue, avec prise en compte des errata. Les illustrations ont été nettoyées, et des couleurs ajoutées lorsque cela pouvait les rendre plus claires. La version manuscrite montre que René Guénon a été rédacteur des articles publiés, mais on ne peut cependant pas l’identifier exactement comme leur auteur. Ce travail, signé T., est bien un travail collectif, d’après ce qu’il en dit lui- même dans une correspondance à Galvao du 24/12/1947 : « Ce qui a paru sur l’Archéomètre dans La Gnose était en réalité une sorte de travail collectif ; j’y ai collaboré ainsi que plusieurs autres, et le tout était coordonné par A. Thomas, dont l’initiale T. figure comme signature. » De plus, il a été constaté que le contenu de cette étude était une reprise partielle des conférences de l’Ordre du Temple Rénové, données de 1908 à 1910. Ces précisions n’aideront pas vraiment ceux qui voudraient absolument trouver partout des auteurs individuels à identifier. Quant à ceux pour qui cette question n’est pas cruciale et qui ne sont pas sujets au vertige mental, ils pourront apprécier pleinement le plus important de cette étude, qui est son contenu. * Dans l’ensemble de cette étude, tout renvoi sans précision de provenance se réfère implicitement à cette Revue. Les nos de pages et de notes dans le texte renvoient à la Revue, et ceux entre crochets renvoient au présent livre (les mentions ajoutées par l’éditeur sont entre crochets). Ŕ 5 Ŕ L’ARCHÉOMÈTRE* Il n’y a pas de sciences occultes, il n’y a que des sciences occultées. (Saint-Yves d’Alveydre.) L’Archéomètre, du grec ἀπσῆϛ μέηπον, mesure du Principe (de ἀπσή, principe, et μέηπον, mesure), est le monument le plus admirable, dans le domaine de l’Ésotérisme, qui ait jamais été élevé à la gloire du Verbe Universel. C’est un instrument synthétique applicable à toutes les manifestations Verbales, permettant de les ramener toutes à leur Principe commun et de se rendre compte de la place qu’elles occupent dans l’Harmonie Universelle ; c’est en un mot, selon l’expression même de son révélateur, le regretté Maître Saint-Yves d’Alveydre, un rapporteur cyclique, code cosmologique des hautes études religieuses, scientifiques et artistiques. Nous en reproduisons ci-après la figure, telle qu’elle a été donnée par Saint- Yves d’Alveydre. Disons ici, une fois pour toutes, que rien dans l’Archéomètre n’est arbitraire : les éléments divers s’y trouvent placés d’une façon rigoureusement mathématique, et cet instrument plus qu’humain n’a pas été créé pour servir à faire prédominer un système sur un autre, ni à inventer un système nouveau ; la synthèse qu’il comporte ne peut pas être exprimée dans un système quelconque, qui serait nécessairement une formule fermée. C’est une clef synthétique permettant de déterminer la valeur intrinsèque de chaque système philosophique, scientifique ou religieux, et de la rattacher à l’Arbre universel de la Science ou de la Tradition. Quelques explications s’imposent ici au sujet de la transmission de la Tradition primordiale, synthétisée dans l’Archéomètre, d’un cycle à un autre1. Pendant la durée du Kali-Youga (dernière période d’un cycle), la Tradition primordiale, qui a été transmise des Universités Patriarcales du cycle précédent à celles du cycle actuel (ces cycles peuvent être des durées de races humaines ou d’autres périodes), doit être nécessairement cachée ou occultée, ainsi que l’Université même qui la possède et la * [Paru en juillet-août 1910 (1re année, no 9).] 1 Dans tout ce qui va suivre, nous adopterons le plus souvent la forme de uploads/Litterature/ t-l-x27-archeometre-pour-la-revue-la-gnose-version-numerique.pdf
Documents similaires
-
23
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Nov 12, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 3.0254MB