UNIVERSITE PARIS VIII Année 2004-2005 SAT Sciences du langage DEA Linguistique,
UNIVERSITE PARIS VIII Année 2004-2005 SAT Sciences du langage DEA Linguistique, Mention Langue des Signes DIDACTIQUE DE LA LSF Fondement pédagogique dans l’éducation de l’enfant sourd LEROY Elise Sous la direction de 12 Juillet 2005 Mr Christian CUXAC. 2 « Avec la Langue des Signes, c’est une nouvelle naissance, la vie qui commence (…) La première brèche de ma prison est ouverte, je vais comprendre le monde avec les yeux et les mains » Emmanuelle LABORIT, Le cri de la mouette, 1993 « Ca a été une vraie révélation, je n’arrêtais plus de poser des questions, j’ai soif d’apprendre. Je voulais tout savoir et comme c’était en LSF, je comprenais tout (…) Tout vient s’accrocher à ce premier maillon. Sans la LSF, tous les maillons sont dispersés, éparpillés. Il n’y a plus de cohésion, pas de logique. » Juliette, extrait de l’émission "L’œil et la main", France 5, février 2004. 3 REMERCIEMENTS Je souhaiterais remercier pour leur aide précieuse dans ce travail d’études et de recherches portant sur une réflexion didactique de la Langue des Signes Française, les personnes suivantes : - Mr Christian CUXAC, mon directeur de recherche et Professeur à l’Université Paris VIII, - Mr Jean-Yves DOMMERGUES, enseignant à l’Université Paris VIII, jury de soutenance, - Mlle Marie-Anne SALLANDRE, Mme Ivani FUSELLIER-SOUZA, enseignantes à l’Université Paris VIII, pour leurs conseils et soutiens dans cette étude, - L’équipe pédagogique de Toulouse IRIS, et en particulier Marie-Paule KELLERHALLS de m’avoir accueillie au sein des classes bilingues ainsi qu’aux enseignantes sourdes, Vanessa, Anne,Catherine… , et aux enfants de m’avoir acceptée. - Les étudiants de la Licence Professionnelle (ainsi que les enseignants et interprètes) de l’Université Paris 8, qui m’ont accueillie au sein de leur formation et m’ont aidé dans ma réflexion, - Mr Jean CHARCONNET, enseignant en Didactique à l’Université ParisVIII, pour son avis de didacticien, - Mme Maria PYRKOSZ, documentaliste au centre IDDA- info (Information Documentation déficience Auditive), un service de l’UNISDA (Union Nationale pour l’insertion Sociale du Déficient Auditif), - Fanny LIMOUSIN, étudiante sourde à l’Université Paris 8, pour nos discussions et son témoignage, - Toutes les personnes, que j’ai rencontrées au cours de cette année qui m’ont orientée dans ma recherche, qui m’ont encouragée dans cette voie innovante de la didactique, telles que ma famille, mes enseignants, les personnes du séminaire de C.Cuxac (Sandrine Burgat, Stéphanie Jacob…), Patrice Dalle, Brigitte Garcia, et la communauté des Sourds sans qui mon projet n’a pas lieu d’être. 4 ANNONCE DU PLAN 5 Didactique de la LSF. Fondement pédagogique dans l’éducation de l’enfant sourd. INTRODUCTION ………………p.7 PREMIER CHAPITRE Etat de l’art concernant l’Histoire de la communauté sourde. 1. L’éducation des sourds en France, point de vue historique et linguistique …p.11 1.1 L’Antiquité et le Moyen-Age : l’origine de la vision négative à l’égard des personnes sourdes. ………………p.11 1.2 La Renaissance, le début d’une éducation ………………p.12 1.3 L’éducation manualiste et oraliste : L’abbé de l’Epée. ………………p.15 1.4 Le gestualisme français. ………………p.20 1.4.1 Les successeurs de l’abbé de l’Epée. 1.4.2 L’influence française en Amérique. 1.5 Le triomphe de l’oralisme. ………………p.25 1.6 La renaissance de la LSF. ………………p.30 1.7 Aujourd’hui autours de la LSF. ………………p.38 DEUXIEME CHAPITRE L’éducation bilingue de l’enfant sourd : données théoriques et observations de terrain 1. L’enseignement bilingue, point de vue théorique ………………p.46 1.1 Les structures françaises bilingues ………………p.47 1.1.1 Toulouse : les services d’IRIS 1.1.2 Champs sur Marne : le groupe scolaire Laurent Clerc 1.1.3 Poitiers : le Service d’Education Bilingue (S.E.B) 1.2 Autre établissement dit bilingue : Le CELEM ………………p.60 6 1.3 Bref regard sur les structures étrangères ………………p.65 1.3.1 La langue des signes québécoise et l’école Gadbois 1.3.2 L’exemple suédois vu par une délégation belge (Benoît Drion) 2. Observations des classes en LSF mises en place par IRIS à Toulouse ………………p.73 2.1 Quelques renseignements relatifs à la répartition du temps d’observation et aux supports pédagogiques. ………………p.73 2.2 La maternelle ………………p.75 2.3 Le primaire ………………p.82 2.3.1 Les classes de CP- CE2 2.3.2 Les classes de CE1 - CM1 3. Une nouvelle formation des enseignants de LSF ………………p.102 3.1 Présentation et observation sur la Licence Professionnelle de l’Université Paris VIII ………………p.102 3.2 L’avis des étudiants ………………p.106 TROISIEME CHAPITRE Apports divers de l’éducation bilingue LSF/français écrit et réflexion didactique sur l’enseignement des langues 1. Pourquoi favoriser l’enseignement de la LSF pour l’enfant sourd ? …………p.111 1.1 Réflexion générale sur la conception de l’enseignement ………………p.111 1.2 Du point de vue linguistique ………………p.115 1.3 Du point de vue cognitif, psychologique, et sociologique ………………p.121 1.4 Du point de vue de la didactique ………………p.124 1.5 Le lien avec l’accès à l’écrit ………………p.129 CONCLUSION ………………p.135 BIBLIOGRAPHIE ………………p.138 ANNEXES ………………p.143 7 INTRODUCTION 8 La Langue des Signes Française a subi au cours de l’Histoire plusieurs changements de dénominations, à connotations plus ou moins positives. En 1760, à l’époque de l’Abbé de l’Epée, elle portait le nom de « langue (ou langage) naturelle des sourds et muets » ou bien encore « langue naturelle des signes », puis au XIXéme siècle, elle devient le « langage mimique » ou la « mimique » ce qui marque une rupture avec le terme précédent, mettant en avant sa composante corporelle. Dans les années 1880, la référence à la valeur linguistique de l’objet n’est plus de mise, les opposants à son existence et à son utilité la nomment alors « les gestes » ou « les signes » ou bien encore « le langage gestuel des sourds ». On la rencontre aussi sous une terminologie plus scientifique à savoir « le langage mimo-gestuel des sourds ». Ce n’est qu’à la suite de la reconnaissance de l’ASL (Langue des Signes Américaine) après les travaux de Stokoe, qu’on adopte en France cette langue sous l’appellation de « Langue des Signes Française ». Aujourd’hui on emploie plus couramment, et de façon économique, le terme « LSF » ([elesf]), ou bien « langue des signes », « française » devenant implicite pour tous les locuteurs de cette langue en France, et le verbe « signer », qui signifie « communiquer, parler, dire en LSF », pour en qualifier l’acte. La langue des Signes connaît ainsi un regain d’intérêt linguistique depuis une trentaine d’années environ notamment au travers des travaux de C.Cuxac, révélant l’iconicité de la langue et aussi au travers des actions des militants associatifs revendiquant une éducation bilingue en LSF pour l’enfant sourd (association 2LPE , "2 langues pour une éducation") D’un autre point de vue, l’Education Nationale porte aussi un nouvel intérêt à cette langue et à sa communauté, en reconnaissant la Langue des Signes officiellement en mars 2004, et en respectant les choix éducatifs des parents d’enfants sourds (option bilingue LSF/ français) depuis les années 90. Cependant à ce jour, on constate que la LSF est encore peu utilisée dans la scolarité et que cette situation n’évolue que très lentement, alors que par ailleurs le bilan de la scolarité des élèves sourds est encore très insatisfaisant. On ne manquera pas de rappeler, à ce propos, le chiffre effarant du Rapport Gillot en 1998, qui faisait état de 80% d’illettrisme chez les sourds. On s’attendrait donc à ce que l’Education Nationale développe l’enseignement en LS, comme alternative à la pédagogie oraliste, qui règne majoritairement depuis des années dans ce domaine. Il n’en est rien. Ce paradoxe est probablement du aux craintes et aux idées reçues concernant la LSF. En effet malgré sa reconnaissance, la LS n’a encore pas le même statut langagier que le français. L’absence de modalité écrite la pénalise. On met en doute son caractère à pouvoir exprimer l’abstraction, la précision, et surtout on craint que son acquisition, plus facile chez l’enfant sourd, se fasse au détriment du français (écrit). 9 Notre étude s’attache ainsi à la spécificité de l’enseignement en langue des signes, pédagogie innovante où la LSF est langue de communication, mettant en avant la singularité du bilinguisme Sourd, à savoir l’enseignement de la LSF et du Français écrit. Dans un premier temps, nous nous intéresserons à l’évolution de l’Education des sourds, d’un point de vue historique et linguistique, afin de mieux comprendre l’état actuel du milieu éducatif, et des courants pédagogiques qui s’en dégagent. Dans un second temps, nous ferons le point sur l’éducation bilingue de l’enfant sourd, plus précisément sur les structures éducatives bilingues en France et à l’étranger, mettant en avant les particularités du bilinguisme LSF/ Français écrit, défendu par les enseignants et pédagogues sourds. Nous établirons une brève comparaison avec une autre structure dite bilingue, pour laquelle la conception de l’enseignement en LSF est radicalement opposée. De même, au travers de ce chapitre nous exposerons deux comptes-rendus d’observations. Le premier porte sur les classes bilingues LSF/ Français écrit de Toulouse, mise en place par IRIS (Institut de Recherche en Implication de la langue des Signes), montrant qu’une éducation en LSF est possible et bénéfique à l’enfant sourd. Le second s’intéresse à la formation des enseignants sourds à l’Université de Paris VIII (Licence Professionnelle), rare formation accessible aux sourds, donnant droit à une reconnaissance officielle. Dans un dernier temps nous essaierons de défendre l’idée selon laquelle uploads/Litterature/ tesis-leroy-2005-pedagogie.pdf
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- Publié le Jan 20, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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