Objet d’étude : Délibérer, Convaincre … Jean de la Fontaine : « Les grenouilles
Objet d’étude : Délibérer, Convaincre … Jean de la Fontaine : « Les grenouilles qui demandent au roi » (Fables VIII) INTRODUCTION Jean de la Fontaine : Né à la campagne, il restera toujours attaché à ce milieu rural, il est d’abord avocat puis se consacre à la littérature. Il devient célèbre grâce à la publication des Contes. La Fontaine vécut une vie de libertin lorsqu’il était jeune mais revient plus tard à la religion. Jean de La Fontaine (1621-1695) consacre sa vie à la poésie. Il prend souvent pour modèle des écrivains grecs ou latins comme Esope ou Phèdre pour écrire des récits mettant en scène des animaux dotés de caractères humains, qui lui permettent d'exprimer une morale Son œuvre : Les Fables choisies, mises en vers par M. de La Fontaine (ou plus simplement Les Fables) est une œuvre de Jean de La Fontaine écrite entre 1668 et 1678. Il s’agit, comme son nom l’indique, d’un recueil de fables écrites en vers, la plupart mettant en scène des animaux anthropomorphes (l'attribution de caractéristiques comportementales ou morphologiques humaines à d'autres formes de vie, à des objets, voire à des idées) et contenant une morale au début ou à la fin. Le texte : Cette fable, située en quatrième position au livre III, développe un apologue sur la monarchie. C'est chez Esope (" Les Grenouilles qui demandent un roi ") puis chez Phèdre que La Fontaine a pris texte pour écrire cette fable. Dans « Les grenouilles qui demandent un roi », il critique les défauts des hommes en les comparants à des grenouilles confrontés à la vie politique. Ce récit, construit de façon à ne pas ennuyer le lecteur compare les grenouilles aux hommes pour faire ressortir les défauts de ces derniers. Il se termine par un message politique à l'intention du lecteur. EXPLICATION DE TEXTE I. L’art du récit. Les personnages : Il nous présente des personnages que tout le monde connaît pour cela il ne fera pas de description mais ils les caractérisent brièvement. Il y a deux périphrases pour les désigner. Les grenouilles sont regroupées et agit toujours en un groupe. Si on les sépare, s’est pour mieux les rapprocher. Elles sont envieuse et jalouse, sournoise et mauvaise (« jusqu’à sauter sur l’épaule du roi/ le bon sire le souffre, et se tient toujours coi ») et naïve et simplette (« gent fort sotte et fort peureuse ») et bien sûr elles sont toujours insatisfaite. On les compare à des grenouilles (v.20). Les personnes adjuvants sont Jupiter (= Jupin) qui est le principale. L-F lui donne un caractère bien précis qui est de représenter Dieu et il existe une image paternelle. Il en a marre des grenouilles (vers 30-37) [L'originalité de Jupiter, est qu'il est un personnage, le « monarque des dieux » qui tire la leçon. C'est un intermédiaire entre le fabuliste et le lecteur. Image et sagesse et de patience, il a aussi fait preuve d'ironie dans la façon dont il a exaucé les grenouilles. L'exaspération est traduite par la question rhétorique (l.31) et les exclamations (l.30) ainsi que par les termes traduisant le conseil, la leçon]. Puis, il y a tout les prétendants au trône : un premier roi (vers 5) qui est nommé par les grenouilles de « Soliveau », puis deuxième roi qui est la Grue et ainsi il y a une référence à l’oiseau (observation de l’animale). Cet animal est l’ennemie des grenouilles. Le cadre naturel : Ce n’est pas un lieu précis, pas de ville, endroit neutre et qui n’est pas touché par l’homme. C’est une atmosphère mythologique et réaliste (cadre naturel des grenouilles). L-F veut nous emmener dans leur monde avec l’évocation de la nature : « marécageuse »(v.7), « eaux »(v.9), «joncs, roseaux »(v.10), »tanière »(v.17) et « fourmilière »(v.20). La Fontaine crée une scène réaliste et le transforme en quelque chose de fantaisiste, elle devient métaphorique. On peut aussi observer le calme de la nature qui apparaît en contraste avec l’atrocité qui se passe autour (avec les grenouilles qui meurent engloutit par la Grue). Un déroulement narratif : Récit court au passé simple et au présent de narration qui apparaît à partir du vers 23, sans détails superflus, centré sur peu de personnages et qui paraît plus vivant. La présence de nombreux verbes d'action : « firent », « tomba », « alla », « vint », « approcha », « suivit » et le schéma narratif (La situation initiale (l. 1-4), L'élément perturbateur (l.7-11), les péripéties (l.12-22 et 23-26) et l'élément de résolution (l.27- 33)) mais en évidence la vivacité du récit et les retournements de situation dans lesquels il repose (les changements de régimes, le passage de la peur à l'insolence), ce qui a pour but de faire sourire le lecteur et l'amener à réfléchir. Le texte joue pour cela sur des oppositions (rime « démocratique »/ »monarchique », contraste entre l'impassibilité du premier roi et la violence du deuxième) et des effets de symétrie (autant de vers pour la peur des grenouilles que pour leur progressive insolence, la « cervelle rompue » fait écho aux « clameurs » du début.). L'efficacité tient aussi à la rapidité du récit, au caractère généralisable de la situation (les personnages à part Jupin sont désignés par des articles indéfinis ou des pluriels). La Fontaine sait rendre son récit plaisant en variant les sortes de rimes et de rythmes (on peut même établir un parallèle entre le choix des différents vers et la nature des personnages auxquels ils sont associés.) (vers cours qui fait accélérer le rythme et vers long). Il enchaine rapidement les péripéties, accentue les défauts de ses personnages pour rendre la situation comique (comme la bêtise des grenouilles qui ont peur du soliveau) et souligne avec ironie comment les grenouilles sont punies de leur perpétuelle insatisfaction. Le recours au discours direct rend le récit plus vivant et plus distrayant. II. La métaphore animale : un regard satirique sur le peuple. Les grenouilles: Une image du peuple (personnification): La personnification de ces grenouilles se fait à l’aide de rapprochement dans des situations que l’on peut observer dans la vie sociale et politique. D’abord, on peut observer la majuscule initiale de leur nom soit le G dans notre cas. Puis, elles sont personnifiées par leur vocabulaire humain puisqu’elles sont capables de « clameur » et vivent en société sous un régime politique. Elles sont regroupé en « troupe et familiarité » (v.21) et « ce peuple » (v.25). Leur comportement aussi puisqu’elles ont peur, elles ont des caprices et des insatisfactions. Elles ont aussi un organisme avec « à l’épaule » ou « regarder au visage ». Une vision dévalorisante du peuple : Grâce à cette personnification des animaux, la fable met en scène des situations sociales et politique proches des sociétés humaines et ses similitudes permettent un rapprochement avec le peuple. Mais la vision du peuple va être bafoué et pitoyable. Puisque le peuple ressemble au peuple, le peuple ressemble à une communauté triste, suiveuse, sournoise, fort sotte (vers8) … Cette image existe depuis longtemps et est l’image qu’ont tous les auteurs classique pour le peuple. Mais La Fontaine va plus loin, il fait référence pour cela à la démocratie antique en faisant allusion à deux formes de pouvoir monarchique : un roi débonnaire (vers 5, un roi tout pacifique) et un despote, la grue du vers 26. C’est là une réflexion sur le pouvoir qui était très fréquente à l’époque et que l’on retrouve chez beaucoup d’auteurs de ce siècle comme Corneille avec Horace ou Racine (cousin de l’auteur) avec Britannicus. III. Une fable poétique. La comparaison des différents régimes politiques : Cette fable a été pensée par Jean de la Fontaine d’une manière très structurée. Il s’inspire de la classification d’Aristote qui d’après lui la monarchie devient une tyrannie. Les deux premiers sont nommés avec une majuscule alors que le dernier n’est pas nommé. En effet, son évolution correspond à des changements successifs de régimes politiques : Démocratie (vers 1à 4) : « état démocratique » mis en relief par la brièveté d’un vers impair, l’heptasyllabe. Le participe présent « se lassant » (v.1 et 2) inscrit cette démocratie dans la durée, se lassant peut être de l’ennui. On comprend que s’est le cas depuis un bon moment puisqu’elles s’ennuient désormais. Mais elles s’en lassent rapidement « les grenouilles se laissant/ de l’état démocratique » et réclament alors un changement de régime ». Les grenouilles n’aiment pas quelque chose qui fait penser à l’Antiquité (démocratie antique) pour J-F. Le gouvernement du peuple est refusé par le peuple. Il est éliminé rapidement mais sans raison valable (ennui) alors qu'il est présenté comme un régime stable Monarchie (vers 5 à 25) : elles obtiennent alors un roi : « que Jupin les soumit au pouvoir monarchique/ il leur tomba du ciel un roi tout pacifique ». Echo sonore entre monarchique et démocratique. C’est la partie la plus longue de la fable. Les vers 6 à uploads/Litterature/ texte1-les-grenouilles-qui-demandent-un-roi.pdf
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- Publié le Sep 14, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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