St Théophile d'Antioche Les trois traités à Autolycus Présentation, traduction

St Théophile d'Antioche Les trois traités à Autolycus Présentation, traduction française et texte grec Le commentaire de la parabole de l'économe infidèle rapporté par St Jérôme Traduction française et texte latin Les notices sur Théophile d'Eusèbe de Césarée et de Jérôme Le tout précédé d'une Présentation de Théophile par Albocicade 2010 Présentation de St Théophile et de son œuvre par Albocicade Théophile fut, au IIe siècle, le septième évêque (1) de l'Eglise d'Antioche. Il nous est connu par quelques notices anciennes, ainsi que par le seul de ses traités – une apologie – qui nous soit parvenu : les Trois livres à Autolycus. De tous les apologètes du IIe siècle dont les textes nous ont été conservés ( Aristide, Justin le Philosophe, Tatien, Athénagore ) Théophile est un des seuls à avoir été évêque avec Méliton de Sardes. Eléments biographiques Théophile semble être originaire d'Assyrie (2), comme Tatien, mais sa langue et tout son arrière plan sont grecs. C'était probablement un païen, moyennement cultivé, mais que la lecture ne rebutait pas. De toutes les disciplines intellectuelles, il n'y a guère que l'Histoire pour laquelle il manifeste de l'intérêt. Il n'a que peu d'attrait (voire même du dédain) pour les sciences et la philosophie, et les mythes du paganisme ne le satisfaisaient pas. C'est après avoir lu "les écrits sacrés des saints prophètes" (3) qu'il a été convaincu et est devenu chrétien. Où se fit ce premier contact ? Il n'est pas exclu qu'il ait fréquenté une synagogue avant d'intégrer l'Eglise : un certain nombre de ses exégèses portent la marque des questions débattues dans le judaïsme de cette époque. Est-ce à ce moment qu'il prit le nom de Théophile (Θεόφιλος = "aimé par Dieu") ? A une époque où être qualifié de chrétien, c'est tout à la fois subir une injure et être accusé de crime (4), c'est avec fierté que Théophile revendique son appartenance (5). Suite à des circonstances dont nous ignorons tout, il devient évêque de l'Eglise d'Antioche, succédant à Eros vers 169. Maximin lui aurait succédé vers 177 ou 178 (6). Toutefois, dans le Traité à Autolycus, il mentionne la mort de Marc Aurèle, qui eut lieu en 180 (7). On le suppose mort en 183 ou 185. Compté au nombre des saints, il est fêté le 6 décembre dans l'Eglise orthodoxe et le 13 octobre dans l'Eglise catholique. Ses Œuvres Théophile est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont nous ne connaissons pour la plupart que le titre. Ouvrages mentionnés par Eusèbe et Jérôme (8) · Le Traité à Autolycus, apologie en trois livres. C'est le seul texte de Théophile à nous être parvenu. Lactance, aussi, le cite dans les Institutions divines (I. 23) · Un traité contre Marcion · Un traité contre Hermogène, dans lequel, au témoignage d'Eusèbe, Théophile utilise des citations de l'Apocalypse de St Jean. · Des livres d'enseignement pour l'Eglise. Ouvrages mentionnés par Jérôme seul (9) · Un commentaire du Livre des proverbes de Salomon · Un commentaire des Évangiles. Jérôme évoque encore ce texte dans la préface de son commentaire sur St Matthieu, ainsi que dans sa lettre 121 (A Algasia) dans laquelle il donne l'interprétation de Théophile sur la parabole de l'économe infidèle. Il est possible, par ailleurs que le commentaire de Théophile n'ait pas suivi l'ordre de chaque Evangile, mais qu'il ait regroupé les péricopes. Ouvrages mentionnés par Théophile lui-même · Le traité "Sur les Histoires". Dans le Traité à Autolycus, Théophile fait à trois reprises référence à des explications qu'il a donné ailleurs (10). Une fois au moins, il mentionne explicitement ce traité "De l'Histoire" (A Autol. II. 30) Et les autres · On a cru, au XVIe siècle, avoir retrouvé le "commentaire allégorique" de Théophile sur les Evangiles. C'est en fait un florilège latin, qui reprend des commentaires divers, sans suivre l'ordre des évangiles. On y trouve effectivement le commentaire de l'intendant malhonnête cité par Jérôme, mais aussi des commentaires d'autres auteurs plus tardifs. La paternité de l'ouvrage par Théophile est aujourd'hui totalement exclue. · Par ailleurs, Jean Malalas, dans sa Chronographie (X, p 252) cite un "sage Théophile le Chronographe" à propos d'une chronique des évêques d'Alexandrie et d'Antioche. S'agirait- il de Théophile d'Antioche ? Malgré le goût prononcé de Théophile pour les chronologies, l'identification n'est pas assurée. Postérité Divers témoignages attestent que Théophile jouissait d'une bonne réputation dans l'Eglise ancienne outre ceux d'Eusèbe de Césarée et de Jérôme. Lactance, dans ses Institutions Divines (11) cite un passage de la "chronologie de Théophile" qui se trouve dans le troisième livre à Autolycus (12). En d'autres endroits, Lactance paraît s'inspirer plus ou moins librement de Théophile. S'il ne cite pas expressément Théophile, Irénée de Lyon en est particulièrement proche dans une dizaine de passage (13). Novatien, dans son "De Trinitate" cite, sans le nommer, Théophile (14). Ambroise de Milan donne la même exégèse sur la paradis (15). Enfin, Jean Damascène, dans ses Sacra Parallella cite à cinq reprises les traités à Autolycus, parfois sous des identités erronées. Notes 1. En comptant l'apôtre Pierre comme premier évêque de cette ville Cf Jérôme, Epître 121, à Algasia. Si on ne prend que la liste après Pierre, Théophile est le sixième : Eusèbe : HE IV. 20, HE IV. 24 ; Jérôme : De Viri 25. 2. A Autolycus II. 24 3. A Autolycus II. 14. Il s'agit probablement de l'Ancien Testament, mais peut-être aussi de l'Apocalypse 4. Tertullien : Apologie 3 ; Athénagore : Legat 2 ; Justin : Première apologie IV. 3-4 5. A Autolycus I. 1, I. 12 6. Eusèbe : HE IV. 24 7. A Autolycus III. 27 8. Eusèbe : HE IV. 24 ; Jérôme : De Viri 25 9. Jérôme : De Viri 25 10. A Autolycus II. 30, II. 31, III. 19 11. Institution divines I. 23 12. A Autolycus III 29 13. Adv Haer II. 6. 2 / Autol I. 5 ; A.H. II 30. 9 / Autol I. 7 ; A.H. II. 32. 4 / Autol I. 13 ; AH. III. 23. 6 / Autol II. 26 ; AH. III. 24. 2 / Autol I. 7 ; A.H. IV. 20. 1 / Autol I. 7 , II. 18 ; AH. IV. 38 / Autl II. 25 ; AH. V. 23. 1 / Autol II. 25 ; Démonstration apostolique 5 / Autol I. 7 14. De trinitate II / Autol I. 3 15. De Paradiso 1 et 4 / Autol II. 36 St Théophile d'Antioche Les trois Traité à Autolycus Présentation par Albocicade Traduction française par l'abbé Genoude Texte grec Présentation des trois livres à Autolycus Préambule De tous les écrits de Théophile, le "Traité à Autolycus", une apologie, est le seul qui soit parvenu jusqu'à nous, de sorte que son auteur – écrivain varié – a reçu le qualificatif d'apologiste. Toutefois, même si le prétexte à ce traité est semblable à celui de l'Octavius de Minucius Félix, ou au "Dialogue avec Tryphon" de Justin, l'Apologie de Théophile se distingue nettement de ces deux ouvrages, tant par la manière d'aborder le sujet, que par les "lacunes" de son argumentation. Un "ami" païen nommé Autolycus lui ayant vanté la gloire des dieux et de leurs statues, et lui reprochant vigoureusement de se dire chrétien, Théophile répond par un trois Traités successifs. Son objectif est de démontrer que la foi des chrétiens en un Dieu invisible, irreprésentable n'est pas une innovation déraisonnable, mais s'appuie au contraire sur une sagesse de la plus haute antiquité, ayant sa source en Dieu même. Aussi va-t-il s'employer à présenter ce Dieu créateur de l'univers, sage législateur de l'humanité en se fondant sur des écrits qui ne sont ni récents, ni légendaires (III. 1 ; cf III. 16) L'apologie se compose de 3 "livres" que l'ont peut schématiser comme suit : Livre 1 : Le Dieu des chrétiens Livre 2 : Supériorité des auteurs sacrés sur les profanes Livre 3 : Antériorité des Livres sacrés sur les auteurs profanes Le contenu du traité Les Traités à Autolycus ne sont pas des exposés systématiques, et les différents thèmes, présentés ici regroupés, se retrouvent épars tout a long de ces écrits ; aussi les nombreuses références ci-après renvoient-elles aux trois livres à Autolycus. Théophile écrit à une époque où le langage théologique des chrétiens n'a pas encore pris sa forme définitive : les grandes synthèses de Nicée et Chalcédoine sont encore à venir. Toutefois, on notera que si certaines des expressions qu'il emploie (par exemple "Dieu, le Verbe et la Sagesse") ne lui ont guère survécu, d'autres ont eu un destin singulier (comme le Verbe qui est "Dieu, né de Dieu", ou le terme "Trinité"). Enfin, il s'adresse à un païen pour le moins sceptique, qui ne semble pas manifester la moindre sympathie pour les chrétiens et ce qu'il croit savoir d'eux. Face à un tel interlocuteur, Théophile choisit scrupuleusement les thèmes qu'il développe et ceux qu'il effleure à peine… voire pas du tout. Nul doute que, dans un contexte autre (une catéchèse prébaptismale, par exemple), certains choix eussent été tout différents. Connaître uploads/Litterature/ theophile-d-x27-antioche-oeuvres-completes.pdf

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