ANGELICA VÂLCU Types discursifs et textuels en français contemporain Une approc

ANGELICA VÂLCU Types discursifs et textuels en français contemporain Une approche pragmatique UNIVERSITATEA « DUNÃREA DE JOS » GALAŢI 1 2 3 4 AVANT-PROPOS Ce livre répond aux besoins propres de l’enseignement du FLE actuel en respectant une harmonie entre l’information sur les textes et leur exploitation pédagogique. Notre but est de présenter comment la compétence textuelle et discursive aide nos étudiants à mieux saisir le fonctionnement des éléments linguistiques qui forment les productions langagières transphrastiques. Le point de départ a été l’idée que l’objet de l’analyse de discours ne consiste plus à rechercher ce que dit le texte mais la façon dont il le dit. Le texte est un objet pluri sémiotique qui est lié en même temps à la linguistique et à la sémiotique, mais aussi aux normes sociales, culturelles, économiques, etc. qui parachèvent le sens du texte dans son ensemble. D’un point de vue pragmatique, le texte, tout comme le discours, est défini comme l’utilisation des énoncés dans leur combinaison pour l’accomplissement d’actes sociaux. On peut en déduire que l’analyse de discours consiste à étudier des conduites communicatives et à rendre compte des combinatoires produites par l’interaction des contraintes et des choix faits par l’énonciateur. Les principaux objectifs de ce manuel sont: a) de permettre à l’apprenant d’acquérir les savoirs fondamentaux nécessaires à une meilleure maîtrise du français contemporain; b) d’associer les savoirs techniques (linguistiques, rhétoriques, méthodologiques) aux connaissances et à la culture littéraire (chronologie, histoire, textes et problématiques). Produire, identifier, comprendre, décrire, réemployer, varier: telles sont les phases d’une pédagogie grammaticale qui fait de l’apprenant (du non natif) un observateur méthodique et un utilisateur bien entraîné du français - langue étrangère. Les exercices que nous proposons dans la seconde partie du livre, s’inspirent de la linguistique pragmatique, insistant sur les règles de fonctionnement de la langue et mettant en évidence les corrélations étroites entre la sémantique, la morphologie et la syntaxe. Nous avons sélectionné quelques sujets 5 proposés à l’examen de baccalauréat en France ou dans les DOM-TOM – les Départements d’Outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyanne et Réunion) et les Territoires d’ Outre-mer (Nouvelle Calédonie, Polynésie française, Wallis et Futuna, Terres australes et antarctiques françaises, Mayotte, Saint-Pierre-et- Miguelon). La source de ces sujets est mentionnée à la fin de notre ouvrage. Le nombre élevé d’exercices proposés permet à l’enseignant de faire un choix selon le niveau des apprenants et le temps dont il dispose. D’ailleurs, ces exercices ne sont pas conçus pour être résolus en bloc, mais pour laisser au professeur la liberté d’opérer une sélection ou de les utiliser dans l’ordre qui lui semble utile afin d’obtenir les résultats escomptés. L’auteur remercie chaleureusement ses collègues, prof. dr. Virginia Veja Lucatelli et maitre de conférences dr. Sofia Dima, pour avoir participé, par des suggestions utiles et pertinentes, à l’élaboration du présent livre. L’auteure 1. Introduction Comme toute activité cognitive, une analyse solide du discours/texte ne pourra être faite sans une classification préalable de ces discours/textes. Si ces classifications n’existaient, il serait, sans doute, impossible de comprendre les textes, nous serions accablés par leur diversité et par la sensation de chaos que les régularités de la syntaxe ne pourraient suppléer. La prolifération des termes qui désignent certains concepts dans la littérature de spécialité des sciences du langage nous contraint d’expliquer chaque terme et de les garder tous, malgré l’impression de redondance qui apparaît à une première lecture. 6 L’explication serait la suivante: même si les apparences indiquent l’usage de plusieurs termes pour la même réalité, en fait, chacun d’eux a sa spécificité et le maintien de tous ces termes n’est pas du tout fait au hasard dans une explication scientifique. Il est évident que si on ne renonce à aucun des termes véhiculés, cela signifie que, même différents, ils ont un point de départ commun et désignent des aspects distincts de la langue. Le concept de texte est appliqué, par certains chercheurs, seulement au discours écrit (ou seulement à l’œuvre littéraire). D’autres le considèrent comme synonyme de la notion de discours. Il y a aussi des linguistes qui apprécient le texte comme une expression trans-sémiotique, ce qui veut dire, dans ce cas-là, qu’il s’agit du texte filmique, du texte musical, etc. Dans le Nouveau dictionnaire des sciences du langage1, le texte est défini comme « une séquence linguistique, écrite ou parlée, qui forme une unité conventionnelle, soit qu’elle ait en vue une suite de phrases, une seule phrase, ou un fragment d’une phrase ». On peut en déduire que la notion de texte ne se trouve pas sur le même plan que la notion de phrase. Les structures textuelles sont des entités communicationnelles même si elles se réalisent par l’intermédiaire des entités linguistiques. La relation texte / discours dépend du sens attribué au discours; si on considère le discours « comme un ensemble d’énoncés d’un énonciateur, qui réfère à un thème global unique, le discours peut coïncider avec un texte (voir l’exemple de la communication écrite où l’unité communicationnelle et celle thématique coïncident, en général), ou avec un ensemble de textes (par exemple, une conversation considérée comme une interaction des deux ou plusieurs discours centrés sur un seul thème et composés chacun de plusieurs textes, parce que chaque réplique du symbole conversationnel constitue une unité communicationnelle et donc, un texte en soi »2. 2. Texte / discours / énoncé 1Oswald Ducrot et J. M. Schaeffer, traduction du français, Ed. Babel, Bucuresti, 1996, p. 386 2Ducrot, O., et J. M Schaeffer, Noul dicţionar al ştiinţelor limbajului, trad. du français, Ed. Babel, Bucuresti, 1996, p. 384. 7 Selon J. M. Adam, « un discours s’articule en divers genres, qui correspondent à autant de pratiques sociales différenciées à l’intérieur d’un même champs. Si bien qu’un genre est ce qui rattache un texte à un discours. Une typologie des genres doit tenir compte de l’incidence des pratiques sociales sur les codifications linguistiques »3. Si l’origine des genres se trouve dans la différenciation des pratiques sociales et qu’ils soient issus de ceux qui les précèdent, il serait nécessaire d’observer la manière de se former des genres, comment ils évoluent et tendent à disparaître avec les pratiques sociales auxquelles ils sont associés. Dans l’ouvrage mentionné, J. M. Adam présente une définition du texte à partir de laquelle on peut commencer une analyse typologique telle que celle à laquelle nous nous engageons. Un texte, dit J. M. Adam, est « une suite configurationnellement orientée d’unités (propositions) séquentiellement liées et progressant vers une fin »4 . La classification des textes est une des activités spontanées des sujets. Selon Dispaux « toute activité intellectuelle conduit celui qui la pratique à créer des distinctions et à construire des types à l’intérieur de l’objet d’analyse »5. Le linguiste qui exprime le plus clairement le besoin d’une classification typologique est M. Bakhtine qui, à propos des formes concrètes du discours, affirme que la typologie des formes « est une des plus vitales » et c’est pourquoi « chaque époque et chaque groupe social a son répertoire de formes de discours dans la communication socio linguistique »6 Il se pose un problème : celui de la distinction conceptuelle texte / discours. C. Fuchs apprécie que le discours est « un objet concret produit dans une situation déterminée sous l’effet d’un réseau complexe de déterminations extra linguistiques (sociales, idéologiques) »7. Cette chercheure affirme que le texte est un objet abstrait, construit par définition, et qui doit être imaginé à l’intérieur d’une théorie 3Adam, J. M., Eléments de linguistique textuelle (coll. "Philosophie du langage"), Mardaga, Liège, 1990, p. 23. 4Adam., M., 1990: 49 5 Cité par J. M. Adam, in : Les textes: types et prototypes, Ed. Nathan, Paris, 1992, p. 6 6Adam, J., M., 1992: 6 7Fuchs, C., 1985: 22, apud: J. M. Adam, Les textes: types et prototypes, p. 15. 8 de sa structure compositionnelle. D’autre part, J. Kristeva définit le texte comme étant une pratique signifiante, un processus de production de sens.8 D. Maingueneau9 souligne la polysémie du terme discours et distingue: • le discours considéré comme synonyme du terme parole de Ferdinand de Saussure, sens qui est courant dans la linguistique structurale; • le discours qui n’est plus rapporté à un sujet mais qui est considéré comme une unité de dimension supérieure à la phrase: un message, un énoncé, etc.; dans ce sens le discours est intégré à l’analyse linguistique et on a en vue l’ensemble des règles d’enchaînement des parties de phrase qui composent l’énoncé, analyse qui étudie la cohérence des énoncés; • le discours tel qu’il est imaginé dans la vision de l’Ecole Française de l’analyse du discours selon laquelle le discours est l’énoncé considéré du point de vue du mécanisme discursif qui le conditionne. C’est ainsi que l’étude d’un texte du point de vue de sa structure linguistique est un énoncé et une étude linguistique des conditions de production de ce texte est un discours 10; • le discours au sens de E. Benveniste qui affirme que l’énonciation implique la conversion individuelle de la langue en discours et que le discours, dans une acception plus large, uploads/Litterature/ tyes-discursifs.pdf

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