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sommaire r'Vi~diathèque MMSH Pé~Lor~.!9u.e .s p.1000210 J L... . . ...... Ex Li 11 .:1 u ;:. r ê t ----:---··· ~ .. . IP . Ot'-t v-.. c u~~: PROVENCE 13621 AIX Cedex ISS 0181-0545 TECHNOLOGIES IDEOLOGIES et PRATIQUES Volt.nne I, n° Z;Avril-Juin 1979 Michel PECHEUX - UN EXEMPLE D'AMBIGUITE IDEOLOGIClJE LE RAPPORT Paul HENRY MANSHOLT. , Jean-Pierre POITOU Claudine HAROCHE Michel PLON - UN EXEMPLE D'AMBIGUITE THEORIQUE L'ETUDE DU RAPPORT MANSHOLT. GROUPE D 1 ÉTUDE DES TECHNOLOGIES, IDÉOLOGIES ET PRATIQUES. DÉPARTEMENT DE PSYÇHOLOGIE, UNIVERSITÉ DE PROVENCE, CENTRE o Aix, 13621 AIX PUBLICATION DE L'UNIVERSITE DE PROVENCE Médiathèque MMSH Périodiques P-1 00021~ Exclu du Prêt ,.,, ( I - 1 - Le lecteur trouvera ici deux textes 1) "Un exemple d'ambiguité idéologique: le rapport Mansholt ", (de Michel Pêcheux(l), Paul Henry(l), Jean-Pierre Poitou(2), Claudine Haroche(3) 2) "Un exemple d'ambiguité théorique (de M. Plon). 1 1 étude du rapport Manshol t " La répercussion délibérée du deuxième titre sur le premier indique déjà à quel point les deux textes sont pris dans une même histoire. Si l'on prec1se que le travail correspondant au premier texte fut commencé en 1972 (et achevé dans sa rédaction définitive en 1975), on comprendra que le deuxième, rédigé en 1977, puisse s'en saisir pour en faire la critique. Ajoutons enfin une dernière précision chacun à sa manière, les différents " auteurs " mentionnés ci-dessus ont eu depuis bientSt dix ans, et continuent aujourd'hui d'avoir comme préoccupation incessante d'approfondir la critique de toute psychologie sociale, et de " changer de terrain " en produisant, sur la base du marxisme-léninisme et de la théorie freudienne. des connaissances qui puissent s'en réclamer et y faire retour c'est dire qu'il ne s'agit pas ici d'un règlement de compte entre des "auteurs "préoccupés d'affirmer leurs divergences mais des développements contradictoires de cette tentative qui imposent à chacun de les réfléchir. Et il était en effet plus qu'urgent de désigner dans cette histoire l'absence d'une auto-critique collective de la notion de contre-expérimentation (visant en quelque sorte à retourner la psychologie sociale contre elle-même). M. Plon a pris sur lui de contribuer, à sa man1ere à mettre les points sur les i, avant qu'il ne soit trop tard; car les textes qui paraissent, et aussi ceux qui ne paraissent pas, ceux qui paressent ! ceux qui, pour di verses raisons:. " restent en souffrance ", comme ceux qui jaillissent en un cri, scandent l'histoire d'une réflexion; il ne fallait pas manquer l'occasion (fournie par la publication simultanée de ces deux textes décalés dans le temps de leur - 2 - production) de dire où nous en sommes, et dans quelles contradic- tions. L'occasion de dire tout cela, non pas avec l'idée saugrenue d'éviter ces contradictions à d'autres, en leur donnant à choisir entre l'éthique de la science et celle de la vérité (pour se départager à bon compte sur notre dos ?) mais peut-être pour susciter chez eux aussi l'inquiétude d'une question qui n'a pas fini de nous sauter à la figure : qu'est-ce que signifie, politiquement parlant, qu'être ainsi dans le dedans/ dehors de l'Université ? 1. C.N.R.S. Ehess, Paris. 2. C.N.R.S. Université de Provence. 3. C.N.R.S. Université Paris VII. - 3 - UN EXEMPLE D'AMBIGUITE IDEOLOGIQUE LE RAPPORT MANSHOLT M~ Pécheux, P. Henry, J.P. Poitou, Cl. Haroche - 4 - Depuis quelques années, le terme d'" idéologie " a vu son emploi légalisé dans le discours quotidien des " Sciences Humaines "· Jusque là, ce terme avait plutôt mauvaise presse, et dénotait, de la part de ceux qui malgré tout prétendaient l'utiliser une fâcheuse tendance à tout déplacer, à tout compliquer, en un mot à tout politiser. Alors qu'il était si simple de parler d"' attitudes", d"' opinions", voire de " représentations sociales " ••• c'était là des termes qui avaient croyaienton, fait leurs preuves scientifiques, dans la mesure même où ils permettaient à chacun, quelles que soient par ailleurs ses positions politiques, de comprendre et de se faire comprendre, bref de pratiquer la " koiné " des Sciences Sociales et Humaines. Heureuse époque ! La politique n'avait pas encore atteint dans leur masse les intellectuels travaillant dans le champ des sciences humaines, et nombre d'entre eux, très honnêtement, "n'en avaient jamais entendu causer" ••• Aujourd'hui après la grande secousse de mai-juin 1968, et compte tenu de la radicalisation de la lutte des classes qui en a été le prolongement, dans tous les secteurs de la vie sociale, les choses sont passablement différentes : les sciences sociales et humaines ont perdu leur innocence politique. Bien enten- du, cela ne signifie en aucune façon qu'elles se soient engagées comme un seul homme sur une position de classe homogène : tout au contraire, les divisions et les conflits qui jusque là leur restaient extérieurs se sont mis à travailler explicitement en leur sein, et à produire leurs effets sous des formes variées et souvent contradic- toires. Par exemple, on voit un nombre de plus en plus grand de recherches se placer explicitement sur le terrain du matérialisme historique, ou du moins tenter de le faire à travers toutes les difficultés qui surgissent immédiatement du fait de la spécialisation académique distribuant dans l'université l'économie politique, la sociologie. l'histoire la psychologie etc ••• Ces tentatives d'im- portation-utilisation du matérialisme historique, qui ont elles-mêmes des effets politiques variés, co-existent avec d'autres entreprises renouant avec diverses traditions " critiques" plus ou moins ouverte- ment liquidatrices. Quant à la bourgeoisie actuellement au pouvoir elle s'est provisoirement adaptée à cette nouvelle situation en essayant d'en exploiter les contradictions (y compris les contradic- tions à l'intérieur même de la recherche marxiste) en utilisant au mieux la marge de manoeuvre relativement étroite dont elle dispose, sans renoncer bien sûr' à 1 1 espoir de pouvoir liquider tout cela un jour, fût-ce par des moyens disciplinaires-administratifs si elle en - 5 - a la possibilité politique, les autres moyens ayant échoués. Et à vrai dire. ces deux " méthodes " (la souplesse dans 1 1 adaptation aux conditions de la lutte idéologique et l'intransigeance bureaucratique dans la direction de la masse des travailleurs en sciences sociales) ne sont nullement contradictoires; elles se complètent d'ores et déjà dans la politique actuelle du pouvoir. Cela pour bien rappeler que si la pensée bourgeoise (re) découvre aujourd'hui l'idéologie, ce n 1 est pas sans quelques arrières pensées : ces " aggiornamento " de l'idéologie dominante (qui est l'idéologie de la classe dominante) n'a rien à voir avec dieu sait quel " chemin de Damas " ! Quoiqu'il en soit : c'est un fait ; l'idéologie (et les idéolo- gies) constituent des objets d'études scientifiques, désonnais reçus, acceptés et, comme nous le disons en commençant, légalisés. Nous avons tenté dans la présente étude de tirer avantage de cette situation de fait, et de contribuer par une recherche concrète à la connaissance scientifique de certains aspects de cet objet. 1. IDEOLOGIE ET LUTTE IDEOLOGIQUE DES CLASSES. Le premier avantage de la situation de fait que nous évoquions à l'instant déplacements est d'épargner ·un certain nombre de détours et de par lesquels on avait coutume de déguiser l'objet avantage inestimable qui permet d'appeler les choses par d'étude: leur nom, et de les étudier sans prétendre parler d'autre chose. En 1 1occurence, il s'agit des effets subjectifs impliqués dans le fonc- tionnement d'une idéologie politique, et le non-déguisement de cet objet traduit en lui-même un bénéfice théorique considérable : l'étude du fonctionnement d'une idéologie est en effet strictement incompatible avec toute idée de réduction, de modélisation ou de miniaturisation à laquelle on songe spontanément face à la " complexité" de l'objet de départ (4). Le temps n'est en effet pas si lointain où un théoricien de l'importance du Kurt LEWIN, nimbé de l'aura du Gestaltisme et de la phénoménologie, prétendait appliquer les notions de champs, de valen~~' de frontière, de tension etc ••• à l'analyse scientifique de phénomènes politiques tels que la démocra- tie et la dictature et on sait comment il en vint à simuler ces phénomènes à travers le comportement plus " accessible " de groupes réunis dans des salles, en présence ou non d'un" leader" (corrnne des élèves avec ou sans leur professeur), en restant parfaitement aveugle au glissement qui s'effectuait ainsi de la lutte des classes à la salle de classe, si l'on nous pardonne de très mauvais jeu de mots. - 6 - Cette simulation, qui apparaît aujourd'hui aux yeux de l'étudiant le moins prévenu pour ce qu'elle est - à savoir un puéril déguise- ment est passée à l'époque pour nombre de psycho-sociologues comme une opération scientifique permettant de reproduire en miniature des "phénomènes sociaux", de la même manière que 1 1 on déclenche des orages en laboratoire: il s'agissait seulement pour eux d'une "facilité" expérimentale, permettant de simplifier les conditions d'intervention et d'observation ••• Il faut reconnaître que l'on est désormais plus prudent sur ce chapitre (du moins dans l'université car la "dynamique de groupe'' continue par ailleurs à faire, si l'on peut dire, fortune, mais l'auto-critique se fait toujours attendre uploads/Litterature/ un-exemple-d-x27-ambiguite-ide-ologique-le-rapport-mansholt.pdf

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