z Culture générale ÉPREUVE ÉCRITE ÉPREUVE COMMUNE www.ecricome.org prepa concou
z Culture générale ÉPREUVE ÉCRITE ÉPREUVE COMMUNE www.ecricome.org prepa concours ecricome ANNALES OFFICIELLES 2014 2 Après classe préparatoire prepa concours ecricome ÉPREUVE ÉCRITE / ÉPREUVE COMMUNE / Culture générale ESPRIT DE L ’ÉPREUVE sUJET corrigé RAPPORt Esprit de l’épreuve ■ Esprit général L’épreuve de dissertation de culture générale vise à évaluer chez les candidats les capacités de réflexion et d’argumentation, appuyées sur la lecture des grands textes, que l’on est en droit d’attendre d’un étudiant de niveau Bac+2. Elle s’inscrit ainsi dans l’esprit du programme officiel de culture générale des CPGE commerciales, qui caractérise la dissertation comme un exercice permettant à l’étudiant de «montrer sa capacité à s’interroger, à conduire une pensée cohérente et à exploiter de manière pertinente ses lectures ». Avant de constituer une épreuve de concours, la dissertation et son apprentissage visent, toujours selon les termes du programme officiel, à «former l’esprit à la réflexion autonome et éclairée». C’est cette capacité de réflexion que l’épreuve du concours a pour fonction de mesurer. ■ Sujets Le candidat traite sous forme de dissertation l’un des deux sujets au choix : - Dans le thème. Le sujet, qui a la forme d’un énoncé bref, s’inscrit dans le champ général de réflexion déterminé par le thème annuel. Que le sujet soit dans le thème ne signifie pas que le thème soit le sujet! En d’autres termes, une simple récitation de connaissances acquises sur le thème, non soucieuse du sujet proposé, ne saurait constituer une dissertation satisfaisante, quels que soient l’intérêt et la maîtrise des connaissances mobilisées. - Hors thème. Le sujet, qui a la forme d’un énoncé bref, appartient aux champs les plus généraux de la réflexion, tels qu’ils sont présentés dans le programme (fixe) de première année. Ce sujet peut donner l’occasion à certains candidats de montrer leur originalité, à condition de disposer d’une culture préalable sur la question et d’avoir une capacité effective d’interrogation. Il ne doit surtout pas être considéré comme une planche de salut pour ceux qui n’ont pas travaillé le thème de deuxième année ou qui n’ont pas la culture générale exigée à l’issue de la première année. ■ évaluation Elle prend en considération les grands critères de la dissertation : - l’aptitude à prendre en compte l’énoncé dans sa singularité, à comprendre le problème dans sa profondeur et à en saisir l’enjeu; - la capacité à ordonner ses idées de manière vivante et claire en évitant une simple juxtaposition de remarques, un plan mécanique et passe-partout, et l’énumération de références; - l’aptitude à conduire une pensée personnelle, à exploiter ses lectures et à mobiliser ses connaissances; en matière d’auteurs et de références, il n’y a pas de passage obligé. - la présentation matérielle de l’écrit, la qualité du style, la correction de l’orthographe et de la syntaxe. ■ Le programme Le thème pour le concours 2015 est : la vérité. Aucune liste d’œuvres ou d’auteurs n’est proposée. Chaque professeur, responsable de ses choix, détermine librement les œuvres philosophiques, littéraires, ou autres, qu’il juge nécessaires à son enseignement. 3 Après classe préparatoire prepa concours ecricome ÉPREUVE ÉCRITE / ÉPREUVE COMMUNE / Culture générale Sujet ■ Épreuve 2014 Durée 4 heures Aucun document n’est autorisé. Le candidat traitera l’un des deux sujets suivants : Sujet 1 (dans le thème) Habiter un espace, est-ce se l’approprier ? Sujet 2 (hors-thème) Qu’est-ce qu’un humaniste ? CORRIGé Sujet 1 Habiter un espace, est-ce se l’approprier ? A la distinction près entre un lieu et un espace, l’énoncé pouvait faire penser à une formule très proche qui figure dans Espèces d’espaces, de Georges Perec, que certains candidats auront pu croiser dans l’année. On y lit en effet, p. 50 (édition Galilée) : «Habiter un lieu, est-ce se l’approprier?» Tout le paragraphe mériterait d’être cité pour les exemples variés de modes d’appropriation qu’il propose, mais on se limitera à l’ajout des deux questions qui suivent, que les candidats avaient intérêt à se poser, une fois transposées dans les termes de l’énoncé proposé : «Qu’est-ce que s’approprier un lieu? A partir de quand un lieu devient-il vraiment vôtre?» Ces questions constituent déjà un modèle de la démarche à adopter pour aborder le sujet : non pas chercher d’emblée des réponses à la question, mais examiner les termes dans lesquels elle est formulée, et s’interroger sur ses présuppositions. L’approche du thème de l’espace se fait donc ici à partir d’une interrogation sur ce qu’est habiter un espace, et la question est précisée par la confrontation avec la notion d’appropriation. Le traitement du sujet invitait donc à penser leurs relations, qui sont autant de manières de comprendre le “est-ce” de l’énoncé (condition, conséquence ou équivalence) : est-ce l’habitation qui permet l’appropriation ou cette dernière est-elle la condition d’une authentique habitation? Faut-il nécessairement s’approprier un espace pour l’habiter? Peut- on aller jusqu’à identifier les deux notions? Dans ce dernier cas, l’appropriation n’est plus alors un préalable à l’habitation mais un ensemble de gestes entretenus avec lesquels se ESPRIT DE L ’ÉPREUVE sUJET corrigé RAPPORt 4 Après classe préparatoire prepa concours ecricome ÉPREUVE ÉCRITE / ÉPREUVE COMMUNE / Culture générale confond l’acte d’habiter. On peut penser ici par exemple, mais ce n’est pas exhaustif, aux activités ménagères évoquées par Jean Marc Besse dans Habiter. Un monde à mon image (Flammarion). Le soin apporté à la maison n’est pas seulement nécessaire pour la rendre habitable : en tant qu’activité sans cesse renouvelée, il fait partie intégrante de la façon dont on l’habite. Ces questions imposent à leur tour qu’on approfondisse le sens des notions qui composent l’énoncé. Ce sens ne doit donc pas être présupposé, comme s’il était unique et évident, mais au contraire décliné de plusieurs façons par le biais de ces relations, de sorte qu’un enjeu apparaisse. C’est cet enjeu qui donne toute sa portée au sujet et, par là, à une réflexion qui parviendrait à le révéler. Cet enjeu apparaît dès lors qu’on ne se contente pas d’identifier habiter et s’approprier, mais au contraire qu’on manifeste une tension entre les deux, ce qui suppose que l’appropriation elle-même soit envisagée dans la diversité de ses significations. Pour y parvenir, il convient d’abord de ne pas identifier l’appropriation à la prise de possession, —qui déjà peut s’entendre de façons différentes, de l’annexion à l’acquisition—, mais d’interroger la notion de propre, au cœur de l’appropriation. On voit alors que l’acquisition d’un espace, comme l’achat d’une maison, n’en signifie pas nécessairement pas l’appropriation, dont il ne constitue qu’un commencement possible et contingent. L ’appropriation suppose un investissement qui va au-delà de son sens financier! Il s’agit en effet de se rendre propre un espace. Mais si l’appropriation semble être une condition nécessaire de l’habitation, elle n’y suffit pas, puisqu’il y a des façons de s’approprier un espace, par exemple en le travaillant, qui ne peuvent pas être décrites en termes d’habitation. L ’appropriation peut donc être envisagée comme ce qui fait passer de l’espace à un espace, par délimitation d’abord, mais aussi par l’imposition d’une marque où l’on se retrouve, et qui le rend sien. Toutefois, cela ne suffit pas encore pour parler d’habitation. Si habiter, c’est être chez soi, cela suppose une extension du soi, une projection dans l’espace qui circonscrit un espace qui ne nous est pas étranger et pour ainsi dire plus vraiment extérieur. Si sur ce plan l’éthologie — et notamment les travaux de J. Von Uexküll (Mondes animaux et monde humain)— est instructive quant à l’appropriation d’un espace par les animaux, il convient ensuite de rechercher le sens spécifiquement humain de l’appropriation d’un espace, qui ne se réduise pas à la délimitation d’un territoire ni, plus généralement, à une fonction strictement vitale. Pour cela des actes ayant une dimension symbolique sont nécessaires, par lesquels l’extériorité et l’étrangeté du lieu sont surmontés. Pour l’homme, habiter ne se réduit pas à être logé, mais c’est aussi demeurer, résider. Faute de cette distinction, on en resterait à la confusion de l’habitat et de la localisation, entendue comme inscription dans un espace neutre et homogène. Si notre adresse dit où nous habitons, elle ne dit pas ce qu’est habiter. On n’épuise pas davantage le sens d’habiter en y voyant une façon de s’y rapporter de façon pratique en donnant à l’appropriation le sens d’une emprise technique. Si habiter suppose dans un premier temps une inscription dans l’espace et donc une délimitation, le terme ne prend un sens plein que si l’on voit qu’il suppose encore une ouverture, une disponibilité, loin de toute clôture, de tout repli, comme de toute maîtrise. C’est alors plutôt par la désappropriation que l’habitation d’un espace permet d’ouvrir à l’espace, comme la cabane du Walden de Thoreau, dont on peut dire avec David Lefèvre : «Soluble dans le paysage, elle ne blesse pas l’œil mais elle habille la vie et s’approprie l’espace avec respect : c’est une fenêtre ouverte sur le monde qui l’a vu naître.» (La Vie en cabane. Petit discours sur la frugalité et le retour à l’essentiel. Ed. Transboréal). ESPRIT DE L ’ÉPREUVE sUJET uploads/Litterature/ annale-ecricome-prepa-2014-culture-generale-v3.pdf
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- Publié le Jul 10, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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