Ahmed Djebbar Une histoire de la science arabe Introduction à la connaissance d

Ahmed Djebbar Une histoire de la science arabe Introduction à la connaissance du patrimoine scientifique des pays d’Islam ENTRETIENS AVEC JEAN ROSM ORDUC Éditions du Seuil REMERCIEMENTS Ce travail a été suivi pas à pas, lu et corrigé par Francine Auriol, Françoise Delaume et Catherine Elzière. Nous tenons à les remercier vivement pour s’être acquittées de cette tâche ingrate et pour avoir fait bénéficier le livre de leurs corrections, de leurs remarques et de leurs sugges­ tions. Ce qui a permis d’en améliorer grandement le contenu, la formulation et la présentation. i s b n 2-02-039549-5 © Éditions du Seuil, mai 2001 Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentem ent de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L .335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. www.seuil.com Il n’y a pas de divergence, parmi les gens sages et informés, sur le fait que les sciences, dans leur totalité, sont apparues selon la règle de l’accroissement et de la ramification et qu’elles ne sont pas limitées par une fin qui ne supposerait pas le dépassement. as-Samaw’al al-Maghribï (m. 1 175), Livre sur le dévoilement des travers des astrologues, Ms. Leyde, University Library, Or 98, f. lb. Carte de l’Empire musulman ~ 3 T i \ l oc aaun »^r.n« I* c h k e m FARGHANA • ,, • Samarkand Boukhara • Hérat liesse ^ Nisibe Tabriz jUniabil ^ * Manv _Har?a$> B a k ir M \ V%leP \ • viaragha Qazwin * ^ayy % «Nichapur rtn ir \Antioche ^,Mo^ «soûl Hamadhan Q % V* »— ” • f i h » * A«e> * * • Bagdad^ ^ , Ispahan T * landrie /•Jérusalem t Gundishapur .Yezd . Kufa’ fa# ■ ,AhwaZ -Kirman Le Caire • V Bassorah » v ^ \ > v • Chiraz iSiraf N , Détroit d Ormuz >Balkh Ghazna Tableau chronologique des différentes dynasties de rEmpire musulman (VIIIe-XIXe siècle) 14 Une histoire de la science arabe que leurs contributions n’ont pas encore été publiées dans les langues européennes. Enfin, en quatrième lieu, étant convaincus que la production scientifique n’est qu’une com­ posante des activités d’une société donnée à différentes époques de son histoire et une étape dans la grande aventure scientifique de l’humanité, nous avons constamment eu pour souci d’évoquer, dans la mesure du possible, les autres aspects relatifs à la civilisation qui ont accompagné ces acti­ vités scientifiques. Nous avons tenu compte du fait que les lecteurs de ce livre n’ont pas eu, dans leur grande majorité, la possibilité de se familiariser avec l’histoire de la civilisation arabo-musul- mane, encore moins avec l’histoire de ses sciences, et, d’une manière plus générale, avec les activités intellectuelles qui y ont été pratiquées durant des siècles. La situation s’est rela­ tivement améliorée depuis l’introduction, il y a quelques années, dans les programmes et dans les manuels scolaires, d’un certain nombre de chapitres sur l’Islam et sa civilisa­ tion. Mais, à notre avis, cela reste en deçà de ce que l’on devrait connaître en France et en Europe sur le sujet. Aussi avons-nous jugé utile de consacrer le premier chapitre de ce livre à certains aspects liés aux contextes géographiques, sociaux, culturels, politiques et économiques dans lesquels sont nées et se sont développées les sciences arabes, du IXe au XVe siècle. En plus d’un certain nombre d’informations nouvelles qui manquent dans d’autres ouvrages de vulgarisation et qui ont été insérées dans ce livre, nous avons voulu apporter un regard différent : évitant de se cantonner aux foyers scienti­ fiques de l’Orient musulman, nous évoquons, d’une manière développée, les contributions des autres centres, et plus par­ ticulièrement celles de l’Espagne et du Maghreb. Ces deux régions ont souffert de deux phénomènes : la faiblesse des recherches portant sur l’histoire de certaines activités scien­ tifiques attestées dans ces régions, et la persistance de pré­ jugés sans fondement à la fois sur leurs contributions au développement des activités intellectuelles en pays d’Islam et sur l’originalité de certaines de ces contributions. Comme on le verra tout au long des pages à venir, l’importance quan­ Introduction 15 titative et qualitative de ces deux traditions scientifiques est tout à fait incontestable. Cela dit, et malgré notre volonté de présenter le maxi­ mum d’informations sur les sujets abordés, nous ne répon­ drons pas à toutes les interrogations des lecteurs, non seule­ ment parce que nous ne connaissons pas tous ces sujets dans le détail, mais aussi, et surtout parce que, dans l’état actuel de la recherche, de nombreuses questions (que nous-mêmes nous nous posons parfois) sont encore sans réponse. Nous espérons que, dans les années à venir, nous pourrons non seulement compléter et améliorer les informations présen­ tées dans ce livre, mais également aborder des aspects nou­ veaux sur lesquels les recherches futures auront apporté au moins un peu de lumière. Nous sommes en effet convaincus, au vu du dynamisme actuel de la recherche sur l’histoire des sciences arabes, que, dans quelques années, certaines des réponses esquissées dans ce livre pourront être complétées, enrichies et peut-être même révisées. Ce fut déjà le cas durant les deux dernières décennies, en particulier pour l’histoire de certains chapitres des mathématiques et de l’as­ tronomie arabes, et il n’y a pas de raison pour que cela ne se reproduise pas dans l’avenir pour ces mêmes disciplines et pour d’autres. Par ailleurs, compte tenu du volume réduit de ce livre, nous avons été contraints de faire des choix et de nous limi­ ter à des exposés généraux sur des sujets concernant des dis­ ciplines relativement techniques, comme les mathématiques, la physique et l’astronomie. Nous avons préféré présenter la matière de ce livre sous la forme d’un entretien, à la fois pour aérer l’exposé et pour le rendre plus vivant. La forme retenue, en abrégeant parfois les développements, facilite dès lors l’introduction d’inter­ rogations qui peuvent naître chez certaines catégories de lec­ teurs, comme nous avons pu le constater dans le cadre de nos activités tant culturelles que professionnelles. Dans un cer­ tain nombre de cas, nous avons volontairement introduit des commentaires ou des rappels afin de préciser les explica­ tions données et pour mieux les situer dans un contexte ou dans une problématique dépassant le cadre de la civilisation 16 Une histoire de la science arabe arabo-musulmane. D’une manière générale, nous pensons qu’il ne faut pas isoler les événements scientifiques de cette civilisation des épisodes qui les ont précédés, et peut-être alimentés, comme de ceux qui en ont été le prolongement naturel dans le cadre de l’histoire postérieure. Quant aux réponses aux questions, elles sont, à quelques exceptions près, relativement courtes et elles ne dépassent pas les limites des problèmes évoqués. Autrement dit, il ne s’agit pas d’un exposé détaillé sur le sujet suscité par chaque ques­ tion. Il est vrai que la compréhension parfaite de certaines explications justifierait parfois de longs développements, sous forme de paragraphes étoffés et structurés. Il nous était possible de le faire pour tous les sujets relevant de nos acti­ vités d’enseignement ou de recherche. Ce faisant, nous ris­ quions néanmoins d’introduire un déséquilibre entre les dif­ férents thèmes, ce que nous avons jugé préférable d’éviter. Nous nous sommes également efforcés de répondre à l’attente des lecteurs qui souhaiteraient approfondir leurs connaissances sur tel ou tel sujet exposé brièvement dans le livre. À leur intention, nous avons réservé les encadrés à des informations techniques ou bibliographiques, et nous avons regroupé, à la fin de chaque chapitre, les références de publi­ cations spécialisées. Pour d’évidentes raisons de commodité, nous avons privilégié les références bibliographiques écrites en français et publiées en France. Bien sûr, nous n’avons pas sacrifié les références de base (publiées en allemand, en anglais, en arabe et en espagnol), que nous avons rassemblées dans la bibliographie générale. Ce faisant, nous savons que nous ne répondons que superficiellement à un certain nombre d’interrogations, risquant donc de décevoir les lecteurs qui ont déjà des connaissances solides sur l’histoire de certaines disciplines à d’autres époques et qui souhaiteraient peut-être disposer d’analyses approfondies et détaillées sur leur évolution dans le cadre de la civilisation arabo-musulmane. Mais, comme ce livre se veut seulement une introduction à un vaste domaine qui mériterait certes de plus amples développe­ ments, nous espérons que sa lecture donnera envie au lec­ teur d’en savoir davantage. Introduction 17 Nous aimerions que cette contribution puisse convaincre le public que la science arabe, qui ne se réduit pas aux apports de quelques savants prestigieux, représente dans l’histoire de la science à l’échelle de l’humanité, non pas un épiphénomène, mais un chaînon spécifique dans un long processus. Héritière de presque toutes les traditions scienti­ fiques qui l’ont précédée (et pas uniquement celle de la Grèce), passage obligé vers les sciences ultérieures, elle constitue l’une des phases importantes qu’a connues l’huma­ nité dans sa quête obstinée de la vérité, cette quête uploads/Litterature/ une-histoire-de-la-science-arabe-ahmed-djebbar.pdf

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