Vade-mecum des capacités en histoire-géographie-éducation civique Raconter nove

Vade-mecum des capacités en histoire-géographie-éducation civique Raconter novembre 2011 © MENJVA/DGESCO ►eduscol.education.fr Vade-mecum histoire-géographie-éducation civique éduSCOL Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative Novembre 2011 Vade-mecum des capacités en histoire-géographie éducation civique >eduscol.education.fr « Raconter » en histoire-géographie « Raconter » est une des capacités de base dans nos disciplines, en particulier en histoire. Elle doit permettre à l'élève de communiquer un propos ordonné, avec des mots justes, inscrit dans une continuité narrative. Si le récit du professeur aide à comprendre et à se construire une image mentale de la situation ou des faits examinés, le récit demandé à l'élève l'aide à penser en l'obligeant à ordonner et formuler de manière exacte les éléments qu'il souhaite énoncer. Par ailleurs, le récit est, en histoire, un des vecteurs qui permet de comprendre ce qu'est cette discipline. 1. Le récit historique, une forme de narration particulière Le travail sur les sources historiques produit une quantité d'informations qui ne prennent du sens que par le récit qu'en fait l'historien. Il sélectionne et classe ces informations en fonction des questions qu'il se pose, les met en contexte et en perspective, relie les faits les uns aux autres, tisse une trame de causalité(s), identifie le rôle des acteurs, etc. Le travail sur le passé et la narration qui en est faite, sont donc indissolublement liés1. L’Histoire ne peut que se raconter. Quelles sont les caractéristiques du récit historique par rapport aux autres formes de narration ?  Le récit repose sur une « mise en intrigue » 2 qui suppose un bornage chronologique (avec un début et une fin), un fil directeur et une visée démonstrative et interprétative. Il intègre des données explicatives fondées sur l’analyse des sources, qui permet d’apprécier au plus près la vérité des faits historiques. C’est bien ce qui distingue le récit historique de la fiction, ce qui permet à Paul Veyne (op. cit) d’écrire que « l’Histoire est un roman, mais un roman vrai ».  Le récit a pour but d’éclairer et donc de donner du sens à un événement, à une situation, à une période historique. C'est un parcours dans le temps, qui suppose généralement le maniement d’échelles temporelles différentes (court/moyen/long terme), voire l’articulation de ces échelles temporelles entre elles pour expliquer ou interpréter tel ou tel fait historique. Le récit historique respecte une structure chronologique et suppose la datation d'une partie au moins des faits. Bien que relatant le passé, le récit historique s’énonce au présent par convention et pour créer une mise à distance scientifique entre le lecteur et les faits3.  Le récit historique n'est pas la simple « mise en mots » d'une chronologie : il doit montrer la dynamique d'une action ou l'agencement de faits ; il a un sens.  Comme toute autre narration, le récit historique « met en scène » des « acteurs », mais il s’agit d'acteurs individuels (personnages historiques) ou collectifs (groupes sociaux), concrets ou abstraits (entités, concepts).  A la différence de la narration littéraire, le récit historique intègre une explication : toute affirmation est justifiée, les faits sont expliqués. Au delà de ces traits communs, le récit historique peut prendre des formes variées qui sont liées à des « paradigmes » et à des approches historiographiques elles-mêmes très différentes. Par exemple, la bataille de Bouvines racontée par J. Michelet est une mise en scène de l’affrontement entre le roi de France et ses adversaires, le combat y est relaté jusqu’à son dénouement. Quand G. Duby 4 reprend cet événement, c’est pour l’utiliser comme révélateur d’une société médiévale, elle même, produit d’une longue évolution. Mais quel que soit l’historien… ou le professeur d’histoire qui apprend à l’élève à rédiger un récit historique, ce dernier est toujours un exposé de faits reconnus pour vrais, ayant pour visée de montrer des changements dans le temps et s’appuyant sur des raisonnements structurés. 1 Ricœur Paul, Temps et Récit, Le Seuil, 1983 2 Veyne Paul, Comment on écrit l’Histoire, Points Seuil,1971 3 Rancière Jacques, Les noms de l’Histoire, Le Seuil, 1992 4 Duby Georges, Le dimanche de Bouvines, Gallimard, 1973 2. Le récit, une capacité des programmes d'histoire-géographie qui contribue à la maîtrise du socle commun Au plan pédagogique, le récit est un mode d’énonciation de l’Histoire dont l’enseignant doit s’emparer pour donner vie et couleurs à l'objet historique qu'il étudie et aider l'élève à comprendre et mémoriser l'essentiel. Comme le mentionne l’introduction générale des programmes du collège : “il convient de donner une place au récit proprement dit. Tout ne doit pas partir systématiquement du questionnement sur des documents. Le professeur peut raconter lors de son cours : le recours à l’anecdote, à la biographie d’un personnage, à la description de la vie quotidienne d’un individu peut être un levier très utile pour intéresser les élèves et leur faire saisir une réalité.” Le récit est un vecteur efficace d’appropriation de l’Histoire par l’élève car il lui permet de construire une représentation mentale du sujet de la leçon et l'aide à penser en ordonnant (ne serait-ce que chronologiquement) ce qu'il étudie. Si le récit du professeur est un moyen de partager l'évocation d'un sujet historique avec les élèves, le récit de l'élève n'a pas la même finalité. Il lui permet de restituer ou de mobiliser des connaissances de manière construite et réfléchie, en respectant l'ordre chronologique des faits, et en les expliquant. L'élève raconte l'histoire mais n'invente pas une histoire. C'est un exercice exigeant, qui suppose un apprentissage régulier en classe, à l’oral comme à l’écrit, et dont les attentes doivent rester compatibles avec l'âge des élèves. Apprendre à construire un récit historique suppose la mobilisation de plusieurs « domaines » et « compétences » du socle commun.  Tout récit historique se situe dans un espace et dans un temps qui doivent être connus, ce qui sollicite la mobilisation de repères chronologiques et spatiaux.  L’élève doit apprendre à mémoriser un fait, un événement, une période et à les caractériser, pas seulement pour eux mêmes mais pour leur donner un sens. Il doit travailler à structurer sa pensée en recherchant les causes, les conséquences, la portée du fait qu’il étudie. L’enseignant aidera l'élève à identifier les différentes logiques à l’œuvre en histoire afin qu’il puisse ensuite travailler de manière autonome. Cet apprentissage répond aux attentes des domaines « mémoriser des repères » et « savoir se situer dans le temps et l’espace » de la compétence 5.  L'apprentissage du récit historique mobilise aussi la capacité de l’élève à utiliser à bon escient les connecteurs logiques, les différents types de subordonnées, à construire une progression thématique et logique du « discours » qu’il élabore. Il doit apprendre à identifier les acteurs et les lieux (qui ? où ?) ; à cerner les causes et les motivations (pourquoi ?) ; à décrire l’événement (comment ?) ; à mesurer, enfin, les effets et la portée du fait qu’il étudie (quelles conséquences ?). Le professeur d’histoire doit aider l’élève à repérer et utiliser les éléments de syntaxe indispensables à la construction du récit historique ; en liaison avec son collègue de lettres, il doit faire prendre conscience à l'élève qu’un récit historique est une narration qui obéit aux règles spécifiques de cette discipline, qu’il ne saurait donc le confondre avec une narration ordinaire, ni avec un récit mythologique. En travaillant ainsi, l’élève apprend à mieux maîtriser la langue et à enrichir ses capacités à « dire » et à « écrire » (compétence 1). Cet apprentissage du récit historique se construit tout au long du collège, l’enseignant doit donc construire une progressivité des apprentissages et identifier des paliers dans l’acquisition de cette capacité. 3. Repères pour une progression En 6ème et en 5ème Le programme de 6ème mentionne que les élèves « s’entraînent à exposer leurs connaissances en construisant de courts récits ». Celui de 5ème fait référence lui, à la nécessité de produire des récits plus élaborés. La capacité « récit » est associée à celle d’« expliquer » puisque toute narration en histoire a une visée explicative et/ou interprétative. Ces récits portent essentiellement sur des événements, des personnages, des moments, ou des situations propres à telle ou telle période. En 6ème, Il est demandé, par exemple, de savoir raconter la fondation d’une cité grecque, raconter et expliquer un épisode des jeux olympiques. Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative Page 2 sur 6 Vade-mecum des capacités en histoire-géographie éducation civique >eduscol.education.fr En fin de 5ème, l’élève doit être en mesure par exemple de raconter un épisode significatif des progrès ou débats scientifiques des XVIe et XVIIe siècles (Copernic ou Galilée…) et expliquer sa nouveauté. On notera qu'en Français, les programmes mettent l'accent sur la narration. L'objectif prioritaire est la rédaction d'un texte lisible et cohérent, d'une page environ, écrit avec une graphie claire et régulière, correct sur le plan de la langue et de la ponctuation. L'élève a appris à organiser son texte en paragraphes et à ménager des alinéas. En uploads/Litterature/ vade-mecum-hgec-raconter-198463.pdf

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