Français - Première Parcours "Crise personnelle,crise familiale » Séquence 1 En

Français - Première Parcours "Crise personnelle,crise familiale » Séquence 1 En quoi le conflit dramatique est-il moteur de la pièce théâtre ? Lecture linéaire n°3 Victor Hugo, Lucrèce Borgia ( 1833) Gennaro. Vous êtes ma tante. Vous êtes la sœur de mon père. Qu’avez-vous fait de ma mère, madame Lucrèce Borgia ? Dona Lucrezia. Attends, attends ! Mon dieu, je ne puis tout dire. Et puis, si je te disais tout, je ne ferais peut- être que redoubler ton horreur et ton mépris pour moi ! Écoute-moi encore un instant. Oh ! que je voudrais bien que tu me reçusses repentante à tes pieds ! Tu me feras grâce de la vie, n’est-ce pas ? Eh bien, veux-tu que je prenne le voile ? Veux-tu que je m’enferme dans un cloître, dis ? Voyons, si l’on te disait : cette malheureuse femme s’est fait raser la tête, elle couche dans la cendre, elle creuse sa fosse de ses mains, elle prie Dieu nuit et jour, non pour elle, qui en aurait besoin cependant, mais pour toi, qui peux t’en passer ; elle fait tout cela, cette femme, pour que tu abaisses un jour sur sa tête un regard de miséricorde, pour que tu laisses tomber une larme sur toutes les plaies vives de son cœur et de son âme, pour que tu ne lui dises plus comme tu viens de le faire avec cette voix plus sévère que celle du jugement dernier : Vous êtes Lucrèce Borgia ! Si l’on te disait cela, Gennaro, est-ce que tu aurais le cœur de la repousser ! Oh ! grâce ! Ne me tue pas, mon Gennaro ! Vivons tous les deux, toi pour me pardonner, moi, pour me repentir ! Aie quelque compassion de moi ! Enfin cela ne sert à rien de traiter sans miséricorde une pauvre misérable femme qui ne demande qu’un peu de pitié ! — Un peu de pitié ! Grâce de la vie ! — Et puis, vois-tu bien, mon Gennaro, je te le dis pour toi, ce serait vraiment lâche ce que tu ferais là, ce serait un crime affreux, un assassinat ! Un homme tuer une femme ! Un homme qui est le plus fort ! Oh ! tu ne voudras pas ! tu ne voudras pas ! Gennaro, ébranlé. Madame… Dona Lucrezia. Oh ! Je le vois bien, j’ai ma grâce. Cela se lit dans tes yeux. Oh ! laisse-moi pleurer à tes pieds ! Une voix au-dehors. Gennaro ! Gennaro. Qui m’appelle ? La voix. Mon frère Gennaro ! Gennaro. C’est Maffio ! La voix. Gennaro ! Je meurs ! Venge-moi ! Gennaro, relevant le couteau. 1 C’est dit. Je n’écoute plus rien. Vous l’entendez, madame, il faut mourir ! Dona Lucrezia, se débattant et lui retenant le bras. Grâce ! grâce ! Encore un mot ! Gennaro. Non ! Dona Lucrezia. Pardon ! Écoute-moi ! Gennaro. Non ! Dona Lucrezia. Au nom du ciel ! Gennaro. Non ! Il la frappe. Dona Lucrezia. Ah !… tu m’as tuée ! — Gennaro ! je suis ta mère! FIN. 2 10 questions à se poser pour commencer l’étude d’un texte littéraire : 1. Quelle est la situation du passage dans l’œuvre d’où il est extrait ? 2. Quel était le projet de l’auteur ? Quel est le mouvement littéraire dont vous pouvez le rapprocher ? 3. Sur quel thème porte ce passage ( quel titre pouvez-vous lui donner ?) 4. Quel est le mouvement du texte ? ( son plan) 5. Quelle est la situation d’énonciation ? 6. Quel est le contexte historique de l' écriture de l’œuvre ? 7. A quel genre littéraire appartient l’œuvre ( roman, poésie, théâtre ou essai). Précisez-le le plus possible. 8. A quel type de texte appartient ce passage ? ( narratif, descriptif, explicatif, argumentatif) 9. Quels sont les deux registres littéraires dominant dans ce passage ? 10. Quelle problématique pouvez-vous déduire de votre lecture pour rendre compte de l’intérêt littéraire de ce passage ?( « Par quels moyens littéraires… », « en quoi… ») 3 uploads/Litterature/ victor-hugo-lucrece-borgia-txt-copie.pdf

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