INTRODUCTION La littérature africaine se caractérise par sa production aussi ri

INTRODUCTION La littérature africaine se caractérise par sa production aussi riche que varié. Le temps des indépendances a déterminé les tendances nouvelles du roman qui apparait tant tôt sous forme de roman désenchantement, de désillusion, tant tôt sous forme de roman d’expression de malaise, d’une société marqué par l’effondrement des valeurs traditionnelles. Parmi ces romans, figure en bonne place l’œuvre de Mariama Ba « une si longue lettre », avec amertume et véhémence, la condition qui est faite aux femmes en milieux polygame musulman, mais aussi les thèmes les plus évoqués dans ce roman sont l’amour et l’amitié. Il s’agit pour, nous à la cour de notre travail, d’étudier la vie et œuvres de l’auteur ensuit faire le résumé de l’œuvre une si long lettre. I. VIE ET ŒUVRE DE L’AUTEUR Mariama Ba est née 17 avril 1929 Dakar au Sénégal dans une famille fortunée. Son père était fonctionnaire de l'État. Après la mort prématurée de sa mère, elle est élevée par ses grands-parents dans un milieu musulman traditionnel. Son père, Amadou Bâ, est devenu ministre de la Santé du premier gouvernement sénégalais en 1957. Elle intègre une école française où elle se fait remarquer par ses excellents résultats. Après son certificat d'études primaires obtenu à 14 ans, elle entre en 1943 à l’École normale de Rufisque, qu’elle quitte munie d’un diplôme d’enseignement en 1947. Elle enseigne pendant douze ans puis demande sa mutation au sein de l’Inspection régionale de l’enseignement pour raison de santé. De son premier mariage, avec Bassirou Ndiaye, elle a trois filles, et du second mariage avec Ablaye Ndiaye une fille Seynabou M.Ndiaye ; elle obtient le divorce de son troisième mari, le député et ministre Obèye Diop, avec qui elle a eu cinq enfants. À la suite de son expérience du mariage, Mariama Bâ s’engage pour nombre d’associations féminines en prônant l’éducation et les droits des femmes. À cette fin, elle prononce des discours et publie des articles dans la presse. En 1979, elle publie aux Nouvelles éditions africaines son premier roman, Une si longue lettre, dans lequel, la narratrice, Ramatoulaye, utilise le style épistolaire pour faire le point sur sa vie passée après la mort de son mari. Ce livre manifeste l'ambition féministe africaine naissante face aux traditions sociales et religieuses. Dès sa sortie, le roman connaît un grand succès critique et public ; elle obtient le prix Noma de publication en Afrique à la Foire du livre de Francfort en 1980. En plus d'Une si longue lettre, elle promeut les droits des femmes, particulièrement des femmes mariées. Elle prononce des discours et elle a écrit des articles sur la vie des femmes, notamment sur celles dont la vie était défavorisée. Elle meurt peu après d’un cancer 17 août 1981, avant la parution de son deuxième roman, Un chant écarlate, qui raconte l'échec d'un mariage mixte entre un Sénégalais et une Française, du fait de l'égoïsme de l'époux et des différences culturelles. Ses œuvres reflètent principalement les conditions sociales de son entourage immédiat et de l’Afrique en général, ainsi que les problèmes qui en résultent : polygamie, castes, exploitation des femmes pour le premier roman ; opposition de la famille, manque de capacité de s’adapter au nouveau milieu culturel face à des mariages interraciaux pour le deuxième. II. RESUME DE L’ŒUVRE A la mort de son mari, Ramatoulaye se jette sur un cahier et y écrit cette "longue lettre" adressée à son amie Aïssatou installée aux Etats-Unis. Revenant sur les péripéties de leur longue amitié, elle en profite pour décrire les défis de société qui travaillent l'Afrique actuelle, déchirée entre tradition et modernisme. Ainsi aborde-t-elle, avec une rare sensibilité, la polygamie, les injustices d'une société à castes, l'éducation des enfants, le servage de la femme? Texte incontournable pour tous ceux et celles qu'intéresse la lecture des fictions africaines. Une si longue lettre relate les déboires conjugaux de Ramatoulaye, personnage principal qui en est, à la fois, la narratrice et l'héroïne. Mariée à Modou Fall, député bien connu dans son pays et à qui elle a donné 12 enfants, Ramatoulaye se voit, un jour, imposer brutalement une lycéenne comme coépouse. Celle-ci a l'âge de sa fille aînée Daba, dont elle est d'ailleurs copine de classe? L'intrusion de cette jeune rivale dans un ménage qui, jusque-là, lui avait procuré toutes les joies de la vie conjugale, est une véritable déflagration pour Ramatoulaye. Alors que sa propre famille, ses enfants et ses amis s'attendent à ce qu'elle divorce de Modou, elle choisit de rester, prête à faire face aux humiliations, mesquineries et servitudes de la vie polygamique? Malgré la trahison de son mari, sa tendresse pour lui est restée intacte. Par contre, c'est Modou qui choisira de disparaître : "Il ne vint jamais plus ; son nouveau bonheur recouvrit petit à petit notre souvenir. Il nous oublia". Jusqu'au jour où Ramatoulaye reçoit de la secrétaire de Modou le coup de fil fatal : "Crise cardiaque foudroyante survenue à son bureau alors qu'il dictait une lettre". Ramatoulaye, qui n'a jamais cessé d'aimer cet homme qui l'a reniée, accuse le coup. Il faut organiser le deuil, resté digne devant les cachotteries de la belle-famille, aussi bien celle de Modou que celle de Binetou, la jeune rivale. A peine sortie de son veuvage, voilà que les mâles défilent de nouveau chez cette veuve "riche", prêts à conclure une bonne affaire. C'est d'abord le frère aîné de Modou, qui s'accroche à la coutume et veut "hériter" de la femme de son frère, alors qu'il n'arrive pas à nourrir ses trois épouses ainsi que leur nombreuse progéniture. C'est ensuite Daouda Dieng, l'ex- fiancé éconduit jadis, aujourd'hui marié et père, qui n'a pas oublié l'amour de sa jeunesse. Et puis bien d'autres, des jeunes et des moins jeunes. Ramatoulaye renonce à tout engagement dans l'immédiat. Elle choisit de s'occuper avant tout de l'éducation de ses enfants. Pourtant, elle confiera à sa destinataire, en fin de lettre : "Je t'avertis déjà, je ne renonce pas à refaire ma vie (?). L'espérance m'habite". Voilà pour la trame. Mais le livre de Mariama Bâ ne se limite pas à une charge contre la polygamie. Il devient un véritable cri contre toutes les pesanteurs que la tradition fait peser sur les femmes africaines et sur la société dans son ensemble. Ainsi, ses critiques s'adressent-elles également au système des castes, qui a fait par exemple que son personnage Aïssatou ait divorcé, étant donné qu'elle, une fille de "bijoutier", n'avait jamais été acceptée dans la noble famille de son époux, le docteur Mawdo. Mariama Bâ a par ailleurs réussi de merveilleux portraits de diverses générations de femmes évoluant dans la société sénégalaise : les vieilles, aveuglées par une farouche soumission à la tradition (telle la mère de Mawdo) ; les femmes lucides comme Ramatoulaye, qui évoluent dans la génération charnière entre l'ancien et le moderne et les jeunes filles, tantôt prisonnières des ambitions des adultes (telle Binetou, la jeune rivale, que sa mère a précipitée dans le mariage avec un homme de l'âge de son père, uniquement pour sortir la famille de la misère?), tantôt pétries de modernisme et rejetant tout l'héritage ancien. Ainsi en est-il de Daba, la fille aînée de Ramatoulaye. Sa mère est abasourdie par l'indépendance d'esprit dont elle fait montre : "Elle raisonnait cette enfant? Elle avait des points de vue sur tout". C'est l'image même de la femme qu'elle aurait aimé être. CONCLUSION En définitive, le féministe de l’auteur ne fait aucun doute. Mariama Bâ à son œuvre est le défenseur de la femme africaine en générale sénégalaise en particulier ; très souvent écrasées par le poids des traditions et refoulées par la modernité. L’œuvre de Mariama Bâ est d’une richesse extrême : tous les problèmes de la société semblent être abordés. uploads/Litterature/ vie-et-oeuvre-de-mariama-ba.pdf

  • 33
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager