Envoyé par Carine. Vocabulaire critique. Analepse. Terme de narratologie qui dé
Envoyé par Carine. Vocabulaire critique. Analepse. Terme de narratologie qui désigne dans la mise en intrigue romanesque un retour sur des événements passés. C'est donc une anachronie. L'analepse manifeste un décalage entre l'ordre des événements dans la narration et l'ordre des événements dans le quasi-monde créé par le roman auxquels les premiers renvoient: Sa femme, plus âgée que lui, était une créole toujours belle et lente comme un après-midi de fin juin. Au début, on l'avait prise ici pour une sauvage, mais, pas du tout. Elle sortait, paraît-il, d'un couvent espagnol très célèbre qui donnait l'éducation supérieure à toutes les filles de bonnes familles du Mexique [...] (Giono, Un roi sans divertissement) La prolepse, qui manifeste le même décalage, est à l'inverse l'annonce d'événements, c'est une anticipation : Cette fois, Frédéric Il prend le pas de course. C'est ainsi qu'il tombe tout à coup sur un village : dans lequel l'homme est en train d'entrer. Frédéric Il dira exactement ce qu'il a pensé et ce qu'il a fait. Mais ils suivent paisiblement la rue [... ] (Giono, Un roi sans divertissement) La prolepse est moins fréquente que l'analepse. On ne confondra pas avec l'analepse l'ellipse qui supprimant la relation de toute une série d'événements, permet un bond en avant sans retour, comme dans la prolepse. L'ellipse est une simple accélération du récit, qui affecte non l'ordre des événemerrts, mais la durée, comme vers la fin de L'Education sentimentale de Flaubert: Il voyagea. Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l'étourdissement des paysages et des ruines, l'amertume des sympathies interrompues. Il revint. L'ellipse peut être explicite, si l'auteur la marque par une formule comme les années passèrent ou implicite. > Ellipse, intrigue, narration, temps - Genette G., 1973. 14 Apollinien. Concept forgé par Nietzsche, dans La Naissance de la tragédie (1872), en même temps que son corrélatif dionysiaque pour définir, dans un rapport dialectique, les deux forces à l'oeuvre dans l'art grec, et, plus généralement, au sein de tout travail créateur. L'apollinien est l'art de la mesure, la mise en forme des matériaux désordonnés, par opposition au dionysiaque qui exalte la démesure. Face à l'idéal de beauté majestueuse, incarné par Apollon, dieu de la musique, l'idéal de la beauté convulsive est incarné par Dionysos, dieu du vin, en l'honneur de qui sont célébrées, dans la Grèce antique, les fêtes orgiaques. Il ne faudrait pas confondre ce terme avec l'adjectif apollonien, qui qualifie un certain type de beauté masculine et caractérise l'idéal grec, mélange de virilité et de grâce, tel qu'on peut le voir réalisé sur les statues antiques d'Apollon. ~- Nietzsche, La Naissance de la tragédie, Paris, Gallimard, 1949. Apologie. Discours ou texte qui relève du genre apologétique et qui consiste à justifier un individu ou une conception et à en faire l'éloge. Les Pensées de Pascal constituent l'ébauche d'une Apologie de la religion chrétienne. On appelle apologistes, de manière absolue, ceux qui défendent les dogmes du christianisme et font ainsi de l'apologétique. 17 tous les moyens de la restriction : La favorite aimait les beaux esprits, sans se piquer d'être bel esprit elle-même. (Diderot, Les Bijoux indiscrets) et certaines modalités~. 1~2emploi de verbes modaux, de tiroirs verbaux comme le futur, la forme en -rait ou l'imparfait permet d'adoucir une affirmation : Je voulais vous dire Je voudrais vous dire Les termes hypocoristiques enfin sont des termes diminutifs à valeur affective : petiot, ~pitchounet, poulette. ~> Modalité Aube. Poème médiéval appelé aussi chanson de séparation qui évoque le réveil de deux amants surpris par le jour, au terme d'une trop courte nuit de ~bonheun Ainsi s'achève par exemple ~l'« aube » du troubadour ~Rimbaut de ~Vacqueyras : Dame, adieu, je ne peux plus demeurer. Malgré moi je dois vous quitter. Mais l'aube me pèse beaucoup quand je la vois se lever si tôt. Elle veut nous tromper, l'aube, oui l'aube. ~> Courtoise ~(litt.) Autobiographie. Genre littéraire surtout fréquent dans la littérature occidentale qui se développe avec l'expansion de l'intros~pection liée au ~christia~nisme dans la pratique de l'examen de conscience. Au sens strict, il s'agit d'un récit, le plus souvent en prose, par lequel un narrateur qui a réellement existé raconte sa propre vie. Le récit est rétrospectif, alors que dans le journal intime, il se fait au jour le jour. L'autobiographie fait partie de la littérature narrative, mais se distingue, du moins théoriquement, des romans dont le narrateur est en même temps un personnage (narrateur ~intradiégétique), en ce ~qu'elle ne présente pas une fiction, mais est censée être fidèle aux événements réellement survenus dans la vie du narrateur. Il est bien évident ~qu'en pratique, soit parce que le souvenir s'estompe et que les événements sont recomposés, soit par souci d'embellir, ou de noircir la réalité, l'image de la vie donnée dans l'autobiographie et la vie elle-même peuvent être très différentes. L'autobiographie se distingue des mémoires (Mémoires du cardinal de Retz, Mémoires du général de Gaulle) - on prendra garde au titre de Mémoires souvent donné à ce qui est plutôt une autobiographie - en ce que dans celles-ci l'attention ne se centre pas sur le moi, mais sur une époque, comme dans les chroniques. Enfin, l'autobiographie implique un dessein global, une mise en intrigue pour reprendre un terme utilisé par Ricoeur à -propos du roman, qui la distingue d'un simple 22 livre de souvenirs. ~Uautobiographie présente le bilan d'une vie quasiment achevée (Mémoires ~d'Outre-Tombe de Chateaubriand), d'une enfance ou d'une jeunesse (Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse), d'un moment ou d'un aspect de la vie particulièrement importants (Edgar Quinet, Histoire de mes idées). Elle est un instrument privilégié de la connaissance de soi. On comprend alors que le ter~me de « confessions » soit parfois employé (Confessions de Saint-Augustin, de Jean-Jacques Rousseau) lorsque cette réflexion sur soi s'accompagne plus particulièrement d'un but moral. Le genre autobiographique est lui, plus large, et comprend également par exemple les récits de souvenirs, le journal intime, les romans inspirés par la vie de l'auteur et que l'on qualifie de romans autobiographiques ou romans autobiographies comme ~L'Homme foudroyé de Cendrars, A la Recherche du temps perdu de Proust, Mort à crédit ou Voyage au bout de la nuit de Céline. ~> Chronique, journal intime, narration, temps ~- Lejeune Ph., ~L'Autobiographie en France, 1971, Paris, A. Colin; Le Pacte autobiographique, 1975, Paris, Seuil. ~Autonymie. A la différence des autres relations lexicales, l'a~ntonymie ne concerne pas la relation des signes entre eux, mais la relation d'un signe àlui-même. Un signe a~ntonyme est en effet à lui-même son propre référent. ~L'autonymie est liée à la propriété des langues naturelles de parler ~d'ellesmêmes. ~. propriété dite de ~réflexivité qui manifeste la fonction ~métalinguistique. Un signe a~ntonyme n'est pas en usage, c'est-à-dire ne renvoie pas àun objet du monde, mais en mention. Il est signalé par une intonation ou une typographie (guillemets, italiques) particulières. N'importe quel ter~me de la langue devient un substantif masculin singulier ~lorsqu'il est a~ntonyme et les substantifs perdent leur déterminant Lente est féminin Chevaux est un pluriel Cheval a un pluriel irrégulier. ~I> Fonctions du langage, ~métalangue ~- Rey~-Debove ~J., Le Métalangage, Paris, L'ordre des mots, Le Robert, 1978. Auto-sacramental. Pièce en un acte oui est un drame sacré, joué en Espagne pour la Fête-Dieu, à la gloire de ~l'Eucharistie. Le genre, créé par ~Gil Vicente à la fin du ~xve siècle, est l'aboutissement baroque de la tradition des Mystères. Il est illustré par Calder~ôn, Lope de Vega, etc. Ce sont les mêmes auteurs qui, au Siècle d'Or, écrivent ~comedias et ~autos-sacramentales. Très populaire, le genre sera vivace en Espagne ~jusqu'au ~xix, siècle. ~> ~Comedia, mystère 23 Avant-texte. Terme introduit en 1972 par Jean ~Bellemin-Noël dans Le Texte et l'Avant-Texte (Paris, Larousse) pour désigner l'ensemble des matériaux qui préexistent à l'oeuvre achevée, brouillons, manuscrits, etc. La critique génétique s'est spécialisée dans l'étude de « l'avant-texte », essayant de reconstituer par l'examen des brouillons et des manuscrits le processus créateur, et de découvrir les secrets du style de l'auteur. - Littérature, ~déc. 1977, ~n' spécial : « Genèse du texte ». Avertissement. Texte préambule dans lequel l'auteur, romancier ou auteur dramatique, « avertit » le lecteur de ses intentions. C'est un ~paratexte. Ex : ~Comeille, dans l'édition de ses oeuvres de 1660, écrit souvent un « avertissement » ~qu'il insère avant le texte de chacune de ses pièces. ~I> ~Intertextualité 24 Ballade. -Forme fixe médiévale issue d'une chanson à danser. Elle est composée de trois strophes, où le nombre de vers peut varier, de même que le type de mètre utilisé, et qui sont suivies -d'un refrain d'un ou deux vers. Un envoi, qui correspond souvent à une demi-strophe, termine le poème : il est adressé le plus souvent au prince ou à la dame. La ballade appariait dès la fin du ~Xjjle siècle, chez Jean de ~Lescurel. Machaut et Deschamps lui confèrent ses lettres de noblesse. Viennent ensuite Christine de Pisan et Charles d'Orléans. Lorsque Villon, au ~xve siècle, mêle des ballades (Ballade des pendus, Ballade des Dames du temps jadis) aux uploads/Litterature/ voca-critique.pdf
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- Publié le Jul 10, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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